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Massimo Cancellieri, coach de Limoges : « Nous avons une âme, mais ce n’est pas suffisant pour gagner »

Après la défaite vendredi soir face à Boulogne-Levallois (78-69), le coach Massimo Cancellieri et le shooteur d’élite Nicolas Lang ont effectué une analyse du premier tronçon de la saison du Limoges CSP.

Après la défaite vendredi soir face à Boulogne-Levallois (78-69), le coach Massimo Cancellieri et le shooteur d’élite Nicolas Lang ont effectué une analyse du premier tronçon de la saison du Limoges CSP.

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Trois défaites pour commencer suivies de quatre victoires avant cet autre échec face à Boulogne-Levallois. Voici comment le Limoges CSP présente un bilan équilibré (4-4) alors que le championnat de Betclic Elite fait une pause pour laisser la place à deux matches à de l’équipe de France. Pas si mal pour une équipe en totale reconstruction – seul Nicolas Lang était déjà dans ses rangs l’an dernier au niveau des joueurs – y compris dans le staff sportif, Kevin Anstett ayant notamment remplacé Crawford Palmer. C’est plutôt en Basketball Champions League que la situation est peu reluisante : deux échecs à domicile et un troisième sévère à Riga, en Lettonie (-20).

Dans un club connu pour ses agitations permanentes, il n’y a pour l’instant qu’une vague : le meneur de jeu Darrin Govens, aux nationalités américaine et hongroise, venu de Cholet, n’est plus en odeur de sainteté. Pas en raison de son rendement chiffré – sur 6 matches, il a la 4e évaluation de l’équipe – mais davantage de son comportement et notamment des retards. Il avait été suspendu pour le match à Blois et n’était pas non plus convoqué face aux Metropolitans. Une séparation est imminente et un autre joueur devrait ensuite le remplacer dans le Limousin.

Face aux Mets, c’est en première mi-temps que les Limougeauds ont craqué, avec neuf points seulement dans le deuxième quart-temps. 42-24 en 20 minutes avec 16 points du duo Jayvon Graves-Nicolas Lang. La présence intimidante de Victor Wembanyama ne peut pas tout expliquer à commencer par le 2/11 à trois-points, le 6/15 aux lancers, les 7 ballons perdues contre 3 pour l’équipe de Vincent Collet, et même le 12 à 24 au rebond.

Limoges a ensuite réagi, Graves et Lang trouvant en Javontae Hawkins un support indispensable, mais si le CSP s’est appliqué à limiter la casse, le retard était trop conséquent pour rétablir l’équilibre.

Photo : Massimo Cancellieri avec Darrin Govens (FIBA)

Massimo Cancellieri : « L’attitude m’énerve beaucoup ! »

Coach, pouvez-vous faire une analyse de ce match contre Boulogne-Levallois ?

Massimo Cancellieri : Il y a eu deux matches différents. Les deux premiers quart-temps et les deux autres. Je ne sais pas pourquoi. Nous sommes préparés pour jouer ce type de match, mais après, on va sur le terrain et on joue le contraire. Les deux premiers quart-temps, nous avons fait le contraire, défensivement et offensivement. Après, cela a changé mais c’était trop tard face à une bonne équipe comme Boulogne-Levallois avec une superstar qui a scoré beaucoup (33 points pour Victor Wembanyama), mais je suis énervé pour tous les autres. Lui a du talent, OK, bravo, mais il faut au moins essayer de combattre les autres, et nous avons fait juste deux quart-temps. Ce n’est pas suffisant. Nous avons concédé beaucoup de rebonds surtout les deux premiers quart-temps. Nous n’avions pas d’énergie au début et aussi c’était très difficile de créer un shoot ce soir. Je ne sais pas si c’est la peur de faire les choses mais nous avons besoin de tous les joueurs pour gagner des matches et pas un joueur, deux ou trois. Je voudrais voir une équipe plus forte, au moins sur les deux premiers quart-temps. L’attitude m’énerve beaucoup… Et, comme je l’ai dit dans les vestiaires, la réaction, bravo, nous avons une âme ! Mais ce n’est pas suffisant pour gagner. Tu dois mettre de l’énergie tous les soirs pendant quarante minutes.

Qu’est-ce qui fait la différence entre une équipe comme Boulogne-Levallois et par exemple, Blois ?

MC : Physiquement, ils sont les maîtres. Nous sommes une équipe moyenne physiquement. Nous avons essayé de jouer face à une équipe avec une taille différente. Comme on dit en anglais, quand tu as un handicap de taille, tu dois jouer big. C’est-à-dire plus grand que tu es. Si tu ne le fais pas, tu ne peux pas gagner. C’est tout. Limoges est peut-être l’équipe la plus petite mais je m’en fiche, si tu joues dur ce n’est pas un problème. Tu dois jouer dur ! Sinon ce n’est pas possible de gagner.

Ce soir, vous n’êtes pas arrivé à contrôler Victor Wembanyama ?

