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Moustapha Fall, retour express

Blessé à l’ischio-jambier début août, le pivot Moustapha Fall a réalisé une rééducation à vitesse grand V pour retrouver in extremis l’équipe de France, et ainsi disputer son premier EuroBasket. Sa réintégration sur le parquet sera progressive… mais peut-être essentielle, dans le groupe de Vincent C

Blessé à l’ischio-jambier début août, le pivot Moustapha Fall a réalisé une rééducation à vitesse grand V pour retrouver in extremis l’équipe de France, et ainsi disputer son premier EuroBasket. Sa réintégration sur le parquet sera progressive… mais peut-être essentielle, dans le groupe de Vincent Collet.

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Zéro minute. A la différence de tous ses coéquipiers en équipe de France, Moustapha Fall n’aura pas porté le maillot bleu la moindre seconde durant la préparation à l’Euro. Quarante-huit heures à peine avant le début de la compétition, Vincent Collet n’a pourtant pas hésité à rappeler son vice-champion olympique au dépens de Mam Jaiteh, tout de même MVP de la dernière saison régulière d’Eurocup, et qui avait effectué l’intégralité de la préparation. La raison ? Le pivot (2,18 m, 30 ans) est devenu, en peu de temps, un pion essentiel des Bleus, la plaque-tournante de sa raquette, celui qui peut tout changer en rotation de Rudy Gobert et de Vincent Poirier. Cela ne lui a pas empêché de devoir batailler fort, très fort, pour retrouver sa place.

Flashback. Le 3 août dernier, Moustapha Fall contracte une blessure à l’entraînement. Le lendemain, l’IRM révèle une déchirure de 10 centimètres à l’ischio-jambier et, dans la foulée, l’équipe de France officialise logiquement son forfait, qui faisait à peine suite à ceux d’Andrew Albicy – qui, comme lui, a fait son retour dans l’ultime semaine de prépa – et de Victor Wembanyama. S’en est alors suivie une course contre-la-montre improbable, mais bien remportée par le pivot de l’Olympiakos.

« Les délais étaient théoriquement de quatre à six semaines. On était déjà début août, alors l’espoir était très mince, accorde l’intéressé. Mais après avoir tout pris en considération, on a tout mis en oeuvre afin d’accélérer la cicatrisation. Je suis allé voir des spécialistes en Espagne, puis des spécialistes de foot à Clairefontaine, où je suis resté pendant deux semaines. A la base, je ne pensais pas pouvoir revenir sous le maillot bleu, je pensais surtout à mon retour en club avec l’Olympiakos… mais dès que l’on a entamé les procédures de soins, on s’est dit qu’on pouvait tenter quelque chose, même si ça allait être juste. Et la dernière IRM a finalement révélé qu’il n’y avait plus aucune déchirure, donc que je pouvais reprendre sans risque. »

« Si on veut être champions d’Europe, on a besoin de Mous »

Il aura ainsi fallu moins de quatre semaines à l’ancien pivot de l’ASVEL pour être opérationnel. Une rééducation express, et bien orchestrée par le staff de l’équipe de France… en collaboration avec celui de l’Olympiakos. « Le staff médical des Bleus faisait des compte-rendus réguliers à celui de l’Olympiakos pour que le club suive ma rééducation. Plusieurs membres sont venus contrôler manuellement à Paris pour donner leur aval. Sans ça, je n’aurais pas pu jouer l’Euro », souligne le pivot aux 21 sélections. Reconnaissant de l’opportunité.

S’il ne compte qu’une seule compétition internationale sous le maillot tricolore, les Jeux Olympiques de Tokyo, ses coéquipiers l’ont en plus accueilli à bras ouverts. « Pendant ma convalescence, j’étais en contact permanent avec Evan (Fournier), Rudy (Gobert), Guerschon (Yabusele). Ils avaient à coeur que je revienne pour pouvoir aider l’équipe, d’autant que cette année, il n’y a pas Nando (De Colo) et Nico (Batum), donc il fallait rester soudés. Je n’ai quasiment pas eu l’impression d’être parti. »

(c) FIBA

Sur et en dehors du terrain, il a su se rendre indispensable. « Le retour de Moustapha Fall est capital, juge Rudy Gobert. C’est un joueur qui a un rôle très important dans l’équilibre de l’équipe. Sa mentalité, sa dureté, sa hargne et son talent poste bas sont de véritables atouts. Ça aurait vraiment été dur de ne pas avoir Mous. Je pense même qu’il est revenu plus fort qu’avant sa blessure. C’est un joueur capital. Si on veut être champions d’Europe, on a besoin de lui ». D’autant plus gratifiant, surtout venant de la part d’un tripler meilleur défenseur NBA et nouveau co-capitaine des Bleus.

