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Guide Betclic Élite 2023-24 – Roanne : Le top 8 dans le viseur ?

Après avoir raté les playoffs de peu la saison dernière, la Chorale de Roanne veut continuer à aller crescendo. Malgré un contingent étranger entièrement renouvelé, la rechute de Maxime Roos et une présaison sans certitudes, l’équipe de Jean-Denys Choulet a quelques arguments à faire valoir.


Depuis deux saisons, on entend régulièrement les dirigeants roannais répéter leur désir de disputer à nouveau une Coupe d’Europe. « Nous visons le top 8 », lançait encore en juillet dernier le président Emmanuel Brochot devant ses partenaires après la 11e place et quelques victoires de prestige acquises au gré de l’exercice 2022-2023. « Cette saison nous a fait grandir dans les domaines sportifs et extrasportifs. Nous faisons partie des trois ou quatre clubs les mieux gérés de la LNB. Le club est financièrement sain. »

Alors, cette saison sera-t-elle la bonne ? Dans les startings blocks, la Chorale présente une légère hausse du budget - qui était de 4,4 millions d’euros - due à l’arrivée de nouveaux partenaires nationaux. Le club va également se transformer juridiquement en passant d’une SAOS à une SASP, ce qui aura pour conséquence d’ouvrir le capital social et de faire entrer de nouveaux actionnaires pour augmenter les capitaux de 500 000 à 600 000 euros. Ajoutons à cela un record d’abonnés (environ 2 400) sur la nouvelle saison. En coulisses, les voyants ligériens sont au vert, bien que la concurrence progresse dans les mêmes eaux.

Oublier Ronald March… et Maxime Roos

Au niveau de l’effectif, la mise au point est plus progressive. Jean-Denys Choulet a eu les bonnes surprises de voir Yannis Morin ne pas activer sa clause de sortie et Antoine Diot choisir le projet choralien pour former une ossature française de haut niveau avec Maxime Roos. Sauf que l’ailier-fort a rechuté en août de sa blessure au tendon d’Achille et ne reviendra peut-être pas de la saison. Conséquence : le joker que se laissait le club pour recruter un pigiste étranger plutôt que JFL est grillé avant même de commencer.

Tavian Dunn-Martin © Jade Avet L'Oiseau

Ne pouvant pas s’aligner financièrement sur des joueurs comme Ronald March ou Kyle Foster, Roanne a aussi recomposé intégralement son contingent de joueurs étrangers, faisant confiance à de jeunes pros américains (Dunn-Martin, Grady, Tucker, Sullivan, Anosike et Langevine). Tous ont des qualités, notamment de vitesse et de percussion pour les extérieurs et de physicalité pour les intérieurs, mais aussi des défauts, à commencer par la volonté de défendre ensemble.

70 % de l’effectif a été recomposé et la Chorale est l’équipe de première division qui a le plus perdu de matches de présaison - 8 au total sur 9 matches mais quasiment toutes contre des formations de gros calibre et 6 d’entre elles de deux possessions ou moins. Ce qui n’inquiète pas outre-mesure coach Choulet : « Le bilan victoires-défaites, je m’en fous, a-t-il fustigé avec son franc-parler habituel dans les colonnes du Progrès. Contrairement à l’équipe de France, j’ai préféré être dans le dur d’entrée pour que les joueurs se rendent compte »… Bien dit !

Tout pour le collectif ?

Jordan Tucker © Jade Avet L'Oiseau

Recruté avec l’objectif d’être l’un des plus gros pourvoyeurs de points de l’équipe, Jordan Tucker n’était pas plus inquiet le 18 août dernier, toujours dans les colonnes du Progrès : « Nous sommes ici depuis une semaine mais j’ai l’impression de les connaître depuis toujours. Tout le monde, des Américains aux Français, nous aimons l‘équipe et la plaçons au centre, ce n'est pas le cas de toutes les équipes ». Prenons-le au pied de la lettre et laissons la possibilité à la Chorale de nous faire la chanson malgré ses défaites en préparation.

Notons enfin que Roanne a opté pour un capitanat partagé entre Kadri Moendadze à domicile et Antoine Diot à l’extérieur. Autre nouveauté : la mise en valeur le travail du centre de formation, ce qui se traduit par les promotions internes de Loïc Bard des U18 vers l’assistanat de l’équipe professionnelle et d’Alexandre Bouzidi, signataire de son premier contrat pro auréolé de sa médaille de vice-champion du monde U19. Une fraîcheur qui est à souligner.



