Quand on est un petit poucet, pour réussir une belle aventure, il faut de l’audace, de la gnac et une part de chance. Si l’on observe le parcours du Boulazac Basket Dordogne, on se dit que Claude Bergeaud a dû ramasser un trèfle à quatre feuilles dans la campagne du Périgord.
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Déjà, le BBD avait gagné ses trois matches précédents le plateau de Trélazé d’une courte tête. Il s’était imposé à Poitiers (87-84) dans la Vienne mais avait reçu deux équipes de Jeep Elite au Palio : Antibes (75-73) et Chalon (100-96) qui n’avait pas encore à la mène l’Américain Nate Wolters qui d’un banc de dauphins a transformé l’équipe bourguignonne en jeunes requins.
Deuxio, à Trélazé, les Boulazacois se sont vus offrir en quart de finale des pieds tendres : les espoirs de Monaco renforcés seulement par Sergii Gladyr, Georgi Joseph et Luc Loubaki. Forcément, ça n’a pas fait un pli : 86-63. Ainsi, le groupe n’avait pas eu à creuser dans ses réserves et étaient plein d’allant pour affronter les Metropolitans de Levallois qui, eux, étaient privés de leur scoreur numéro un, Klemen Prepelic, et de leur meneur, Louis Campbell.
Voici donc comment l’avant-dernier de la Jeep Elite, qui a chuté huit fois lors des dix dernières journées, peut se retrouver qualifier pour la finale de la Coupe de France qui se tiendra le 21 avril à l’AccorHôtels Arena de Paris.
Il faut notamment se souvenir que Levallois est venu s’imposer récemment au Palio, 91-87. C’était le 7 mars.
« Bien sûr que l’on aurait préféré prendre le match de championnat parce qu’on le méritait », a avoué le coach Claude Bergeaud. « On l’avait en mains et la fin, c’était un peu dur. Mais comment en sont-ils arrivés là ? Prepelic met quinze points à lui tout seul dans le troisième quart-temps. L’absence de Louis Campbell (NDLR : hier à Trélazé) a été aussi très préjudiciable. »
Il n’empêche qu’hier à Trélazé, les joueurs de la Dordogne ont mis beaucoup de cœur à l’ouvrage et le score final (79-66) ne laisse pas de doute sur leur suprématie sur l’instant.
« Quand on voit dans les quinze dernières minutes la façon dont on défend, sans faire de défenses combinées comme on peut le faire quand on est en difficulté, des zones, là on n’a pas calculé, on a pu montrer une certaine agressivité dont on n’avait pas l’habitude en championnat. Ça peut être une séquence référence sur l’agressivité défensive », s’est félicité le vieux grognard Arnaud Kerckhof, 34 ans.
« Les cinq premières minutes et à partir de la troisième minute du troisième quart-temps jusqu’à la fin », a précisé Claude Bergeaud. « On était en crise du jeu sur les derniers matches. On a retrouvé les vertus défensives puisqu’ils ont marqué cinq points en dix minutes. Tout le monde le mérite. Les joueurs parce que ça ne lâche pas, on s’entraîne. Le public est là. Il pousse toujours. C’est très satisfaisant. Les conditions de jeu ont été favorables puisque l’on sait que l’on a bénéficié de l’absence de deux gros joueurs de chez eux. »
Karvel Anderson (23 points, 4/7 à trois-points) a été une fois de plus offensivement performant. L’adresse générale à trois-points du BBD (10/20) a d’ailleurs tranché avec celle en faillite des banlieusards parisiens (5/22).
Jérôme Sanchez
Effervescence et plancher des vaches
Quelques supporters du BBD, qui occupaient le milieu de l’une des tribunes latérales, avaient fait le déplacement dans le Maine-et-Loire. Un échantillon d’un public du Palio qui est l’un des plus chaleureux de France vis-à-vis de son équipe. Un public pour qui supporter rime avec convivialité et pas agressivité.
« C’est un super moment pour tous les supporters qui sont venus nous accompagner pour ce match-là. Il y en avait dans la salle mais aussi beaucoup à Boulazac qui attendait que l’on retourne à Bercy. C’est bien, on a réussi à faire cette performance pour les amener à Paris », s’est réjoui Arnaud Kerckhof.
