Ancien joueur de Nationale 1, 2 et 3, Matthieu Donnard est aujourd’hui coach et « directeur du programme des talents » du centre de formation de l’ALBA Fehérvar en Hongrie. Passé par les catégories jeunes en France ou au poste d’entraîneur principal de la Nationale 3 de la JALT Le Mans, l’ancien joueur de Vitré présente sa nouvelle vie. Entretien.
[arm_restrict_content plan= »registered, » type= »show »]
Pouvez-vous vous présenter ?
Je m’appelle Matthieu Donnard, j’ai 35 ans. Je suis un ancien joueur de basket de niveau national. J’ai joué en Nationale 1, Nationale 2 et Nationale 3. J’ai fait mes armes au centre de formation du Mans Sarthe Basket et du CSP Limoges. J’ai eu l’occasion de connaître plusieurs clubs comme Sablé et Vitré en Nationale 1, et la JALT Le Mans en N2 et N3. A l’âge de 30 ans, j’ai décidé d’arrêter ma carrière de joueur pour me consacrer au coaching. Je coachais déjà les jeunes de niveau régional ou national depuis 10 ans dans les clubs par lesquels je suis passé. Cela m’a permis de passer mes différents diplômes, le BE1, le BE2 et celui de préparateur physique. A 30 ans j’ai pris en charge l’équipe de la JALT en Nationale 3 pendant 4 ans. En parallèle de cela, j’ai repris mes études universitaires à 29 ans pour passer un Master en activités physiques adaptées. C’est pour de la rééducation auprès de personnes qui ont des troubles divers et variés, pathologiques ou non, ou des traumatismes.
Quel a été votre parcours de coach ?
J’ai commencé le coaching à l’époque où j’étais à Vitré en Nationale 2. J’entraînais les U15 France garçons et filles. J’ai ensuite eu les cadets et seniors filles de Vitré. Quand je suis arrivé à la JATL, j’ai pris en charge les cadets France avant de prendre en main l’équipe Nationale 3. En parallèle, l’été je me suis consacré à tout ce qui préparation individuelle, que ce soit physique ou sur les fondamentaux basket de certains joueurs allant du niveau national au niveau professionnel. Grâce à la formation Euroleague Institute que j’ai pu faire, j’ai aussi eu l’occasion de rencontrer des Canadiens qui m’ont fait venir dans une université pendant tout un été pour animer et diriger des camps de basket là-bas. De là, j’ai pu développer des relations internationales.
Vous êtes aujourd’hui en Hongrie.
Oui, je suis au sein du club de Székesfehérvár dans l’académie DKKA (Académie de basket de David Kornel) en lien avec le club de l’Alba Fehérvár. Ca correspond en France au centre de formation.
Comment se retrouve-t-on en Hongrie ?
Ayité Ajavon qui est le drecteur de la société Bemavo Corporation et avec qui j’entretiens de très bonnes relations depuis des années est devenu mon agent en tant de coach dans l’optique de faire évoluer ma carrière sur la formation ou me donner une visibilité vers le haut niveau. Il sait que je parle parfaitement anglais et que j’étais ouvert à toute démarche nationale ou internationale. Ca pouvait aller des camps de basket à une expérience de coach ou d’assistant coach. Le circuit français étant un peu fermé, il a profité de son réseau européen et m’a appelé suite à un contact qu’il a eu avec le responsable de cette académie en Hongrie. Ce dernier est ensuite entré en contact avec moi pour organiser le camp d’été de l’académie qui se passait fin juin 2017 ici à Székesfehérvár pendant une semaine. Ayité m’a proposé ce projet étant donné qu’il savait que j’étais disponible pendant cette période-là. Il trouvait que c’était intéressant pour moi. Pour le coup, je m’étais dit que la Hongrie je ne connaissais pas plus que ça à part les différents clubs qui ont pu jouer au niveau Eurocup ou même au handball. Il y a de gros clubs de handball ici. Je me duis dit « allez tentons l’expérience ». Après ce camp qui s’est vraiment très bien passé tant sur le plan sportif que sur le plan de l’organisation, je suis rentré en France. Dix ou quinze jours plus tard, ils sont revenus vers Ayité pour lui dire que mon profil les intéressait fortement pour que je vienne ici en tant que directeur technique de l’académie et prendre en charge tout ce qui est le programme des futurs potentiels hongrois.
Pour revenir sur Ayité, c’est quelqu’un pour qui j’éprouve beaucoup d’affection. Sur le plan professionnel, c’est un agent comme n’importe quel joueur ou coach aimerait avoir. Proche des gens, suivi régulier, il ne t’oublie pas. Il est toujours là à prendre des nouvelles, je sais qu’il va venir me voir. Pourtant, je ne suis pas le joueur ni le coach numéro un. Par contre, il sait bien qu’il peut compter sur moi et que je peux compter sur lui. Et ça c’est vraiment bien.
Quel est votre rôle là-bas ?
