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Equipe de France : Opération commando à Tuzla et Krasnodar

Pan dans le bec des pisse-vinaigre éternels toujours à l’affût pour critiquer les sportifs millionnaires et leur soit disant égoïsme. Même depuis que Tony Parker n’est plus là pour montrer la voie, les basketteurs français sont exemplaires quand il s’agit de porter le maillot bleu. A l’exception de

Pan dans le bec des pisse-vinaigre éternels toujours à l’affût pour critiquer les sportifs millionnaires et leur soit disant égoïsme. Même depuis que Tony Parker n’est plus là pour montrer la voie, les basketteurs français sont exemplaires quand il s’agit de porter le maillot bleu.

A l’exception de l’ailier des Denver Nuggets Juancho Hernangomez, tous les titulaires de l’équipe d’Espagne se sont fait porter pâles, que ce soit les NBAers aussi bien que les joueurs d’Euroleague, alors qu’il y a tant de défections en Serbie que l’on y perd sa boussole. Quant à la Russie, elle sera privée face à la France de son scoreur d’élite Alexey Shved. Les raisons des défections sont multiples mais beaucoup prétexte une saison éprouvante. A l’inverse, tous les joueurs français convoqués par Vincent Collet sont là sachant que son ancien meneur à Strasbourg, Frank Ntilikina est retenu par les New York Knicks pour disputer la Summer League. Et aurait-il fait partie de la liste des 14* sachant que le poste de meneur/arrière est très bien pourvu?

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Oui, les Bleus ont du mérite car ce n’est ni pour la gloire ni pour l’argent qu’ils se rendent au fin fond de la Bosnie-Herzegovine (Tuzla) et de la Russie (Krasnodar). Contrairement aux footballeurs, être sélectionné en équipe de France ne valorise pas -pour les joueurs NBA- ou peu -pour les autres- leur valeur marchande. Surtout quand il s’agit de prendre part à l’une de ces fameuses fenêtres internationales coincée entre la fin de saison et la trêve estival dans une compétition presque aussi complexe à déchiffrer que l’Hypothèse de Riemann. Malgré la présence mercredi à Nanterre de véritables superstars du sport français, il y avait les médias habituels, pas plus. Les autres sont hypnotisés par la Coupe du Monde de foot qui squatte presse écrite, radios et chaînes d’infos en continu.

« Ceux que l’on a mobilisé ont répondu présent, » se réjouit le coach Vincent Collet. « C’est la preuve de leur attachement à l’équipe de France et de leur compréhension des enjeux. On sait que ce sont les deux matches les plus risqués sur les six premiers. On sait aussi que si on les gagne ont met un pied en Chine pour l’année prochaine. Les joueurs le savent et ils veulent aller à la Coupe du Monde. C’est aussi le travail de fond que fait Patrick Beesley (NDLR : le directeur des équipes de France) en permanence, de garder le contact, de les mobiliser, de leur expliquer justement ces enjeux-là même si on a besoin pour se qualifier de l’ensemble de Team France. Ce qui s’est passé en novembre et en février a été très important et ce qui se passera après aussi car je considère que ça sera à nouveau compliqué en septembre pour avoir l’ensemble de l’équipe. »

Il y a un véritable notion de plaisir à se retrouver ainsi entre internationaux, de fierté de porter le maillot bleu, et pour certains comme Fabien Causeur, vainqueur de l’Euroleague, l’envie de remercier la France et à son basket de lui avoir permis de lui donner le statut qui est le sien à présent :

« C’est une ne sorte de message pour les Français », dit-il. « Ça montre l’intérêt des joueurs pour l’équipe de France. Il y a aussi la sensation de frustration de ne pas pouvoir y aller pendant la saison pour les joueurs NBA et d’Euroleague qui avaient des matchs pendant ces fenêtres. Là, il n’y avait pas d’excuses pour ne pas venir. On a juste envie d’être en vacances après une saison très longue mais dix jours de plus pour aller en équipe de France, c’est toujours un plaisir. En Espagne, j’ai des joueurs de mon équipe qui auraient pu y être et qui ont préféré aller en vacances. On a fait 83 matches et on vient de finir. C’était une saison très longue, très intense. Mais c’est un petit effort en plus, ce n’est pas comme si je repartais sur un mois de préparation pour un championnat d’Europe ou une Coupe du Monde. C’est dix jours à donner à ton pays qui t’as donné tant. »

Nicolas Batum et Rudy Gobert, le retour

De l’équipe de France C qui avait disputé les fenêtres hivernales, il ne reste plus en place que Boris Diaw, Andrew Albicy, Paul Lacombe, Moustapha Fall et Edwin Jackson alors que Louis Labeyrie est insuffisamment remis de l’infection virale qui l’a privé avec Strasbourg des playoffs de la Jeep Elite.

