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JO -5 mois – Vincent Collet : « L’ambition c’est essayer de revenir médaillé »

Il y a comme deux équipes de France avec deux actualités différentes. La plus lointaine, ce sont les Jeux Olympiques de Tokyo (24 juillet au 9 août) pour lesquels elle s’est qualifiée directement en étant la deuxième nation européenne derrière l’Espagne à la Coupe du monde. La deuxième, moins médiat

Il y a comme deux équipes de France avec deux actualités différentes. La plus lointaine, ce sont les Jeux Olympiques de Tokyo (24 juillet au 9 août) pour lesquels elle s’est qualifiée directement en étant la deuxième nation européenne derrière l’Espagne à la Coupe du monde. La deuxième, moins médiatique donc plus obscure, ce sont les matches de qualification à l’Euro 2021, qui vont débuter ce vendredi face à l’Allemagne.

Lors d’une conférence de presse à l’INSEP, l’aréopage fédéral a apporté quelques éclaircissements sur ces deux échéances :

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A propos du programme de préparation aux Jeux Olympiques :

Patrick Beesley (General Manager des équipes de France): Il y a une double actualité puisqu’actuellement l’équipe de France est à Nanterre. Nous sommes maintenant sur un cycle de qualification pour le championnat d’Europe de 2021. Pour se qualifier, il y aura 6 matches, 2 en février, 2 en novembre et 2 en février 2021. Vincent a sélectionné 12 joueurs qui feront les deux matches, vendredi en Allemagne et lundi au Vendéspace face au Monténégro.

C’est un programme pour les JO qui a été difficile à monter du fait que beaucoup d’équipes doivent participer au TQO et nous n’avons pas le même calendrier. Cette préparation est caractérisée par une durée assez courte, condensée, de 28 jours avec 3 blocs et 6 matches de préparation. Le premier bloc est traditionnel, sur notre cœur d’entraînement à Pau, sera la dernière semaine de juin. Très rapidement à la fin de ce camp nous partirons à Malaga, pour jouer l’Espagne d’entrée de jeu. Derrière, il y aura un petit break de 4 jours et on entamera le deuxième bloc dans lequel il y a deux matches. Un n’est pas tout à fait finalisé, le 7 juillet, et l’autre, le 10 juillet, qui est le match retour contre l’Espagne à Paris, à l’Accorhôtels Arena. Il y aura un petit break de deux jours et enfin le troisième bloc qui est prévu en Chine mais avec l’actualité nous suivons de près l’évolution des choses. On verra ce qu’il y aura lieu de faire en fonction de l’évolution sanitaire. Nous avons programmé 3 matches en Chine dont 2 qui sont finalisés : le 17 contre les Etats-Unis à Shanghai et le 20 contre l’Argentine à 250km de Shanghai. Il sera alors temps de partir à Tokyo pour rejoindre le Village Olympique.

Vincent Collet (coach de l’équipe de France) : On avait la volonté d’affronter de gros adversaires pour se préparer à cette unité que l’on essaye de poursuivre depuis un certain nombre d’années. Les matches amicaux servent à se préparer et aussi à s’étalonner. En jouant les meilleures équipes c’est plus facile d’avoir des indications pour la compétition. Ce sont les équipes que l’on veut rejouer plus tard, si possible le plus tard possible. Le fait de jouer les champions du monde deux fois de suite c’est une très bonne chose.  L’Espagne reste la valeur étalon en Europe et les Américains sont bien sûr les grands favoris des Jeux même si on a eu le bonheur de les battre l’an passé. Et l’Australie est à mon sens l’une des équipes favorites pour accéder au podium de ces Jeux de Tokyo.

« Avant c’était 8 matches avec 5 matches de poule, quart, demi et finale. Là, il n’y aura que trois matches de poule donc des temps de récupération plus importants »

A propos du fait d’être qualifié directement pour les JO sans transiter par un TQO comme en 2016 :

