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[REDIFF] Interview 1 – Luc Paganon (journaliste au Progrès de Lyon) : « Je considère que l’ASVEL c’est le patrimoine du sport lyonnais »

Luc Paganon avec le coach de l’ASVEL, Zvezdan Mitrovic, Photo: Joël Philippon, Le Progrès Le Progrès est l’un des principaux quotidiens régionaux. Il couvre six départements, fait partie du groupe EBRA, qui regroupe 10 titres et vend environ 1 million de journaux par jour. La Presse Quotidienne Régi

le 09 aout 2018 à Villeurbanne ASVEL basket Zvezdan Mitrovic nouveau coach de l’ ASVEL et Luc Paganon

Luc Paganon avec le coach de l’ASVEL, Zvezdan Mitrovic, Photo: Joël Philippon, Le Progrès

Le Progrès est l’un des principaux quotidiens régionaux. Il couvre six départements, fait partie du groupe EBRA, qui regroupe 10 titres et vend environ 1 million de journaux par jour. La Presse Quotidienne Régionale (PQR) joue un rôle essentiel dans la médiatisation des clubs français. Luc Paganon, titulaire de la carte de presse depuis 1986, est le responsable de la rubrique basket et c’est lui qui traite au quotidien l’ASVEL. Voici son interview en deux parties.

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Continuez-vous d’assurer la couverture du basket en cette période de pandémie ?

Oui. Je suis responsable de la rubrique basket et il n’y a pas que l’ASVEL, qui est le sommet de l’iceberg. J’ai 18 équipes en championnat de France dans le département du Rhône, 20 avec les deux équipes de l’Asvel. Il y a eu par exemple la problématique au niveau FFBB de savoir si les championnats étaient maintenus. Ce matin encore, j’ai fait un article sur Beaujolais Basket qui était premier en Nationale 2 au moment de l’interruption des championnats et qui est numéro 2 au ranking national. Et comme déjà Feurs (NDLR: comité de la la Loire, ligue Auvergne-Rhône-Alpes) en Nationale 1 a demandé à être rétrogradé, forcément la question de Beaujolais Basket en N1 se posait. Alors, oui, il y a l’ASVEL. Ce matin, il y a une tête de page sur Gaétan Muller (NDLR : le président délégué) et la situation suite au discours d’Emmanuel Macron, mais il n’y a pas que ça. Il y a de l’actualité ! Jusqu’à l’année passée, je suivais les garçons et filles et cette année avec l’Euroleague, mon chef de service a décidé de me dégager un peu des filles pour que je me concentre à fond sur les garçons. A raison d’éventuellement trois matches des garçons par semaine, plus deux matches des filles, ce n’était pas possible pour une seule personne. C’est Norbert Bonnet, qui était à Roanne, où il a longtemps suivi la Chorale, qui suit prioritairement les filles et je suis principalement chez les garçons.

Avez-vous des relations actuellement avec les joueurs et les dirigeants de l’ASVEL que ce soit les garçons et les filles ?

A l’ASVEL, il y a très longtemps que l’on n’appelle plus les joueurs directement, au moins une dizaine d’années. Il faut toujours passer par l’attaché de presse. Ils ont mis en place ce système, le club veut être le plus professionnel possible et je n’ai pas de soucis avec ça à partir du moment où on peut les joindre. Si on peut aller à l’Astroballe, on y va et sinon c’est au téléphone. J’avoue que depuis le confinement, je n’ai pas tenté de joindre de joueurs, excepté Théo Maledon pour sa candidature à la draft. En vain. J’ai surtout cherché à être en contact avec la hiérarchie et la hiérarchie c’est Gaétan. Ils ont redéfini certaines règles et c’est pratiquement toujours Gaétan qui est le porte-parole.

Quelle place occupe le basket dans le journal vis-à-vis du foot et du rugby ?

Le foot est numéro 1, il n’y a même pas  de match ! Ensuite le basket souffre vis-à-vis du rugby. C’est difficile de faire des comparaisons dans la mesure où le basket joue deux à trois fois par semaine et le rugby une seule fois. On va dire que dans Le Progrès le basket est numéro 2 ex-aequo, voire numéro 3.

Quand on parle de rugby à Lyon, c’est le LOU ou une multitude de clubs ?

C’est le LOU, un club très important « géo politiquement » à Lyon, principalement. Il y a deux fois moins de clubs de rugby qui évoluent en championnat de France par rapport au basket. Cela correspond à la différence du nombre de licenciés entre les deux clubs, la Ligue Auvergne-Rhône-Alpes en comptant 85 000, dont 40% de femmes, et le rugby un peu plus de 55 000. Mais à Lyon, le LOU c’est énorme. C’est plus de 30 millions de budget et c’est toujours plus de 10 000 personnes par match.

