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Vincent Collet à propos de Thomas Heurtel : « il y a de l’excitation chez lui, il est en forme »

Dans la bulle de Podgorica, l’équipe de France a deux matches à livrer: face au Monténégro, samedi, et à la Grande-Bretagne, lundi. Il lui faut au moins une victoire pour être certaine de se qualifier à l’EuroBasket 2022. Le coach Vincent Collet et le manager général adjoint Boris Diaw font le point

Dans la bulle de Podgorica, l’équipe de France a deux matches à livrer: face au Monténégro, samedi, et à la Grande-Bretagne, lundi. Il lui faut au moins une victoire pour être certaine de se qualifier à l’EuroBasket 2022. Le coach Vincent Collet et le manager général adjoint Boris Diaw font le point.

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Quel est le contexte général de cette fenêtre ?

Boris Diaw : Elle est différente pour nous puisque nous devions cette fois nous déplacer. Nous avons eu la chance de voyager dans de bonnes conditions, en vol privé. On est rentré dans une bulle sanitaire dès Paris et dès l’hôtel, nous avons commencé à nous couper du reste du monde. Nous avons été pris en charge ici dans la bulle du Monténégro. Tous les joueurs sont très motivés. La petite différence vis-à-vis de d’habitude c’est que le staff est réduit. Nous ne pouvions être que 25 personnes au maximum. Patrick Beesley (GM du Team France) et Frank Kuhn (préparateur physique) ne sont pas là avec nous au Monténégro.

Vincent Collet : Le contexte est clairement établi. Une victoire sur les deux matches à venir nous qualifierait quels que soient les autres résultats. Si d’aventure nous étions battus deux fois, nous regarderons les résultats des adversaires avec beaucoup d’attention. Si, par exemple, la Grande-Bretagne perdait contre l’Allemagne samedi, il faudrait que l’on perde de moins de 23 points lundi contre la Grande-Bretagne. Mais ce n’est pas du tout notre état d’esprit en venant au Monténégro. Notre qualification ne dépend que de nous et nous voulons remporter ces deux matches, même si nous savons que celui contre le Monténégro, en particulier, va être difficile. L’objectif est de terminer le chemin de qualification dès samedi soir. On n’a pas beaucoup de temps pour se mettre en place, c’est encore un peu plus réduit par rapport à une configuration habituelle avec des créneaux d’entraînements écourtés. Ça demande beaucoup de concentration aux joueurs.

Comment avez-vous décidé de restreindre le staff ?

BD : C’était difficile de faire les différents choix. Si on avait pu, évidemment tout le monde aurait participé à cette fenêtre. On a décidé de privilégier le médical sachant que de toutes façons, les conditions sont difficiles pour faire de la préparation physique. Le choix aurait été différent, par exemple, sur un regroupement sur l’été de deux mois où on a vraiment le temps de travailler. Là, nous n’avons que quatre jours d’entraînement avant de commencer le premier match. Il y aurait eu de toutes façons très peu de préparation physique. Ce n’est pas une remise en forme comme après l’été, c’est une fenêtre au milieu de la saison. Les joueurs arrivent de leurs clubs et sont déjà préparés physiquement. C’est plus du maintien, une routine que les joueurs ont déjà en place. C’est pour ça que l’on a décidé, malheureusement, de ne pas venir avec Frank.

Les quatre équipes sont-elles logées dans le même hôtel à Podgorica et les croisez-vous à l’intérieur ou est-ce que tout est entièrement cloisonné ?

BD : Toutes les équipes sont dans le même hôtel. Les salles de repas sont les unes à côté des autres. La seule équipe que nous avons croisé pour l’instant, ce sont les Monténégrins, qui mangent à côté de nous et qui s’entraînent juste après nous. On les a croisés de loin. Quinze minutes sont prévues entre les deux entraînements pour désinfecter le banc et différentes choses à la salle. Je ne sais pas si les autres équipes sont déjà arrivés à l’hôtel où si elles arrivent aujourd’hui. Chaque équipe à son étage, nous sommes au 3e.

Photo: Isaia Cordinier (FIBA)
« Quand tu reprends, ce n’est pas le premier jour qui compte vraiment, c’est au bout de trois, quatre jours, voir comment il va encaisser la succession d’efforts »

Dans quelle forme se trouve Thomas Heurtel sachant qu’il n’a pas joué depuis plusieurs semaines et qu’il jouait peu lors de ses derniers matches avec Barcelone ?

BD : Personnellement, je le trouve très bien, en forme, affûté. Pour avoir discuté avec lui avant de nous retrouver, je sais que Thomas a quand même pu continuer à s’entraîner individuellement sur ces dernières semaines.

