Après 6 victoires en 6 matches, l’équipe de France s’est inclinée en fin d’après-midi en Bulgarie (68-74) dans un match qu’elle n’a jamais maîtrisé.
A l’image d’un Nando De Colo en toute petite forme, la France est apparue peu inspirée multipliant les errements défensifs et les mauvais choix offensifs, pêchant par individualisme. La faute aux changements permanents dans son effectif auxquels le coach Vincent Collet est contraint dans ces fenêtres internationales ? Bien sûr. D’ailleurs les renforts de Nando De Colo, Andrew Albicy et Vincent Poirier vis à vis du Tournoi de Paris n’a pas eu du tout l’effet escompté.
A l’inverse, les Bulgares qui jouent essentiellement dans leur pays et en Roumanie ont fait preuve de cohésion, de concentration, de détermination, et ont su exploiter leurs forces avec une totale efficacité. Ils ont ainsi transformé 10 paniers à trois-points (sur 32) tout en collectant davantage de rebonds (41-37) que les Français qui disposaient pourtant de deux tours avec Moustapha Fall (2,18m) et Vincent Poirier (2,13m) qu’ils n’ont pas.
Le meneur américain naturalisé Dee Bost (17 points, 6 rebonds) a fait beaucoup de mal à l’équipe de son ancien coach à Strasbourg et prouvé qu’il est motivé de se retrouver au milieu de la sélection bulgare. Dimitar Dimitrov (16 points, 5 rebonds et 5 passes) a été l’autre homme fort de cette vaillante équipe.
Les Bleus n’ont évidemment pas hypothéqué leurs chances de qualification mais voici la preuve que la deuxième phase ne sera pas une simple parade surtout que Vincent Collet n’aura pas sous la main de joueurs NBA et peut-être pas d’Euroleague pour les deux autres fenêtres. Une réaction et une victoire dimanche à Montpellier face à la Finlande seraient vraiment opportunes !
26 points encaissés en 10 minutes
Poussés par le public de la Botevgrad Arena et ayant absolument besoin de victoires pour espérer voir la Chine, les Bulgares sont entrés têtes baissées dans le match pour mener 9-4 puis 15-7 avant d’obtenir une avance maximale de onze points à 26-15. Il est vite apparu que le trio composé du meneur naturalisé Dee Boost, du power forward Dimitar Dimitrov et de l’ailier Pavel Marinov était saignant. En première mi-temps, le premier scorait 12 points avec un superbe 4/5 points à trois-points, le deuxième totalisait 16 points à 7/9 aux tirs et le troisième ne gâchait pas non plus les ballons d’attaque avec 9 points à 3/4.
La France se reposait beaucoup sur Nicolas Batum (15 points sur les 18 premières minutes) mais c’est l’arrivée de l’épatant Paul Lacombe qui lui servait de réveil. Le swingman monégasque jouait cette fois en meneur, se révélait un poison en défense (3 interceptions) et tranchant en attaque (10 points en 12’). Pour compenser la discrétion de Nando De Colo, c’est Edwin Jackson qui profitait des ballons en première mi-temps (11 points).
Après avoir encaissé 26 points en dix minutes -énorme pour une équipe qui en avait jusqu’ici lâché seulement 62,8 en moyenne sur tout en match-, les Français resserraient la défense et revenaient assez vite à la hauteur des Bulgares (26-26) mais ceux-ci continuaient de poser leur collectif et de profiter des brèches en tête de raquette si bien qu’ils comptaient toujours un petit avantage à la mi-temps (45-44).
Les Français tombent dans l’individualisme
Les Bleus servaient beaucoup à l’intérieur le très athlétique Mathias Lessort puis le géant Moustapha Fall mais rien n’y faisait, les Bulgares ne lâchaient pas le morceau. Alors que Français tombaient souvent dans l’individualisme, eux continuaient de la jouer collectif. Ils passaient en tête, se confectionnaient un bon petit matelas (72-66 à 3’13 du buzzer) et géraient parfaitement le money time.
Si Nicolas Batum a totalisé 17 points, c’est au prix de beaucoup de shoots (5/14) et donc très essentiellement en première mi-temps, alors que d’autres cadres comme Nando De Colo (8 points, 3/9 aux tirs) et Moustapha Fall (2/6 aux lancers, pas de paniers, 2 rebonds) ont failli dans leur mission.
La boxscore est ici.
Photo: Paul Lacombe et Moustapha Fall (FIBA)