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Fabrice Canet, arbitre de Pro A, président du club de Charenton et responsable de la communication à la FFBB !

Si les chats ont neuf vies, Fabrice Canet en a au moins trois. Il est le responsable de la communication à la fédération, en charge des médias, arbitre de Pro A et président de la Saint-Charles de Charenton, un grand club du Val-de-Marne, qui a formé plusieurs joueurs de haut niveau dont Evan Fourni

Si les chats ont neuf vies, Fabrice Canet en a au moins trois. Il est le responsable de la communication à la fédération, en charge des médias, arbitre de Pro A et président de la Saint-Charles de Charenton, un grand club du Val-de-Marne, qui a formé plusieurs joueurs de haut niveau dont Evan Fournier qu’il côtoye donc actuellement avec les Bleus.

Ne soyez donc pas étonné si l’interview est fleuve, ce qui nous a obligé à le scinder en deux parties.

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Commençons par votre présidence de la Saint-Charles de Charenton. Comment en êtes-vous arrivé là ?

Je n’ai connu que deux clubs dans ma vie, premièrement celui de Maison-Alfort où j’habitais, à partir de poussins-benjamins. Le président était entré dans l’école primaire et il avait déposé des petits papiers sur le table des enfants pour faire la promotion de son club. C’est comme ça que je suis passé du tennis au basket. J’y ai joué jusqu’à mes seize ans et j’ai commencé à entraîner. Un entraîneur est passé à la Saint-Charles de Charenton, je l’ai accompagné. J’ai joué en espoirs région Ile-de-France, rien à voir avec les espoirs de la LNB !  J’ai eu mes diplômes d’entraîneur, je me suis impliqué de plus en plus. Marc Pigelet était le président à l’époque et il m’avait demandé d’entrer dans le comité directeur. J’étais donc à la fois joueur, entraîneur et membre du comité directeur. C’était au début des années quatre-vingt-dix. Il y a eu un changement de président très rapidement avec l’arrivée de Gérard Schopper. En 2009, alors que Gérard Schopper annonçait depuis quatre ans, chaque année, qu’il allait se retirer, là il nous a un peu surpris en disant « j’arrête ! ». Tout le monde a regardé ses chaussures comme souvent dans ce genre de situation (sourire). J’ai levé la main en disant, « je veux bien mais ça me sera très difficile d’être très présent sur le terrain comme Gérard Schopper et Marc Pigelet ». J’étais au contraire d’eux au début de ma carrière professionnelle.

La Saint-Charles a toujours été un club formateur ?

La Saint-Charles a toujours été un bon club de techniciens, Gérard Bosc, Bernard Grosgeorges, Marc Pigelet. Lorsque le club a organisé le tournoi à Bercy, il y a eu un trou financier car la salle n’était pas remplie et il a dû changer de braquet. Il ne pouvait plus rémunérer et il a dû baisser de niveau pour se refaire une santé économique et financière. Et ce que l’on fait dans ce cas-là, c’est s’appuyer sur les jeunes et la formation. C’est ce qu’a fait Gérard Schopper. On a travaillé en duo, j’étais jeune entraîneur, on a mis tous les « moyens » sur l’encadrement technique davantage que sur les joueurs, sur l’école de mini-basket et les poussins. On a été patients et ça a payé. Au fur et à mesure, quand on pouvait avoir de nouveaux entraîneurs de qualité, on les mettait en benjamins, en minimes, en cadets.

« Il lui fallait systématiquement un jalon supplémentaire à Evan pour qu’il puisse être motivé, il n’aimait pas la routine »

Vous avez donc vu arriver Evan Fournier au club ?

