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Equipe de France: A la conquête du Monde !

Patrick Beesley, général manager du Team France, et Vincent Collet, son entraîneur, ont fait le point alors que la préparation à la Coupe du monde en Chine prend son élan.

Patrick Beesley, général manager du Team France, et Vincent Collet, son entraîneur, ont fait le point alors que la préparation à la Coupe du monde en Chine prend son élan.

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Bien sûr, c’est au coach qu’appartient la tâche de choisir les joueurs qui composent l’équipe nationale. Mais dans le processus intervient aussi deux paramètres. Il faut que le joueur ciblé se montre intéressé, disponible. Actuellement, Gregg Popovich expérimente ce qui est le plus pernicieux dans le basket international placé sous le joug de la NBA : la mauvaise volonté des stars à rejoindre Team USA en donnant comme prétexte de « se concentrer sur la prochaine saison ». Vincent Collet est beaucoup plus verni. Seuls parmi les papabili, Fabien Causeur et Joffrey Lauvergne ont décliné l’invitation, l’un pour burn out, l’autre par mal être. Sinon, il a à sa disposition les 15 postulants qu’il voulait y compris Nicolas Batum et Rudy Gobert qui avaient pris un été off il y a deux ans et tiré un trait sur l’Euro.

L’autre épée de Damoclès suspendue au-dessus des têtes et qui sert de sélection naturelle, ce sont les blessures qui dérèglent de plus en plus la carrière des basketteurs de haut niveau. Avant l’Euro 2017, Fabien Causeur, Timothé Luwawu-Cabarrot et Moustapha Fall avaient quitté le groupe à peine arrivés à l’INSEP. Pendant les semaines de préparation, chaque message du service de presse de la fédération qui tombe dans la boîte mail des journalistes est lu avec appréhension car souvent porteur de mauvaises nouvelles. Pour l’instant, tout va bien mais croisons les doigts.

« Hier les appareils n’étaient pas accessibles car c’était dimanche et des joueurs passent encore actuellement des examens donc on n’est pas en capacité de tirer à l’instant un bilan *», a commenté prudemment Patrick Beesley. Vincent Collet ajoutant: « les premiers éléments ne montrent rien de rédhibitoire, a priori, contrairement à il y a deux ans. Selon la mémoire du docteur c’est la première fois. »

En fin de cette matinée, la rencontre avec la presse et devant une assistance d’une cinquantaine de personnes s’est déroulée dans une atmosphère détendue avec des joueurs disponibles comme ils ne le seront plus de tout le mois d’août consacré à la préparation et du 31 août au -espérons le- 15 septembre à la Coupe du monde. Le passage à l’INSEP, dans le Bois de Vincennes, était une entrée en douceur consacrée aux retrouvailles, à faire connaissance avec certains joueurs moins habitués à ce rassemblement de VIP, aux tests médicaux, aux soins, à la promo et donc aux médias. Chaque joueur était assis avec devant lui une table qui portait son nom -comme en NBA- et autour de lui une grappe de journalistes plus ou moins importante en fonction de sa notoriété.

Choisir et reconstruire

L’équipe de France doit se reconstruire. La désillusion de l’Euro 2016 et l’élimination en huitièmes de finale face à l’Allemagne, c’est déjà loin. Trente joueurs ont mis depuis la main dans le cambouis pour assurer la qualification lors de fenêtres plus ou moins fermées où la grande absente aura été l’équité sportive. Andrew Albicy a participé aux 12 matches mais maintenant qu’il est au Zénit de Saint-Petersbourg l’abonnement va prendre fin car l’équipe russe entre en Euroleague. Paul Lacombe à 10 et il ne connaît pas sa prochaine destination. Alain Koffi à 9, Moustapha Fall, Axel Julien et Lahaou Konate à 8 mais ils ne sont pas retenus pour les agapes en Chine. Nicolas Batum à 4. Evan Fournier et Rudy Gobert à 2 seulement. Frank Ntilikina et Timothé Luwawu-Cabarrot sont toujours vierges de sélection et représentent à cet égard des énigmes.

Sans préjuger des choix de Vincent Collet, Andrew Albicy et Thomas Heurtel à la mène, Nicolas Batum, Nando De Colo, Evan Fournier à l’extérieur, Rudy Gobert, Mathias Lessort, Adrien Moerman et Vincent Poirier paraissent disposés d’une place garantie. Les autres ont un petit mois devant eux pour démontrer leur indispensabilité. Sept autres sont sur une liste de réserve pour palier des défections dues au mauvais sort.