Les retours les plus remarqués sont ceux de l’ailier des Charlotte Hornets Nicolas Batum et du pivot des Utah Jazz Rudy Gobert. Les deux avaient fait l’impasse sur l’Euro de 2017.

« Il est plutôt en bonne forme et on sent qu’il nous apporte dans le jeu, dans la fluidité. On sait que c’est quelqu’un qui met de l’huile dans les rouages. Il le fait très bien depuis trois jours et on sent surtout qu’il est très motivé et qu’il a la volonté de montrer des choses. Il s’est entraîné, ça se voit. Il est parmi les plus à l’aise physiquement avec ceux qui viennent de jouer leur finale respective comme Fabien Causeur et Paul Lacombe, qui viennent juste d’arrêter », note Vincent Collet.

Nicolas Batum est un cadre de l’équipe nationale et celle-ci n’est pas la même lorsque le Normand y fait défaut. Son côté protéiforme et ses facultés défensives sont uniques dans l’univers des Bleus.

« Il est très probable qu’il fasse des passages en 4 sur cette fenêtre car on en a besoin par rapport à l’effectif dont on dispose et surtout par rapport à ses capacités. Ce que proposent les Bosniens et même les Russes avec des joueurs intérieurs qui sont très polyvalents, Nicolas a toutes les capacités pour les gêner et surtout nous donner des solutions par rapport au secteur intérieur où on est plutôt très bien pourvu sur cette fenêtre. On a des joueurs forts sur les ailes donc le fait de pouvoir le décaler momentanément sur le poste 4 peut être une arme supplémentaire pour nous. »

Quant à Rudy Gobert, l’hommage rendu par la NBA qui en a fait son Défenseur de l’Année résume son pouvoir de nuisance sur le jeu intérieur adverse. Le pivot des Jazz a quand même le handicap d’avoir intégré le groupe seulement mercredi après-midi suite à un vol entre Los Angeles et Paris. La NBA a eu la bonne idée de caler sa remise de trophée en plein la préparation à cette fenêtre internationale. Cela en dit long sur la considération qu’elle porte aux équipes nationales et à ceux qui les régissent. Et avec le président dont les Américains se sont dotés, ça ne va pas s’améliorer.

« Il arrive cet après-midi et il va participer à l’entraînement de ce soir. On aura un entraînement demain en Bosnie et on va faire dans l’urgence. On va lui montrer les systèmes, certains étaient identiques il y a deux ans. Malgré tout il va falloir les lui rappeler. On sait ce qu’il peut nous apporter dans d’autres domaines où il n’y a pas besoin de préparation tactique. Il vient d’être élu meilleur défenseur de la NBA, on sait ce qu’il est capable de nous apporter. Après ce ne sont pas les conditions idéales mais elles ne le sont pas avec le reste du groupe. »

Alors que la Bosnie a joué la Croatie en amical, les Bleus n’ont pas eu l’occasion de se tester dans un match de préparation alors qu’ils sont en recomposition. Coach également en club, Vincent Collet fait remarquer que même la Ligue Nationale de Basket n’y a pas mis du sien.

« Ce n’est pas un choix stratégique, » répond-il quand on lui demande pourquoi il n’y a pas de matches de préparation au programme. « Normalement la fenêtre commençait lundi. Vis-à-vis des joueurs NBA on est presque obligé de respecter ces fenêtres. Leur libération dépend des dates des fenêtres. Normalement, elle commençait le 25. Je rappelle que L’Epilogue 5 de la finale de Jeep Elite était situé le 24. Initialement c’était prévu un peu plus tôt mais ça été retardé à cause de la télé. C’était un élément à prendre en compte car des joueurs pouvaient la disputer même si finalement il n’y a que Paul (Lacombe) qui a été concerné. »

Si Strasbourg avait été concerné par une finale en cinq manches, le coach des Bleus aurait dû lui aussi enchaîner sans temps-mort.

Quid de l’état de forme de Evan Fournier ?

Vincent Collet a récupéré un groupe sans pépins physiques sinon que Moustapha Fall a connu une petite alerte mardi mais le lendemain il allait déjà beaucoup mieux. C’est seulement que le degré de forme de chacun est différent suivant le moment au printemps où ils ont cessé la compétition. Les NBAers qui n’ont pas fait les playoffs sont sans compétition depuis avril alors que Paul Lacombe était encore en action dimanche.

