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Rémi Giuitta (Fos) : « Je n’ai pas pu apprécier à sa juste valeur l’exploit qu’on a réalisé »

Si Fos-sur-Mer est actuellement 16e et donc en dehors de la zone de relégation de Jeep Elite, le club est toujours à la lutte pour assurer son maintien en première division. A sa tête, l’entraîneur Rémi Giuitta (41 ans), a réalisé son rêve en menant son club de coeur jusqu’au plus haut niveau frança

Si Fos-sur-Mer est actuellement 16e et donc en dehors de la zone de relégation de Jeep Elite, le club est toujours à la lutte pour assurer son maintien en première division. A sa tête, l’entraîneur Rémi Giuitta (41 ans), a réalisé son rêve en menant son club de coeur jusqu’au plus haut niveau français.

Interrogé par La Provence, celui qui a fait toute sa carrière à Fos s’est livré sur son quotidien, sur sa vie de père de famille, d’entraîneur, de sélectionneur du Mali ou encore sur ses envies d’ailleurs.

Vainqueur des playoffs d’accession avec Fos, l’entraîneur français avoue que son plus gros regret à suivi ce titre, car il n’a pas pu savourer autant qu’il le voulait cette victoire.

« Je n’ai pas pu apprécier à sa juste valeur l’exploit qu’on a réalisé. Il y a plusieurs raisons à cela. On est monté tardivement, on a tout de suite été plongé dans la gestion et la préparation de la saison, du budget… Il y a aussi eu beaucoup de stress, à tous les niveaux, pour construire le club afin de ne pas faire l’ascenseur. […] Je m’étais promis de faire une fête en revenant (ndlr, de ses obligations avec le Mali), mais j’ai eu la tête dans le guidon très vite. Ça m’emmerde ! Quand tu as un rêve depuis 15 ans et qu’au moment où tu y arrives, tu n’en profites pas à cause de l’urgence du quotidien, ça fait chier ! »

Petit Poucet de Jeep Elite, Fos (4v-10d) est sorti de la zone rouge mais ne compte qu’une victoire d’avance sur les deux relégables, Antibes et Cholet.

« C’est la première fois qu’on enchaîne des défaites. Il y a une forme de logique au vu de notre situation. Mais, malgré tout, c’est une expérience que je n’avais jamais vécue. On ne veut pas s’habituer à la défaite, on ne doit pas s’y habituer, mais il faut apprendre à la gérer. Certaines sont logiques quand tu joues contre des équipes de très haut niveau ; mais pour autant, psychologiquement, les réactions sont les mêmes lorsque tu perds en N2 ou en Pro B. »

Si sur le terrain, c’est compliqué pour le FPB de se faire une place parmi des équipes ancrées dans le championnat comme l’ASVEL, Strasbourg, Limoges ou Le Mans, le natif de Marseille essaye de ne pas laisser les désagréments de la Jeep Elite empiéter sur sa vie de famille, comme l’indique sa femme Stéphanie.

« On ne ressent jamais la pression. Certains me disent parfois : « Tu as dû passer un mauvais week-end… ». Mais pas du tout, et heureusement que ce n’est pas le cas. Il fait bien la part des choses. Alors, forcément, après une défaite, il ne rentre pas avec le sourire aux lèvres, mais sa famille est là. On en parle s’il a besoin d’en discuter. C’est comme quand on raconte sa journée de travail en rentrant le soir. Quand Untel se blesse, on sait qu’Hervé (Gozzi, qui s’occupe du staff médical) va appeler, qu’il va falloir téléphoner à des agents pour trouver un joueur… Et là, je sais que je ne peux plus lui parler de la soirée ! »

Après près de quinze ans à la tête de l’équipe, Rémi Giuitta confie avoir parfois eu envie de quitter la Provence pour découvrir un nouvel environnement. C’est d’ailleurs la raison pour laquelle il a répondu positivement à l’appel de la fédération malienne pour prendre le rôle de sélectionneur national.

« J’ai eu envie de partir deux fois par rapport à des sollicitations. J’ai été contacté à plusieurs reprises avant et après, mais j’ai tout le temps eu ce sentiment d’inachevé. C’est ce qui me bloquait, sans parler du timing car on était à chaque fois en play-offs. Finalement, le Mali est venu nourrir ce besoin, cette envie de connaître autre chose. Je ne me vois pas passer toute ma vie à Fos. Toute ma carrière, peut-être, mais si je ne dois plus faire ça, ça ne me gênera pas d’avoir été le coach d’un seul club. Ce sera une histoire d’opportunités. Le problème de nos métiers, et de ma situation, c’est que ça fait quinze ans d’affilée. C’est énormément de sacrifices familiaux. À la fin d’un match, un joueur boit une bière et il passe à autre chose ; un coach, c’est différent. Ce qui m’a donné envie d’aller ailleurs, parfois, ce n’était pas forcément de découvrir un niveau supérieur, mais plutôt de connaître un club où je ne serai que coach. Ce qui peut peser aujourd’hui, et même si je suis très content de la porter, c’est la double casquette. »

Dans le cadre de la 15e journée de championnat, le Fos Provence Basket se déplace au Mans ce mercredi soir. Entre deux à 20 heures.

Photo : Fos Provence Basket

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