Dans une lettre ouverte pour L’Expansion, Pau Gasol revient sur les raisons de son retour au FC Barcelone, deux décennies après son départ en NBA. Voici des extraits :
« De retour à la maison, à Barcelone, au Barça. Cela a certainement une signification très particulière pour moi. Je vis cette nouvelle étape avec un mélange d’émotions et avec la sensation de revenir à mes racines, dans ce club qui m’a donné l’opportunité de grandir en tant que joueur et de rêver de la possibilité d’atteindre le sommet. Je reviens vingt ans après mon départ. C’est quelque chose de difficile à décrire, quelque chose d’extraordinaire. Sans aucun doute, un cadre idéal pour clore ma carrière de joueur et contribuer autant que je peux au club qui m’a tant donné.
Au cours de ces derniers mois, j’ai évalué différentes options pour revenir sur les terrains, en tenant toujours compte des critères de mon équipe médicale. Je ne pouvais ignorer la réalité de ma blessure, à laquelle je fais face depuis plus de deux ans, ni la nécessité d’aller pas à pas vers le retour à la compétition souhaité. Dès le début, la conversation avec le Barça a été sincère: ils ont compris ma situation et l’importance d’établir un plan progressif pour ma mise en place. Nous avons établi un scénario dans lequel mon incorporation serait graduelle et dépendante de la réaction de mon corps. Et dans ce processus, je dois remercier mon grand ami Juan Carlos Navarro pour son implication et son travail et la confiance de l’entraîneur de basket-ball du FC Barcelone qui est aussi mon ami Saras Jasikevicius.
Je suis venu faire partie d’un projet ambitieux qui a montré sa force à la fois dans la ligue ACB et en Euroleague, en plus de remporter récemment la Copa del Rey. Mon souhait est de mettre mon expérience et mes compétences à la disposition du club à des moments clés de la saison et d’aider l’équipe à remporter les deux trophées qui restent à jouer. Je suis conscient de la responsabilité qui revient de porter à nouveau le maillot du Barça et je ferai tout ce qui est en mon pouvoir pour aider l’équipe à atteindre ses objectifs.
J’admire et respecte le travail de Sarunas Jasikevicius et de toute son équipe technique qui, avec le club, ont construit une grande équipe. J’ai eu le plaisir de faire sa connaissance en tant que coéquipier en 2000-2001 et de célébrer avec lui la Copa del Rey et la ligue ACB que nous avons remportées au cours de cette saison inoubliable. Saras a réussi à transférer l’éclat de son jeu sur les bancs. C’est un coach avec une grande vision et qui sait transmettre son caractère, son dévouement et sa passion au vestiaire pour obtenir le dévouement de tous les membres de l’équipe. C’est un honneur d’être à son service et d’apporter ma contribution au projet. Et tout cela aux côtés de grands joueurs, dont certains sont aussi de bons amis, comme c’est le cas de Víctor, Álex et Pierre, que j’ai croisé dans plusieurs championnats nationaux par équipes; et, bien sûr, de Niko Mirotic. En plus de jouer avec l’équipe nationale espagnole, nous avons partagé un vestiaire pour deux équipes de la NBA: les Bulls et les Bucks. Il va sans dire qu’avec Niko, je partage un lien personnel très spécial (…)
Je ne dis pas que c’était une décision facile. Le bien-être de ma famille est une priorité pour moi, et en raison de la pandémie, les déplacements et la mobilité transocéaniques sont difficiles. Tout changement nécessite de l’adaptabilité, de la concentration sur ce qui est important et de l’enthousiasme envers la décision prise. En tant que famille, nous avons franchi le pas en acceptant le défi. Le soutien de ma femme a été fondamental. Maintenant, je veux me concentrer sur mon travail quotidien pour faire de mon mieux. Je suis conscient qu’il n’y aura pas beaucoup de joueurs dans mon «cinquième» et que je devrai m’adapter à la vitesse et à l’intensité du jeu de premier niveau après des mois de travail à un rythme plus lent. Mais pour moi, tous ces facteurs sont des incitations à continuer à poursuivre cet objectif extraordinaire et j’espère que mon histoire pourra en inspirer d’autres avec des obstacles différents ou similaires sur leur chemin. Leur apprendre que, même si quelque chose est compliqué, cela ne veut pas dire que c’est impossible et qu’il faut jeter l’éponge. Cela vaut toujours la peine d’essayer une fois de plus, surtout si vous aimez ce que vous faites et y croyez. »
Photo: FC Barcelone
