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Le joueur espagnol en danger d’extinction

La liga ACB est la ligue au monde avec le moins de joueurs nationaux, seulement 29%. Une situation inquiétante.

La liga ACB est la ligue au monde avec le moins de joueurs nationaux, seulement 29%. Une situation inquiétante.

Le constat revient une nouvelle fois sur la table, et c’est le prestigieux quotidien El Pais, qui s’en empare, avec ce titre évocateur : « le joueur espagnol en danger d’extinction ». De fait, alors que la formation y est jugée excellente, la situation se dégrade encore pour les joueurs nationaux en Espagne. Selon un rapport de la FIBA, sur les dix dernières années, le nombre d’étrangers en ACB est passé de 62 à 71%. Plus de 50 nationalités sont représentées dans la ligue espagnole. Encore plus troublant : l’année dernière, le nombre d’étrangers de moins de 21 ans était le double de celui des Espagnols !

« Ce sont des données très inquiétantes », a déclaré le coach de l’équipe nationale Sergio Scariolo. « Ces chiffres ne doivent pas conduire directement à une évaluation négative des équipes nationales. Mais, face à la croissance et au changement générationnel de l’équipe nationale, c’est une situation qui nous inquiète et dont il faut tenir compte. Le fait que l’Espagne soit le pays au monde dans lequel la Ligue compte le moins de joueurs nationaux rend la route très difficile. »

Alfonso Reyes, le président de l’Association des joueurs (ABP), emboite le pas au coach national :

« Les clubs sont conscients de la situation, mais il n’y a pas de volonté globale de s’asseoir et de la corriger à la recherche d’un meilleur équilibre. La base de joueurs nationaux est solide mais elle se rétrécit de manière inquiétante. Tout cela finira malheureusement par influencer la sélection. Et l’équipe nationale est le moteur des fans et des sponsors du basket, qui sont ceux qui donnent l’impulsion pour que cela soit attractif. »

Des équipes comme Baskonia Vitoria et UCAM Murcia n’ont qu’un seul joueur sélectionnable dans leurs équipes : Álex Barrera et Tomás Bellas respectivement. D’autres n’ont dans leurs rosters que deux ressortissants espagnols, comme le Betis Seville (Pepe Pozas et Pablo Almazán) ou trois, comme Fuenlabrada (Osas Ehigiator, Álex López et Chema González) et Bilbao Basket (Álex Reyes, Álex Galán, maintenant blessé, et Tomeu Rigo) dans des rotations d’au moins 12 joueurs professionnels.

« Les nationaux devraient être des figures de référence pour marquer la stabilité et l’identification dans les équipes, car le pourcentage d’années de permanence des étrangers est très faible. L’ABP défend tous les joueurs, d’où qu’ils viennent, mais le faible pourcentage de nationaux n’est bon pour personne. Les joueurs étrangers eux-mêmes sont surpris », ajoute Alfonso Reyes.

Il y a le nombre et aussi les performances. Seuls quatre joueurs sélectionnables figurent dans le classement des 50 meilleurs marqueurs : le naturalisé Nikola Mirotic (4e, avec une moyenne de 15,1 points), Pau Ribas (30e, avec 11,5), Jaime Fernández (42e, avec 10,8) et Darío Brizuela (44e, avec 10,7). Et seuls quatre figurent également parmi les 50 qui jouent le plus : Guillem Vives (12e avec 27 minutes de moyenne), Xavi Rabaseda (29e, avec 25), Xabi López-Arostegui (30e, avec 25) et encore Mirotic (48e, avec 23).

.Photo : Tomas Bellas (UCAM Murcie)

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