George Eddy est le commentateur de basket le plus célèbre de France. Celui qui fut longtemps la voix de la NBA sera sur place en Finlande et Turquie pour l’EuroBasket puisque le groupe Canal+ a obtenu les droits pour cinq ans des compétitions de la FIBA.
Le Franco-Américain a également un avis éclairé sur l’équipe de France et les relations entre la fédération internationale et la NBA.
Voici la deuxième partie de l’interview.
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En équipe de France, alors que l’on pensait que le nombre de joueurs NBA irait croissant, on observe cette année une montée en puissance des joueurs d’Euroleague. Quelles peuvent être les conséquences sur le jeu ?
Ce sont des conséquences positives puisque le jeu de l’Euroleague ressemble plus au jeu FIBA que le jeu NBA. Lorsque les joueurs NBA viennent en équipe de France, durant la préparation, ils doivent s’adapter à un arbitrage un peu différent, à la ligne à trois-points, etc. C’est plus facile pour Nando De Colo et Thomas Heurtel de mener car ils sont habitués au même style de basket. Ce qui est positif aussi c’est cette répartition des responsabilités comme on l’avait vu à la Coupe du Monde de 2014. Ça va beaucoup moins se reposer sur un seul joueur, Tony Parker. Ça va être De Colo la star, après Fournier, Heurtel, Lauvergne ou un autre. Nando De Colo est évidemment le leader de cette équipe mais ça m’étonnerait qu’il soit obligé à chaque fois de marquer vingt points pour nous permettre de gagner.
Les fans sont divisés entre ceux qui estiment que Nicolas Batum et Rudy Gobert ont légitimement le droit de consacrer leur été à leur franchise NBA et les autres qui disent qu’il n’y a rien de plus sacrée que l’équipe de France. Dans quel camp êtes-vous ?
Dans le premier camp car je connais depuis très longtemps et de l’intérieur la vie d’un joueur NBA qui enchaîne en cinq mois et demi quatre-vingt-deux matches, soit un match tous les deux jours. Je suis ravi de voir que la NBA commence à aménager le calendrier, à commencer la saison plus tôt. La santé des joueurs NBA est devenue enfin la priorité. Adam Silver (NDLR : le commissioner) fait évoluer de façon positive ces choses-là. De toutes manières, Rudy Gobert a été blessé en fin de saison à la cheville et au genou, il était sûrement épuisé, il n’avait pas non plus été très bon aux Jeux de Rio. Que lui décide avec sa franchise de se reposer afin d’avoir plus de responsabilités avec son nouveau contrat, c’est le franchise player de Utah maintenant, franchement on ne peut pas critiquer sa décision. Nicolas Batum, c’est différent. Il vient d’être papa et il veut être présent cet été auprès de sa famille. On ne peut pas critiquer ça chez un joueur qui est présent en équipe de France depuis, je ne sais pas, dix ans en comptant les années avec les jeunes (NDLR : en fait depuis 2004 si l’on excepte 2008, année où la France, non qualifiée pour les JO de Pékin, n’avait pas de compétition). Chaque cas est différent aussi il faut l’analyser avant de juger. Même Joakim Noah ! On a été en finale du championnat d’Europe avec lui en 2001 et c’était génial. Les autres étés, il a eu des pépins physiques parfois mal soignés, par Chicago ou par lui-même et il n’était pas en état de jouer. C’est trop facile de jeter la pierre. Et puis faut parler et compter sur ceux qui sont là plutôt que de se focaliser sur les absents.
Ceci dit, d’une façon plus générale, les absences de plusieurs joueurs de NBA comme Milos Teodosic et Giannis Antetokounmpo ne sont-ils pas la preuve que la FIBA est devenu un nain vis-à-vis de la NBA dont la puissance financière n’a jamais été aussi importante ?
Ça a toujours été le cas. La FIBA a toujours été un nain à côté de la puissance financière de la NBA, ça date de la Dream Team de 92. Mais de toutes façons en NBA, c’est le joueur qui décide. Après, est-il influencé par son club qui lui donne un contrat de 100 millions de dollars ? Très probablement. Mais prenons Batum, son club lui avait demandé de ne pas aller en équipe de France et c’est lui qui avait décidé d’y aller. C’est pareil pour Parker, certaines années les Spurs auraient bien aimé qu’il se repose et il venait en équipe de France malgré tout. Pour Teodosic et Antetokounmpo, le problème c’est l’intensité des matches de la saison. Heureusement que la FIBA a changé son calendrier en n’organisant pas de compétition un été sur quatre, ce qui permet aux joueurs de se reposer totalement. C’est un grand besoin depuis très longtemps. Le nouveau calendrier de la NBA va dans le bon sens aussi pour protéger la santé des joueurs et prolonger leur carrière.
