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Bourges est toujours l’étalon or du basket féminin français

Avec leur victoire en finale de la Coupe de France sur Charleville, suite à leur première place en saison régulière, les Tango Bourges ont démontré qu’elles seront une fois encore les favorites numéro un dans la quête du titre national.

Avec leur victoire en finale de la Coupe de France sur Charleville, suite à leur première place en saison régulière, les Tango Bourges ont démontré qu’elles seront une fois encore les favorites numéro un dans la quête du titre national.

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Le basket féminin en Europe et en France est ainsi fait que les transferts pour la saison suivante s’effectuent dans les coulisses avant même les phases finales, c’est à dire finale de Coupe de France et playoffs. C’est le monde à l’envers. On sait ainsi que si Bourges a réussi à conserver deux de ses diamants, Marine Johannès et Alexia Chartereau, et ajouter au diadème Iliana Rupert, la meilleure cadette européenne de sa génération, deux de ses cadres, Valériane Ayayi et Diandra Tchatchouang sont sur le départ, l’une à Prague, l’autre à Lattes-Montpellier.

« On a construit une équipe pour jouer ces matchs où l’on gagne des titres. Les filles sont d’abord là pour ça. Certaines vont partir, d’autres vont rester. Ça fait partie, je crois, de leur vie dans le basket féminin où on a cette habitude malheureusement. Ce n’est pas quelque chose qui est nouveau, qui change. C’est comme ça dans le basket féminin et il faut derrière que l’on s’adapte », commente le coach berruyer Olivier Lafargue.

La particularité de la saison en cours, c’est d’avoir mis au programme de la dernière journée de saison régulière un Bourges-Charleville avec une victoire à la clé des Flammes, d’une poitrine, 77-76. Soit le numéro 1 face au numéro 2 qui se sont retrouvés -chez les filles, il y a moins de valse de la hiérarchie que chez les garçons- dimanche en finale de la Coupe de France à l’AccorHotels Arena de Paris.

« On savait que ça n’avait pas de signification, que ça ne changeait rien pour elles. Elles étaient toujours premières du championnat. Ça ne changeait rien pour nous non plus. Là c’était un match où l’on joue pour gagner et en fait, on a peut-être gagné le mauvais, tout simplement », résume la meneuse ardennaise Amel Bouderra.

Charleville a payé au prix fort un démarrage catastrophique (24-7, 9e) envenimé par la blessure temporaire à la cheville de sa puissante leader offensif Kaleena Lewis (15,2 points de moyenne en saison régulière, alors qu’elle n’a scoré samedi qu’un point en 12 minutes).

« Elles ont été tout simplement plus intenses, plus prêtes, plus concentrées. On a un peu pataugé et contre ce genre d’équipe, surtout dans ce genre d’événement, ça se paye et après vous ramez pendant tout le match. Vous arrivez à revenir mais vous utilisez tellement d’énergie pour le faire, qu’il y a de nouveau des écarts », témoigne Amel Bouderra. « C’est compliqué d’expliquer tout de suite pourquoi on a démarré comme ça. On en avait parlé, on savait que dans ce genre d’événement, il ne fallait pas partir avec un grand écart. On avait déjà vécu ça la saison passée. Kaeena se blesse. Ce sont des événements qui auraient pu arriver à Bourges. Je pense que celles qui sont entrées à sa place, qui habituellement n’ont pas autant de responsabilités ont fait le job. C’était Bourges en face, pas n’importe qui. »

Les Flammes de Charleville

La métaphore du barbecue

Ne croyez pas pour autant que Bourges a vécu cette finale comme une parade militaire. Les Tango ont dû guerroyer pour conserver le gain de ce départ canon et s’imposer, 82-70.