Vincent Collet : A mon sens, l’avantage est très important. On voit que la préparation est déjà prête. On remarque aussi que les filles s’entraînent beaucoup plus que nous. Ce n’est pas parce qu’on n’est pas courageux mais parce qu’on doit faire face à des impératifs, des accords avec la NBA, qui nous imposent un certain nombre de jours de préparation. Ça réduit forcément cette préparation mais malgré tout on va disposer d’un mois plein ce qui n’a pas du tout été le cas pour les Jeux de Rio. Une fois la qualification assurée au Pré-Olympiques à Manille, on avait disposé d’une dizaine de jours pour se préparer pour Rio avec entre-temps un aller-retour Paris-Manille avant d’aller en Argentine. Ce n’était pas du tout la même situation. Il faut savoir que lorsque l’on a commencé la préparation pour ce Pré-Olympiques à Manille, certains joueurs arrivaient directement de la finale de leur championnat comme Thomas Heurtel avec Barcelone en Espagne, Nando De Colo de Russie, sans aucune récupération. Ces joueurs-là avaient enchaîné leur saison de club, le TQO et ensuite ils étaient partis aux Jeux. Là, même en commençant le 23 juin, tous les joueurs ont un petit temps de récupération. C’est vraiment un gros avantage sans parler de l’incertitude. Quand on voit les poules des TQO, nous préférons être déjà qualifiés ! Il n’y a aucune garantie pour aucune des nations engagées même celles qui paraissent favorites comme la Serbie. Les Italiens n’iront pas en victimes expiatoires (NDLR : à Belgrade, lieu du TQO). Là au moins, tu sais que ça va commencer avec l’ouverture des Jeux.

A propos de la formule des Jeux de Tokyo :

Vincent Collet : Des choses un peu particulières se sont passées aussi bien à Londres qu’à Rio. On avait été très surpris de l’effondrement espagnol contre le Brésil lors du dernier match de poule. Pour éviter ce genre de situation, la FIBA a inventé un nouveau mode de qualification. Il y aura moins de matches qu’auparavant pour aller jusqu’à la finale. Avant c’était 8 matches avec 5 matches de poule, quart, demi et finale. Là, il n’y aura que trois matches de poule donc des temps de récupération plus importants. Ça ne vaudra pas forcément dire plus d’entraînements entre les matches car les Jeux c’est une compétition spéciale où malheureusement il n’y a pas beaucoup de possibilités d’entrainements. Donc 3 groupes de 4, les 2 premiers sont qualifiés et les 2 meilleurs 3e. Pourquoi sera-t-il plus difficile de calculer qu’auparavant ? Parce qu’ensuite on aura un tirage au sort qui désignera les quarts-de-finale en respectant bien sûr l’ordre établi, ce qui veut dire que les premiers ne pourront pas se rencontrer. Ça sera beaucoup plus compliqué et même impossible de calculer quel sera son adversaire. On sait aussi que l’on ne pourra pas rencontrer une équipe de sa poule et donc peut-être que le fait de jouer les Américains en poule ne serait pas la pire des choses. Même si après la Coupe du Monde 2019 ça serait quand même mieux de les jouer beaucoup plus tard. On va attendre le tirage au sort du 21 mars…

A propos du fait que Vincent Collet n’a plus de club après son départ de Strasbourg :

Vincent Collet : Je ne sais pas si on peut parler de mal pour un bien. En tous les cas, je suis dans l’état d’esprit de profiter à plein de cette situation pour préparer le mieux possible cette échéance olympique, qui est forcément très importante pour tout le basket français.

A propos de la possibilité pour Vincent Collet de poursuivre jusqu’aux JO de Paris’2024 :

Jean-Pierre Siutat (président de la FFBB): C’est beaucoup trop tôt… Je voudrais dire aussi que Valérie (NDLR : Garnier, la coach des Bleues) est sans club. Elle a failli partir en Chine ! Je pense que les risques l’ont fait reculer aussi. Notre objectif aujourd’hui c’est Tokyo. On va ensuite évidemment travailler sur l’après-Tokyo. Les staffs qui seront constitués après Tokyo devraient, sauf cas de forces majeures, accompagner les équipes de France jusqu’à Paris’2024.

A propos des objectifs olympiques :

Vincent Collet : Ils sont élevés. On a la chance d’être qualifiés directement pour les Jeux Olympiques. Il y a 12 équipes et il y en a vraiment 6 ou 7 qui peuvent prétendre au podium et on a la chance d’en faire partie. Donc l’objectif c’est forcément de ramener ce podium et le plus haut possible. Maintenant, on a vu à la Coupe du Monde que chaque match est vraiment très difficile hormis peut-être un durant la compétition. On n’a pas attendu les quarts-de-finale pour avoir des matches difficiles. Le match contre l’Australie a été un match extraordinaire, contre la Lituanie ça s’est joué sur deux possessions. On sait que ce sera une compétition a minima de ce niveau-là. Il faut que l’on se prépare le mieux possible mais les ambitions sont fortes. Je pense que lorsque vous interrogerez les joueurs, elles seront encore plus fortes. Moi, je reste modeste mais malgré tout avec beaucoup d’ambitions. L’ambition c’est essayer de revenir médaillé.