Oui avec tout ses cheveux bouclés sur la tête en poussins (rires). On connaît son histoire. Il est né à Saint-Maurice, juste à côté, et il voulait jouer au foot mais il n’y avait plus de places. Il s’est retourné, il a vu le stand de la Saint-Charles et il s’est inscrit au basket. Je pense qu’il ne regrette pas aujourd’hui ! Il était grand et surtout il n’était pas pataud. Malgré sa grande taille, il arrivait à se faufiler dans les raquettes. Il a toujours montré beaucoup de plaisir à jouer et –on en parlait avec ses entraîneurs-, on sentait qu’à chaque fois qu’on lui mettait une étape supérieure à atteindre, il réussissait à le faire. Il fallait systématiquement un jalon supplémentaire à Evan pour qu’il puisse être motivé, il n’aimait pas la routine. Il a eu la chance aussi d’arriver à une période où on avait des entraîneurs réputés dans le Val-de-Marne. Il a bénéficié de cet encadrement et puis aussi de ses qualités intrinsèques. On a vu assez rapidement un joueur à l’écoute, travailleur, qui avait envie de progresser.

La Saint-Charles a eu d’autres joueurs qui ont percé à haut niveau ?

Quand on va sur le site du club à la rubrique « que sont-ils devenus ? », on s’aperçoit qu’en jeune, on a eu Bangaly Fofana, Jérémy Nzeulie, Solo Diabaté, Lahou Konaté, Darel Poirier, etc. Notre travail de formation a été au départ un peu mal vu par les clubs voisins. C’est ensuite qu’ils ont compris que l’on jouait notre rôle. On n’est pas un centre de formation de Pro A, on est dans une strate de la pyramide fédérale. On n’est pas à la base, on est un passage intermédiaire. On parle des joueurs, on peut aussi parler des entraîneurs de « renom » qui sont passés chez nous. Il y a Jérôme Fournier (entraîneur fédéral, ex-entraîneur de Toulouse en LFB), Grégory Morata, qui est assistant avec les A’ féminine, Grégory Halin, qui est assistant de Valérie Garnier en équipe de France féminine. Avec Gérard Schopper, on était un peu frileux et ils nous ont aidés à passer un cap. Ce sont des entraîneurs qui ont marqué le club. C’est une belle aventure.

Vous n’êtes pas très présent le week-end à Charenton car vous avez une autre activité, l’arbitrage de haut niveau. Combien de temps demande la préparation du match, le déplacement et le débriefing ?

Lorsque Gérard Schopper démissionne et que je prends la présidence à la mi-juin pour la saison 2009-10, je suis arbitre de Pro B où il y avait, à l’époque, moins d’obligations qu’en Pro A. Quinze jours plus tard, je reçois le classement de Pro B et on m’annonce que je monte en Pro A. Bien sûr, j’étais hyper excité, heureux, mais aussi angoissé d’avoir pris la présidence quinze jours auparavant. Ça faisait beaucoup de choses. Il fallait s’organiser, j’ai immédiatement fait appel aux dirigeants en leur disant que ce n’était pas forcément ce que j’avais imaginé car je n’avais fait qu’une saison en Pro B, et il fallait que je m’appuie sur une équipe de bénévoles, un manager de l’association qui est à temps plein et gère complètement le club en terme administratif, et un mi-temps administratif qui est sur la planification des rencontres. Il faut comprendre que la taille du club est devenue très importante, on a 613 licenciés, on est dans le top 5 des plus grands clubs de France. Ce n’est pas un cumul de clubs car si on dit Charenton Saint-Maurice, il n’y a pas de club à Saint-Maurice. Ma vie de président est simple : des réunions téléphoniques le matin avec la secrétaire-générale du club et, environ trois soirs par semaine, je suis au club pour des réunions de bureau, techniques ou d’organisation de notre tournoi internationale. Et lorsqu’il y a des matches le week-end, je vais arbitrer. Je scinde vraiment les choses, c’est-à-dire que lorsque j’ai un match en semaine, je prends un jour de congé. Mon directeur à la fédération, Raymond Bauriaud, ne me paye pas pour l’arbitrage mais pour mon métier de directeur de la communication ! C’est tout à fait logique également eu égard aux obligations que l’on a en Pro A. Je pense que je ne pourrais pas faire ce genre de chose si j’étais un arbitre en province. Il existe une plus grande facilité à partir de Paris d’aller dans toutes les salles de Pro A et de Pro B.  Je prends un train vers 10-11h pour arriver vers 13-14-15h, 16h au plus tard afin de me poser quelques instants à l’hôtel. Derrière, on se rencontre avec les arbitres pour pouvoir faire un brief à l’hôtel avant d’aller à la salle. Il faut près de deux heures de préparation de match. Une préparation vidéo où l’on regarde souvent le dernier match de l’équipe A et de l’équipe B. Chacun des trois arbitres fait cinq, six petits clips par équipe pour analyser le jeu, voir les points sur lesquels il faut davantage se concentrer. La deuxième partie est davantage une analyse très mathématique, statistique des oppositions que l’on va avoir, sachant que chaque match est très différent. Il y a des données intéressantes à ressortir sur l’adresse, des joueurs à fort potentiel, des types de défense ou d’attaque. On est à la salle à peu près une heure un quart avant le match. A l’issue du match, soit on fait le voyage du retour ensemble soit chacun de notre côté, en tous les cas, on a environ deux heures et demi et trois heures de débriefing vidéo individuellement. On doit le faire au plus tard à J+3. On analyse chacun individuellement la prestation des trois arbitres et ensuite on croise nos fichiers, nos avis. S’il y a des divergences, on s’appelle pour trouver des lignes communes, il faut être le plus homogène possible. Parfois on a ce que l’on appelle des zones grises, c’est-à-dire lorsque ce n’est ni blanc ni noir sur des situations, on s’aperçoit que les entraîneurs n’ont pas toujours le même avis. Cela veut dire que l’arbitrage n’est pas une science parfaitement exacte.

