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Interview Mathias Lessort : « À moi d’utiliser mes forces »

De par son profil de pivot « petit » mais explosif près du cercle, Mathias Lessort s’est imposé dans la rotation de l’équipe de France en se montrant complémentaire de Rudy Gobert et Vincent Poirier. Il nous parle de sa vie avec les Bleus, de son passé et de son avenir. De notre envoyé spécial à Vil

De par son profil de pivot « petit » mais explosif près du cercle, Mathias Lessort s’est imposé dans la rotation de l’équipe de France en se montrant complémentaire de Rudy Gobert et Vincent Poirier. Il nous parle de sa vie avec les Bleus, de son passé et de son avenir.

De notre envoyé spécial à Villeurbanne, Bruno FERRET

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Détendu mais concentré, Mathias Lessort (2,05m, 23 ans) a répondu en milieu de semaine dernière, avant les trois matchs s’étant déroulés à Villeurbanne, aux questions de Basket Europe. Après coup, une fois bien remis de sa petite entorse à la cheville, il a montré de belles choses lors des deux matchs qu’il a joués, remplaçant avec bonheur Rudy Gobert ou Vincent Poirier. Mais, même s’il travaille à s’écarter du cercle, son « pré carré », Vincent Collet ne compte pour le moment pas l’utiliser sur le poste 4, considérant que « il ne peut pas jouer sur ce poste ».

Arrivé en métropole de Martinique à l’âge de 15 ans, en 2010, Mathias Lessort évoque, outre l’équipe de France, son adaptation à son nouvel environnement à l’époque et sa constante progression, qui va l’amener à jouer lors de la saison prochaine l’Euroleague avec le Bayern Munich.

Mathias Lessort au-dessus d’Evan Fournier. Photo : FFBB
« Nous sommes très polyvalents. »

Au quotidien, comment se passent vos journées pendant ce stage de préparation ?

Très bien. Le groupe vit bien ensemble, on voit tous les jours des progrès à l’entraînement, dans l’intensité, la mise en place des systèmes. Nous apprenons à nous connaître, à créer des automatismes. Cela suit son cours, en fait.

Avez-vous douté, après votre blessure ?

Non, pas vraiment. Ce n’est pas une grosse blessure, même le staff ne s’est pas inquiété.

Votre profil est différent de celui de Rudy Gobert ou Vincent Poirier. C’est important, d’avoir un joueur tel que vous dans l’effectif ?

La force de notre équipe, c’est que nous sommes très polyvalents. Il y a un peu de tout, un meneur rapide, un autre grand, des postes 2 et 3 différents, des profils tout aussi différents sur le poste 4… Tous les joueurs ou presque peuvent jouer sur deux postes, les uns avec les autres. Je le répète, c’est la force de cette équipe. Et dans ce cadre, à moi d’utiliser mes propres forces.

On connaît vos compétences près du cercle, mais vous avez également développé un tir à 3-4 mètres ?

Je travaille sur ça parce que cela va m’aider dans le jeu de pouvoir m’éloigner du cercle pour utiliser ma vitesse : si j’amène mon défenseur loin du panier, cela peut créer des opportunités pour d’autres joueurs. Si je peux ajouter ce tir à mon arsenal, ça ne peut être que positif.

Vous connaissez bien Pascal Donnadieu pour avoir joué sous ses ordres à Nanterre en 2016-17. Il a changé ?

(sourire) Ici, il est dans un rôle différent, il est assistant, donc il gère un peu moins tout. Mais au niveau de sa personnalité, il n’a pas changé, nous avons toujours une bonne relation.

Photo: Elan Chalon
« Je n’oublierai jamais ce match »

Venons-en à votre arrivée en métropole. Lorsque l’on quitte la Martinique à 15 ans, est-ce compliqué d’arriver à Chalon-sur-Saône ?

