Frédéric Weis, 44 ans, est le consultant basket d’Eurosport pour les Jeux Olympiques de Tokyo. Pendant la quinzaine, le vice-champion olympique à Sydney en 2000 apporte son éclairage sur l’équipe de France sur Basket Europe. Deuxième épisode pour analyser la défaite inaugurale des Bleues face au Japon (70-74), un revers déjà lourd de conséquences.
Grosse déception. C’est une grosse déception de débuter ce tournoi olympique par une défaite. On n’imaginait pas que le Japon pouvait battre l’équipe de France. D’entrée, on a été prises à notre propre jeu. Les Japonaises ont été maladroites au début puis elles ont artillé sans aucun souci par la suite. Elles n’avaient peur de rien, c’était leur plan de jeu. Elles l’ont respecté de bout en bout.
A l’inverse, ça a été très compliqué pour les Françaises qui ont essayé d’instaurer une domination à l’intérieur sans succès. Ça a été délicat parce que ça jouait très vite, il y a eu beaucoup d’errances défensives, les Japonaises ont marqué des lay-ups complètement seules… Quand on pensait revenir dans le match au troisième quart-temps, on a finalement été battues dans la bataille du rebond. Les Nippones ont fait les bons choix en prenant les bons shoots, en nous battant en un-contre-un.
On n’attendait pas le Japon à ce niveau même si c’est toujours compliqué de jouer cette équipe. Les Japonaises sont vraiment plus petites que nous avec 10 cm de moins de moyenne et des meneuses d’1,65 m. Donc c’est sûr que quand il a fallu switcher en défense, c’était délicat. On a vu Héléna Ciak en difficulté sur ce point, et comme l’aide défensive n’était pas en place et qu’on avait peur de trop venir en aide à l’intérieur parce qu’elles artillaient de loin, ça a semé un doute. Les Bleues n’ont pas réussi comme les garçons à jouer grand sur leurs petits. Les Japonaises nous ont maintenu à distance, elles ont fait le faff, comme à chaque fois.
Malgré tout, certaines joueuses ont fait leur match côté Français. Je pense notamment à Gabby Williams qui a été très impressionnante des deux côtés du terrain mais aussi à Sandrine Gruda qui a tenu l’équipe de France à bout de bras dans le troisième quart-temps. En revanche, certaines sont passées à côté. C’est le cas de Marine Johannès…
Photo : Montage Basket Europe (FIBA / DR)