Le basket est un sport qui change perpétuellement de règles, à chaque nouvelle olympiade. Avez-vous le sentiment que les joueurs et les coaches les connaissent ?

Oui, au niveau où nous sommes, ils les connaissent vraiment bien. Parfois il y a des incompréhensions sur des interprétations des règles NBA qui ne sont pas toujours les mêmes qu’en FIBA. C’est une difficulté pour les joueurs, les coaches et aussi les arbitres qui n’évoluent pas dans les mêmes championnats. L’Euroleague, la BasketBall Champions League, la FIBA Europe Cup et le championnat LNB ont leurs règles spécifiques, notamment en ce qui concerne la vidéo où les règlementations sont différentes. Sur les règles, malgré tout, sinon quelques points de détail de temps en temps, c’est dans l’ensemble maîtrisé.

« Depuis quatre ou cinq ans, j’ai demandé au HNO, l’organisme qui gère les arbitres de haut niveau, de ne plus arbitrer Strasbourg pour éviter tout conflit d’intérêt avec Vincent Collet »

Quand vous parlez d’ajustements pour les joueurs NBA, on pense au marché où il existe davantage de tolérance aux Etats-Unis…

Il y en a d’autres. Quelque chose qui est flagrant, ce sont des positions défensives particulières notamment pour les intérieurs. En NBA, lorsqu’un joueur est posté, le défenseur met sa main à plat dans le dos, le bras tendu, alors qu’en Europe, il n’y a que l’avant-bras replié qui est autorisé, un seul pas les deux. On voit Kevin Seraphin qui est obligé de s’adapter en équipe de France aux entraînements. J’ai remarqué à Pau lors de France-Tunisie qu’il avait tendance à tenir son attaquant avec le bras tendu dans le dos alors que c’est interdit en Europe. S’il arrive à s’adapter, il aura moins de fautes.

Est-ce plus délicat d’arbitrer Vincent Collet, Ruddy Nelhomme, Pascal Donnadieu ou des internationaux de Pro A que vous retrouvez en équipe de France dans votre travail de responsable media ?

