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Christian Devos nous raconte le BCM Gravelines : « Il y a deux projets de salle »

Coach à Grand-Fort puis à Gravelines, aujourd’hui président tout en étant adjoint aux sports, Christian Devos, 67 ans, est le fil rouge du BCM. L’homme idéal pour nous faire revivre son histoire et tout autant regarder vers l’avenir. Voici la deuxième partie de l’interview.

Coach à Grand-Fort puis à Gravelines, aujourd’hui président tout en étant adjoint aux sports, Christian Devos, 67 ans, est le fil rouge du BCM. L’homme idéal pour nous faire revivre son histoire et tout autant regarder vers l’avenir.

Voici la deuxième partie de l’interview.

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Pour revenir à vous, vous avez eu Tony Parker senior comme adjoint lors de la saison 1988-89 ?

Il avait joué à Bruges en première division belge et épousé Pamela qui était néerlandaise. Il est arrivé à Denain que l’on jouait quand on était en N2 qui était la Pro B actuelle. C’était un excellent joueur et TP junior a beaucoup du père dans la manière de gérer le ballon, de faire des effacements avant, arrière. Il était « easy » en basket.

Son fils avait six-sept ans. Il a été en CP et CE1 à Gravelines. Il n’a pas porté le maillot du BCM mais il a fait des shoots à Sportica et il est venu plus tard assisté à vos camps ?

Il a participé à des entraînements à Grand-Fort Philippe à l’école de basket. Avec son père et ses frères il est venu à des camps que j’organisais en juillet à Gravelines. C’était un garçon qui était au-dessus de la moyenne en basket, on voyait très bien qu’il avait des qualités énormes. On était en internat, à 7h30 le matin, ils étaient une dizaine sur le terrain et à 23h si je ne leur donnais pas un coup de pied au c…, ils étaient encore sur le terrain. Maintenant les règles ont changé, on ne peut plus faire ça mais lui c’était basket, basket, basket.

« Christian (Monschau) n’était pas prêt à faire entrer des jeunes »

Vous avez fait une saison en Ligue Féminine à Dunkerque comme coach. Quels souvenirs vous restent t-il de cette expérience ?

Quand j’ai été viré du BCM en 1998, j’ai pris le club de Dunkerque en deuxième division et on est monté en première et j’ai fini là-bas jusqu’à ma retraite tout en étant le président du BCM. J’ai beaucoup apprécié cette période mais il faut dire qu’avant d’aller à Grand-Fort j’avais déjà entraîné Dunkerque en deuxième division. Je connaissais donc un peu le fonctionnement du basket féminin.

Vous avez aussi été responsable du centre de formation du BCM ?

Je l’ai créé en 1986 avec Joe Demoy et Alain Quesné qui était le président délégué du BCM. C’est Joe Demoy qui fut le premier entraîneur du centre. On avait déjà un internat et la volonté de faire avancer les choses. Les premiers qui sont arrivés là l’année qui a suivi, ce sont Olivier Bourgain, Xavier Wallez, Christian Cléante, Jean-Louis Kali. Trois joueurs de Pro A et un de Pro B sur les cinq ou six que l’on avait là…

Justement, vous avez eu plusieurs bons joueurs espoirs au BCM mais très peu ont percé au sein de l’équipe pro du club. Un exemple : William Howard. Ce n’est pas frustrant ?

Tout à fait. J’étais favorable à ce que William fasse une année en Pro B car il n’avait pas le niveau de la Pro A immédiatement, seulement Christian (Moschau) n’était pas prêt à faire entrer des jeunes. La grosse difficulté qu’ont les entraîneurs c’est de se dire « j’ai une carte de visite à respecter, il me faut des résultats immédiats, pas de projection par rapport à des jeunes. » C’est une erreur. J’ai été touché puisque on est monté en Pro A avec des joueurs du cru formés chez nous et on n’a plus de jeunes joueurs. Il y a William Howard mais on peut aussi citer Jonathan Rousselle, Valentin Bigote, Maxime Courby qui se sont épanouis ailleurs. On aurait pu les prêter et les faire revenir un an après mais ça n’a pas été le cas. Alors pour moi qui suis à la fois un fondamentaliste et un formateur, oui c’est une frustration.

Adam Mokoka peut-il être la prochaine figure du BCM ?

Adam fait souvent partie du cinq de départ. Avec Julien (Mahé) on a voulu qu’il soit réellement partie prenante dans l’équipe et ça se passe bien. Quant à dire qu’il sera chez nous encore dans dix ans, je ne sais pas. Aujourd’hui avec les agents, ce n’est plus nous qui gérons les gamins comme auparavant.

« Je suis pourtant issu du milieu sportif mais je n’interviens pas dans le sportif »

Depuis quand êtes-vous président ?