Les résultats des cinq dernières saisons

SaisonNiveauBilanRangPlayoffsTop scoreurBudget
2018-19Pro B26-81erChampionMatt Carlino (13,8)2,70 M€
2019-20Jeep Élite8-1716e(annulée)Ian Miller (17,2)3,75 M€
2020-21Jeep Élite11-2316e-Sylvain Francisco (14,7)3,80 M€
2021-22Betclic Élite13-2113e-Johnny Berhanemeskel (17,8)4,14 M€
2022-23Betclic Élite15-1911e-Ronald March (21,4)4,38 M€

Les changements de l’intersaison

Sous contrat : Yannis Morin (2024), Maxime Roos (prolongation, 2025), Kadri Moendadze (2024), Alexandre Bouzidi (premier contrat pro, 2025), Jean-Denys Choulet (coach, 2024)
Arrivées : Kellan Grady (Grand Rapids Gold/G-League, 2024), Antoine Diot (ASVEL, 2025), Lewis Sullivan (Split/ABA League, 2024), Cyril Langevine (Vérone/Italie, 2024), Tavian Dunn-Martin (Sentjur/Slovénie, 2024), Jordan Tucker (Chernomorets Burgas/Bulgarie, 2024), E.J. Anosike (Texas/G-League, 2024)
Départs : Ronald March (Prometey/Ukraine), Stefan Moody (BC Igokea/ABA League), Kyle Foster (Oldenbourg/Allemagne), Silvio De Sousa (Aris Salonique/Grèce), Isaiah Ross (Trepca/Kosovo), JaKeenan Gant (Be’er Sheva/Israël), Arthur Bruyas (Pau/Pro B), Henri Drell, Renathan Ona Embo, Anthony Tsegakele (Rattlers/Canada, essai non concluant)

Effectif 2023-2024Tavian Dunn-MartinAntoine DiotAlexandre BouzidiKellan Grady, Kadri Moendadze, John TuckerMaxime Roos (blessé), E.J. AnosikeLewis SullivanYannis MorinCyril Langevine

Staff sportif

Coach : Jean-Denys Choulet (64 ans)
Assistants : Loïc Bard (25 ans), Emilie Duvivier (39 ans)

Front office

Président : Emmanuel Brochot (55 ans)
Directeur général opérationnel : Bertrand Rodamel (52 ans)
Directeur général relations institutionnelles : Nicolas Reveret (40 ans)

Salle : Halle André-Vacheresse (4 989 places)




Les joueurs

Le cinq majeur

Tavian Dunn-Martin

Un meneur de poche (1,73 m), à la fois rapide, scoreur et organisateur : c'est bien une nouvelle trouvaille estampillée Jean-Denys Choulet, bien que ce dernier l'ait repéré... en scoutant un autre joueur. Tavian Dunn-Martin a l'avantage d'avoir une saison en Europe au compteur, où il tournait à 18 points et 6 passes dans le championnat slovène. Avant, le natif de Virginie-Occidentale a passé cinq années en NCAA - ce qui a été rendu possible par le Covid-19 - avec trois facs différentes, dont trois années à Duquesne - sixième homme de sa conférence en 2018-2019 - et une dernière avec Florida Gulf Coast où il tournait à un impressionnant 21,4 points et 6,0 passes de moyenne. Il est aussi bon manieur de ballon et fiable au shoot (38 % à 3-points et 85 % aux lancers la saison dernière).

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Kellan Grady

Son profil rappelle celui de Kyle Foster, initialement pressenti pour prolonger à Roanne. Originaire du Massachusetts, il a suivi un cursus universitaire dans la petit fac de Davidson, celle de Stephen Curry, son joueur préféré, où il a toujours tourné à plus de 17 points de moyenne sur ses quatre saisons (à 38,2 % à 3-points en 2020-21), puis une année supplémentaire dans la prestigieuse fac de Kentucky (11,4 points à 41,5 % à 3-points). Non drafté l’été dernier, « KG » a fait la Summer League de Las Vegas avec les Denver Nuggets avant de rejoindre l’équipe affiliée en G-League dans le Michigan. Un vrai tir extérieur, fort en catch and shoot, des capacités de percussion, de très belles aptitudes défensives mais des carences sur la ligne des lancers (46,2 % l'an dernier). Peut dépanner à la mène. Sa grand-mère est une ancienne militante anti-apartheid en Afrique du Sud.

