Une interception de Patty Mills dans le couloir de passe sur une remise en jeu de Andrew Albicy pour Nando De Colo a donné la victoire à l’Australie, Mitch Creek ajoutant un lancer-franc après une dernière faute de désespoir de Evan Fournier. 98-100.
Voici comment s’est conclu l’un des plus beaux matches de l’équipe de France de son histoire -oui, de son histoire- qui fut un véritable festival offensif. En fusion, intenable, se créant ses shoots à la commande, Evan Fournier a totalisé 31 points, son record en bleu. Il lui juste aura manqué ce petit zest de réussite qui lui aurait permis d’avoir un meilleur pourcentage (11/23). Nando De Colo a été également somptueux (26 points à 11/16). Nicolas Batum a été présent un peu partout (16 d’éval) alors que Andrew Albicy s’est battu comme un chien pour réduire l’action de Patty Mills.
Les Australiens n’ont jamais déjoué et surpassé encore les Bleus au niveau de l’adresse (57 contre 58%) avec une réussite phénoménale à trois-points étant donné la solidité de la défense française: 13/27. Quel collectif ! On a énormément vu le meneur Patty Mills qui porte le ballon avec brio et d’une terrible efficacité (30 points, 10/18 aux tirs), Joe Ingles (23 points, 8/15) et tout autant Aron Baynes auteur d’un cinglant 5/6 à trois-points. Rudy Gobert n’a pas eu son impact défensif habituel avec ces big men australiens qui savent s’écarter un maximum.
Un chiffre résume la qualité du basket proposé par les Bleus: zéro perte de balles en première mi-temps. Six au total contre 14 aux Boomers. Seulement ceux-ci ont eu ce soupçon de roublardise, d’expérience en plus qui fait la différence.
Les Bleus iront défier les Américains en quart-de-finale mercredi. Pour entrer dans la légende ou à la maison. Il leur faut rallier Dongguan qui est situé à 1 350 km de Nankin alors que les Américains n’ont à faire que 80 km en car depuis Shenzhen.
Les Australiens ont tiré le gros lot avec la République tchèque.
C’est toujours sans son intérieur Louis Labeyrie « qui poursuit son processus de réathlétisation par mesure de précaution », selon les mots d’un communiqué de la FFBB, que l’équipe de France s’est présentée face à l’Australie.
Cette fois, les Bleus, même s’ils ont mené 5-2, n’ont pas fait une différence d’entrée. Evan Fournier prenait beaucoup de shoots sans trop de succès et grâce à 3 paniers à trois-points, les Boomers étaient devant à 9-15. Pas pour bien longtemps, avec un Frank Ntilikina audacieux et la rentrée de Nando De Colo, les Français étaient repassés en tête à la fin du premier quart-temps (24-23). C’était propre avec des adresses à plus de 50% des deux côtés. Alors que comme d’habitude le pivot Andrew Bogut se faisait siffler par le public chinois.
Les Bleus pratiquaient un basket très sérieux sans déchets (aucune balle perdue en première mi-temps contre 6 aux Australiens !) sinon parfois dans la finition. Evan Fournier continuait de se créer énormément de bonnes positions de shoots (13 points, 5/11 aux tirs en 14′).
Sur un panier bonifié d’un très positif Nicolas Batum, la France semblait pouvoir se dégager mais les Bommers faisaient boom à trois-points sans relâche (7/14 et 57% d’adresse générale) et c’est ça qui leur permettait de tenir le coup. Ils revenaient au score à 46-46 (20e) avec 13 points de Patty Mills, 10 de Joe Inglis et 8 de Aron Baynes, comme attendu les trois principales menaces offensives. La première mi-temps s’était déroulée sans faute de tension avec l’impression que tout n’avait pas encore été dit sur le plan défensif.
C’est l’adresse extérieure de Patty Mills (21 points après 24 minutes de jeu) qui permettait aux Boomers de se montrer toujours très menaçants. Le guard des Spurs livrait un match dans le match avec Evan Fournier qui en était à 24 points après 26 minutes. Avec Andrew Albicy héroïque en défense sur Mills et le retour de Nando De Colo, les Bleus réalisaient un run pour passer de 61-61 à 70-61, le plus gros avantage du match (33e). Grâce à l’action de ses shooteurs, les Boomers réduisaient quelque peu la marge avant la fin du quart, 75-71.
Physiques, malins, sereins et en transformant toujours la moitié des tirs à 6,75m, les Boomers ne perdaient pas le nord et passaient en tête à 79-83 puis 85-80. Joe Ingles chambrait son équipier d’Utah Rudy Gobert.
La cinquième faute d’Andrew Bogut en seulement 12 minutes de temps de jeu ne changeait rien. C’était toujours et encore Baynes à trois-points qui recollait les morceaux. 94-94. 96-96. 98-98…
Rudy Gobert était à son tour sorti sur cinq fautes. Sur une attaque franche des Boomers, Vincent Poirier était obligé de faire faute sur Matthew Dellavedova. Premier lancer réussi. Deuxième raté. Le rebond était australien mais Baynes mettait légèrement le pied en touche. Quatre secondes à jouer. Temps-mort. Vincent Collet commandait une ultime stratégie mais Patty Mills effectuait donc l’interception qui tue.
Photo: Amath Mbaye, FIBA