VC : On n’a fait qu’un vrai entraînement, hier soir, et court. On s’est échauffé en répétant nos systèmes pendant une bonne demi-heure, donc il y a eu globalement une demi-heure de jeu avec beaucoup d’interruptions dans un premier temps. On a traversé seulement sur le dernier quart d’heure mais il était vraiment bien. Comme quiconque n’a pas joué depuis un certain temps, il y a de l’excitation chez lui. Il était vraiment en forme. Comme l’a dit Boris, il s’est entraîné. Il s’est même adjoint les services d’un préparateur physique venu de France ces derniers temps. Il est affûté. Je pourrai mieux répondre à cette question dans trois jours. Dès ce soir on va faire une séance plus dure. Il y a aussi la répétition. Quand tu reprends, ce n’est pas le premier jour qui compte vraiment, c’est au bout de trois, quatre jours, voir comment il va encaisser la succession d’efforts. Mais la première impression est bonne.

Y a-t-il eu des conditions spécifiques pour le faire venir en terme d’assurances étant donné qu’il n’a pas de club actuellement ?

Patrick Beesley : Sans rentrer dans les détails, bien sûr qu’il y a des dispositions particulières puisqu’il y a plusieurs critères. Le premier, c’est que Thomas n’a plus d’employeur, le second c’est que c’est un énorme contrat, et le troisième c’est qu’il sort de blessures. Donc, bien entendu, il y a des dispositions particulières et la fédération a fait le nécessaire pour qu’il soit assuré.

Qu’attendez-vous de Isaia Cordinier ?

VC: Il s’est installé l’an passé en équipe de France. On a vu sur la fenêtre de novembre qu’il a augmenté son volume de jeu, ses prérogatives. Aujourd’hui, on le considère comme l’un des leaders de cette équipe des fenêtres. J’avais pu dire à l’issue de la fenêtre de novembre qu’il était même l’un des joueurs que l’on regardait au-delà même des fenêtres. Il y a bien sûr ce qu’il peut faire avec nous lors de ces fenêtres mais aussi toute l’année avec Nanterre. C’est quelqu’un qui est aujourd’hui dans une phase de progression et j’espère ardemment que cette fenêtre le confirme, qu’il soit vraiment l’un de nos fers de lance pour ces deux matches contre le Monténégro et la Grande-Bretagne.

Photo: Justin Cobbs (FIBA)
« Les fers de lance de cette équipe, ce sont ses meneurs, Justin Cobbs et (Nikola) Ivanovic »

Parlez-nous des forces du Monténégro ?

VC : Il en a plusieurs. La première, c’est que la majorité de ses joueurs sont issus de Buducnost Podgorica, qui a joué au premier tour de l’Eurocup contre Boulogne et qui est maintenant dans le groupe de Bourg-en-Bresse. Les fers de lance de cette équipe, ce sont ses meneurs, Justin Cobbs et (Nikola) Ivanovic. Ce sont deux bons joueurs de un-contre-un et ce sont eux les principaux responsables de la création dans l’équipe. Beaucoup de choses tournent autour du pick and roll. Ils aiment les switchs parce que dans ce cas-là, ils se retrouvent opposés aux grands et ils ont une vraie capacité à créer pour eux et pour les autres. Ivanovic est vraiment un scoreur. Cobbs, on le connaît bien puisqu’il a été un joueur majeur de notre championnat, en particulier lors du titre du Mans en 2018. Ils ont des postes 4 qui sont des shooteurs très corrects, à l’image de (Danilo) Nikolic. Il y a deux frères, Zoran joue poste 5. Ils ont un jeune joueur qui alterne les deux positions : (Marko) Simonovic, qui offensivement a une palette intéressante. C’est une équipe qui développe un basket vraiment technique. C’est du basket serbe. C’est le Monténégro aujourd’hui mais l’école est yougoslave. Il faudra que l’on soit capable d’amener de l’agressivité, de la vitesse parce que je pense que l’on a un vrai avantage dans ce domaine-là. Si on est capable de courir, de jouer vite, on peut leur poser de vraies difficultés. Et aussi de les faire défendre car comme toute équipe yougoslave, ils sont malins mais je pense que l’on peut les faire souffrir si on arrive à les déplacer, en particulier dans les reprises défensives. Certains joueurs sont un peu lourds, un peu lents. Défensivement, il faut faire ce que l’on avait fait il y a un an, à Nantes : mettre beaucoup de pression dès la montée de balle sur Ivanovic et Cobbs, pour tenter de les user dans la durée.

Fort de l’expérience à Pau, y a-t-il un réel avantage de jouer à domicile quand c’est à huis clos ? Les statistiques en Euroleague laissent apparaître que l’avantage est faible ?