Je suis ce qu’on appelle « directeur du programme des talents ». Je ne suis pas directeur technique de l’ensemble de l’académie ou de toute la formation, je suis vraiment spécifié sur à la fois le travail individualisé des meilleurs joueurs à partir de U16 jusqu’à U20. Je dois les repérer, les détecter et mettre en place un programme individualisé pour chacun d’eux. Ensuite, je suis responsable des U16 et U18 qui jouent au niveau national en Hongrie. Je coach essentiellement les U16 et je dirige un groupe de coachs sur les U18 et les autres équipes.
Que pensez-vous de la formation hongroise ?
Il y a une chose qui est importante, c’est que je trouve que tant sur un plan économique que sur un plan structurel et organisationnel, ils sont en pleine évolution vers le basket de haut niveau. Ils s’intéressent à ce qui se passe ailleurs, ce qui se passe à l’étranger. Ils s’intéressent vraiment à ce qui est le basket de haut niveau. En lien avec la fédération, ils mettent tout en place pour faciliter l’accès des jeunes au haut niveau. Ca va des liens avec les écoles, avec des équipementiers ou avec la préparation physique. Ils mettent vraiment tout en place pour permettre aux jeunes d’être dans les conditions les plus optimales possible pour évoluer. Je pense aussi que ma venue correspond à ça aussi. Ils voulaient un coach à « dominante internationale » -ce que j’ai développé au travers de mon cursus et de mon CV-, qui parlait bien anglais et surtout ils voulaient amener de la modernité au travers de leur formation. Ils sont complètement ouverts au basket moderne et je pense que si la Hongrie n’a pas eu forcément les meilleurs résultats ces dernières années, l’image du dernier championnat d’Europe au cours duquel elle termine à la 8e place c’est un signe fort qui montre aussi que ça commence à se développer. Pour avoir visité pas mal de clubs ces derniers temps sur l’ensemble du territoire hongrois, je trouve que c’est un pays d’Europe de l’Est qui va se développer de plus en plus parce que sur le plan frontalier on est tout près de la Serbie, la Slovénie et d’autres pays historiquement importants dans le basket. Ils vont forcément rebondir pour aller vers un basket plus moderne et arriver à un niveau intéressant.
Vous avez également coaché en France, comment compareriez-vous les deux systèmes ?
La majeure différence se trouve sur le vivier de joueurs. Pour le coup, je ne peux avoir qu’un regard sur la formation et pas tellement sur l’organisation fédérale que je ne maîtrise pas encore en Hongrie car je n’ai rencontré que trop peu de personnes. Sur le plan du vivier c’est simple. La France a un potentiel athlétique qui est sans commune mesure sur tout le plan européen. C’est évident. Le système fait qu’on a accès à des joueurs venant des Antilles et aujourd’hui aussi du milieu africain. Les conditions de sécurité et d’entraînement font que depuis des années la France travaille et a mis en place toute une structure de formation des plus jeunes jusqu’au plus haut niveau qui montre des résultats plus qu’honorables voire même excellents si ce n’est un des meilleurs baskets chez les jeunes.
Pour la Hongrie, qui est l’un des plus grands royaumes n’ayant jamais existé qui a été divisé par les différentes guerres, s’est retrouvée très isolée, très parsemée et certainement par cet isolement n’a plus eu accès à un vivier de joueurs plus important. Malgré tout, surtout sur le plan éducatif, il y a quand même une grosse différence. Ici, dès le plus jeune âge il y a une sorte de « rigueur de l’Est » qu’on pourrait retrouver en Serbie ou dans tous les pays de l’Est. Une discipline dans l’écoute, dans le respect que peut imposer l’entraîneur. Les gamins avancent tous dans le même sens. C’est un pays qui, s’intéressant à ce qui se passe ailleurs, va se développer beaucoup plus qu’on peut le penser.
« Je rêvais de découvrir, d’autres pays, d’autres cultures, d’autres basket, d’autres manières de fonctionner, d’agir, de former… »
Adam Hanga est surement le seul joueur hongrois célèbre en Europe (passé par Alba Fehervar), que manque-t-il selon vous à la formation hongroise pour franchir le palier qui lui permettra de sortir plus souvent de gros joueurs ?
Je pense qu’aujourd’hui, il ne va pas leur manquer grand-chose. A moyen terme on va retrouver des joueurs hongrois. Avant de retrouver des joueurs comme Adam Hanga ou David Kornel. Ici ils s’ouvrent, je vois des coachs serbes, des slovènes ça montre une certaine ouverture d’esprit sur ce qui se passe à l’extérieur. Ils ont mis tout un système en place qui portera ses fruits dans les prochaines années. Il faut surtout du temps et continuer cette structuration autour des plus jeunes c’est-à-dire les U12, U14 en lien avec les écoles pour faire un repérage. Parce qu’en Hongrie le sport numéro 1 c’est le foot, viennent ensuite le handball et le hockey et finalement le basket n’arrive qu’à la quatrième voire cinquième position.