Les calendriers sont un peu allégés mais à l’inverse il va y avoir des « fenêtres » durant la saison afin de que les équipes nationales participent aux qualifications pour la Coupe du Monde 2019. Des qualifications qui seront aussi diffusées par le groupe Canal + ?
Oui. Cela va permettre de voir l’équipe de France durant la saison comme au bon vieux temps comme c’est le cas au foot. Ça va aussi permettre de voir et de mettre en valeur, trois fois deux semaines par an, les joueurs de la Pro A et des autres coupes d’Europe avec des matches officiels et de l’enjeu.
« Au départ on semblait vraiment moins fort dans le jeu intérieur en raison de l’absence de Rudy Gobert, et c’est le cas sur le plan défensif, mais je suis agréablement surpris par Lauvergne, Poirier et de Seraphin »
On estime généralement que l’équipe de France est super équipée aux postes 1 et 2 mais affaiblie à l’intérieur. On n’a malheureusement pas encore vu jouer ensemble Joffrey Lauvergne et Kevin Seraphin sinon contre la Tunisie. On a découvert que Vincent Poirier est compétitif à ce niveau. Qu’en pensez-vous ?
Je croyais qu’il n’allait pas faire partir des douze mais après ses trois très bons matches de suite à Toulouse, il va l’être de manière indiscutable. Comme quoi les choses peuvent évoluer très vite. Ça va peut-être un peu réduire le temps de jeu de Seraphin, tout ça s’est à voir. Au départ on semblait vraiment moins fort dans le jeu intérieur en raison de l’absence de Rudy Gobert, et c’est le cas sur le plan défensif, mais je suis agréablement surpris par Lauvergne, Poirier et de Seraphin. Chacun a eu de très bons moments durant la préparation. Et finalement l’équipe de France n’est pas aussi faible que ça à l’intérieur. On manque un peu de taille. C’est dommage que Moustapha Fall n’ait pas pu faire partie de l’aventure. Je l’ai écris sur mon blog, la force de la France c’est l’extérieur et on a une équipe beaucoup plus offensive que par le passé. On est moins fort en défense mais malgré tout lors des trois matches à Toulouse notre défense a été excellente même si ce n’était pas contre les meilleures équipes européennes. Mais la Grèce a perdu Antetokounmpo, ça les fait rentrer un peu dans le rang, je pense. La Serbie a perdu Teodosic et Jokic, c’est peut-être aussi le cas. La Lituanie est au complet mais elle n’est pas aussi forte que ça et on leur a quand même mis vingt points en France. On ne va pas gagner avec une défense qui tient nos adversaires à 60 points, il va falloir partager le ballon, être très collectif en attaque avec du small ball.
La succession de Boris Diaw ne sera-t-il pas le problème numéro un auquel va être confronté Vincent Collet. C’est un poste où les joueurs de qualité sont rares. Il y a par exemple Guershon Yabusele mais on a la sensation que sa carrière n’a pas encore commencé ?
Tout à fait, il fait partie des candidats avec Tillie. A mon avis Lauvergne peut basculer en 4 à la place de Boris et jouer à côté de Gobert. Il y a pas mal de solutions. Boris apporte beaucoup dans la fluidité offensive à toujours chercher De Colo, il fait souvent la passe avant la passe décisive. Là, on le voit en manque de vitesse. Il n’est plus du tout explosif comme dans le passé et il a du mal à finir les actions, il se fait souvent contrer. Il peut marquer quelques paniers avec la roublardise comme il a fait en préparation. C’est un pion essentiel, capitaine, leader, passeur, et en défense sur trois-quatre minutes, il peut se débrouiller sur un joueur comme Saric pour l’empêcher de dominer. Mais je pense que Yabusele, Lauvergne, Tillie ou d’autres sauront prendre la relève.
« Depuis toujours les joueurs américains cherchent la faille dans le système pour trouver un meilleur contrat »
En tant que Franco-Américain (père américain, mère française), que pensez-vous de la démarche des joueurs américains qui obtiennent très rapidement le passeport d’un pays européen, souvent de l’est, ce qui leur permet de participer à l’Euro mais aussi de voir leur valeur marchande augmenter ?
Ils profitent du système. C’est comme le capitalisme, c’est loin d’être le système idéal mais pour l’instant, on n’a pas trouvé mieux. Peut-être faut-il changer les règlements pour éviter les abus. Ça dépend de la FIBA. C’est un débat éternel dans le basket international. D’un autre côté, il faut voir que ces joueurs font le spectacle. L’Ukraine était plus intéressante à voir jouer avec Pooh Jeter. Peut-être que le Monténégro sera plus intéressant à regarder jouer avec Tyrese Ryce, je ne sais pas. On se rappelle de Bo McCalebb avec la Macédoine, il rendait cette équipe spectaculaire. Les arrières noirs américains athlétiques qui sont scoreurs dans l’âme sont exactement les joueurs qui généralement manquent dans ces pays-là, ça leur permet de combler les faiblesses dans l’effectif. On peut donc voir ça du côté positif. Depuis toujours les joueurs américains cherchent la faille dans le système pour trouver un meilleur contrat. S’ils comptent comme Européen ou Cotonou dans certains pays c’est un avantage. Je ne trouve pas ça particulièrement génial mais c’est comme ça, il faut vivre avec.
