Lenovo Tenerife a soulevé dimanche soir à Bilbao sa deuxième BCL après le triomphe inaugural de 2017. Ce titre, le club des Canaries le doit grandement à l’excellence prodiguée par son maître à jouer Marcelino Huertas, élu MVP du Final Four. À bientôt 39 ans, le meneur de jeu brésilien fut encore une fois le chef d’orchestre d’une équipe capable de réciter les gammes du basket collectif, celui qui fait gagner des titres.
Marcelino Huertas est comme le bon vin. Plus le temps passe, plus il est bon, et on souhaite voir la bouteille se vider le plus lentement possible. Dans quelques jours, le Brésilien fêtera ses 39 ans, avec le trophée de la BCL 2022 en poche, et le titre de MVP du Final Four. À Bilbao, il est devenu le deuxième joueur le plus âgé à avoir disputé une finale de Basketball Champions League, seulement devancé par Omar Cook (39 ans et trois mois, en 2021). À son âge, le basketteur commun des mortels se contenterait amplement d’un rôle de vétéran, à aider son équipe sur des séquences courtes, peut-être à se rassurer sur son tir extérieur. Mais Marcelino Huertas n’est pas de cette trempe. Il est de ces leaders infatigables, et de ces maîtres à jouer au QI basket exceptionnel qui ne cessent de performer, année après année.
Le meneur de jeu a tout connu dans sa carrière, il a joué en NBA avec Kobe Bryant aux Los Angeles Lakers, il a disputé neuf saisons d’Euroleague avec le Barça et Baskonia, il a soulevé nombre de trophées avec l’équipe nationale du Brésil. Et vingt-et-un ans après le début de sa carrière professionnelle, il a marqué un peu plus l’histoire de son sport en partageant une nouvelle fois ce don de chef d’orchestre qui fait sa légende : celui de rendre les autres meilleurs, celui de ne jamais flancher dans les moments importants. Le natif de Sao Paulo l’avait déjà montré cette saison en quarts de finale de la compétition européenne, où il avait envoyé son équipe au Final Four sur un nouveau game-winner contre Tofas Bursa. Mais son génie a pris une autre dimension dans le carré final à Bilbao, sur cette terre basque qu’il avait quittée en 2008. Lenovo Tenerife a d’abord surclassé l’Hapoël Holon avant de triompher en finale contre BAXI Manresa. Le salut des insulaires, pour le deuxième titre de leur histoire en BCL, c’est celui de Marcelino Huertas…
« N’importe lequel de mes coéquipiers aurait pu être MVP, j’aurais été heureux pour chacun d’eux s’ils avaient eu ce titre à ma place »
Photo : Marcelino Huertas (FIBA)