De l’Agora au Palio, de la Nationale 2 à la Jeep Elite, le BBD a créé autour de lui un véritable phénomène populaire dans la minuscule ville de Boulazac (6 000 habitants) et dans un département qui a longtemps été enclavé. Quand on lui demande de commenter cette qualification, Claude Bergeaud affirme :
« C’est un évènement. Le club est en première division depuis 2005. C’est tout frais. Il y a douze ans. Tout ce qui arrive est tout nouveau et vous savez que lorsque c’est nouveau, ça plaît surtout qu’il n’y a pas de concurrence locale. Il y a vraiment un projet magnifique. Là, il y a quelque chose au bout et les gens ne vont regarder que ça. C’est magnifique : une finale de Coupe de France contre l’un des meilleurs clubs français ! Sur Richter, on est à 8,5. »
-Peut-on imaginer une montée des supporters à Paris comme pour les finales du rugby, lui demande-t-on de préciser, sachant que 550km séparent la banlieue de Périgueux de la capitale ?
-Nous n’avons ni train, ni bus, ni voiture en Dordogne!, lance l’ancien coach des Bleus dans un clin d’œil humoristique.
« Ouais, je pense qu’il y aura une mobilisation. Par contre, je ne sais pas si on est capable de monter à 2, 3 000 personnes à Paris comme l’ont fait certaines bourgades proches de Paris. Je me rappelle d’Orléans. »
C’est là où Arnaud Kerckhof, qui est dans la maison depuis 2010, intervient pour rectifier cette prévision un peu pessimiste :
« Quand on a fait la finale de Pro B à Bercy (en 2012 contre Limoges), on avait monté 14 bus, on n’était pas loin au total des 2 000 personnes. »
On imagine que l’effervescence va s’amplifier dans la région en attendant le Jour J. Seulement, dès aujourd’hui, il faut que l’équipe redescende sur le plancher des vaches. La situation en Jeep Elite est critique. Boulazac est désormais à deux victoires de Chalon et à trois du trio Cholet, Châlons-Reims, Antibes. Il ne reste plus que dix balles dans le chargeur. Cette qualification en finale de Coupe de France va-t-elle sublimer le groupe ou à l’inverse parasiter la fin de saison en championnat ?
« On n’a pas une équipe jeune qui va se dire « wouah ! » et oublier ce qui attend. On a des gens d’une certaine maturité et dès le week-end prochain à Strasbourg, on va essayer de bien s’y présenter. Je ne pense pas que ça influe notre envie de concrétiser notre objectif qui est le maintien », répond Claude Bergeaud.
Oui, hasard du calendrier, le prochain adversaire du BBD en Jeep Elite, c’est celui qu’il retrouvera à l’AccorHôtels Arena de Bercy.
Comment Jérôme Sanchez a justifié son absence…
Il nous faut conclure par une autre belle histoire :
Jérôme Sanchez (1,97m, 28 ans) a fait une fois de plus un match plein d’entrain face à Levallois. Le gars de Vénissieux au physique et à la barbe de rugbyman est un energizer. Mais on avait remarqué qu’il était absent du banc la veille face à Monaco. Curieux, non ? Et pourquoi donc ?
« Jérôme ? », en a souri Claude Bergeaud. « La plus belle chose de la vie. Il est papa ! Il n’a pas joué déjà contre Antibes. Il était au match mais il est reparti car c’était imminent et il a assisté… Son épouse a accouché ! C’était trop beau. Et comme souvent les joueurs de haut niveau ne sont pas locaux. Et laisser sa compagne sortir hier de clinique, c’était quand même un peu inhumain. Il est rentré ce matin à 11h et il repart ce soir et elle aura juste passée un bout de soirée toute seule. »
[armelse]
Déjà, le BBD avait gagné ses trois matches précédents le plateau de Trélazé d’une courte tête. Il s’était imposé à Poitiers (87-84) dans la Vienne mais avait reçu deux équipes de Jeep Elite au Palio : Antibes (75-73) et Chalon (100-96) qui n’avait pas encore à la mène l’Américain Nate Wolters qui d’un ban de dauphins a transformé l’équipe bourguignonne en jeunes requins.
Deuxio, à Trélazé, les Boulazacois se sont vus offrir en quart de finale des pieds tendres : les espoirs de Monaco renforcés seulement par Sergii Gladyr, Georgi Joseph et Luc Loubaki. Forcément, ça n’a pas fait un pli : 86-63. Ainsi, le groupe n’avait pas eu à creuser dans ses réserves et étaient plein d’allant pour affronter les Metropolitans de Levallois qui, eux, étaient privés de leur scoreur numéro un, Klemen Prepelic, et de leur meneur, Louis Campbell.
Voici donc comment l’avant-dernier de la Jeep Elite, qui a chuté huit fois lors des dix dernières journées, peut se retrouver qualifier pour la finale de la Coupe de France qui se tiendra le 21 avril à l’AccorHôtels Arena de Paris.
Il faut notamment se souvenir que Levallois est venu s’imposer récemment au Palio, 91-87. C’était le 7 mars.
« Bien sûr que l’on aurait préféré prendre le match de championnat parce qu’on le méritait », a avoué le coach Claude Bergeaud.
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