Depuis quatre ou cinq ans, j’ai demandé au HNO, l’organisme qui gère les arbitres de haut niveau, de ne plus arbitrer Strasbourg pour éviter tout conflit d’intérêt avec Vincent avec qui je passe deux mois de l’année avec des relations professionnelles très étroites. C’est la même chose pour Johann Jeanneau dont le frère Aymeric est au directoire de la SIG. Je n’ai pas fait cette demande là pour Poitiers et Nanterre car j’ai moins de contacts directs avec les assistants qu’avec Vincent. Je pense aussi qu’avec les années, l’expérience, j’arrive à prendre davantage de recul par rapport à cette situation. Je pense que les joueurs sont très respectueux des différentes casquettes. Désormais, en début de stage avec l’équipe de France, je leur explique ça sachant que pour la jeune génération qui vient d’arriver, ils ne savent pas que je suis responsable de la communication et attaché de presse de l’équipe de France. Ils m’ont déjà vu sur un terrain avec un sifflet et une chemise grise. Alors quand je prends la parole en début de stage pour leur expliquer les consignes et leur indiquer comment va s’organiser les relations avec les médias, je leur re-explique la réalité de l’arbitrage en France, le fait que 90% des arbitres ont un autre métier, et il se trouve que le mien est de travailler à la fédération au service communication. Dans l’ensemble les joueurs sont très respectueux de l’homme, ça n’empêche pas de ne pas être d’accord. Je peux citer Florent Pietrus qui est un joueur très impliqué sur le terrain, avec beaucoup d’expérience, et qui est parfois plus compliqué à arbitrer. Il peut ne pas être d’accord avec mes décisions, me crier dessus, mais il a toujours été très respectueux de l’homme. Avec Yannick Bokolo, quand il fait des erreurs, quand je fais des erreurs, il y a un dialogue qui s’établit, c’est agréable. Ce n’est pas quelque chose de facile mais humainement les joueurs font intelligemment la part des choses.

Vous avez déclaré que votre bâton de maréchal, ça serait d’arbitrer une finale de Pro A. Etes-vous aussi arbitre international ? Et en cas de réponse négative, votre travail n’est-il pas pénalisant ?

La première chose, c’est que je suis trop âgé pour pouvoir tenter l’aventure européenne. Je suis arrivé trop tard dans la première division car j’ai d’abord entraîné avant d’épouser une carrière d’arbitrage. La date limite pour entrer au niveau international, c’est trente-cinq ans, sachant qu’il faut avoir entamé un processus qui date de deux, trois voire quatre ans auparavant. Cela a bien évolué à la fédération internationale et à la fédération française avec un programme qui s’appelle « on the road to FIBA » qui est là pour préparer les jeunes aux échéances soit de première division, soit internationales. Je dirai que d’un point de vue de technique d’arbitrage, mon travail m’a aidé car j’ai eu la chance de voir énormément de matches internationaux de très haut niveau. Ma première campagne remonte en 1999, en Pologne, avec l’équipe de France féminine d’Alain Jardel. Même si je les regarde davantage avec l’œil du communicant que de l’arbitre, ça m’a aidé à progresser dans l’arbitrage. Je ne pense donc pas que ça a été un frein. Mais je n’aurais pas pu tout faire. Je n’aurais pas pu avoir une carrière internationale d’arbitre et continuer à progresser au sein du service communication de la fédération.

« Limoges reste la référence en terme d’ambiance dans les salles »

Dans une interview, vous dites que vous n’êtes pas allé au bout de trois ou quatre matches car les conditions de sécurité n’étaient pas suffisantes. Le sentiment de danger est plus sensible dans les divisions inférieures. Les relations se sont énormément apaisées au niveau professionnel ?

C’était au niveau régional. En LNB, ça s’est énormément professionnalisé, le cadre juridique a été totalement modifié. Ça n’a rien à voir vis-à-vis de ce qu’ont vécu des Daniel Sorrentino, Yvan Mainini, je dirais même des Philippe Mailhabiau. Le cadre réglementaire et l’organisation des clubs permettent d’arbitrer dans des conditions plus sereines, on peut se concentrer uniquement sur l’arbitrage. Ce qui ne veut pas dire que l’on est infaillible ! Ce qui ne veut pas dire non plus que le public ne joue pas son rôle pour mettre de la pression.