A propos de la liste des pré-sélectionnés :

Patrick Beesley : On est parti sur une liste très large que nous avons pris la décision de ne pas communiquer car c’est un travail interne. Cette première liste sert uniquement à effectuer les premières démarches d’accréditation qui sont très lourdes. Au fil des mois, Vincent va avoir la lourde tâche de réduire cette liste large. Dans un premier temps, on va passer à 24 et la troisième étape sera d’annoncer les 14 ou les 16 -ce n’est pas encore arrêté- qui débuteront la préparation.

A propos du coronavirus sachant qu’un crochet est prévu par la Chine avant les JO :

Patrick Beesley : On ne sait pas grand-chose, on est comme tout le monde. Ce qui a été préconisé c’est d’attendre le début mars. On connaîtra l’évolution, à savoir si le pic est atteint ou pas. Si le pic est atteint ça pourra laisser à penser que les choses pourraient être réglées pour le mois de juillet. Si le pic n’est pas atteint, ça veut dire que ça va continuer à se développer. On est pour l’instant dans une situation d’attente mais quoiqu’il arrive on n’est pas les seuls dans l’affaire car les matches qui ont été négociés en Chine l’ont été un peu sous la tutelle des Américains, qui sont un peu les organisateurs de tout ça. On ne peut pas de nous-même mener des actions. Ça sera une concertation de l’ensemble des participants sur l’évolution de la situation sanitaire.

A propos de la logistique à Tokyo :

Jacky Commères (Directeur de la Performance et des équipes nationales): Maintenant que nous avons l’équipe de France féminine qualifiée, nous allons travailler sur la composition du staff olympique. La délégation basket sera présente au Village Olympique. C’est un peu tôt pour vous donner des informations précises sur la logistique.

Alain Contensoux (DTN) : L’Agence Nationale du Sport a annoncé la création d’une « bulle de décompression » qui sera aussi un endroit où les sportifs pourront avoir éventuellement des soins puisque l’Agence va partir avec des kinés et va réserver des espaces car, comme vous le savez, les accréditations sont vraiment contingentées au Village. On a un nombre d’accréditations qui est quasiment en régression à chaque olympiade. C’est donc plutôt une bonne chose.

« On a cinq entraînements de mise en place et presque la moitié de l’équipe ce sont des nouveaux joueurs et donc on ne peut pas s’appuyer sur les fenêtres précédentes »
Photo: Richard Billant, Vincent Collet, Valérie Garnier et Karim Souchu (Hervé Bellenger, FFBB)

A propos de la préparation pour les deux matches de qualification à l’Euro 2021 :

C’est très court puisqu’on va disposer de cinq entraînements avant de partir pour l’Allemagne jeudi matin. On a commencé hier soir (NDLR : lundi) et les joueurs sont arrivés avec un état d’esprit irréprochable, d’engagement, d’intensité. Il faut réinventer l’équipe. On va essayer de le faire avec les mêmes ingrédients qui nous ont permis de nous qualifier pour la Coupe du Monde il y a deux ans.

A propos des adversaires des Bleus pour les deux matches de qualification à l’Euro 2021 :

L’Allemagne est un peu dans notre situation. Elle est privée de ses joueurs NBA et de ses joueurs d’Euroleague qui jouent au Bayern Munich puisqu’ils ont un match cette semaine. L’essentiel des joueurs qui constituent la sélection évoluent en Eurocup et en BCL avec des stats qui pour certains sont intéressantes. C’est un peu le même profil d’équipe que nous et je pense que le match de vendredi va être difficile, à l’extérieur, dans une salle, celle de Vechta, qui est réputée chaude. C’était l’équipe surprise de la ligue allemande l’an passé. Certains de nos leaders des qualifications précédentes à la Coupe du Monde ne sont plus là. Il y en a un qui est encore là, c’est Boris (Diaw), mais maintenant il est Team Manager alors qu’avant il était fer de lance ! Les deux autres c’était Andrew Albicy et Paul Lacombe (NDLR : le premier est maintenant au Zenit Saint-Petersbourg qui joue l’Euroleague et le second est actuellement blessé). Il va falloir qu’on les remplace avec d’autres joueurs qui vont devoir assumer de nouvelles responsabilités. On a la chance d’avoir un bon réservoir dans le basket français et on va essayer de s’appuyer dessus. Ce que l’on a pu voir lors des deux premiers entraînements est intéressant en terme d’engagement, d’intensité. On sent les joueurs sensibles à ce qu’on leur a demandé. C’est-à-dire que l’on va essayer d’avoir une forte agressivité défensive. On a cinq entraînements de mise en place et presque la moitié de l’équipe ce sont des nouveaux joueurs et donc on ne peut pas s’appuyer sur les fenêtres précédentes. Il faut pratiquement repartir à zéro. C’est une complexité complémentaire. Mais on est quand même confiant. Le deuxième adversaire c’est le Monténégro lundi au Vendéspace. Le Monténégro c’est un petit pays et le fait d’être privé de Vusevic (NDLR: Nikola Vusevic, pivot du Orlando Magic) et Dubljevic (NDLR: Bojan Dubljevic, ailier-fort de Valence) c’est forcément pour eux un handicap important. C’est un pays de basket donc il y a quand même beaucoup de bons joueurs. Ils ont récupéré Justin Cobbs (NDLR: ex-meneur de Gravelines et du Mans) qui est devenu monténégrin assez rapidement à mon goût. C’est comme ça, on est habitué. Il faudra que l’on soit capable de les battre lundi. Il faut savoir que cette poule est un peu particulière. On a repris le système du foot : l’équipe qui reçoit le championnat d’Europe, l’Allemagne, fait les poules qualificatives et donc il faut que l’on soit devant le Monténégro ou la Grande-Bretagne, sachant que tous les matches comptent. Donc une victoire contre l’Allemagne ou le Monténégro lundi, ça serait une belle avancée vers la qualification à l’Euro 2021. Donc c’est l’objectif de cette semaine.

