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Interview Mamoutou Diarra (Directeur des Opérations Paris Basketball) : « Des gens pensent qu’on ne devrait pas être là parce qu’on a acheté le club »

Ancien joueur professionnel qui a effectué quinze ans à haut niveau, Mamoutou Diarra (2m, 38 ans) est passé de l’autre côté de la barrière. Joueur au Paris Basket Avenir en Nationale 2 en 2017/18, l’ancien international s’est progressivement mué en dirigeant et a pris la casquette de Directeur des O

Ancien joueur professionnel qui a effectué quinze ans à haut niveau, Mamoutou Diarra (2m, 38 ans) est passé de l’autre côté de la barrière. Joueur au Paris Basket Avenir en Nationale 2 en 2017/18, l’ancien international s’est progressivement mué en dirigeant et a pris la casquette de Directeur des Opérations du Paris Basketball à l’été 2018 lors de la création du club. Installé au bord du parquet de la Halle Carpentier et accompagné par les cris des lycéens qui suivent un cours de tennis de table dans le gymnase, ce Parisien de naissance nous explique quel est son rôle dans l’organigramme du club.

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Quel est votre poste dans l’organisation du Paris Basketball ?

Je suis Directeur des Opérations Sportives. Normalement, le directeur des opérations dans une entreprise sert à aider au développement de l’entreprise que ce soit au niveau marketing ou au niveau du chiffre d’affaires. Dans mon cas, je suis plutôt dans tout ce qui se rapporte à la partie sportive. Je suis un mélange de Directeur Technique, de Directeur Sportif et, de par la formation de Manager General que je fais en parallèle à Limoges, je commence aussi à entrer dans l’administratif. Je suis plutôt axé sur le sportif, mais j’ai aidé à constituer la cellule médicale, je vois aussi ce qui se passe au niveau marketing, j’essaye de développer l’arrivée de quelques partenaires. Je commence juste à découvrir le côté administratif et juridique du club. Vu que tout s’est créé rapidement j’ai été plus axé sur le sportif, mais maintenant qu’on commence à prendre nos marques je commence aussi à aller voir ce qui se passe de l’autre côté.

Y a-t-il une journée type pour vous ?

Non et justement c’est ce qui est la force et l’avantage de ça. Il n’y a pas de base encore établie et je peux donner l’orientation que je veux à ma fonction. C’est être présent à l’entraînement tout le temps, sauf quand je suis en rendez-vous, c’est aussi faire les déplacements avec l’équipe. J’apporte une expertise à ce qu’ils font. Je peux corriger des détails techniques et je peux conseiller certains joueurs. Quand ils ont des besoins extra-sportifs, je fais le lien avec la direction. Nos bureaux sont ici à Carpentier. Je fais aussi le lien avec le secteur amateur, c’est-à-dire la partie Nationale 2 et U18. J’ai aussi un travail de prospection à faire. Il y a deux semaines, on a été à l’INSEP pour voir quelques joueurs, j’ai aussi eu un rendez-vous avec une école dernièrement dans le cadre de leur projet d’école de basket. Il n’y a pas de journée type et c’est plaisant.

Comment en êtes-vous arrivé à prendre cette fonction ?

Quand je pensais à la reconversion, je me voyais rester dans le sport. Je pense que j’ai donné en tant que joueur, même si parfois ça me manque un petit peu, mais j’ai eu mes années de transition donc je n’éprouve pas le manque dont tout le monde me parle. La seule chose c’est que je ne savais pas comment j’allais rester dans le sport. Ensuite ça fait naturellement, déjà en créant mon académie. J’ai démarré l’année dernière où tous les dimanches je prenais des jeunes pour les développer individuellement. Mon premier projet c’était celui-là, développer l’académie et les jeunes talent d’Ile de France pour limiter le gâchis. J’avais un problème d’infrastructure donc j’ai mis ce projet en stand-by en attendant de le résoudre. Je me suis ensuite inscrit à une formation pour être capable de gérer mon académie de A à Z. Il s’avère que dans le club où je jouais, le Paris Basket Avenir, il y avait un projet de Nationale 1, mais il n’y avait pas de Manager General donc je me suis dit pourquoi pas. Petit à petit je me suis mis dans la peau d’un manager général dans un club qui tend à aller en Nationale 1 et mon dossier a été basé sur ça. Je jouais avec la Nationale 2 l’année dernière, ce n’est pas considéré comme professionnel donc j’avais du temps pour développer des choses dans l’académie et en même temps me lancer dans le projet de manager général. Pour l’instant je suis plus Directeur Sportif que Manager General mais j’apprends le métier.