« Même à +10 j’ai eu de l’appréhension », confie Olivier Lafargue. « Je les connais, je sais qui c’est. Kalis (Loyd), j’ai eu la chance de travailler avec elle quatre mois la saison dernière et après la pauvre s’est blessée. Clarissa Dos Santos a fait une saison dernière une saison à Bourges qui était incroyable. J’ai la chance de connaître Amel depuis qu’elle a 13 ans. Je les connais, les filles, et je sais que derrière elles peuvent revenir. »

A propos du démarrage poussif de son équipe, le coach des Flammes Romuald Yernaux a eu recours à une métaphore à la fois originale et spontanée :

« Il y a des moments où il faut laisser passer l’orage, c’est juste embêtant quand c’est en début de rencontre. C’est comme un barbecue. Si c’est à 20 heures et qu’il se met à pleuvoir à minuit, vous avez bu un coup avant, tout va bien. Mais si c’est à 19h45… Ça a été un peu notre problème. On a fait cuire les grillades à la mi-temps, on a mangé ensuite, ça allait mieux ! »

De façon plus prosaïque, le coach des Flammes a rappelé que son équipe avait connu quelques déboires avec les blessures de l’internationale Hhadydia Minte -toujours en jean sur le banc- puis de Sara Chevaugeon. Le forfait de Hhadydia Minte n’a fait que creuser l’écart dans le nombre et la qualité des rotations entre les deux équipes.

« Bourges a été supérieur à nous dans la régularité dans l’intensité », reconnaît le coach. « Le début de match, c’est un fait de jeu. Ce n’est pas ce qui vous empêche de revenir. Quand l’adversaire mène +10, +15 et que l’on arrive à recoller, ça fait aussi tergiverser les têtes de l’équipe adverse. Je savais qu’on allait être capable de recoller, repasser devant c’est autre chose. On sait que l’on a un collectif sur lequel on peut s’appuyer. On a peut-être un peu moins de talents mais j’ai une équipe valeureuse, courageuse. Je ne sais pas comment ma meneuse a la lucidité pour répondre à toutes ces questions après le match qu’elle a vécu ce soir. Je tire une fière chandelle à mon équipe car elle a été vaillante et je crois qu’on n’a pas besoin de parler de la blessure de Kaleena ou de qui que ce soit. On était diminué, on a essayé de s’adapter. Il ne faut retenir que ça. »

Une équipe comme Bourges, qui compte dix joueuses qui ont été au moins une fois internationale, qui à la place de meneuse peut aligner successivement les Espagnoles Laia Palau (22’ de temps de jeu) et Cristina Ouvina (16’) et la Franco-Américaine KB Sharp (5’), est suffisamment robuste physiquement et mentalement pour balayer l’échec de la semaine précédente dans un match sans enjeu.

« On n’a pas tout remis en question. Par contre, on ne jouait pas notre meilleur basket, sur nos points forts, pas comme on voudrait le faire. On a réussi à remettre les choses en place. Tout le monde s’est impliqué dans cette semaine d’entraînement très intense. On savait où on voulait aller. On a une équipe qui veut gagner, qui sait ce qu’il faut faire pour ça et on l’a encore montré ce soir », confie Valériane Ayayi.

Et quand on lui demande si à un moment elle a craint de perdre cette finale, l’internationale répond tout de go :

« Non. A aucun moment ! On savait que l’on avait perdu deux fois contre Charleville avec deux fois le même scénario. On avait mené la plus grande partie du match. On a appris de ces défaites et j’étais sereine vis-à-vis de mes coéquipières, de ce que l’on produisait sur le terrain, de notre défense. »

Laquelle Valériane Ayayi a récolté son deuxième trophée de MVP en Coupe de France après celui de 2016 sous le maillot de Lattes-Montpellier.

« Sincèrement, j’en ai rien à faire. J’ai juste envie de repartir avec mes coéquipières au vestiaire (rires). Franchement, MVP c’est bien mais c’est mieux d’avoir le titre avec des filles géniales et de tout faire pour pouvoir aller en chercher un deuxième. »

D’ailleurs, l’effectif de Bourges est si riche en joueuses de talent que Olivier Lafargue n’était pas en osmose avec le choix du jury.

« Chacun a son avis sur la situation, moi ce n’est pas celui-là. On sait qu’elle est dangereuse sur plusieurs aspects du jeu, Valou. Elle a été plutôt très bien contenue la première partie de la rencontre et à la fin, quand la pression est un peu plus haute sur elle, ou en face elles ont peut-être besoin de nous pousser, on a su jouer dans les intervalles et ça c’est plutôt intéressant. C’est bien joué de sa part dans la réflexion qu’elle a mené. La petite numéro 8 a été très correcte aussi chez nous. Elle nous a bien lancé, je crois. »

Olivier Lafargue parle bien sûr de Marine Johannès auteure de 18 points dont un 5/6 à trois-points avec l’esthétisme en bonus.