L’équipe de France pour les matches contre l’Allemagne et le Monténégro:

NomPrénomnaissanceTaillePosteSélectionsPointsClub
BOUTEILLEAxel14/04/19951973649Bilbao
CHASSANGAlexandre22/11/1994204 4/5113Dijon
CORDINIERIsaÏa28/11/19961912 – –Nanterre
FALLMoustapha23/02/199221851076Ankara
INVERNIZZIHugo07/01/1993190 3/4323Limoges
JULIENAxel27/07/199218311136Dijon
KONATELahaou17/11/199119621028Tenerife
M’BAYEAmath14/12/1989206 3/418115Izmir
MICHINEAUDavid06/06/19941841 – –B.Levallois
OUATTARAYakuba24/01/199219121038Monaco
ROUSSELLEJonathan07/02/1990192 1/2732Bilbao
YABUSELEGuerschon17/12/19951984 – –Nanjing

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A propos du programme de préparation aux Jeux Olympiques :

Patrick Beesley (General Manager des équipes de France): Il y a une double actualité puisqu’actuellement l’équipe de France est à Nanterre. Nous sommes maintenant sur un cycle de qualification pour le championnat d’Europe de 2021. Pour se qualifier, il y aura 6 matches, 2 en février, 2 en novembre et 2 en février 2021. Vincent a sélectionné 12 joueurs qui feront les deux matches, vendredi en Allemagne et lundi au Vendéspace face au Monténégro.

C’est un programme pour les JO qui a été difficile à monter du fait que beaucoup d’équipes doivent participer au TQO et nous n’avons pas le même calendrier. Cette préparation est caractérisée par une durée assez courte, condensée, de 28 jours avec 3 blocs et 6 matches de préparation. Le premier bloc est traditionnel, sur notre cœur d’entraînement à Pau, sera la dernière semaine de juin. Très rapidement à la fin de ce camp nous partirons à Malaga, pour jouer l’Espagne d’entrée de jeu. Derrière, il y aura un petit break de 4 jours et on entamera le deuxième bloc dans lequel il y a deux matches. Un n’est pas tout à fait finalisé, le 7 juillet, et l’autre, le 10 juillet, qui est le match retour contre l’Espagne à Paris, à l’Accorhôtels Arena. Il y aura un petit break de deux jours et enfin le troisième bloc qui est prévu en Chine mais avec l’actualité nous suivons de près l’évolution des choses. On verra ce qu’il y aura lieu de faire en fonction de l’évolution sanitaire. Nous avons programmé 3 matches en Chine dont 2 qui sont finalisés : le 17 contre les Etats-Unis à Shanghai et le 20 contre l’Argentine à 250km de Shanghai. Il sera alors temps de partir à Tokyo pour rejoindre le Village Olympique.

Vincent Collet (coach de l’équipe de France) : On avait la volonté d’affronter de gros adversaires pour se préparer à cette unité que l’on essaye de poursuivre depuis un certain nombre d’années. Les matches amicaux servent à se préparer et aussi à s’étalonner. En jouant les meilleures équipes c’est plus facile d’avoir des indications pour la compétition. Ce sont les équipes que l’on veut rejouer plus tard, si possible le plus tard possible. Le fait de jouer les champions du monde deux fois de suite c’est une très bonne chose.  L’Espagne reste la valeur étalon en Europe et les Américains sont bien sûr les grands favoris des Jeux même si on a eu le bonheur de les battre l’an passé.

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