Moustapha Fall sait néanmoins que ce retour implique automatiquement un départ dans le groupe. MVP de l’Eurocup, et sur le point de retrouver les Bleus en compétition internationale, lui qui avait disputé l’Euro 2015 en France, Mouhammadou Jaiteh en a fait les frais. « C’est compliqué de prendre sa place parce qu’il a fait toute la prépa, et que c’est un ami… Même moi, je ne suis pas très à l’aise avec ça. Cela dit, Mam n’était pas sans savoir que la hiérarchie au niveau des intérieurs était déjà un peu établie dès le départ. À partir du moment où je m’entraînais pour revenir, je ne crois pas que c’était une surprise pour lui, d’autant qu’il n’avait pas eu un grand rôle durant la préparation. Disons que j’ai un peu moins de « scrupules » dans ces conditions, même si j’aurais vraiment aimé, pour lui, qu’il rejoue une compétition internationale. »

Et maintenant, quel rôle pour Moustapha Fall à l’Euro ?

Ainsi retenu, Vincent Collet doit désormais passer du rôle du sélectionneur à celui de coach. En conséquence, la gestion de Mous Fall est primordiale. Il ne faudrait pas réduire ses travaux estivaux à peau de chagrin en subissant une rechute évitable. Quarante-huit heures avant le premier match contre l’Allemagne (jeudi 1er septembre à 20h30), le pivot de l’Olympiakos n’avait pas encore repris les entraînements tout terrain. « Je manque encore de sensations. Mais sincèrement, je m’attendais à pire pour un premier entraînement collectif », rassure-t-il.

Le sélectionneur des Bleus ne sait pas encore s’il pourra jouer une seule minute demain, mais ce n’était pas une obligation compte tenu du vivier intérieur. « Il n’était pas forcément prévu de l’utiliser dès le premier match. Cela sera à déterminer en concertation avec le staff médical. Cela a toujours été prévu que ce serait une montée progressive. Il lui faut forcément encore un petit temps d’adaptation avant de jouer un match international », reconnaissait Vincent Collet à vingt-quatre heures du match d’ouverture.

D’autant que les Bleus vont affronter l’Allemagne de Daniel Theis, puis la Lituanie de Jonas Valanciunas, la Bosnie-Herzégovine de Jusuf Nurkic et la Slovénie de Mike Tobey. Autant de pivots de haut niveau, sur lesquels l’erreur n’est pas permise, avec deux back-to-back rien qu’au premier tour. « Les meilleurs pivots au monde sont européens. Nurkic, Valanciunas, Jokic… Face à ces gars-là, il faut envoyer le plus de gabarits possibles parce qu’on sait qu’un joueur ne va pas les arrêter. Il faut se relayer, les fatiguer. Si je peux aider sur ce genre de matchup, tant mieux. »

Pour le moment, le seul mot d’ordre reste la patience. Le reste viendra au fil de la compétition. « Tout ce que je sais, c’est que je veux monter en puissance. Plus loin on ira dans cet Euro, plus j’aurai de chances d’être en forme », résume l’international. Espérons donc pour Mous Fall, comme pour les Bleus, que le parcours sera long et heureux.

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Zéro minute. À la différence de tous ses coéquipiers en équipe de France, Moustapha Fall n’aura pas porté le maillot bleu la moindre seconde durant la préparation à l’Euro. Quarante-huit heures à peine avant le début de la compétition, Vincent Collet n’a pourtant pas hésité à rappeler son vice-champion olympique au dépens de Mam Jaiteh, tout de même MVP de la dernière saison régulière d’Eurocup, et qui avait effectué l’intégralité de la préparation. La raison ? Le pivot (2,18 m, 30 ans) est devenu, en peu de temps, un pion essentiel des Bleus, la plaque-tournante de sa raquette, celui qui peut tout changer en rotation de Rudy Gobert et de Vincent Poirier. Cela ne lui a pas empêché de devoir batailler fort, très fort, pour retrouver sa place.

Flashback. Le 3 août dernier, Moustapha Fall contracte une blessure à l’entraînement. Le lendemain, l’IRM révèle une déchirure de 10 centimètres à l’ischio-jambier et, dans la foulée, l’équipe de France officialise logiquement son forfait, qui faisait à peine suite à ceux d’Andrew Albicy – qui, comme lui, a fait son retour dans l’ultime semaine de prépa – et de Victor Wembanyama. S’en est alors suivie une course contre-la-montre improbable, mais bien remportée par le pivot de l’Olympiakos.

« Les délais étaient théoriquement de quatre à six semaines. On était déjà début août, alors l’espoir était très mince, accorde l’intéressé. Mais après avoir tout pris en considération, on a tout mis en oeuvre afin d’accélérer la cicatrisation. Je suis allé voir des spécialistes en Espagne, puis des spécialistes de foot à Clairefontaine

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De l’un de nos envoyés spéciaux à Cologne (Allemagne).

Photo : Moustapha Fall (FIBA)

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