Moins qu’avant là aussi…

Je suis d’accord mais il y a quand même des salles qui mettent quand même de la pression. Tous les arbitres qui débarquent dans la division et qui ont leur premier match à Limoges avec une ambiance chaude, un derby, un clasico, ça leur fait obligatoirement quelque chose en terme de pression. Limoges reste la référence en terme d’ambiance dans les salles.

Ça vous est arrivé de vous retrouver face à un joueur en vous disant, celui-là il va péter un plomb et me casser la figure ?

Jamais. Je me suis déjà retrouvé dans une situation où je n’étais pas serein parce qu’il y avait de la pression, mais pas en première division. A plus bas niveau, oui, ça m’est déjà arrivé une fois ou deux, pas trois ou autre, de ne pas aller au bout de la rencontre. Malheureusement, ça arrive régulièrement à des niveaux inférieurs.

Les pros risquent gros, de perdre leur job ?

Oui et je crois aussi que sauf cas particulier où les joueurs sont dans des conditions particulières, des problématiques très personnelles, je ne pense pas qu’aujourd’hui avec le niveau d’arbitrage que l’on a ils puissent entre guillemets péter les plombs contre les arbitres. On peut imaginer que des éléments extérieurs influent sur le comportement d’un joueur mais je ne peux pas imaginer qu’un joueur pense qu’on le vise, qu’on le cible. Je ne veux pas faire offense aux anciens mais on est aujourd’hui beaucoup plus préparé qu’il y a trente ans. On est beaucoup plus professionnel dans l’approche des matches.

Il est loin le temps où après une défaite des supporters souvent avinés attendaient les arbitres à la sortie de leurs vestiaires. Y a t-il encore des soirs où vous vous sentez en danger face à des supporters vindicatifs ?

Depuis 2009, je n’ai jamais ressenti ça. Il est même arrivé à la fin du match alors que l’on n’a pas eu un sentiment d’insécurité, que la sécurité ou le manager du club viennent nous dire « on va sécuriser votre sortie, on va vous raccompagner à votre hôtel. » Ceci par mesure de précaution.

« De temps en temps, à tort, je l’accorde, on est obligé d’aller au plus simple et c’est de parler en anglais »

Que pensez-vous du fait qu’en LNB les arbitres parlent anglais aux joueurs ?

Je crois que ça vient d’un souci plus global et que l’on ne peut pas véritablement nous-mêmes régler. Notre objectif est d’impacter, en dehors de l’arbitrage, le moins possible le jeu. Quand un joueur ou un coach demande une explication ou quand on a besoin de le faire, il faut que dans nos interventions, on soit clairs, rapides et compris. Et tant que l’on n’aura pas obligé les joueurs à apprendre le français du moins les bases, et pas seulement pour ceux qui viennent six mois mais ceux qui sont là depuis plus longtemps, on ne pourra pas nous tout seuls, arbitres, changer les choses. Si j’ai besoin de passer un message et que le joueur ne comprend rien de ce que je dis, j’aurai parlé dans le vide. De temps en temps, à tort, je l’accorde, on est obligé d’aller au plus simple et c’est de parler en anglais.

Auparavant les arbitres ne s’exprimaient qu’au capitaine, depuis quand dialoguez vous avec tous les joueurs ?

On n’est pas véritablement dans un dialogue, dans l’explication, simplement on a besoin de passer des messages. Ne serait-ce que pour dire à un joueur de mettre son maillot dans son short, d’arrêter de parler à un autre joueur. Et si un joueur vient vers vous, on ne va pas le repousser, on va lui donner une explication en trois ou quatre mots pour qu’il arrête d’avoir un comportement qui n’est pas acceptable. On n’est pas là pour discuter avec les joueurs, il faut que l’on soit rigoureux sur ce point. Moi le premier, je pense qu’entre ma première année d’arbitrage en 2009 et aujourd’hui, j’ai divisé mon temps de parole par deux. Je me suis rendu compte que ce n’était pas nécessaire. Ça nécessite pour moi un vrai travail car je suis quelqu’un de bavard et de convivial. Il y a aussi une problématique qui est de l’ordre de la psychologie chez les arbitres. Pour certains, peut-être pour moi, on a besoin parfois d’être un peu aimé et pour être aimé, ça passe aussi par le dialogue. Il faut réussir à passer ce stade en se disant bien que l’on n’est pas là pour ça mais pour arbitrer.