Luc Paganon au centre d’entraînement des San Antonio Spurs, Photos: Joël Philippon, Le Progrès
« Tony ça a changé la donne, déjà au niveau politique. Jusque-là l’ASVEL n’était pas très écoutée, aujourd’hui elle pèse »

Assistez-vous à tous les matches d’Euroleague ?

A domicile oui mais à l’extérieur non. Je suis allé à Munich, Barcelone, et la semaine à Istanbul du fait qu’il y a eu deux matches qui se sont enchaînés.

Est-ce pour des raisons budgétaires ou du fait que le nombre de matches important dilue l’intérêt pour les lecteurs ?

La principale raison est budgétaire. Quand l’Asvel a commencé à bien tourner, le journal s’est un peu posé la question -moi, si on m’écoute, j’aimerais bien tous les faire (rires)- mais dans son esprit c’est très long une saison d’Euroleague et on n’en a pas fait plus que cela. Mais on a fait un effort sur les matches à domicile en consacrant deux pages par match plus un direct sur le net. Et on était deux personnes, ce qui est exceptionnel pour le basket alors qu’à la grande époque, il y a vingt/vingt-cinq ans, on était toujours deux. Depuis la rentrée de janvier, on a réduit la voilure, on ne fait plus qu’une page. Le second journaliste fait le live internet.

Cette réduction s’explique par les performances inférieures de l’équipe vis-à-vis du début de saison ?

Oui. Et vu le nombre de matches qu’il y a, pour la première fois cette année, il y a des déplacements que je n’ai pas faits en championnat. Avant quand on ne faisait pas un déplacement c’était pour une raison indépendante de notre volonté, c’était l’exception. Là ce sont des choix car il y a trop de matches et il faut faire des économies. Je n’ai pas fait Nanterre et Levallois en raison des grèves et comme on a un correspondant sur Paris, on lui a demandé de couvrir les matches. Je ne suis pas allé à Cholet, ni à Limoges car l’équipe logeait à Toulouse le soir-même et le lendemain partait à Istanbul. Il faut savoir aussi qu’en France, on n’a plus le droit de travailler plus de six jours de suite, c’est même normalement cinq et six avec l’autorisation du salarié. Là, on avait décidé de faire Istanbul notamment parce que j’avais vendu un sujet sur Alain Digbeu. Il y a même un photographe qui est venu et c’est exceptionnel ; il n’y a plus jamais de photographe qui se déplace d’habitude pour l’ASVEL, sauf cas exceptionnels comme une finale. Donc, je n’ai pas pu aller à Limoges car sinon je dépassais les six jours. Il faut faire très attention à ça !

Que faire pour les matches d’Euroleague à l’extérieur que vous ne couvrez pas ?

On les suit devant la télé ! On ne peut pas faire la même couverture sur un match quand on n’est pas sur place ne serait-ce que parce qu’on n’a pas d’interlocuteurs. Zvezdan Mitrovic (NDLR : le coach) refuse de répondre au téléphone à l’extérieur. Je peux le comprendre, il a peur que ses propos soient déformés en raison de la barrière de la langue. On a donc la télé d’un côté et les stats de l’autre, ce qui est très frustrant…

Avez-vous une idée de l’impact des matches de l’ASVEL chez vos lecteurs ? Il reste important ?

Je considère que l’ASVEL fait partie du patrimoine du sport lyonnais. C’est quand même la seule équipe en France qui ne soit jamais descendue de première division ! En basket c’est sûr et je ne suis pas certain qu’il y ait d’autres cas dans d’autres sports. Pour moi, l’Asvel est un monument. L’impact ? C’est un peu le serpent qui se mord la queue. On peut dire qu’il est insuffisant mais si on allait à l’extérieur, on serait quasiment les seuls et donc ce serait une vraie plus-value. Encore une fois le foot est hors concours, mais je pense que le basket est derrière le rugby en termes de vues internet.

La présence de Tony Parker et son rapprochement avec Jean-Michel Aulas et l’OL ont-ils changé la donne ?