MC : Quelqu’un a réussi à enfermer Wembanyama jusqu’à aujourd’hui ? J’ai vu tous le matches. Il peut shooter de trois (points) avec une jambe. Je dois peut-être payer un sniper ! Je dois dire instoppable ?

Les fautes prises rapidement par Desi Rodriguez ont compliqué la tâche ?

MC : Desi n’a pas bien joué et à cause de ça, il est resté sur le banc (NDLR : 12’ de temps de jeu pour 2 points et 4 rebonds). Il n’avait pas d’énergie, pas de concentration.

Quel est votre regard sur le début de la saison alors qu’arrive la trêve internationale ?

MC : Je pense que l’analyse globale est la même que je fais pour le match. L’image de l’équipe, c’est l’image de ce soir. Lorsque nous sommes plus énergétiques avec une attitude, on va gagner y compris un match comme ça. Nous avons été très compétitifs mais juste pour deux quart-temps. La continuité est la chose à régler pour nous.

Le départ probable de Darrin Govens va-t-il changer des choses dans l’ordonnancement de l’équipe ?

MC : Jayson Graves est un rookie mais il joue solidement, je suis très content de lui. Ce n’est pas Steve Nash, mais honnêtement, c’est bien.

Photo : Nicolas Lang (FIBA)

Nicolas Lang : « On a beaucoup d’inconstance et il va falloir que l’on gagne en maturité »

Ce match vous laisse-t-il des regrets ?

Nicolas Lang : Oui. Le coach parle des deux premiers quart-temps, moi je pense que c’est surtout le deuxième quand on a des layups et des séries de lancers que l’on loupe. On ne doit pas arriver avec autant d’écart mais à -10, -12, et si tu fais un run en deuxième mi-temps, ça peut changer le match. A cette période-là du match, on n’a pas été assez solide.

Depuis le début de saison, vous avez un manque de continuité ?

NL : Oui, pour l’instant on n’a pas réussi à faire deux matches corrects de suite. La semaine dernière, on a eu beaucoup d’adresse, ce qui n’était pas la norme, on sait que tu ne vas pas toujours shooter comme ça et dans ce cas-là, il faut être plus solide. Ce soir, je pense que l’on a très bien commencé sur peut-être les deux premières minutes mais après c’était plus compliqué. C’est un manque d’intelligence de jeu car si les autres sont plus physiques que toi, tu dois avoir plus d’énergie. Et dans l’intelligence de jeu, on n’y est pas encore.

Quel regard portez-vous sur ce début de saison ?

NL : Lorsque l’on était à 0-3, tu m’aurais dit que l’on arriverait à 4-4, j’aurais signé tout de suite. Maintenant, on a beaucoup d’inconstance et il va falloir que l’on gagne en maturité, en solidité mentalement, et que l’on arrive à progresser un peu plus vite. Il y a aussi de bonnes choses, on a un bon groupe.

Le départ de Darrin Govens et l’arrivée d’un nouveau joueur ne va pas faire gagner du temps ?

NL : Ce n’est pas mon problème. J’essaie de faire mon boulot chaque jour. Qui est là, qui n’est pas là, ce n’est pas de ma responsabilité.

Vous retournez en équipe de France. C’est une satisfaction ?

NL : Je suis toujours content d’y aller et dans une saison, ça fait une petite coupure. Mais ce ne sont pas des vacances, il y a de gros matches à jouer (NDLR : contre la Lituanie le 11 novembre et la Bosnie-Herzégovine le 14). Il faut réussir à s’adapter en peu de temps avec un coach dont je connais les principes mais avec toujours de nouveaux joueurs qui arrivent. Il va falloir être très concentré.

Malgré l’âge, vous cherchez continuellement à progresser. Ces passages en bleu vous aident à le faire ?

NL : C’est toujours intéressant de voir d’autres principes. Pendant une saison, tu es avec un coach qui te parle de technique, de tactique et tu te rends compte que dans le basket, il n’y a pas forcément de vérité car tu vas avoir un autre coach qui va dire autre chose. C’est intéressant aussi de parler avec des joueurs qui sont dans des cultures différentes avec des coaches différents. Je suis très curieux de voir comment ils s’entraînent.

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Trois défaites pour commencer suivies de quatre victoires avant cet autre échec face à Boulogne-Levallois. Voici comment le Limoges CSP présente un bilan équilibré (4-4) alors que le championnat de Betclic Elite fait une pause pour laisser la place à deux matches à de l’équipe de France. Pas si mal pour une équipe en totale reconstruction – seul Nicolas Lang était déjà dans ses rangs l’an dernier au niveau des joueurs – y compris dans le staff sportif, Kevin Anstett ayant notamment remplacé Crawford Palmer. C’est plutôt en Basketball Champions League que la situation est peu reluisante : deux échecs à domicile et un troisième sévère à Riga, en Lettonie (-20).

Dans un club connu pour ses agitations permanentes, il n’y a pour l’instant qu’une vague : le meneur de jeu Darrin Govens, aux nationalités américaine et hongroise, venu de Cholet, n’est plus en odeur de sainteté. Pas en raison de son rendement chiffré mais bien…

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Photo : Massimo Cancellieri (FIBA)

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