Vincent Poirier : « Ces deux matches contre l’Espagne, c’est le bon moment pour montrer ce que l’on a dans le ventre »

En revenant en Europe, au Real Madrid, début avril, après deux saisons peu concluantes en NBA, Vincent Poirier (2,13m, 27 ans) s’est donné l’opportunité de reprendre sa place dans la peinture de l’équipe de France pour les Jeux Olympiques. Demain à Malaga et samedi à Paris, les Bleus vont se tester face à leur rival préféré, l’Espagne.

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Pouvez-vous nous résumer votre saison ?

C’était assez bref à cause du corona. J’avais passé quatre mois à Philadelphie (1), et puis comme je me suis fait trader et couper, et que l’objectif c’était les JO, le but c’était de retrouver du temps de jeu rapidement. L’offre du Real est arrivée assez rapidement, je suis très content d’être allé là-bas. Avec mes performances sur les premiers matches (2), j’ai montré que j’étais toujours là. Ça m’a permis de venir au JO, donc parfait.

Avez-vous du mal à digérer cet épisode en NBA, le fait que l’on ne vous ait pas donné votre chance ?

Non, non, c’est digéré, je suis passé à autre chose. Quand j’ai signé en NBA, je savais que ça n’allait pas être facile. Je m’étais donné deux ans pour y arriver. Pour diverses raisons, ça ne s’est pas fait sur le plus long terme. Aujourd’hui, je suis très content d’être à Madrid. Je suis là-bas pour gagner des titres et continuer à être meilleur, je n’ai aucune rancune.

Espérez-vous y retourner un jour ?

Pfff… Ce n’est pas un refus, ça sera aussi à certaines conditions. Mais pour l’instant, ce n’est pas forcément l’objectif principal.

Avez-vous eu d’autres contacts à part le Real Madrid ?

J’ai eu des contacts durant mes deux saisons en NBA, des contacts qui me faisaient la pression pour me faire revenir en Europe parce que je ne jouais pas, mais au moment où je me suis fait couper, je ne pouvais pas jouer l’Euroleague, c’était un peu compliqué, il n’y avait rien de concret, alors que Madrid ça l’a été tout de suite avec le départ de Gabriel Deck pour OKC. Derrière, c’était la bonne opportunité de les rejoindre directement.

Vous rentrez en Europe et vous avez directement des responsabilités. Est-ce que ça prouve que beaucoup de joueurs qui sont en NBA pourraient jouer et c’est un peu à la chance et au relationnel qu’on peut faire sa place en NBA ?

C’est surtout que lorsque je suis parti en NBA, j’avais déjà prouvé des choses en Euroleague. C’était plus facile pour moi. Ça me permettait déjà d’avoir un statut différent. A Madrid, il y a eu la blessure de (Walter) Tavarès lorsque je suis arrivé, ce qui m’a permis d’avoir directement beaucoup de temps de jeu, et de prendre confiance. En ce qui concerne les joueurs qui ne jouent pas en NBA, je pars du principe que la NBA est censée être la meilleure ligue du monde. Donc, que tu ne joues pas en NBA, ça ne veut pas dire que tu es moins bon, ça veut juste dire que tu n’as pas eu une occasion de le faire. Quand tu es sur place en tant que joueur, tu vois que tout le monde travaille, tout le monde est déterminé, à cette envie de montrer. Tous les joueurs NBA sont de bons joueurs.

La saison prochaine, vous allez vous retrouver à plusieurs joueurs français au Real Madrid. C’est la preuve que le basket français est en plein essor, car le Real c’est l’un des 2-3 clubs les plus prestigieux d’Europe ?

Oui, c’est cool d’être plusieurs joueurs français. On est déjà deux (NDLR : avec Fabien Causeur). On va doubler ça (avec Thomas Heurtel et Guerschon Yabusele). Ça montre que les joueurs français ont une valeur en Europe. On est beaucoup d’expatriés comme ça dans les plus grands clubs. Comme tu l’as dit, le Real est l’un des 2-3 meilleurs clubs d’Europe. Que les Français puissent aller là-bas et avoir des responsabilités, c’est bien pour la formation française et le basket français.

« De toutes façons, on sait très bien qu’ils viennent ici pour la médaille d’or. On est en travers de leur chemin et on répondra présent »

A quel type de retrouvailles vous attendez-vous avec les Américains que vous avez battu en quart-de-finale à la Coupe du Monde 2019 ?

Ça ne va pas être des retrouvailles car ce n’est pas du tout la même équipe. On sait l’équipe qu’ils ont, une armada comme beaucoup disent. Je pense que l’on a aussi beaucoup d’armes en notre possession. Ça va être le premier match, ça va être compliqué, on le sait, mais on va se donner à fond et tout faire pour recréer l’exploit que l’on a fait à la Coupe du monde contre une équipe, certes sur le papier plus forte, mais dans le sport tout peut arriver.

