De retour en équipe de France cet été après cinq ans d’absence, Kevin Séraphin (27 ans, 2,06m) s’est immédiatement illustré en réalisant un double-double contre la Tunisie lors du premier match de préparation. Le Guyanais qui évoluera au FC Barcelone la saison prochaine n’a pas digéré la récente fin de son aventure NBA.
Le 31 juillet, alors que les médias sont conviés à l’INSEP pour le début de la préparation de l’Eurobasket, Kevin Séraphin nous annonce avec certitude qu’il sera « un joueur des Pacers la saison prochaine. » Il ne reste alors que quelques heures à la franchise de l’Indiana pour activer l’option du pivot français. Chose qu’elle ne fera finalement pas et que le Guyannais ne parvient toujours pas à comprendre :
« Ce n’est pas un échec. Mais je ne vais pas mentir en disant que je ne suis pas déçu. Je suis déçu, oui. Je n’ai pas trop compris en fait. Avec moi, il y aurait eu sept à huit intérieurs. Je pense qu’ils ont voulu faire de la place. Mais je n’avais jamais imaginé que ça puisse être moi. Tout l’été ils disaient qu’ils allaient me garder. »
Une déception légitime pour celui qui venait alors de boucler sa septième saison en NBA avec 4,7 points et 2,9 rebonds en à peine plus de 11 minutes par match.La suite de l’article est réservée à nos abonnés : [arm_restrict_content plan= »registered, » type= »show »]Des statistiques qui, ramenées sur 36 minutes, en font son quatrième meilleur exercice outre-Atlantique. Mais Kevin Séraphin le sait, en NBA la vérité du jour n’est pas toujours celle du lendemain.
« C’est la NBA, c’est dur. C’est ça la règle du jeu. Je sais comment ça se passe. J’ai vu beaucoup de joueurs se faire couper. Quand ça t’arrive, tu le prends pour toi-même et tu avances. C’est ce que j’ai fait. »
La période de doute ne va pas durer bien longtemps. Quatre jours seulement après la mauvaise nouvelle, Kevin Séraphin s’engage pour deux saisons avec le FC Barcelone où il retrouvera notamment Thomas Heurtel qu’il a déjà côtoyé dans les sélections de jeunes et à Vitoria lors du lockout en 2011. Ils seront accompagnés d’un troisième Français, Adrien Moerman. Dans une équipe en pleine reconstruction avec huit nouveaux joueurs recrutés cet été, Kevin Séraphin sera pour le club catalan une rotation de luxe au Croate Ante Tomic.
Mais avant de rallier la Catalogne, Kevin Séraphin va d’abord être au service du maillot bleu. Un maillot bleu qu’il retrouve pour la première depuis les Jeux Olympiques de Londres en 2012. « Vincent Collet m’a dit qu’il aurait aimé que je sois là en 2013, confesse le principal intéressé. En plus j’aurais été champion d’Europe. » Le pivot formé à Cholet sait qu’il devra répondre présent. Et d’emblée, contre la Tunisie puis contre la Croatie où il compile 9,5 points, 8 rebonds, mais surtout un dynamisme de part et d’autre du terrain, il montre à Vincent Collet qu’il pourra compter sur lui. Mais le sélectionneur français se veut plus prudent :
« Les leaders étaient désignés avant que ça ne commence. […] De toutes façons, je ne pense pas que Kevin soit de façon innée un leader. »
Pour Kevin Séraphin, cet Eurobasket 2017 est surtout le symbole d’un nouveau départ dans sa carrière. Une nouvelle ère où il ne se laissera plus dicter ses choix :
« Je me suis clairement dit que maintenant je ne laisserai plus personne me dire « Kev’ tu ne vas pas en équipe de France. » C’est hors de question. Si je n’y vais pas, ça sera ma décision ou que je suis blessé. »
Kevin Séraphin le clame haut et fort : il aime cette équipe de France :
« J’ai toujours été attaché à l’équipe de France. J’ai grandi avec l’équipe de France de football parce que mon père en est un grand fan. Pour moi, ça a toujours été un rêve. L’année où j’ai été drafté, Vincent Collet voulait m’appeler mais j’étais blessé. J’étais frustré. »
Kevin Séraphin aura une nouvelle occasion de montrer son attachement au maillot bleu dès ce soir face à la Lituanie.[armelse][arm_setup id= »2″ hide_title= »true »][/arm_restrict_content]