Tout en faisant quelques choix forcément tranchants, Vincent Collet va devoir aussi harmoniser le trio Heurtel-De Colo-Fournier, installer une hiérarchie, et refaire d’une défense intransigeante le fond de commerce des Bleus. Le retour de Rudy Gobert et Nicolas Batum va largement y contribuer.

Photo: Louis Labeyrie et Vincent Collet (FFBB)
« Il faut surtout que l’on profite de cette préparation pour construire une équipe qui soit beaucoup plus solide qu’elle ne l’était il y a deux ans »

A propos de la préparation :

Patrick Beesley : Pour nous, ce stage de reprise à l’INSEP est un temps fort de la préparation car avec les équipements spécialisés c’est la possibilité de faire un état des lieux de chaque joueur. C’est le basique. Il permet aussi de donner un peu de temps à tout le monde et de régler les derniers détails. Je pense par exemple à des problèmes de podologie qui sont apparus nécessitant la constitution de semelles. Il a fallu aussi régler des problèmes administratifs avec l’ambassade de Chine. Ça donne aussi du temps au coach car Vincent (Collet) a pu avoir des entretiens individuels avec les joueurs. Ça permet à tout le monde d’être opérationnel pour le départ réel sur le terrain demain matin. Cette année, on avait conçu ce rassemblement de façon un peu différente. On a proposé aux joueurs un travail un peu à la carte entre la salle de basket, la salle de musculation et les piscines. Les joueurs sont allés aux différents endroits. Aucun entraînement n’était organisé, planifié par le staff. C’est une préparation très concentrée, on n’a que 28 jours constitués de trois blocs : Pau, Lyon et Shenyang au cours desquels il y aura huit matches, cinq sur le territoire et trois en Chine avant la Coupe du monde. Nous nous transférons cet après-midi sur Pau et demain matin nous lançons la préparation réelle sur le terrain.

Vincent Collet :La première phase du programme qui va démarrer demain à Pau va être la seule où l’on va pouvoir avoir de nombreuses séances d’entraînement. On va pouvoir s’entraîner pendant une semaine deux fois par jour. On va devoir apprendre pas mal de choses ensemble. Le tournoi de Lyon va constituer la deuxième phase et l’on n’aura que quelques séances d’entraînement puisqu’on aura trois matches. Et ensuite lors de la troisième phase en Chine, à Shenyang, on aura de nouveau trois matches et on essaiera d’affiner avant de démarrer la compétition. On sait que c’est une préparation qui est quand même rapide mais toutes les équipes sont logées à la même enseigne. Il y a des règlements auxquels personne ne peut s’abstraire qui sont imposés entre autres par la NBA. C’est une façon de se préparer à laquelle on va devoir s’habituer.

A propos de la dynamique engendrée par les qualifications :

PB : La dynamique qu’a affiché le Team France durant ces deux années de qualification doit perdurer. C’est quelque chose avec Vincent que l’on souhaite fortement. La sélection qui va partir en Chine doit être à la hauteur de l’héritage que lui a laissé les 30 joueurs qui ont participé aux matches. Ce que l’on veut aussi faire passer aux joueurs, c’est qu’il y a des valeurs sur le terrain sans lesquelles on ne peut pas faire de grandes choses. On fera tout avec le staff pour le rappeler aux joueurs.

VC : En ce qui concerne l’état d’esprit de l’équipe, je ressens depuis trois jours beaucoup d’enthousiasme. Mais vous le savez déjà car plusieurs joueurs se sont régulièrement exprimés sur leurs ambitions souvent très élevées. En tant que coach, mon rôle est aussi de canaliser, d’être souvent à contre-pied de l’humeur générale du groupe. Si on veut être performant dans cette Coupe du monde, bien sûr qu’il faut de l’enthousiasme mais il faut aussi de la crainte. Je pense qu’on en avait manqué il y a deux ans avant le championnat d’Europe. Il faut surtout que l’on profite de cette préparation pour construire une équipe qui soit beaucoup plus solide qu’elle ne l’était il y a deux ans. On a, je crois, dans cette équipe une base de joueurs qui est solide mais malgré tout on doit travailler pour que tout cela devienne une forte équipe. C’est l’enjeu des prochaines semaines. On a la chance d’avoir construit avec Patrick une préparation progressive et surtout très solide. Le fait de jouer de très fortes équipes va nous permettre de nous étalonner. On va quand même jouer le Brésil, l’Argentine et surtout la Serbie à Shenyang une semaine avant la compétition. On sait que les Serbes font partie des deux ou trois très grands favoris de la Coupe du monde. Ca sera à chaque fois l’occasion de mesurer le travail à accomplir. Comme à chaque fois que l’on démarre une compétition, c’est porteur d’une promesse mais il faut maintenant que le travail nous permette de transformer cette promesse en acte le plus positif possible.

