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Le point sur la Jeep Élite par club : Gravelines-Dunkerque ou la continuité dans le changement

En cette période de quasi-interruption de la Jeep Élite pour cause de confinement, et avant que la saison redémarre (éventuellement…) début décembre, Basket Europe vous propose de faire un premier bilan de la saison, en examinant un club après l’autre, avec l’avis d’expert de Christophe Denis, ancie

En cette période de quasi-interruption de la Jeep Élite pour cause de confinement, et avant que la saison redémarre (éventuellement…) début décembre, Basket Europe vous propose de faire un premier bilan de la saison, en examinant un club après l’autre, avec l’avis d’expert de Christophe Denis, ancien coach de Jeep Élite aujourd’hui consultant pour la chaîne L’Équipe. Aujourd’hui, Gravelines-Dunkerque.

Photo d’ouverture : BCM Gravelines-Dunkerque

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Depuis trois saisons au moins, le BCM Gravelines-Dunkerque cherche des solutions pour éviter de s’enfoncer dans les profondeurs du classement. Avec bien peu de résultats – et c’est encore le cas en ce début de saison, démarré sur des bases préoccupantes, après avoir pourtant fait quasi-table rase du passé. Cependant, ce tableau « brut » est sans doute quelque peu trompeur. Le BCM ne s’est incliné que face à des équipes de haut de tableau ou présumées telles. Et le retour d’Erik McCree, le meilleur marqueur gravelinois de la saison passée, à la place d’un Quincy Ford très décevant (et sans doute blessé) pourrait redonner des couleurs à l’équipe et plus particulièrement à Chris Horton, le gros coup du recrutement de l’intersaison mais aussi l’une des plus grosses déceptions de ce début de saison, toutes équipes confondues. Alors, quel avenir pour le BCM, une nouvelle galère ou une remontée au classement ? Les prochains matchs nous donneront quelques indications en la matière.

Où en sont-ils ?

En championnat : 1 victoire-4 défaites

Boulogne-Levallois, Limoges, Le Mans, Dijon : tel est le nom des équipes qui ont successivement battu le BCM. Parfois dans les grandes largeurs (57-89 contre les Metropolitans 92, 67-81 contre Dijon), d’autres dans de moindres proportions (64-69 au Mans). Mais si perdre contre ces équipes n’a rien d’infamant, cela laisse malgré tout Gravelines-Dunkerque en bas de classement, la grosse victoire face à un très faible Roanne (77-43) ne compensant en rien ce mauvais début de saison. Qui plus est, les résultats en coupe de France n’ont guère de quoi rassurer : certes, le BCM a battu successivement Gries-Oberhoffen (85-77), Souffelweyersheim (81-79 après prolongations) et Denain (107-100 ap. prol.), mais il s’agit de trois formations de milieu de tableau de Pro B, vaincues avec des écarts très minces. Le problème majeur des troupes de Serge Crevecoeur est lié à une attaque bien peu performante (voir Le Chiffre, plus bas), entre manque d’agressivité, maladresse et absence de cohésion.

Cameron Wells – Photo : BCM Gravelines-Dunkerque

Au point que celui qui aurait certainement dû être nommé MVP de la saison passée, Chris Horton, erre comme une âme en peine sur le parquet (voir plus loin). Alors, aujourd’hui, à l’examen de la situation « brute », il n’y a guère de paramètres appelant à se réjouir. Mais tout n’est pas si noir dans le contexte gravelinois. Déjà parce que le collectif va bien finir par se mettre en place, même si la période actuelle, sans match officiel, n’est guère propice à la création d’automatismes. Ensuite parce que le retour d’Erik McCree ne peut être qu’une bonne nouvelle, s’il est le même que l’an dernier. Enfin parce que Chris Horton va bien finir par retrouver son niveau de la saison passée. Et alors, ce sera sans doute un tout autre BCM qui sera sur les parquets, susceptible de regarder vers le haut du classement plutôt que vers le bas…

