Le Conseil Supérieur de gestion de la Ligue Nationale de Basket a sanctionné l'ASVEL de deux victoires en moins et d'une amende de 100 000 euros. Dans une enquête, le quotidien L'Equipe revient dans son édition du jour sur cette affaire qui secoue actuellement le basket pro français et donne la parole au président de la JL Bourg, Julien Desbottes, par ailleurs expert-comptable.
Le contrôle de gestion de la Ligue soupçonne l'ASVEL de ne pas lui avoir déclaré la totalité des revenus de Nando De Colo et Joffrey Lauvergne et que le complément de salaires soit versé en droits à l'image par une société étrangère, Smart Good Things, partenaire de l'ASVEL, ce qui est interdit.
Pour Julien Desbottes, qui a le soutien de plusieurs clubs qui sont également montés au créneau, le delta entre les salaires de Nando De Colo et Joffrey Lauvergne déclarés à la ligue et ce qu'ils touchent réellement par l'ASVEL, est très important. Selon l'enquête de BasketEurope, le premier perçoit un salaire annuel de 1,5M€ et le deuxième de 1,0M€.
"On est dans la caricature. On connaît la valeur des joueurs sur le marché, on sait qu'ils sont aptes. A leur prix réel, ces joueurs feraient gonfler la masse salariale de Villeurbanne (2,4 M€ déclaré à la DNCG) de 50% environ," note Julien Desbottes.
À la remarque que la venue des deux internationaux est bénéfique pour l'image de la LNB, celui-ci répond :
"C'est une évidence. On a besoin de Tony Parker, de l'ASVEL, de Monaco. La question est : quel prix est-on prêt à accepter pour l'intérêt supérieur du basket français ? Dans ces conditions, je préfère m'en priver. Si on m'avait dit 20% du salaire, j'aurais compris. Là, on parle de proportions tout autres. Il y a une forme d'irrespect. On mérite tous notre place sur le terrain. Ne regarder que les équipes évoluant en Euroleague, c'est gênant. J'en avais parlé ouvertement à Tony (Parker) il y a plusieurs mois."
Le président de la JL Bourg en profite pour alerter sur le système de charges sociales dont bénéficie l'AS Monaco et qui provoque également selon lui un manque d'équité :
"Leur système de charges sociales crée un régime de faveur. Aujourd'hui, la contribution qu'ils font à la LNB pour compenser celui-ci (440 000 €) est dix fois inférieur à la réalité, selon un cabinet indépendant. Et plus le budget est élevé, plus le fossé se creuse de manière exponentielle. Vouloir être compétitif en Europe et avoir de grands joueurs est légitime, mais il faut une cohérence."
https://www.basketeurope.com/livenews-fr/647706/salaires-2022-23-asvel-lyon-villeurbanne-nando-de-colo-premier-millionnaire-francais-du-championnat-de-france/
Photo : Nando De Colo (Hervé Bellenger/FFBB)