Photo: Frank Ntilikina (FFBB)
« Je pense que les Knicks ont un peu traîné les pieds pour donner la lettre d’autorisation qui est donnée habituellement une fois que les assurances sont réglées »

A propos des objectifs :

VC : Nos objectifs sont élevés et ils sont surtout guidés par l’objectif olympique. L’objectif de la fédération est de se qualifier pour les Jeux Olympiques de Tokyo. Ça ne nous interdit rien, on veut aller le plus haut possible, sachant qu’il y a deux façons de se qualifier pour les Jeux Olympiques. Celle que je préfère bien entendu c’est celle qui est directe, mais c’est aussi la plus compliquée, à savoir être dans les deux meilleures nations européennes lors de cette Coupe du monde. Pour parler clairement, être dans les deux meilleures nations européennes, c’est à minima à mon sens être en demi-finale. Et ce n’est même pas garanti car il est fort possible qu’il y ait deux équipes européennes sur le podium. Si d’aventure on n’y parvenait pas, il faut bien sûr à minima obtenir le tournoi pré-olympique. C’est le moyen par lequel on s’est qualifié en 2016. Mais on sait que c’est TRES préférable de se qualifier directement pour avoir des ambitions aux Jeux Olympiques.

A propos des problèmes d’assurance:

PB: Il y avait un problème. Frank Ntilikina ne s’est pas entraîné parce qu’on n’avait pas le feu vert de la NBA. Ce feu vert est arrivé cette nuit et il n’y a plus aucun problème. Je pense que les Knicks ont un peu traîné les pieds pour donner la lettre d’autorisation qui est donnée habituellement une fois que les assurances sont réglées. Il y a trois semaines que les visites médicales ont été faites et pour Vincent Poirier avec Boston, en quinze jours ça a été réglé. Mais là, on a tous les papiers, feu vert pour tout le monde !

A propos d’un éventuel code de bonne conduite, comme par exemple Didier Deschamps qui -selon un journaliste- avait demandé de ne pas contacter les agents pendant la Coupe du monde :

PB: Ça m’étonnerait que les footballeurs n’aient pas eu l’autorisation de contacter les agents. Ça paraît très compliqué. On a un code de conduite en interne, quelques règles de fonctionnement, mais nos joueurs sont assez « bien éduqués » pour ne pas poser de problèmes particuliers.

VC: Ils ont quasiment tous un contrat, ce qui facilite les choses par rapport à cette notion d’agent. On a eu des débuts de préparation avec davantage de joueurs qui n’avaient pas trouvé de clubs.

Photo: Mathias Lessort (FIBA)
« Pour l’instant et jusqu’à preuve du contraire, ils (les Américains) sont les favoris incontestés ou du moins incontestables de la compétition »

A propos des joueurs qui se désistent dans l’équipe américaine alors que les NBAers français sont disponibles et n’ont pas besoin de préparer la saison de façon individuelle:

VC: Les joueurs sont sensibles au fait de jouer dans notre équipe nationale et c’est rassurant. On sait que particulièrement en Europe les compétitions internationales de pays ont beaucoup de succès. Le sport mondial a été construit sur ces oppositions. C’est vrai que c’est une satisfaction que nos joueurs soient tous là cette année. On n’a pas eu de défections, j’ai pu choisir librement ceux qu’on voulait. En ce qui concerne les Américains, je met tout le monde en garde car tout le monde pense à ceux qui ne viennent pas et à chaque fois ceux qui remplacent ne sont pas mauvais. Pour l’instant et jusqu’à preuve du contraire, ils sont les favoris incontestés ou du moins incontestables de la compétition.

A propos des favoris de la compétition, peut-on y mettre la France :

VC: Je ne pense pas que l’on peut prétendre à ça au vue des deux dernières compétitions internationales, les Jeux Olympiques de Rio et le championnat d’Europe de 2017. On a un peu reculé vis à vis de ce que l’on avait pu faire les saisons précédentes. Par contre, à Rio, une nation a émergé, c’est l’Australie et malheureusement elle est sur notre chemin dès le deuxième  tour éventuel. Je la rajouterai aux Serbes et aux Américains, si vous en voulez trois. Si vous en voulez quatre, je vous en donne un quatrième et si vous en voulez cinq, je vous en donne un cinquième (sourire).