Erik McCree – Photo : BCM Gravelines-Dunkerque

Dans l’effectif

Le BCM Gravelines-Dunkerque n’a été touché par le coronavirus que pendant la préparation, avec comme seule conséquence un match amical reporté à la mi-septembre. En revanche, l’infirmerie a déjà eu du travail : Paul Rigot a manqué tout le début de saison, avec Gaylor Curier comme pigiste médical. Tout dernièrement, l’Israélien Itay Segev s’est blessé à la voute plantaire, avec comme conséquence l’embauche de Khalid Boukichou comme pigiste médical, pour un mois normalement. Enfin, Quincy Ford, peu performant et annoncé comme « inapte » à jouer au basket par le BCM (sur sa page Facebook) a été remplacé par Erik McCree, qui devrait apporter du peps dans la raquette nordiste.

Itay Segev – Photo : BCM Gravelines-Dunkerque
Quels sont les joueurs en vue ?

La révélation : Romuald Morency

Rares sont les motifs de satisfaction dans l’effectif gravelinois, en ce début de saison. Mais le principal est sans nul doute Romuald Morency (2,01 m, 25 ans). Arrivé d’Antibes, en Pro B, où il avait connu une belle saison (10,6 points, 5,4 rebonds, 13,2 d’évaluation), le jeune frère de Jean-Frédéric (Boulazac) effectue un début d’exercice très intéressant pour sa première « vraie » année en Jeep Élite (4 bribes de match avec Cholet en 2014-15, à 20 ans). Promu dans le cinq majeur, passant près de 28 minutes par match sur le parquet, il s’est d’ores et déjà installé comme un joueur important sur les postes 3 et 4, produisant 8,6 pts (45,2 % aux tirs dont 28,6 % à trois-points, son point faible), 6,0 rbds, 1,2 pd et 12,2 d’éval. Très convaincant.

Romuald Morency – Photo : BCM Gravelines-Dunkerque

Les satisfactions

Pas évident pour un jeune joueur de faire son trou en Jeep Élite dans un effectif à la peine. C’est ce qu’expérimente Lucas Bourhis (1,77 m, 20 ans), de retour dans son club formateur après une saison intéressante en Pro B avec Blois. Ses statistiques ne sont pas mirobolantes (3,8 pts à 33,3 % aux tirs, 1,6 pd et 2,6 d’éval en 10,4 mn), mais il s’installe dans la rotation gravelinoise. Lui reste à progresser notamment sur la gestion du ballon (2,2 balles perdues).

Lucas Bourhis – Photo : BCM Gravelines-Dunkerque
Quels sont les joueurs en difficulté ?

La déception : Chris Horton

Beaucoup se sont demandés ce que le MVP moral de la saison passée avec Cholet allait fabriquer dans une équipe ayant échappé à la relégation « grâce » au coronavirus et ne jouant évidemment pas de coupe d’Europe. Et les premiers matchs de Chris Horton (2,02 m, 26 ans) avec le BCM n’ont pas manqué d’eux aussi intriguer. Comment un joueur dominant la saison passée (17,2 pts, 62,9 % aux tirs, 9,0 rebonds, 1,7 contre, 1,8 pd, 23,6 d’éval) a-t-il pu autant dégringoler statistiquement : 10,0 pts à 44,9 %, 7,8 rbds, 1,2 ctr, 4,0 pds (mais 5,0 balles perdues !), 12,6 d’éval. Certes, il n’a plus Michael Stockton pour le gaver de caviar près du cercle. Mais il semble surtout avoir eu du mal à se fondre dans un collectif se cherchant encore. Cependant, l’arrivée d’Erik McCree à la place de Quincy Ford semble lui avoir fait beaucoup de bien. Lors du match de coupe de France contre Denain, le premier où les deux joueurs étaient alignés ensemble, Chris Horton a produit 21 pts à 8/8 aux tirs, 11 rbds, 4 pds, 4 bps pour 31 d’éval, des stats bien plus en rapport avec ce qu’il proposait la saison passée. Reste à voir s’il pourra reproduire ces prestations face à des équipes de Jeep Élite.

