La ligue numéro 1 en Europe a annoncé son calendrier pour la saison 2018-19 et le clash avec les fenêtres de qualification des équipes nationales pour la Coupe du Monde semble une volonté délibérée de l’organe dirigeant de l’Euroleague et EuroCup, ECA.
La FIBA a rendu public la semaine dernière son propre calendrier pour la saison à venir et le timing de cette annonce par l’Euroleague ne laisse plus aucun doute sur sa volonté d’aller au clash avec le basket européen. Après les multiples prises positions des ligues nationales, notamment par Alain Béral pour la France mais également par ses homologues espagnols ou grecs, qui ont mis en garde contre la volonté de l’Euroleague de lorgner sur le créneau des droits télé du week-end réservé et vital pour les ligues nationales, après les prises de position des ministres européens du sport réunis à Bruxelles le 23 mai pour soutenir le modèle pyramidale du sport européen et les équipes nationales, après les positions de nombreuses stars (Luis Scola, Pau Gasol, Andreï Kirilenko) pour mettre en garde contre le projet sécessionniste de ECA, l’entreprise privée dirigeante de l’Euroleague et de l’EuroCup, la réaction de l’Euroleague ne laisse place à aucun doute. Jordi Bertomeu choisit l’affrontement brutal. Contrairement à ce qu’il a prétendu publiquement à de nombreuses reprises, il n’y a aucun espace pour le compromis ou la discussion dans les actes d’ECA.
Dès 2014-15, la FIBA a expliqué et décliné la réforme de son format de qualification et tenté de trouver des solutions qui conviennent à tout le monde, comme c’est le cas sur tous les autres continents de la planète. La saison dernière, la FIBA a déplacé des dates pour tenter de trouver un terrain d’entente mais jusqu’à présent la volonté de discuter vraiment n’a jamais été partagée par l’Euroleague.
Aujourd’hui, l’annonce du calendrier de l’Euroleague est une véritable déclaration de guerre au basket européen. Sur la fenêtre du 29 et du 30 novembre prochain, l’Euroleague a programmé un match pour les trois équipes turques, contre des équipes espagnoles le jour même où la Turquie doit jouer l’Espagne lors des qualifications. De même, Zalgiris Kaunas joue contre Armani Milan le même jour où l’Italie joue la Lituanie. Il ne s’agit plus d’incompatibilité de calendrier, c’est une confrontation directe que choisit ECA, une volonté délibérée de saboter les équipes nationales et la politique choisie par la FIBA de promouvoir les sélections comme l’élément central de sa politique pour développer l’intérêt et l’engagement du grand public sportif autour du basket. Et c’est totalement injuste de placer les joueurs concernés face à un tel dilemme.