« C’est un moment du calendrier qui est très difficile. Il y a des joueurs qui ont arrêté depuis un certain temps et qui ont donc repris uniquement lundi soir. On n’a pas du tout l’état physique dont on pouvait disposer pour les fenêtres de novembre et février. C’est une équipe qui est forte. Probablement plus forte que celle de l’an passé au championnat d’Europe. C’est effectivement quelque chose qui contre-balance. Par contre c’est quand même un sport où il faut courir, avoir une condition physique adéquate et il me semble qu’on est un peu court pour l’instant. »

Aucun travail de fond n’est possible puisque les Bleus n’auront que cinq entraînements dans les jambes avant d’affronter la Bosnie. Le coach a décrété une sorte d’état d’urgence. L’objectif est de revoir quelques formes de jeu que chacun connaît plus ou moins et de mettre en place quelques principes défensifs. Le cas le plus délicat est celui de Evan Fournier. L’arrière-ailier des Orlando Magic vient cette saison de monter encore un peu plus d’un cran offensivement (17,8 points en moyenne) mais sur seulement 57 matches. Touché au ligament collatéral tibial du genou gauche, Fournier a manqué la fin de la saison régulière de NBA. Dans un effectif très riche en scoreur, il est sans doute l’arme numéro un mais en la circonstance il pourrait voir son temps de jeu diminuer et peut-être sortir du cinq dit majeur.

« Il faut déjà qu’il retrouve le rythme du basket », commente à son sujet Vincent Collet. « Il a été blessé en fin de saison. On sent qu’il a besoin un peu de compétition et de rythme. C’est à mon avis ça qui va conditionner… Après, il a forcément un rôle important. C’est l’un de nos leaders offensifs clairement désigné mais c’est le terrain qui va véritablement en décider surtout sur une période très courte. Ce n’est pas comme si on avait une période plus importante. Il a repris là le basket avec opposition avec nous cette semaine. Il ne jouait même pas en fin de saison régulière. Patrick est allé le voir fin mars et il était déjà à l’arrêt. On sent qu’il est un peu victime de ça par rapport aux oppositions que l’on a pu faire. Ça va monter, on sait combien il est sérieux et là c’est un peu nouveau par rapport à l’habitude. Il est jeune et je pense que chaque jour qui passe va le reprocher d’une forme de jeu. Il a clairement fait beaucoup de travail individuel pour soigner son genou mais c’est plutôt une question de rythme de jeu. »

Une Bosnie diminuée, mais…

Avec sa victoire arrachée avec les dents face à la Russie à Nancy en février (+1), la France est dans une position enviable. 4 victoires en 4 matches.

« Il faut gagner les matches pour rentrer dans le deuxième groupe de qualification avec le plus de victoires possibles. On sait que gagner les deux serait une aubaine pour nous car ça nous mettrait en situation idéale pour se qualifier pour la Coupe du Monde quoiqu’il arrive dans la deuxième phase. On aurait besoin au maximum de deux victoires pour y parvenir. En gagner un serait déjà très bien. C’est pour ça que ces deux matches sont importants », résume Vincent Collet.

Sans l’omniprésent Alexey Shved, la Russie ne sera pas au niveau de sa performance à l’Euro dernier où elle s’est faufilée jusqu’en demi-finale. Il reste que c’est tout de même face à la Bosnie-Herzégovine qu’ils ont largement dominé à l’aller à Rouen (+19) que les Bleus se voient offrir une opportunité de consolider leur leadership. Surtout que les Bosniens dénombre un certain nombre de défections dans un effectif qui n’est pas à la base aussi prestigieux que le nôtre.

L’intérieur Andrija Stipanovic (2,08m, 31 ans) du Cedevita Zagreb est blessé et il a apporté jusque-là 12,8 pts, 4,8 rebonds dans ces qualifications. Dzanan Musa (2,03m, 19 ans), meilleur scoreur de l’équipe avec 15,3 points n’est pas disponible car il vient d’être drafté par les Brooklyn Nets en 30e position et il est contraint de disputer la Summer League. Jusuf Nurkic (2,11m, 127 kg, 23 ans) des Portland Trailblazers ne sera pas là lui non plus. Et quid de Nemanja Gordic (1,93m, 29 ans), le meneur d’Ikokea en Bosnie (13,3 points, 11,5 évaluation en qualification) ? Pas sûr qu’il soit de la partie.