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Jordan Tucker

Jordan Tucker débarque à l'aile avec la tâche de faire oublier Ronald March. Après un cursus universitaire très solide, à Duke puis Butler, comme l’ancien Roannais Matt Howard, le natif de White Plains n'est pas parvenu à obtenir un contrat la première année ni à s'imposer en G-League la suivante. Le shooteur a atterri en Europe par des chemins de traverse en Macédoine du Nord (16,4 points) puis en Bulgarie (20,6 points, 5,3 rebonds) à partir de janvier avec Chernomorets, équipe coachée par Vasco Evtimov avec laquelle il a atteint la finale. Ce qui lui a ouvert les portes de la Summer League cet été avec les 76ers (6,1 points en 15 minutes). Pas le plus athlétique mais on dit de lui qu'il arrive toujours à se frayer un chemin et que c'est un ailier complet. Il arrive 45 minutes avant chaque entraînement et voit Roanne comme son tremplin vers le haut niveau, lui qui était annoncé en juillet du côté du Nizhny Novgorod. Filleul du rappeur Heavy D, décédé en 2011.

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Lewis Sullivan

Malgré son contrat jusqu'en 2024, JaKeenan Gant a été libéré au profit de Lewis Sullivan. Né dans l’Alabama, c'est là-bas que ce late bloomer a effectué l'intégralité de son cursus universitaire avec les Blazers UAB (12,3 points, 6,8 rebonds sur sa dernière année) avant d'aller jouer en Europe pendant deux saisons en Ukraine - avant que le pays ne tombe en ruines. Après une année en D2 italienne, il a réussi à conserver les mêmes statistiques dans la relevée ABA League, signe d'une progression intéressante, et a atteint la finale dans la ligue croate. Gros rebondeur, costaud physiquement et capable de jouer poste bas, il possède également une belle fiabilité à 3-points (36 %) et de belles prédispositions défensives (1,5 interception en 28 minutes).

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Yannis Morin

Un leader discret. Après avoir sondé le marché, le Martiniquais a décidé de ne pas lever sa clause de sortie et d'honorer sa dernière année de contrat. Malgré des débuts timides sous le maillot de la Chorale, Yannis Morin a conclu la saison avec ses meilleures stats en carrière (12,6 points, 5,6 rebonds en 25 minutes). Il faut dire que les blessures l'ont enfin laissé tranquille sur le dernier exercice. Formé à l’INSEP et à Cholet, passé par la Pro B avec Denain et Le Havre, puis la G-League, mais aussi Le Mans, Nanterre, Châlons-Reims et Strasbourg dans l'élite. All Star en 2018 et 2021. Les fans US se souviennent de son passage éclair par Oklahoma City durant la préparation NBA en 2017. Il chausse du 50,5 et apprend le piano depuis un an.

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Les remplaçants

Alexandre Bouzidi

Signataire d'un premier contrat professionnel de deux ans cet été, la Chorale n'était à l'origine pas réfractaire à un prêt mais Alexandre Bouzidi va bien lancer sa saison comme 10e homme. Il espère la finir en étant "un vrai joueur d'élite". Ancien pensionnaire de l'INSEP, ce meneur de très grande taille (1,97 m) - qui peut évoluer en poste 2 - a brillé l'an dernier chez les Espoirs de Roanne et a fait trois apparitions dans l'élite. Sa carrière a pris une nouvelle trajectoire cet été puisqu'il a mené l'équipe de France U19 en finale de la Coupe du monde tout en terminant meilleur passeur de la compétition (8,0 points et 5,9 passes). Jean-Denys Choulet attend du Lyonnais de naissance qu'il progresse surtout défensivement.

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Antoine Diot

Un superbe QI basket recruté dans le rôle de mentor et co-capitaine. De trop nombreuses blessures ont coupé son élan ces dernières saisons et son rendement a encore été réduit l'an dernier. En manque de temps de jeu à Villeurbanne, le Bressan a choisi Roanne pour "retrouver du plaisir". À 34 ans et pour sa 17e saison en pro, l’international tricolore (93 sélections) sent qu'il a encore les jambes, à l'image de ses derniers playoffs de Betclic Elite, même dans le jeu rythmé de coach Choulet. Son expérience et son sublime palmarès - champion d'Europe 2013, double champion de France, champion d’Espagne, vainqueur de l'Eurocup, quadruple vainqueur de la Coupe de France, triple vainqueur de la Leaders Cup/Semaine des As - devraient guider la jeune garde roannaise.