A propos des entretiens individuels avec les joueurs:

Je ne peux pas partager grand chose avec vous, c’est pour ça qu’ils sont individuels (sourire). Il n’y a pas de grands secrets. Ce sont davantage des échanges. C’est une équipe jeune puisque le joueur le plus âgé c’est Nando De Colo qui n’a que 32 ans. Tous les autres ont moins de 30 ans. Mais il y a beaucoup de joueurs qui ont une vraie expérience équipe de France et qui surtout ont des expériences dans leurs clubs de très haut niveau. On a discuté de tout ça et de ce que l’on doit construire ensemble et aussi de façon individuelle pour chacun d’entre eux. Je tiens à ce que les joueurs s’approprient le projet, l’aventure. On est une communauté avec l’équipe mais aussi le staff, qui partage beaucoup de choses dans ces moments-là. Il faut une communauté de valeur et de destin. Ce que l’on va faire, on va le faire ensemble. Je sais qu’ils sont très motivés et il faut qu’ils transforment cette motivation qui est parfois individuelle dans le partage.

A propos du moment où Vincent Collet va donner sa liste des 12:

VC: Ça sera après le tournoi de Lyon et avant de partir à Shenyang mais on se conserve la possibilité d’emmener un 13e joueur car il y aura un tournoi avec trois matches qui sera très intense. On ne se voit pas en rapatrier un en cas de cou dur.

*On apprendra mardi matin que Nando De Colo et Alex Toupane sont mis au repos une dizaine de jours pour chacun des lésions musculaires au mollet droit.

Photo: Nando De Colo et Adrien Moerman (FFBB)

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Bien sûr, c’est au coach qu’appartient la tâche de choisir les joueurs qui composent l’équipe nationale. Mais dans le processus intervient aussi deux paramètres. Il faut que le joueur ciblé se montre intéressé, disponible. Actuellement, Gregg Popovich expérimente ce qui est le plus pernicieux dans le basket international placé sous le joug de la NBA : la mauvaise volonté des stars à rejoindre Team USA en donnant comme prétexte de « se concentrer sur la prochaine saison ». Vincent Collet est beaucoup plus verni. Seuls parmi les papabili, Fabien Causeur et Joffrey Lauvergne ont décliné l’invitation, l’un pour burn out, l’autre par mal être. Sinon, il a à sa disposition les 15 postulants qu’il voulait y compris Nicolas Batum et Rudy Gobert qui avaient pris un été off il y a deux ans et tiré un trait sur l’Euro.

L’autre épée de Damoclès suspendue au-dessus des têtes et qui sert de sélection naturelle, ce sont les blessures qui dérèglent de plus en plus la carrière des basketteurs de haut niveau. Avant l’Euro 2017, Fabien Causeur, Timothé Luwawu-Cabarrot et Moustapha Fall avaient quitté le groupe à peine arrivés à l’INSEP. Pendant les semaines de préparation, chaque message du service de presse de la fédération qui tombe dans la boîte mail des journalistes est lu avec appréhension car souvent porteur de mauvaises nouvelles. Pour l’instant, tout va bien mais croisons les doigts.

« Hier les appareils n’étaient pas accessibles car c’était dimanche et des joueurs passent encore actuellement des examens donc on n’est pas en capacité de tirer à l’instant un bilan », a commenté prudemment Patrick Beesley. Vincent Collet ajoutant: « les premiers éléments ne montrent rien de rédhibitoire, a priori, contrairement à il y a deux ans. Selon la mémoire du docteur c’est la première fois. »

En fin de cette matinée, la rencontre avec la presse et devant une assistance d’une cinquantaine de personnes s’est déroulée dans une atmosphère détendue avec des joueurs disponibles comme ils ne le seront plus de tout le mois d’août consacré à la préparation et du 31 août au -espérons le- 15 septembre à la Coupe du monde. Le passage à l’INSEP, dans le Bois de Vincennes, était une entrée en douceur consacrée aux retrouvailles, à faire connaissance avec certains joueurs moins habitués à ce rassemblement de VIP, aux tests médicaux, aux soins, à la promo et donc aux médias. Chaque joueur était assis avec devant lui une table qui portait son nom -comme en NBA- et autour de lui une grappe de journalistes plus ou moins importante en fonction de sa notoriété.

Choisir et reconstruire

L’équipe de France doit se reconstruire. La désillusion de l’Euro 2016 et l’élimination en huitièmes de finale face à l’Allemagne, c’est déjà loin. Trente joueurs ont mis depuis la main dans le cambouis pour assurer la qualification lors de fenêtres plus ou moins fermées où la grande absente aura été l’équité sportive. Andrew Albicy a participé aux 12 matches mais maintenant qu’il est au Zénit de Saint-Petersbourg l’abonnement va prendre fin car l’équipe russe entre en Euroleague. Paul Lacombe à 10 et il ne connaît pas sa prochaine destination. Alain Koffi à 9, Moustapha Fall, Axel Julien et Lahaou Konate à 8 mais ils ne sont pas

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