Quel est le sentiment du peuple américain vis-à-vis de ce phénomène ? Par exemple, lorsque Becky Hammon avait pris la nationalité russe pour participer aux JO de Pékin, la coach de l’équipe américaine Ann Donavan avait jugé son acte « anti-patriotique » ?
Je ne suis pas un nationaliste, je suis un peu comme Joakim Noah qui considère que tous les hommes sont égaux. Ces histoires de nationalités, de nationalisme, j’avoue que ça me fatigue et je ne suis pas du tout d’accord avec ce qu’elle a dit. Dans le cas de Becky Hammon, c’était de l’opportunisme. Elle voyait qu’elle était bloquée pour jouer avec Team USA et comme elle voulait participer à des compétitions internationales, elle a eu cette possibilité. Je pense que beaucoup d’Américains se sont dit que Becky Hammon s’était débrouillée pour participer à ces compétitions, qu’elle a profité du système, voilà. Ce n’est pas non plus un scandale mondial !
« Je trouvais que le départ en dribble dans le basket international occasionnait beaucoup de coups de sifflet et n’apportait rien de positif au jeu mais, en revanche, laisser un joueur faire quatre ou cinq pas comme ça arrive parfois en NBA, ce n’est pas positif non plus »
Que pensez-vous du fait que la FIBA vient de décider d’aligner la règle du marcher sur celle de la NBA ?
Depuis trente ans, je suis pour l’uniformisation des règlements entre tous les différents basket. La ligne à trois points n’est pas à la même distance en FIBA, en NBA et dans le basket universitaire, c’est ridicule. En foot, on joue avec les mêmes règles partout et ça serait bien que le basket fasse pareil. Je trouvais que le départ en dribble dans le basket international occasionnait beaucoup de coups de sifflet et n’apportait rien de positif au jeu mais, en revanche, laisser un joueur faire quatre ou cinq pas comme ça arrive parfois en NBA, ce n’est pas positif non plus. Comme il va y avoir plus ou moins le même règlement pour le marcher un peu partout, aux joueurs et aux arbitres de s’adapter et je pense que ça va dans le bon sens. Et ça serait bien de faire ça pour d’autres règlements comme le fait de pouvoir jouer le ballon quand il a touché le cercle. David Stern préférait le règlement international. Moi aussi. C’est dommage que ça prenne autant de temps pour uniformiser toutes ces règles. Ca fait partie des particularités de notre sport… Pendant des années on -tous ceux qui aiment le basket- a fait du lobbying à ce sujet et on va enfin sanctionner par des anti-sportives les fautes qui coupent les contre-attaques. Comme ça, on va voir plus de jeu rapide, de contre-attaques et la tactique serbe, yougoslave, de faire systématiquement faute, c’est fini. Tant mieux et bravo !
Avec la faramineux contrat TV, la NBA est de plus en plus riche. Avec le « Two Ways Contract », elle va augmenter son nombre de joueurs sous contrat. N’est-ce pas une épine supplémentaire dans le pied de l’Europe ?
Totalement. C’est clair que ça ne va pas du tout dans le sens de l’intérêt des clubs européens. Par contre, c’est une formidable opportunité pour les joueurs qui signent des contrats car ils pourront monter, je crois, jusqu’à 250 000 dollars pour la saison. Ce sont des sommes considérables. Ils vont beaucoup mieux payer les stars en NBDL. C’est une opportunité pour un joueur comme Yakuba Ouattara de faire des matches NBA. C’est comme toutes les dernières questions que vous m’avez posées, il y a toujours deux points de vue. Si on se met à la place du joueur, ce sont des opportunités supplémentaires qui peuvent être très intéressantes. Par contre, pour les clubs européens, et notamment les clubs français, c’est une très mauvaise nouvelle. Des joueurs qui auraient pu jouer en France ou en Euroleague vont préférer les Two Ways Contrat ou jouer en NBDL. C’est vrai qu’il y a une vraie tendance à voir des joueurs quitter l’Euroleague pour aller soit en NBA soit en Chine. La Chine est devenue une très grosse concurrente avec de très gros contrats et en plus, ils payent, il n’y a pas trop d’histoires de manquements de salaire, c’est assez carré d’après ce que j’ai compris. Cela explique pourquoi pas mal d’anciens ou de futurs joueurs NBA partent en Chine. Ça va nous enlever des joueurs de talents et peut-être faire baisser le niveau de certains championnats en Europe.