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Kadri Moendadze

Nommé co-capitaine avec Antoine Diot, c'est un joueur de devoir. Seul Mahorais du basket français avant le premier contrat pro de Maxime Sconard cet été à Blois, Kadri Moendadze a un parcours hors-du-commun. Venu par hasard pour le tournoi de Montaigu en 2010 avec la sélection... réunionnaise, ce septième enfant d'une fratrie de huit s'est vu proposer un contrat au centre de formation de Cholet et n'est jamais reparti de France métropolitaine. Il a passé l'essentiel de sa carrière en Pro B avec Boulogne-sur-Mer, Orléans et Aix-Maurienne et a retenté l'aventure dans l'Elite à Roanne dans la rotation de Ronald March sur le poste 3. Il a pour lui ses grosses qualités défensives et humaines.

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Maxime Roos

Victime en août d’une récidive de sa rupture du tendon d’Achille lors d’un exercice entrant dans le cadre de son protocole de réathlétisation, l’international français (2 sélections) qui avait prolongé son contrat pour deux saisons de plus est repassé sur la table d'opération et va manquer la plus grosse partie de la saison. Un nouveau coup dur qui a contraint la Chorale à prendre un pigiste sur l'exercice entier, E.J. Anosike. Le bondissant ailier-fort né à Clamart et formé à Boulogne-Levallois sortait pourtant de sa meilleure saison en carrière avec des pourcentages exceptionnels (57,2 % à 2-points, 48,4 % à 3-points et 92,2 % aux lancers !) tout en restant un gros défenseur de la division (1,1 contre et 0,9 interception en 22 minutes). Patience et espérance, donc !

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E.J. Anosike

Nous connaissions O.D., passé par Strasbourg (avec Antoine Diot), Le Portel et Cholet, et Nicky, qui a joué en WNBA, voici le petit frère E.J. Anosike, qui ambitionne d'avoir une meilleure carrière que ses aînés. Formé en NCAA entre le Connecticut et le Tennessee, l'ailier-fort était en tête de liste des remplaçants potentiels de Maxime Roos en avril dernier. Doté d'un gros physique et de bonnes qualités de scoring, avec un profil à la Guerschon Yabusele, l'Américain au passeport nigérian a disputé cet été le TQPO avec le Nigéria. Sa dernière saison fut riche puisque qu'il a joué en Corée du Sud avant de découvrir la G-League avec deux équipes différentes et la ligue d'été canadienne (CEBL). Il a la Memba Mentality et portait le numéro 24 pour Kobe Bryant à l'université. Engagé sur une saison en remplacement d'Anthony Tsegakele, lui-même arrivé comme pigiste avant la rechute de Maxime Roos.

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Cyril Langevine

Un guerrier. Le jeune pivot américano-guyanais, originaire de Georgetown mais ayant grandi dans le New Jersey, dispose du statut Cotonou et compte déjà trois saisons en Europe. Après un cursus NCAA de quatre saisons à Rhode Island, où il tournait en double-double de moyenne sur sa dernière année, il a été désigné meilleur pivot du championnat suédois. Ce qui lui a ouvert les portes de l'Eurocup avec le club polonais de Wroclaw. La marche sans doute un peu haute en début de carrière, il a continué son tour d'Europe en Grèce, avec Lavrio, et en Italie, à Vérone. Partout où il est passé, ce fort rebondeur a montré de grosses qualités défensives mais aussi offensives grâce à sa verticalité près du cercle. Un point faible, comme nombre de pivots, le tir extérieur, et donc le lancer-franc (48 % l'an dernier).

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Le coach

Jean-Denys Choulet

Une figure du championnat. L'homme est caractériel et catalogué comme la grande gueule des coaches de l'élite à défaut de ne plus en être le doyen - en raison du retour de Savo Vucevic. Sur le plan tactique, il s'est créé une réputation de développer un jeu attrayant, souvent basé sur des joueurs d'attaque et des étrangers dénichés - avec flair - après la NCAA, la Summer League ou un passage dans un championnat de seconde zone. Double champion de France avec Roanne en 2007 (entraîneur de l'année) et Chalon-sur-Saône en 2017, il entre dans sa 15e année dans la Loire, la deuxième année de son contrat allant jusqu'en 2024 - la dernière ? Son parcours l'a par ailleurs emmené au Cameroun, au Liban, à Gravelines, Châlons-en-Champagne ou encore à Mulhouse où il a entraîné les filles au début des années 1990. Cette année, il donne sa chance au plus jeune assistant de l'Elite, Loïc Bard (25 ans).

Jean-Denys Choulet © George Burellier

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Photo : Antoine Diot (Jade Avet L'Oiseau)

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