Laia Palau

Un lucky coach

Les Flammes Carolos sont encore un club neuf en Ligue Féminine avec toujours Romuald Yearnaux comme entraîneur depuis 2001. Il y a huit ans, avec déjà Amel Bouderra à la mène, ils fêtaient ensemble un titre de champion de France de Nationale 1. Disputer une finale de Coupe de France est un événement pour tout le département, ce qui explique la mobilisation de 2 000 supporters. Un petit poucet comparé au géant berruyer fort de trois Euroleague, deux C2, 13 titres de champion de France, désormais 10 Coupe de France, 7 feu Tournoi de la Fédération, et qui année après année demeure l’étalon or du basket féminin français.

« C’est toujours une déception de perdre. C’était une chance unique avec une tribune toute rouge qui est là pour vous soutenir même quand vous avez perdu. Il y a aussi cette déception pour eux. Maintenant c’est aussi une fierté. S’il y a quelques années on avait dit que Charleville irait deux fois de suite en finale, je ne suis pas sûr que beaucoup de personne aurait coché la case, » se félicite Amel Bouderra.

Alors que Bourges devrait se qualifier confortablement face à Nantes-Rezé, Charleville aura davantage à se méfier de Lattes-Montpellier en quarts de finale de playoffs. Même si l’absence du pivot américain Courtney Hurt dans les rangs héraultais et l’avantage du terrain en cas de belle sont des paramètres au bénéfice des ardennaises. Tout repart donc mercredi de zéro et si la logique est respectée, Charleville retrouverait Bourges de nouveau en finale, des playoffs cette fois. Ce serait une grande première.

Alors que cette saison s’écoule, ayons une pensée pour Laia Palau, une meneuse qui possède autant de médailles qu’un maréchal de l’URSS, et dont le feeling basket est extrêmement rare. A trente-huit ans, la meneuse espagnole accomplit probablement son dernier tour de piste.

« Je suis un peu lucky coach là-dessus », apprécie Olivier Lafargue. « La saison dernière j’ai eu la grande chance d’avoir Céline Dumerc pendant un an. Il se trouve que l’on a pu récupérer Laia lors de la blessure assez longue de Cristina. Ce sont deux très grandes meneuses de jeu. Laia nous a amené exactement là où elle voulait. Elle a géré le tempo. Défensivement, elle s’est accrochée fort. Et puis nous, on a essayé de gérer son temps de jeu parce qu’on sait qu’elle ne peut plus faire ça durant quarante minutes. Il faut qu’elle arrive le plus fraîche possible pour prendre les bonnes décisions sur la fin de match. C’est ce qu’elle a fait. Elle a eu beaucoup le ballon en main ce soir et elle n’en perd que deux. Elle a été très juste dans l’utilisation qu’elle en a fait. C’est une grande joueuse ! »

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Le basket féminin en Europe et en France est ainsi fait que les transferts pour la saison suivante s’effectuent dans les coulisses avant même les phases finales, c’est à dire finale de Coupe de France et playoffs. C’est le monde à l’envers. On sait ainsi que si Bourges a réussi à conserver deux de ses diamants, Marine Johannès et Alexia Chartereau, et ajouter au diadème Iliana Rupert, la meilleure cadette européenne de sa génération, deux de ses cadres, Valériane Ayayi et Diandra Tchatchouang sont sur le départ, l’une à Prague, l’autre à Lattes-Montpellier.

« On a construit une équipe pour jouer ces matchs où l’on gagne des titres. Les filles sont d’abord là pour ça. Certaines vont partir, d’autres vont rester. Ça fait partie, je crois, de leur vie dans le basket féminin où on a cette habitude malheureusement. Ce n’est pas quelque chose qui est nouveau, qui change. C’est comme ça dans le basket féminin et il faut derrière que l’on s’adapte », commente le coach berruyer Olivier Lafargue.

La particularité de la saison en cours, c’est d’avoir mis au programme de la dernière journée de saison régulière un Bourges-Charleville avec une victoire à la clé des Flammes, d’une poitrine, 77-76. Soit le numéro 1 face au numéro 2 qui se sont retrouvés -chez les filles, il y a moins de valse de la hiérarchie que chez les garçons- dimanche en finale de la Coupe de France à l’AccorHotel Arena de Paris.

« On savait que ça n’avait pas de signification, que ça ne changeait rien pour elles. »

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Photo: FIBA

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