VC : L’avantage du terrain est bien sûr moindre. C’est d’autant plus important dans un endroit où l’ambiance aurait été chaude. On sait que la salle (Bemax Arena) porte son équipe. C’était le cas pour Podgorica en Euroleague il y a deux ans et ça l’aurait été pour l’équipe nationale. C’est sûr que c’est préférable pour nous de jouer dans ce contexte-là, même si personnellement j’aurais préféré que la salle soit pleine et chaude, quitte à ce que ce soit encore plus dur. L’avantage qu’ils ont c’est qu’ils jouent vraiment à domicile. C’est-à-dire que quand on a joué à Pau, on n’avait pas de joueurs de Pau, alors qu’eux, la moitié de l’équipe joue dans cette salle-là toute l’année. Il y a deux critères pour le match à domicile. Il y a bien sûr l’atmosphère, l’ambiance, le public, mais il y a aussi les repères. Et eux, ils sont chez eux, vraiment. C’est à prendre en compte aussi, malgré tout.

Photo: FIBA
« Ce que je souhaite, c’est que l’on prenne la décision de rejouer et ce de façon définitive et régulière »

Quel est votre avis sur cette drôle de saison de Jeep Elite qui n’a pas beaucoup de lisibilité. Etes-vous inquiet pour ce qui pourrait survenir derrière ?

VC: Forcément. L’inquiétude est là pour tous les acteurs du basket et du sport en général. Ce que je souhaite, c’est que l’on prenne la décision de rejouer et ce de façon définitive et régulière pour que l’on puisse aller au bout de cette saison. C’est vrai que pour l’instant c’est difficile à suivre. Au sein d’une même journée, il y a un match d’une 8e journée et un autre de la 12e, et au bout du compte, les équipes n’ont pas le même nombre de matches, ça rend les choses difficiles. J’espère que les décisions qui vont être prises dans les jours qui viennent vont aller dans le sens d’une reprise totale qui servirait notre sport, même si on sait que économiquement c’est très compliqué pour les clubs. Notre secteur d’activité fait partie des plus touchés par cette pandémie. Il faudrait être fou pour ne pas être inquiet par rapport à ce qui se passe.

Le projet qui va être présenté demain aux présidents prévoit 17 matches pour chaque équipe en mai et juin. N’avez-vous pas peur que cela puisse fatiguer les joueurs, à commencer par ceux de l’ASVEL, qui font l’Euroleague ?

VC: Vous savez, les joueurs aiment jouer et quand on joue davantage, on réduit les entraînements. On ne peut pas tout avoir et il faut avoir un peu de flexibilité. Je n’ai aucune importance dans le processus de décision, je tiens à le dire (sourire), mais par contre je milite pour le fait qu’il y ait des matches. Il n’y a pas de solutions parfaites. Il y a des équipes qui n’ont joué que 8-9 matches et si on veut finir la saison, ça veut dire qu’elles vont maintenant en disputer 26. A l’ASVEL, il y a 13 ou 14 joueurs et je pense qu’ils peuvent s’en sortir même avec des matches rapprochés. Si on peut le faire en NBA, je pense que l’on peut jouer trois fois par semaine en France. Nos joueurs ne sont pas moins capables de le faire. Ce n’est pas quelque chose qui m’inquiète beaucoup. C’est une concession que l’on doit faire pour pouvoir jouer car le plus important c’est de jouer. C’est ce que je pense, humblement.

Photo d’ouverture: Thomas Heurtel (FIBA)

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Boris Diaw : Elle est différente pour nous puisque nous devions cette fois nous déplacer. Nous avons eu la chance de voyager dans de bonnes conditions, en vol privé. On est rentré dans une bulle sanitaire dès Paris et dès l’hôtel, nous avons commencé à nous couper du reste du monde. Nous avons été pris en charge ici dans la bulle du Monténégro. Tous les joueurs sont très motivés. La petite différence vis-à-vis de d’habitude c’est que le staff est réduit. Nous ne pouvions être que 25 personnes au maximum. Patrick Beesley (GM du Team France) et Frank Kuhn (préparateur physique) ne sont pas là avec nous au Monténégro.

Vincent Collet : Le contexte est clairement établi. Une victoire sur les deux matches à venir nous qualifierait quelque soit les autres résultats. Si d’aventure nous étions battus deux fois, nous regarderons les résultats des adversaires avec beaucoup d’attention. Si, par exemple, la Grande-Bretagne perdait contre l’Allemagne samedi, il faudrait que l’on perde de moins de 23 points lundi contre la Grande-Bretagne. Mais ce n’est pas du tout notre état d’esprit en venant au Monténégro. Notre qualification ne dépend que de nous et nous voulons remporter ces deux matches, même si nous savons que celui contre le Monténégro, en particulier, va être difficile. L’objectif est de terminer le chemin de qualification dès samedi soir. On n’a pas beaucoup de temps pour se mettre en place, c’est encore un peu plus réduit par rapport à une configuration habituelle avec des créneaux d’entraînements écourtés. Ça demande beaucoup de concentration aux joueurs.

Comment avez-vous décidé de restreindre le staff ?

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