Pour les rencontres télévisées, l’arbitre principal est doté sur son polo d’un micro HF. N’est-ce pas une atteinte à l’intimité des relations que vous avez avec les joueurs ?

Personnellement, en tant qu’arbitre, Fabrice Canet, je suis totalement opposé à l’idée d’avoir un micro. Je pense que ce n’est pas nécessaire. Je pense que c’est suffisant lorsqu’un perchman utilise sa perche pour entendre ce que l’on dit lorsque l’on vient à la table pour donner une explication ou savoir ce que l’on dit à un entraîneur sur une situation incomprise. Ponctuellement. Les téléspectateurs peuvent très bien suivre une rencontre, prendre du plaisir et comprendre ce qui se passe, sans ce micro. Et puis si le premier arbitre a un micro, pourquoi pas les trois. Ça n’a pas d’intérêt télévisuel.

A suivre.

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Commençons par votre présidence de la Saint-Charles de Charenton. Comment en êtes-vous arrivé là ?

Je n’ai connu que deux clubs dans ma vie, premièrement celui de Maison-Alfort où j’habitais, à partir de poussins-benjamins. Le président était entré dans l’école primaire et il avait déposé des petits papiers sur le table des enfants pour faire la promotion de son club. C’est comme ça que je suis passé du tennis au basket. J’y ai joué jusqu’à mes seize ans et j’ai commencé à entraîner. Un entraîneur est passé à la Saint-Charles de Charenton, je l’ai accompagné. J’ai joué en espoirs région Ile-de-France, rien à voir avec les espoirs de la LNB !  J’ai eu mes diplômes d’entraîneur, je me suis impliqué de plus en plus. Marc Pigelet était le président à l’époque et il m’avait demandé d’entrer dans le comité directeur. J’étais donc à la fois joueur, entraîneur et membre du comité directeur. C’était au début des années quatre-vingt-dix. Il y a eu un changement de président très rapidement avec l’arrivée de Gérard Schopper. En 2009, alors que Gérard Schopper annonçait depuis quatre ans, chaque année, qu’il allait se retirer, là il nous a un peu surpris en disant « j’arrête ! ». Tout le monde a regardé ses chaussures comme souvent dans ce genre de situation (sourire). J’ai levé la main en disant, « je veux bien mais ça me sera très difficile d’être très présent sur le terrain comme Gérard Schopper et Marc Pigelet ». J’étais au contraire d’eux au début de ma carrière professionnelle.

La Saint-Charles a toujours été un club formateur ?

La Saint-Charles a toujours été un bon club de techniciens, Gérard Bosc, Bernard Grosgeorges, Marc Pigelet. Lorsque le club a organisé le tournoi à Bercy, il y a eu un trou financier car la salle n’était pas remplie et il a dû changer de braquet. Il ne pouvait plus rémunérer et il a dû baisser de niveau pour se refaire une santé économique et financière. Et ce que l’on fait dans ce cas-là, c’est s’appuyer sur les jeunes et la formation. C’est ce qu’a fait Gérard Schopper. On a travaillé en duo, j’étais jeune entraîneur, on a mis tous les « moyens » sur l’encadrement technique davantage que sur les joueurs, sur l’école de mini-basket et les poussins. On a été patients et ça a payé. Au fur et à mesure, quand on pouvait avoir de nouveaux entraîneurs de qualité, on les mettait en benjamins, en minimes, en cadets.

« Il lui fallait systématiquement un jalon supplémentaire à Evan pour qu’il puisse être motivé, il n’aimait pas la routine »

Vous avez donc vu arriver Evan Fournier au club ?

Oui avec tout ses cheveux bouclés sur la tête en poussins (rires). On connaît son histoire. Il est né à Saint-Maurice, juste à côté, et il voulait jouer au foot mais il n’y avait plus de places

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Photos: FFBB

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