(rire) Au début, c’était difficile. Dans les premiers temps, ma mère était avec moi. Mais après qu’elle soit partie, c’était plus compliqué. Mais j’ai eu la chance d’être à Chalon, parce que c’est une bonne organisation. Ils ont su gérer ces aspects. En plus, j’étais avec David Michineau (NDLR : Guadeloupéen), cela m’a permis de faire la transition plus facilement. Mais le premier hiver a été compliqué ! Surtout lorsqu’il y a des fêtes au pays, que la famille t’envoie des photos, ça fait plaisir de les voir ensemble, mais tu te dis que tu aimerais être avec eux. C’est difficile, mais c’est pour la bonne cause… Par ailleurs, mes deux frères étaient en métropole, ce qui m’a beaucoup aidé. Je pouvais exprimer tout ce que je ressentais en toute honnêteté, ils avaient des conseils à me donner, ils étaient là pour moi, contents de ma réussite. Enfin, dans ces années Espoir à Chalon, on gagnait, ça aide (NDLR : saison 2012-2013). Il y a toujours eu cette culture de la gagne à Chalon, ça enlève de la pression.

Lors de la saison 2015-16, contre Monaco, vous devez remplacer le pivot titulaire, Devin Booker. Et, en 28 minutes, vous produisez 28 points et 15 rebonds (42 d’évaluation). Vous vous souvenez de ce match ?

Je ne l’oublierai jamais ! Il m’a aidé à démarrer ma carrière. Après cette performance, le coach n’avait plus d’autre choix que de me faire jouer. « Jeune, fait des erreurs, pas prêt, blabla », on ne pouvait plus me dire ça. J’avais toujours devant moi Devin Booker, qui a fini MVP, mais j’ai fini meilleur sixième homme. Donc, ce match m’a beaucoup aidé, il a changé le regard porté sur moi, même au sein de l’équipe. J’ai gagné le respect de tout le monde, y compris de mes coéquipiers. Et on avait une équipe spectaculaire, avec Devin Booker et moi, mais aussi John Roberson ou David Michineau, c’était sympa.

Après vos années chalonnaises, vous êtes partis pour Nanterre. Dans l’idée d’être dans une plus grande ville ?

J’avais envie de passer une nouvelle étape. Et, à Paris, je me rapprochais de ma famille, de mes amis, il n’y avait que du positif. Cela étant, quitter Chalon m’a fait quelque chose. J’y suis resté cinq ans, j’ai de l’attachement pour la ville.

Après deux saisons à l’Étoile Rouge de Belgrade et à Malaga, vous venez de signer au Bayern Munich, avec qui vous allez jouer l’Euroleague. Comment voyez-vous cette perspective ?

C’était un objectif d’y retourner (NDLR : Mathias Lessort l’a déjà jouée avec Belgrade), je suis donc forcément content. J’ai travaillé pour obtenir ce résultat. Maintenant, c’est à moi de faire mes preuves là-bas et de m’imposer sur la scène européenne.

Vous avez été drafté en 2017 à la 50e place par les Philadelphia Sixers. La NBA est toujours dans votre tête ?

Elle est dans un coin de ma tête, mais ce n’est pas une priorité à l’heure actuelle. J’ai signé au Bayern, donc je pense à l’équipe. On verra l’été prochain. Pour l’instant, la priorité est à la coupe du Monde puis, lorsqu’elle sera terminée, au Bayern.

Paris, Belgrade, Malaga, maintenant Munich, vous aimez les grandes villes ?

J’ai la chance d’avoir joué dans de belles villes au profil différent, où il se passe beaucoup de choses. Et j’ai eu la chance de pouvoir mêler le basket à de belles expériences humaines. On ne peut pas quantifier ça, mais c’est vraiment une chance de pouvoir vivre dans de beaux endroits et de rencontrer de belles personnes.

Photo d’ouverture : FFBB

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Détendu mais concentré, Mathias Lessort (2,05m, 23 ans) a répondu en milieu de semaine dernière, avant les trois matchs s’étant déroulés à Villeurbanne, aux questions de Basket Europe. Après coup, une fois bien remis de sa petite entorse à la cheville, il a montré de belles choses lors des deux matchs qu’il a joués, remplaçant avec bonheur Rudy Gobert ou Vincent Poirier. Mais, même s’il travaille à s’écarter du cercle, son « pré carré », Vincent Collet ne compte pour le moment pas l’utiliser sur le poste 4, considérant que « il ne peut pas jouer sur ce poste ».

Arrivé en métropole de Martinique à l’âge de 15 ans, en 2010, Mathias Lessort évoque, outre l’équipe de France, son adaptation à son nouvel environnement à l’époque et sa constante progression, qui va l’amener à jouer lors de la saison prochaine l’Euroleague avec le Bayern Munich.

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