Leur orgueil va les pousser à faire davantage encore ?

Non. Ce ne sont pas les mêmes joueurs, aussi je ne pense pas qu’ils se disent « on a perdu contre l’équipe de France. » Ils ont suivi ça et ils se disent qu’il faut qu’on leur montre que ce n’était pas nous. De toutes façons, on sait très bien qu’ils viennent ici pour la médaille d’or. On est en travers de leur chemin et on répondra présent.

Qu’avez-vous particulièrement travaillé durant tout ce temps libre que vous avez eu aux Etats-Unis ? Pas mal de gens disent que vous avez amélioré votre shoot à trois-points ?

C’est faux, je n’allais qu’au restau (rires) Oui, je l’ai montré sur les matches quand je suis arrivé à Madrid. Je me suis écarté deux, trois fois du cercle. C’est une arme en plus, mais est-ce qu’on va en avoir besoin en équipe de France ? Je ne sais pas parce qu’on a déjà des joueurs capables de le faire à ma place. J’ai travaillé pour avoir l’occasion si ça se présente de pouvoir prendre le shoot avec confiance. Mais, en équipe de France, chacun connaît son rôle, je ne pense pas que le mien soit de shooter à trois-points à tout bout de champ. C’est une arme que j’ai travaillée, que j’ai en ma possession si un jour j’ai un shoot et que je dois le prendre, je le prendrai sans hésiter. Alors, oui, j’ai travaillé un peu (sourire).

Avant de vous rendre au Japon, vous avez deux matches contre l’Espagne au programme. En avez-vous parlé au Real Madrid ? Pour les Espagnols, sont-ce aussi des matches spéciaux contre la France ?

Je pense que les France-Espagne seront toujours des matches spéciaux. Ce sont certes des matches amicaux, mais ils vont nous préparer à la compétition, et je ne pense pas qu’on doit les prendre à la légère. Quand on sait qu’à Tokyo, le premier match ce sera contre les Etats-Unis, ces deux matches contre l’Espagne seront au bon moment pour nous tester, pour montrer ce que l’on a dans le ventre. Donc, on les jouera à 100% comme si c’était des matches qui comptent. Et moi après, je vais retourner à Madrid, je vais jouer avec eux, et je n’ai pas envie qu’ils parlent de ces matches, donc on va tout faire pour les gagner (rires). Oui, on en a parlé avec les gars à Madrid et ça sera un match à gagner comme tous les autres que l’on aura.

Vous aimez bien le football. Avez-vous eu l’occasion de nouer des contacts au Real avec Karim Benzema ou d’autres ?

Malheureusement, en raison du COVID, on n’était pas trop en contact avec les joueurs de foot, ce qui se fait habituellement au Real. Je crois que ça rouvrira la saison prochaine, ça sera l’occasion de les voir. Je les ai aperçus de loin mais je n’ai pas eu l’occasion de les approcher de près.

(1) En 2 saisons, Vincent Poirier n’a joué que 32 matches en NBA (22 à Boston, 10 à Philadelphie) pour 1,5 point et 1,8 rebond.

(2) Il a joué 6 matches de saison régulière avec le Real pour 10,7 points et 8,0 rebonds, et 7 de playoffs pour 5,9 points et 5,7 rebonds.

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Pouvez-vous nous résumer votre saison ?

C’était assez bref à cause du corona. J’avais passé quatre mois à Philadelphie (1), et puis comme je me suis fait trader et couper, et que l’objectif c’était les JO, le but c’était de retrouver du temps de jeu rapidement. L’offre du Real est arrivée assez rapidement, je suis très content d’être allé là-bas. Avec mes performances sur les premiers matches (2), j’ai montré que j’étais toujours là. Ça m’a permis de venir au JO, donc parfait.

Avez-vous du mal à digérer cet épisode en NBA, le fait que l’on ne vous ait pas donné votre chance ?

Non, non, c’est digéré, je suis passé à autre chose. Quand j’ai signé en NBA, je savais que ça n’allait pas être facile. Je m’étais donné deux ans pour y arriver. Pour diverses raisons, ça ne s’est pas fait sur le plus long terme. Aujourd’hui, je suis très content d’être à Madrid. Je suis là-bas pour gagner des titres et continuer à être meilleur, je n’ai aucune rancune.

Espérez-vous y retourner un jour ?

Pfff… Ce n’est pas un refus, ça sera aussi à certaines conditions. Mais pour l’instant, ce n’est pas forcément l’objectif principal.

Avez-vous eu d’autres contacts à part le Real Madrid ?

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Photo d’ouverture: FIBA