Chris Horton – Photo : BCM Gravelines-Dunkerque

On en attend plus

En gros, le BCM est en droit d’en attendre plus de la quasi-totalité de son effectif professionnel. À la mène, Cameron Wells ne démérite pas mais il ne distille que 2,6 pds par match pour autant de balles perdues. Sur les lignes arrière, Corey Davis apporte du scoring (11,0 pts) mais pas l’adresse lointaine pour laquelle il est réputé (23,1 % à trois-points) tout en pesant globalement peu sur le jeu (8,6 d’éval). Et Vojdan Stojanovski montre qu’il est un très bon joueur, mais de collectif, ayant du mal à s’exprimer dans une équipe manquant de cohésion (6,0 pts, 11,1 % à trois-points, 1,2 rbd, 5,0 d’éval). À l’aile, Pape Sy reste sur ses stats bien maigrelettes de la saison passée (3,8 pts, 4,8 d’éval en 11,5 mn) alors que Paul Rigot, de retour de blessure, a réalisé une première sortie encourageante, avec 9 pts (3/6 aux tirs) et 1 rbd pour 6 d’éval en 13 minutes. Enfin, à l’intérieur, outre Quincy Ford coupé, Itay Segev a du mal à convaincre, pour sa première saison hors d’Israël : 3,0 pts à 33,3 % aux tirs, 3,6 rbds, 4,0 d’éval. En outre, il s’est blessé au pied et ne reviendra pas avant la fin de l’année calendaire, a priori.

Corey Davis – Photo : BCM Gravelines-Dunkerque
Le chiffre : 66,0

17e attaque de Jeep Élite avec un tout petit 66,0 points marqués, le BCM accumule les failles en attaque : mauvais ratio passes décisives-balles perdues (15,4 pour 18,2), manque d’agressivité offensive (16,2 lancers francs tentés, 16e du championnat), tempo très lent (55,4 tirs par match, 16e de la division), maladresse de loin (18,4 tirs à trois-points pris pour 29,3 % de réussite, 17e sur ces deux critères). Même la bonne défense gravelinoise (9,2 interceptions, 18,2 balles perdues provoquées, 54,6 tirs concédés) ne compense pas ces manques.

Vojdan Stojanovski – Photo : BCM Gravelines-Dunkerque
L’œil de Christophe Denis

« Gravelines-Dunkerque est un club qui est en pleine restructuration. Il y a eu une valse des coachs que je n’ai pas très bien compris, puis ils ont signé des JFL de Pro B, Lucas Bourhis, Romuald Morency et Paul Rigot, avant de réussir le gros coup de signer Chris Horton. Actuellement, c’est une équipe qui est encore à la recherche de son identité, l’une de celles qui a le plus joué mais pour le moment pas très bien. Cela dit, comme ils ont surtout joué des gros, le bilan n’est pas catastrophique. Il faut que l’équipe prenne le temps de se mettre en place. Ensuite, si la dynamique se crée, que l’équipe engrange deux ou trois victoires, elle peut faire mal. Pour y arriver, il va falloir que le coach réussisse à tirer l’équipe vers le haut et à prouver qu’il gère son effectif. »

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Depuis trois saisons au moins, le BCM Gravelines-Dunkerque cherche des solutions pour éviter de s’enfoncer dans les profondeurs du classement. Avec bien peu de résultats – et c’est encore le cas en ce début de saison, démarré sur des bases préoccupantes, après avoir pourtant fait quasi-table rase du passé. Cependant, ce tableau « brut » est sans doute quelque peu trompeur. Le BCM ne s’est incliné que face à des équipes de haut de tableau ou présumées telles. Et le retour d’Erik McCree, le meilleur marqueur gravelinois de la saison passée, à la place d’un Quincy Ford très décevant (et sans doute blessé) pourrait redonner des couleurs à l’équipe et plus particulièrement à Chris Horton, le gros coup du recrutement de l’intersaison mais aussi l’une des plus grosses déceptions de ce début de saison, toutes équipes confondues. Alors, quel avenir pour le BCM, une nouvelle galère ou une remontée au classement ? Les prochains matchs nous donneront quelques indications en la matière.

Où en sont-ils ?

En championnat : 1 victoire-4 défaites

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