Au-delà du basket, comment est la vie en Hongrie ?
J’y suis allé dans un état d’esprit complètement ouvert. Surtout pas à reculons ou en commençant à douter par peur de la barrière de la langue parce que c’est vraiment une langue unique, une langue à part sans aucun lien avec aucune des langues européennes latines ou anglo-saxonnes. J’y suis allé totalement ouvert et en lien avec ma famille qui était prête à franchir cette étape en se disant « on tente l’expérience ». J’avais déjà un gros soutien sur le plan familial, on ne part pas tout seul, isolé alors qu’on a une femme et des enfants. La vie se passe très, très bien parce que sur un plan économique la Hongrie est en plein boom. On n’est pas dans un pays où on retrouve des bâtiments usés ou vieillis. Ils ne roulent pas avec des vieilles voitures défoncées. C’est vraiment impressionnant. La qualité de vie est vraiment agréable. Par contre, le rythme est un petit peu différent, ça bosse énormément. Les journées c’est souvent de 7h voire 6h30 jusqu’à 6 ou 7h le soir et ça ne fait peur à personne. Ça bosse du lundi au dimanche. Niveau boulot il n’y a pas à se plaindre. Non seulement il y a ce qui faut, mais si on veut bosser, on nous donne les moyens de bosser. S’ils sont en plein boom, il y a quand même une différence avec la France. C’est-à-dire que le niveau de vie est quand même plus faible. En matière de qualité de vie, il faut quand même faire un peu attention, mais on s’en sort très, très bien. Sur l’alimentation c’est tout à fait sympa, beaucoup de soupes, beaucoup de protéines. C’est sympa de pouvoir découvrir tout ça. Sur un plan géographique, c’est assez plat, il ne faut pas se mentir (rires). Très peu de montagnes, quelques vallées et quelques collines, mais ce n’est pas les Alpes. C’est très agréable, les gens sont particulièrement accueillants, disponibles. Ils l’ont notamment été pour mon installation. J’ai déjà tissé quelques réseaux amicaux qui sont plutôt sympas.
Vous attendiez-vous à partir pour une telle expérience ?
Je ne vais pas dire que je m’y attendais, mais mon expérience au Canada et vu comment ma carrière s’était construite autour de la formation faisait que je me suis dit que ça serait quand même sympa si je pouvais avoir un jour cette opportunité. Très clairement, je ne m’y attendais pas, mais dans un coin de ma tête je l’espérais. Je rêvais de découvrir, d’autres pays, d’autres cultures, d’autres basket, d’autres manières de fonctionner, d’agir, de former…
Quelle suite envisagez-vous ?
C’est assez simple, j’ai envie de vivre mon expérience à fond ici. Sur le plan basket, mais aussi sur le plan familial. De vivre les choses à fond. J’espère pouvoir rester plusieurs années, mais s’il y a d’autres opportunités qui s’offrent à moi que ce soit en Hongrie ou ailleurs il faudra y répondre. De toute façon, le marché aujourd’hui est tellement complexe sur le plan du coaching que non seulement il faut être prêt à répondre, mais il faut être prêt aussi à se former, à s’intéresser à autre chose que son propre basket. C’est ce dont je suis capable et c’est ce que je veux.
[armelse]
Pouvez-vous vous présenter ?
Je m’appelle Matthieu Donnard, j’ai 35 ans. Je suis un ancien joueur de basket de niveau national. J’ai joué en Nationale 1, Nationale 2 et Nationale 3. J’ai fait mes armes au centre de formation du Mans Sarthe Basket et du CSP Limoges. J’ai eu l’occasion de connaître plusieurs clubs comme Sablé et Vitré en Nationale 1, et la JALT Le Mans en N2 et N3. A l’âge de 30 ans, j’ai décidé d’arrêter ma carrière de joueur pour me consacrer au coaching. Je coachais déjà les jeunes de niveau régional ou national depuis 10 ans dans les clubs par lesquels je suis passé. Cela m’a permis de passer mes différents diplômes, le BE1, le BE2 et celui de préparateur physique. A 30 ans j’ai pris en charge l’équipe de la JALT en Nationale 3 pendant 4 ans. En parallèle de cela, j’ai repris mes études universitaires à 29 ans pour passer un Master en activités physiques adaptées. C’est pour de la rééducation auprès de personnes qui ont des troubles divers et variés, pathologiques ou non, ou des traumatismes.
Quel a été votre parcours de coach ?
J’ai commencé le coaching à l’époque où j’étais à Vitré en Nationale 2. J’entraînais les U15 France garçons et filles. J’ai ensuite eu les cadets et seniors filles de Vitré. Quand je suis arrivé à la JATL, j’ai pris en charge les cadets France avant de prendre en main l’équipe Nationale 3.[/arm_restrict_content]
[arm_restrict_content plan= »unregistered, » type= »show »][arm_setup id= »2″ hide_title= »true »][/arm_restrict_content]