Il n’a pas été question que vous soyez joueur comme Victor Samnick ?

Il ne reste que deux joueurs de l’année dernière, Benjamin Obouh Fegue et Victor Samnick. Me concernant, ils m’ont posé la question mais en vue du timing ce n’était pas possible. Ça allait décaler tous mes autres projets. Mon corps commençait aussi à me parler un petit peu donc j’ai pris la sage décision d’arrêter.

Quelle formation êtes-vous en train de suivre ?

C’est le CDES (Centre de droit et d’économie du sport) de Limoges pour être Manager General. C’est une formation de renom qu’ont Fait Zinedine Zidane ou Laurent Blanc. C’est sur deux ans avec une fréquence de 3 à 4 jours par mois où l’on est en séminaire à différents endroits. C’est très enrichissant dans le sens où il y a beaucoup d’intervenants. On apprend beaucoup de choses, on nous transmet beaucoup d’outils pour pouvoir bien se former et mettre en application ce qu’on nous apprend là-bas. C’est une formation que je recommande parce qu’elle est très qualitative. J’apprends beaucoup de choses. Je suis avec l’ancienne basketteuse, Krissy Badé, et Yann Bonato. Mais il n’y a pas que des basketteurs, il y a des footballeurs, des rugbymen…

Comment s’est passé votre été, le timing était serré ?

C’était un apprentissage un peu accéléré parce que tout s’est décidé très tard et vite. Jusqu’en milieu de saison dernière on ne se savait toujours pas si le club allait rester en Nationale 2, monter en Nationale 1 ou aller en Pro B. Fin juin, début juillet on a su que ça allait être la Pro B donc le choix du coach s’est fait très tard, donc le choix des joueurs aussi. Je savais plus ou moins que j’allais être dans le projet mais je ne savais pas sous quelles conditions, dans quelle fonction.

Intervenez-vous dans le recrutement ?

Là, je ne suis pas intervenu parce que le coach (NDLR: Jean-Christophe Prat) a été connu très tard donc il avait déjà sûrement une liste de joueurs dans sa tête pour sa saison. Il a fait un beau travail avec le temps qui lui était imparti pour créer une équipe. Mais pour la saison je vais intervenir sur le recrutement. On commence d’ailleurs déjà à discuter avec le coach.

Avez-vous eu des retours des autres clubs quant à votre arrivée en Pro B ?

J’ai pu discuter avec la plupart des autres dirigeants. Pour eux c’est une bonne chose parce que ça manquait dans le paysage français de ne pas avoir une équipe de basket à Paris. Pour beaucoup c’est une bonne chose, mais pour une autre partie ils ne le voient pas d’un bon œil. Mais on le savait en arrivant, ça fait partie du « package ». Des gens veulent voir cette équipe, d’autres ne veulent pas pour d’autres raisons. J’ai vu beaucoup de projets ici et j’ai toujours prôné qu’il fallait une équipe à Paris. Il y a des gens qui ne veulent pas nous voir parce que ça peut leur nuire, d’autre pensent qu’on ne devrait pas être là parce qu’on a acheté un club. On dit beaucoup que Paris a racheté les droits de Hyères-Toulon pour exister donc ils sont montés économiquement et pas sportivement, mais on ne parle pas du fait que s’il n’y avait pas eu ce rachat Hyères-Toulon n’existerait plus aujourd’hui alors que le club continue finalement à exister et peut remonter dans les divisions supérieures. C’est bien de le préciser et de le rappeler parce que tout le monde n’est pas au courant de ça. Ça parle aussi beaucoup du fait que Blois n’est pas monté en Jeep Elite. On est tributaire de ça alors qu’on en est complètement indépendants. Mais ça fait partie du jeu.

Faites-vous les déplacements avec l’équipe ?

Je fais tous les déplacements, je pars la veille avec eux. Je fais partie intégrante du staff sportif. Sauf réunion ou rendez-vous, je suis toujours avec l’équipe.