Depuis 2003-2004. Auparavant c’était Bernard Faucon, qui était adjoint au maire. C’est lui qui m’a viré.  Puis Hervé (Beddeelem) pendant un an. J’ai pris aussi la place de Bernard Faucon comme adjoint au maire. Comme Hervé souhaitait être professionnel au sens financier du terme, on l’a fait culbuter comme Directeur Exécutif.

Justement, comment se répartissent les tâches avec Hervé Beddeleem ?

Je suis aussi président du Conseil d’Administration de la SEM donc en réalité je suis PDG du club. Hervé a énormément de responsabilités, je délègue beaucoup. J’ai décidé d’intervenir qu’en cas de nécessité absolue. Lorsqu’il y a des problèmes, c’est d’abord la base qui doit essayer de les résoudre, l’entraîneur assistant, l’entraîneur, le directeur sportif, le directeur exécutif et seulement lorsqu’il y a des cas d’exception, c’est moi qui interviens. Lorsqu’il y a eu l’éviction de Fred Sarre, c’est moi qui ais résolu le problème car personne n’arrivait à le faire et comme j’avais de très bonnes relations avec lui, voilà. Je suis pourtant issu du milieu sportif mais je n’interviens pas dans le sportif mais je ne veux pas qu’on mélange tout. C’est ma façon de manager… Je dois être considéré comme une chèvre dans le milieu du basket mais c’est comme ça que je manage !

Comment fait-on pour être compétitif en Pro A depuis tant d’années dans une ville aussi petite ?

Tout d’abord il y a une longévité de la part de l’orchestration du club. Je suis l’un des créateurs du club, je suis là depuis l’origine. Hervé (Beddeleem) est arrivé quelques années plus tard au conseil d’administration et il a toujours été présent et depuis il dirige le club. Il y a une continuité dans le travail. Ensuite il y a une volonté politique de toujours exister, que ce soit par l’intermédiaire de l’ancien maire M. Denvers, qui a créé le Sportica, l’ensemble de la ville, le nouveau maire Bertrand Ringot a voulu redynamiser le BCM. La Communauté Urbaine a toujours estimé que c’était un intérêt pour le littoral d’avoir une équipe de haut niveau. Lorsque l’on a été en difficulté, on a toujours eu une aide à la fois morale et financière des collectivités. J’en ai un, mais Hervé plus que moi possède un carnet d’adresses dans le milieu industriel et commercial et on a développé le privé. Les finances du privé sont devenues conséquentes comme celle des collectivités. La chose qui m’importe le plus c’est d’avoir des résultats financiers qui soient au minimum équilibrés. Je me mêle très peu du sportif mais je tiens la gestion du club car c’est le seul moyen de maintenir notre niveau étant donné le peu de capacité de salle, le peu de public alentour avec une zone de chalandise relativement réduite. D’un côté on a l’Angleterre, la mer, et de l’autre la Belgique où il y a des équipes de bon niveau et on n’est pas très peuplé dans le coin. Il faut réussir à avoir de bons sponsors…

Michel Delebarre en tant que président de la Communauté Urbaine a joué semble t-il un rôle important dans le développement du club ?

Bien entendu. Avec l’ancien président Bernard Faucon ils ont réussi à tenir le club quand on allait plus ou moins bien et ensuite la CUD est devenu un partenaire important.

Le club a été un moment en Redressement Judiciaire ?

Lorsque M. Denvers a été battu aux élections, le nouveau maire a baissé la subvention du jour au lendemain de 50% car dans son esprit une ville comme la nôtre ne pouvait pas avoir une équipe de très haut niveau. Il a dit qu’il ne voulait pas gaspiller de l’argent public. J’étais à l’époque entraîneur/manager général et je me suis retrouvé à la tête d’une équipe avec une subvention municipale réduite de moitié et sans aide de la CUD. Lors de ma dernière année, j’exagère un peu en disant que l’on n’avait plus assez d’argent pour s’acheter un stylo. Et c’est en voyant ça que la communauté a donné un peu plus. On a été en redressement, on a baissé nos salaires et il y a eu des résultats catastrophiques. J’ai fini dernier mais je savais qu’on se maintiendrait puisqu’il y avait eu le dépôt de bilan de Jet Lyon et Levallois.

« L’avantage c’est que l’on a une autorisation de mille places debout. On est à 2 700 places assises. Je n’ose pas le dire mais à une époque on débordait énormément… »

En juillet 2009, la Communauté Urbaine de Dunkerque votait l’édification d’une aréna de 10 000 places mais le projet n’a jamais été concrétisé. Il y a depuis un autre projet plus modeste de 6 000 places à Dunkerque mais le maire de Gravelines, Bertrand Ringot, veut que le basket reste dans sa ville. Une rénovation de Sportica est envisagée. On en est-on ?

