Arrivé en NBA à 28 ans après avoir joué toute sa vie en Europe, Sasha Vezenkov n’est pas un rookie comme les autres. Blessé à la cheville depuis mi-février, le Bulgare est confronté à de nombreux défis chez les Sacramento Kings, lui qui ne tourne qu’à 5,6 points et 2,5 rebonds en 12 minutes en seulement 35 matches (sur 70). Au même titre que Vasilije Micic, le MVP sortant de l’Euroleague raconte son adaptation à Mundo Deportivo.
"C'est difficile. C'est aussi différent, et il faut apprendre. Ils s'en fichent que vous soyez MVP. Il faut faire ses preuves dès le début. Si on s'adapte vite, on a une chance. Sinon, c'est vraiment dur. (...) C’est une question de culture et d’opportunités. Ici, les gars sont plus talentueux, surtout les 6-7 meilleurs joueurs de chaque équipe. Tout est différent. Il y a beaucoup de voyages, il faut être prêt physiquement et mentalement. (...) En Europe, nous apprenons le jeu d'une manière différente : chaque possession compte, et ici, il y a beaucoup de possessions, donc c'est un jeu totalement différent. Si vous venez ici plus tôt, c’est plus facile.”
Selon lui, les Européens ne sont pas appréciés à leur juste valeur aux Etats-Unis.
“Oui, nous sommes sous-évalués, à 100 %. Je pense que nous pouvons jouer. Le tout est d'avoir des opportunités, même s'il y a beaucoup de gars au mauvais endroit (NDLR : Vasilije Micic était barré par Shai Gilgeous-Alexander et Josh Giddey à OKC). Maintenant, Micic a plus de temps de jeu à Charlotte, il accepte son rôle et le fait très bien (passé de 12 à 26 minutes de moyenne). Je ne sais pas s'il peut être titulaire dans cette ligue, mais il peut jouer de solides minutes et avoir un rôle dans n'importe quelle équipe. Il connaît le jeu.”
« Je pense que le Barça ne m’a pas bien traité »
Passé par Barcelone entre 2015 et 2018, Sasha Vezenkov est également revenu sur cette période plus lointaine où il ne garde pas que des bons souvenirs. A cette époque, le 57e choix de la draft 2017 a peut-être laissé passer le premier wagon de la NBA.
“À Barcelone, j'ai eu des années difficiles, je pense qu'ils ne m'ont pas bien traité. Ce ne sont pas les gens qui dirigent l'organisation, j'ai d'excellentes relations avec Juan Carlos Navarro, c’est une légende et j'ai beaucoup appris de lui. Je peux le dire six ans après : mon séjour là-bas a été dur pour l'équipe et pour moi. Le Barça est un grand club, j’y ai encore des amis, mais on ne m’a pas donné l’opportunité d’être sur le terrain même si je jouais bien. Ce sont des gens qui ne sont plus là aujourd’hui. Maintenant, tout va bien, j’ai fait mon bout de chemin, je ne suis plus bouleversé. Je me suis retrouvé à l’Olympiakos et j’ai été performant les trois dernières années.”
Sous contrat jusqu’en 2026 chez les Kings (20 millions de dollars sur trois ans), Sasha Vezenkov ne sait pas de quoi demain sera fait mais il ne ferme pas la porte à un retour au Barça.
Dans une autre interview, pour Eurohoops, le Bulgare a nommé le Monégasque Mike James comme son favori pour lui succéder comme MVP en Euroleague, citant également Facundo Campazzo, Tornike Shengelia et Mathias Lessort parmi sa shortlist.