Après un peu plus d’une demi-saison au Paris Basketball quel bilan faites-vous de votre expérience ? Est-ce que c’est ce à quoi vous vous attendiez ?

Oui et non parce que c’était un peu flou donc je ne m’attendais pas spécialement à quelque chose. Je m’attendais à découvrir beaucoup de choses, ce qui est le cas. Au niveau sportif je connais plus ou moins le métier, mais je continue malgré tout à apprendre Quand tu es joueur, on te demande juste de venir et de jouer, mais quand tu es là, tu apprends qu’il y a des OTMs (officiels de table de marque), qu’il y a des arbitres qu’il faut aller chercher, qu’il faut loger, il y a des statisticiens. Il y a des chartes terrain, il y a plein de choses avec lesquelles il faut être en accord pour faire en sorte qu’un club vive. C’est très intéressant de découvrir tout ça. C’est une année de prise de marque, au même titre que le club. Je connais Paris et je voulais apprendre à faire venir un public, à intéresser les gens. Faire venir un public à Paris et faire venir un public pour du basket c’est compliqué parce qu’il y a tellement de choses à faire. Ce n’est pas dans la culture des gens. Comment fait-on pour faire venir des gens à un match de basket alors que ce n’est pas dans leur culture ? Il faut créer des choses autour du sportif pour que ça devienne, par exemple, un événement familial et que les gens ne soient pas rattachés qu’au sportif et au résultat. Ce sont des stratégies, ce sont des questions très intéressantes.

Quelles sont vos ambitions pour la suite ?

Je veux déjà obtenir mon diplôme, ça devrait être pour cette année. Je veux continuer à apprendre parce que c’est une bonne formation mais ça reste de la théorie donc je veux au fur et à mesure essayer de pratiquer ce que j’ai appris. Ce n’est pas dit que je vais devenir Manager General l’année prochaine ni dans deux ans mais au moins j’aurais le diplôme et des outils que je pourrais essayer d’appliquer. On verra ce que ça va donner. Peut-être que j’aurai le diplôme mais que je ne serai jamais Manager General. Au moins j’aurai les outils pour gérer quelque chose et en l’occurrence un club. Mais ce n’était pas une vocation de départ.

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Quel est votre poste dans l’organisation du Paris Basketball ?

Je suis Directeur des Opérations Sportives. Normalement, le directeur des opérations dans une entreprise sert à aider au développement de l’entreprise que ce soit au niveau marketing ou au niveau du chiffre d’affaires. Dans mon cas, je suis plutôt dans tout ce qui se rapporte à la partie sportive. Je suis un mélange de Directeur Technique, de Directeur Sportif et, de par la formation de Manager General que je fais en parallèle à Limoges, je commence aussi à entrer dans l’administratif. Je suis plutôt axé sur le sportif, mais j’ai aidé à constituer la cellule médicale, je vois aussi ce qui se passe au niveau marketing, j’essaye de développer l’arrivée de quelques partenaires. Je commence juste à découvrir le côté administratif et juridique du club. Vu que tout s’est créé rapidement j’ai été plus axé sur le sportif, mais maintenant qu’on commence à prendre nos marques je commence aussi à aller voir ce qui se passe de l’autre côté.

Y a-t-il une journée type pour vous ?

Non et justement c’est ce qui est la force et l’avantage de ça. Il n’y a pas de base encore établie et je peux donner l’orientation que je veux à ma fonction. C’est être présent à l’entraînement tout le temps, sauf quand je suis en rendez-vous, c’est aussi faire les déplacements avec l’équipe. J’apporte une expertise à ce qu’ils font. Je peux corriger des détails techniques et je peux conseiller certains joueurs. Quand ils ont des besoins extra-sportifs, je fais le lien avec la direction. Nos bureaux sont ici à Carpentier. Je fais aussi le lien avec le secteur amateur, c’est-à-dire la partie Nationale 2 et U18. J’ai aussi un travail de prospection à faire. Il y a deux semaines, on a été à l’INSEP pour voir quelques joueurs, j’ai aussi eu un rendez-vous avec une école dernièrement dans le cadre de leur projet d’école de basket. Il n’y a pas de journée type et c’est plaisant.[/arm_restrict_content]

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Photo : Paris Basketball

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