« Par contre on a scouté leur match contre la Croatie et ils ont fait un vrai match contre une Croatie qui était pourvu de ses joueurs y compris de Bogdanovic. Ils ont résisté tout le match. On s’attend à la même chose. Ce sont des joueurs que l’on ne connaît pas forcément comme le pivot (Hasan) Rizvic qui fait 2,17m. Il y a (Aleksandar) Lazic en poste 4 qui a du shoot, qui est vaillant. Ils ont beaucoup de jeunes joueurs qui sont quasiment inconnus sur la scène européenne et qui sont pourtant de bons joueurs. Il faut s’attendre à un match dur. J’ai vu que ((Vule) Vulosevic (NDLR : l’ancien coach de Limoges) promettait l’enfer. C’est à Tuzla, même pas Sarajevo, dans une salle surchauffée. Il faut s’attendre à beaucoup d’agressivité. Il ne faut pas que l’on aille là-bas en pensant que l’on va s’imposer simplement avec notre statut. Il faut être prêt à se battre. C’est un match piège par excellence. Si tu regardes les rosters, tu y vas rassuré mais surtout pas. Il faut au contraire s’attendre à être bousculé et même peut-être à se faire taper dessus et être capable de répondre sans perdre la tête, en continuant à jouer sans s’occuper de l’arbitrage. En résumé, la gestion du contexte est pour moi capitale. »

Et la suite ? Elle est enveloppé d’un épais brouillard. En septembre, des NBAers seront probablement disponibles. Mais lesquels ? En revanche, le conflit FIBA-Euroleague faisant toujours partie du grand bêtisier du basket international, il n’est pas certain du tout qu’il faille compter sur Nando De Colo and Co à ce moment-là. Et puis les Bleus pourront-ils toujours avoir comme capitaine de route l’inamovible capitaine Boris Diaw ? Lors du point presse mercredi, Babac a répondu qu’il ne sait pas s’il va donner une suite à sa carrière après cette fenêtre internationale. Patrick Beesley nous a dit ne pas en savoir davantage que nous. Mais franchement, Tuzla et Krasnovar ce n’est pas le pied pour baisser le rideau sur une carrière aussi fabuleuse.

*Les 14 joueurs feront les deux déplacements mais seulement 12 seront sur la feuille de match.

Photo: FIBA

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Oui, les Bleus ont du mérite car ce n’est ni pour la gloire ni pour l’argent qu’ils se rendront au fin fond de la Bosnie-Herzegovine (Tuzla) et de la Russie (Krasnodar). Contrairement aux footballeurs, être sélectionné en équipe de France ne valorise pas -pour les joueurs NBA- ou peu -pour les autres- leur valeur marchande. Surtout quand il s’agit de prendre part à l’une de ces fameuses fenêtres internationales coincée entre la fin de saison et les vacances dans une compétition presque aussi complexe à déchiffrer que l’Hypothèse de Riemann. Malgré la vraie présence mercredi à Nanterre de véritables superstars du sport français, il y avait les médias habituels, pas plus. Les autres sont hypnotisés par la Coupe du Monde de foot qui squatte presse écrite, radios et chaînes d’infos en continu.

« Ceux que l’on a mobilisé ont répondu présent, » se réjouit le coach Vincent Collet. « C’est la preuve de leur attachement à l’équipe de France et de leur compréhension des enjeux. On sait que ce sont les deux matches les plus risqués sur les six premiers. On sait aussi que si on les gagne ont met aussi un pied en Chine pour l’année prochaine. Les joueurs le savent et ils veulent aller à la Coupe du Monde. C’est aussi le travail de fond que fait Patrick Beesley (NDLR : le directeur des équipes de France) en permanence, de garder le contact, de les mobiliser, de leur expliquer justement ces enjeux-là même si on a besoin pour se qualifier de l’ensemble de Team France. Ce qui s’est passé en novembre et en février a été très important et ce qui se passera après aussi car je considère que ça sera à nouveau compliqué en septembre pour avoir l’ensemble de l’équipe. »

Il y a un véritable notion de plaisir à se retrouver ainsi entre internationaux, de fierté de porter le maillot bleu, et pour certains comme Fabien Causeur, vainqueur de l’Euroleague, l’envie de remercier la France et à son basket de lui avoir permis de lui donner le statut qui est le sien à présent :

« C’est une ne sorte de message pour les Français, » dit-il. « Ça montre l’intérêt des joueurs pour l’équipe de France. Il y a aussi la sensation de frustration de ne pas pouvoir y aller pendant la saison pour les joueurs NBA et d’Euroleague qui avaient des matchs pendant ces fenêtres. Là, il n’y avait pas d’excuses pour ne pas venir.

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