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A 19 ans depuis le 4 juin, Juan Nunez (1,91 m) devait être le 13e homme de l’équipe espagnole. Avec le forfait de Ricky Rubio en plus de celui de l’Américain naturalisé Lorenzo Brown, il est passé meneur titulaire avec une redoutable efficacité.

Après deux matches (Brésil et Côte d’Ivoire), Juan Nunez est le meilleur passeur (6,5) et le meilleur… rebondeur (6,0) de l’Espagne, tout en assurant 8 points par match.  Or, le meneur espagnol est le troisième plus jeune joueur de la Coupe du monde, derrière le Soudanais Khaman Madit Maluach (16 ans) et l'Iranien Mohammad Amini (18 ans).

Après avoir joué au handball, Juan Nunez s’est mis franchement au basket lorsqu’il a été enrôlé par le Real Madrid à l’âge de 11 ans. Il a obtenu quantité de trophée dont celui de MVP de l’Euro U20 2022 avec 11,6 points, 4,9 passes décisives et 3,9 rebonds de moyenne. Mais à la surprise générale, sentant que son avenir était bouché dans le club madrilène, il a choisi de s’expatrier en Allemagne, à Ratiopharm Ulm, le club qui avait déjà accueilli Killian Hayes. Il est devenu champion d’Allemagne en jouant 20 minutes par match à 8,3 points et 4,1 passes.

« En Allemagne, il s'est imposé comme un acteur important. Je souligne sa tranquillité et son naturel, il ne donne pas la sensation de se sentir sous pression. Il a une maturité inadaptée à son âge, il n’est pas nerveux. Il assume le poste de meneur de jeu de manière responsable et concourra au meilleur niveau dont il sera capable », analyse le coach espagnol Joaquin Prado qui l’a eu sous sa coupe en jeune.

Les performances de Juan Nunez sont inattendues mais demandent confirmation comme le souligne le coach de la Rioja, Sergio Scariolo.

« Tout le monde sait qu’il est l’un des piliers de notre équipe pour l’avenir. Mais nous ne serons pas des hypocrites. Il y a eu des circonstances qui leur ont permis d'être ici avec un rôle de premier plan. Bien sûr, le processus s’est accéléré, mais il ne fait aucun doute qu’il est destiné à devenir le chef d’équipe à l’avenir. Il a la mentalité d’apprendre, de s’améliorer. »

Le prodige a reçu les compliments de Marcelhino Huertas qui, à 40 ans, à l’âge d’être son père, et qui estime qu’il ne faut surtout pas le comparer à Ricky Rubio.

« Si Núñez est dans l'équipe première d'Espagne et dispute une Coupe du Monde à cet âge, c'est parce qu'il a quelque chose de spécial. Il vient de Madrid et a conduit Ulm au titre de champion d'Allemagne. Cela dit de ce dont il est capable, de la maturité qu'il a à 19 ans. Même si les choses doivent avancer étape par étape. Il doit performer, mais il ne doit pas être Ricky ni ressentir ce poids. Il doit jouer à sa manière. Ce serait trop de mettre la pression de ce qu'est Ricky sur son dos. »

Photo : FIBA

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