« Je connais très bien et depuis longtemps l’ancien président de Minnesota (NDLR : David Kahn), c’est du sérieux, il va arriver avec du financement. J’estime que s’il arrive avec un vrai dossier la ligue devrait carrément lui donner une wild card pour jouer en Pro A »
Sachant que la capitale devrait avoir rapidement une salle, une équipe d’Euroleague, pensez-vous, vous le Parisien, que ça pourrait changer la perception du grand public, des décideurs, sur le basket en France ?
Certainement. Un grand club à Paris c’est un éternel serpent de mer et dans ma carrière j’y ai participé à tous les niveaux entre joueur, entraîneur, dirigeant, membre de conseil d’administration au Paris Racing Basket, etc. J’ai vécu ça de l’intérieur depuis très longtemps. C’est en 1997 que l’on a été le plus près de faire aboutir ce projet quand le PSG Basket avait gagné le championnat et joué l’Euroleague. On a eu le projet Mark Fleisher avec Tony Parker comme actionnaire. A un moment on a rêvé du Qatar, après il y a eu ces histoires entre Paris et Levallois, Batum étudiait le dossier mais a trouvé ça trop compliqué. Il a préféré prendre des parts à l’ASVEL pour un très beau projet que je soutiens à 100%. L’investissement de Parker et Batum à l’ASVEL, c’est la meilleure nouvelle pour le basket français depuis très longtemps. En plus, ils sont en train de réussir leur pari. Mais là on sent la possibilité de la concrétisation d’un projet intéressant à Paris avec une deuxième salle à côté de Bercy. Je trouve juste que ça serait mieux d’en faire une de dix ou douze mille places. Je crains que l’on voit trop petit. Je connais très bien et depuis longtemps l’ancien président de Minnesota (NDLR : David Kahn), c’est du sérieux, il va arriver avec du financement. J’estime que s’il arrive avec un vrai dossier la ligue devrait carrément lui donner une wild card pour jouer en Pro A. Je ne crois pas qu’il faut les faire passer par la N2, la N1 et la Pro B. Si on a pu donner des wild cards à Rouen et Châlons-Reims, ça me paraît évident que l’on peut donner une place à des investisseurs qui arrivent avec un budget de 10-15M€ pour jouer dans une aréna à Paris. On devrait leur dérouler le tapis rouge, leur trouver une place très vite en Pro A ! On pourrait avoir l’Euroleague à Lyon et à Paris, ça rendrait le championnat de France et le basket français plus fort pour toucher un plus grand public. Tout ça serait fantastique !
Il existe même un deuxième projet de club d’Euroleague à Paris, au Tremblay ?
Oui et il y a la place. Dans toutes les grandes villes européennes, il y a presque toujours deux grosses équipes. Ça pourrait faire de super derbies. Antony Thiodet a de l’expérience, alors s’il arrive à réunir les budgets, j’applaudis des deux mains. C’est à la ligue, aux autres clubs, aux présidents, de décider comment tout cela doit s’organiser. S’il y a deux équipes d’Euroleague à Paris et une à l’ASVEL, j’espère que je serai encore vivant pour voir ça !
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En équipe de France, alors que l’on pensait que le nombre de joueurs NBA irait croissant, on observe cette année une montée en puissance des joueurs d’Euroleague. Quelles peuvent être les conséquences sur le jeu ?
Ce sont des conséquences positives puisque le jeu de l’Euroleague ressemble plus au jeu FIBA que le jeu NBA. Lorsque les joueurs NBA viennent en équipe de France, durant la préparation, ils doivent s’adapter à un arbitrage un peu différent, à la ligne à trois-points, etc. C’est plus facile pour Nando De Colo et Thomas Heurtel de mener car ils sont habitués au même style de basket. Ce qui est positif aussi c’est cette répartition des responsabilités comme on l’avait vu à la Coupe du Monde de 2014. Ça va beaucoup moins se reposer sur un seul joueur, Tony Parker. Ça va être De Colo la star, après Fournier, Heurtel, Lauvergne ou un autre. Nando De Colo est évidemment le leader de cette équipe mais ça m’étonnerait qu’il soit obligé à chaque fois de marquer vingt points pour nous permettre de gagner.
Les fans sont divisés entre ceux qui estiment que Nicolas Batum et Rudy Gobert ont légitimement le droit de consacrer leur été à leur franchise NBA et les autres qui disent qu’il n’y a rien de plus sacrée que l’équipe de France. Dans quel camp êtes-vous ?
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Photos: FFBB et Canal+