Je dis toujours que si Tony n’était pas arrivé, je ne sais pas où serait l’ASVEL aujourd’hui. Quand je vois que Cholet, qui a été champion il n’y a pas longtemps (NDLR : en 2010), a été dans le dur ces trois ou quatre dernières années, quand je vois Gravelines, qui a été premier de la saison régulière il y a peu et se bat pour ne pas être relégué aujourd’hui, je me dis que tout va très vite et est très fragile au plus haut niveau… Tony ça a changé la donne, déjà au niveau politique. Jusque-là l’ASVEL n’était pas très écoutée, aujourd’hui elle pèse, son budget ayant doublé depuis son arrivée à la présidence. J’ai toujours donné l’image de l’entonnoir. Contrairement à ce que l’on peut imaginer de l’extérieur, Villeurbannne n’est pas Lyon et il y a toujours eu des blocages entre les deux villes, une petite guéguerre locale. Il y avait un bouchon au bout de l’entonnoir et Tony l’a fait sauter. C’est un peu compliqué car lui a une vision « métropole », et il a raison, et d’autres pas. Mais s’il n’était pas arrivé je pense que l’ASVEL, qui je la rappelle jouait ses matches de coupe des champions à Lyon il y a quarante/cinquante ans, serait dans le ventre mou avec un budget très moyen.

Faites-vous beaucoup de sujets sur lui ? Etes-vous allés à San Antonio ?

J’ai demandé à aller à San Antonio lorsqu’on a retiré son maillot mais on m’a dit non. C’est clairement une question budgétaire. Je ne voulais pas traiter du retrait du maillot car tout le monde allait le faire mais faire des sujets sur les Lyonnais qui étaient là-bas. Il y avait beaucoup d’invités, de partenaires, d’amis. Mais j’y suis allé en 2009 quand il est rentré dans le capital et en 2016, les deux fois avec un photographe. Je suis allé aussi à Charlotte en 2019 pour voir Tony et Nicolas (Batum). On traite beaucoup Tony qui joue parfaitement le jeu.

Il est devenu une personnalité de la vie lyonnaise ?

Oui et l’accélérateur a été le mariage avec Jean-Michel Aulas. Et ce n’est pas fini. Ça fait un an que je dis que Tony est le futur président de l’Olympique Lyonnais, et il avait d’ailleurs déclaré dans Le Progrès, le 27 décembre 2018, qu’il avait entamé des discussions avec le président de l’OL. Maintenant tout le monde le dit. Les deux sont faits pour s’entendre. Il faut voir le chantier à Décines. C’est impressionnant !

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Continuez-vous d’assurer la couverture du basket en cette période de pandémie ?

Oui. Je suis responsable de la rubrique basket et il n’y a pas que l’ASVEL, qui est le sommet de l’iceberg. J’ai 18 équipes en championnat de France dans le département du Rhône, 20 avec les deux équipes de l’Asvel. Il y a eu par exemple la problématique au niveau FFBB de savoir si les championnats étaient maintenus. Ce matin encore, j’ai fait un article sur Beaujolais Basket qui était premier en Nationale 2 au moment de l’interruption des championnats et qui est numéro 2 au ranking national. Et comme déjà Feurs (NDLR: comité de la la Loire, ligue Auvergne-Rhône-Alpes) en Nationale 1 a demandé à être rétrogradé, forcément la question de Beaujolais Basket en N1 se posait. Alors, oui, il y a l’ASVEL. Ce matin, il y a une tête de page sur Gaétan Muller (NDLR : le président délégué) et la situation suite au discours d’Emmanuel Macron, mais il n’y a pas que ça. Il y a de l’actualité ! Jusqu’à l’année passée, je suivais les garçons et filles et cette année avec l’Euroleague, mon chef de service a décidé de me dégager un peu des filles pour que je me concentre à fond sur les garçons. A raison d’éventuellement trois matches des garçons par semaine, plus deux matches des filles, ce n’était pas possible pour une seule personne. C’est Norbert Bonnet, qui était à Roanne, où il a longtemps suivi la Chorale, qui suit prioritairement les filles et je suis principalement chez les garçons.

Avez-vous des relations actuellement avec les joueurs et les dirigeants de l’ASVEL que ce soit les garçons et les filles ?

A l’ASVEL, il y a très longtemps que l’on n’appelle plus les joueurs directement, au moins une dizaine d’années. Il faut toujours passer par l’attaché de presse. Ils ont mis en place ce système, le club veut être le plus professionnel possible et je n’ai pas de soucis avec ça à partir du moment où on peut les joindre. Si on peut aller à l’Astroballe, on y va et sinon c’est au téléphone. J’avoue que depuis le confinement, je n’ai pas tenté de joindre de joueurs, excepté Théo Maledon pour sa candidature à la draft. En vain. J’ai surtout cherché à être en contact avec la hiérarchie et la hiérarchie c’est Gaétan. Ils ont redéfini certaines règles et

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