Il faut savoir que les premières études ont été faites entre 90 et 92 lorsque Jean Galle est venu me remplacer. Avec M. Denvers, ils avaient conclu que pour développer le BCM il fallait une capacité plus importante. La salle devait être construite au sud de Gravelines là où il y avait des terrains. Ça ne s’est pas fait pour des raisons politiques, d’investissement, d’appréhension. Pourtant à cette époque-là, on avait les moyens. Lorsque je suis revenu, en 98, on m’a demandé de faire une étude d’agrandissement de la salle existante puis de la salle où il y avait les VIP. On aurait eu deux salles contigües à Sportica. On est arrivé à des études pour avoir d’un côté 1 500 places de plus et de l’autre une salle d’un petit 7 000 places. Entre-temps est arrivée la volonté de la Communauté Urbaine de créer l’aréna. Pendant plus de trois ans j’ai fait des réunions tous les mois. En France tout dure longtemps ! Michel Delebarre avait signé avec la société qui allait construire la salle mais comme les élections étaient proches il a préféré les attendre avant de poser la première pierre. Il a été battu et le leitmotiv de son opposant qui était adjoint aux sports c’était de ne pas la construire. La population était contre le développement de cette aréna. Ça a échoué. Le dédis a impliqué que le maire de Gravelines, qui était d’accord que l’on aille dans l’aréna -et moi aussi- a dit que l’on allait rester chez nous. Depuis je suis occupé de travailler sur deux projets sur Gravelines. Sur ces projets-là, je prends ma casquette d’adjoint aux sports puisque c’est M. le Maire qui m’a demandé de les lancer. J’ai une réunion la semaine prochaine pour savoir dans quelle orientation on ira. Entre-temps la Région a souhaité donner de l’argent à la communauté urbaine de Dunkerque pour créer une salle de 6 000 places. Seulement elle donne 15M€ et il est impossible d’avoir une salle pour ce prix-là. Si on y adjoint le handball et le basket, il faut une salle annexe et ce n’est pas la même configuration de parquet, etc.

Il y a donc de nouveau l’espoir d’une salle plus grande pour le BCM ?

Oui, tout à fait et puis les relations entre Patrick Vergriete et Bertrand Ringot sont très bonnes. C’est un triangle et il faut que l’on converge pour une prise de décision définitive.

Combien y at-il de places, de places assises à Sportica ?

L’avantage c’est que l’on a une autorisation de mille places debout. On est à 2 700 places assises. Je n’ose pas le dire mais à une époque on débordait énormément… Le record c’est contre Estudiantes Madrid, on était bien au-dessus de 4 000. C’était un match mythique car on avait été laminé en première mi-temps là-bas, on était revenu et chez nous on a failli passer.

Dans les clubs qui sont en Pro A depuis des lustres, avec Dijon vous êtes le seul qui n’a pas été champion de France. Ce n’est pas une frustration ?

Si, tout à fait. On a été deux fois premier du championnat mais les playoffs derrière nous ont anéantis. Christian (Monschau) gagne 27 matches sur 30 et une fois on est éliminé par Cholet et une fois par Nanterre. Auparavant, on est allé une fois en finale contre Pau avec Fabrice Courcier. On a été battu 2-0, ils étaient au-dessus de nous. Oui, c’est une frustration par rapport à l’investissement, au professionnalisme du club car on est relativement bien structuré. Ce n’est pas avoir la grosse tête de dire ça. On a développé au fil des années le marketing, le commercial, le sponsoring, l’environnement proche du club. On se retrouve toujours dans la noix de coco qui nous empêche de nous développer davantage et de vivre un peu mieux en baissant un peu plus les aides des collectivités.

Lorsque vous avez gagné la Coupe de France, énormément de fans étaient venus à Paris ?

Trente-cinq bus et avec les voitures particulières ça faisait 3 200 supporters à Bercy. La première finale on la gagne contre Cholet et la deuxième on la perd contre Orléans. C’est Laurent Sciarra qui nous aide à la gagner et lors de la deuxième, il était avec Orléans.

Le club fête ses trente ans en Pro A. Qu’est-ce qui est prévu comme festivités ?

Je ne pense pas que l’on doit penser à des festivités. On a fait une belle présentation d’équipe. On a fait intervenir sur une vidéo Tony Parker, Adomaitis, Olivier Bourgain, Alain Béral, c’est un plus. On avait envisagé de faire quelque chose et derrière on prend un 0-4 et on se remet dans l’esprit d’être plus modeste et de ne pas faire la fête avant que l’on ait au moins sauvé la situation. Notre objectif est de fêter notre trentième anniversaire en allant le plus haut possible. Retrouver la coupe d’Europe fait partie de nos objectifs. Et surtout de pouvoir annoncer dans quelques mois après le trentième anniversaire on a l’opportunité de voir la salle s’agrandir ou de se transformer dans un endroit de proximité à Gravelines ou autour de Gravelines. Ça serait le plus beau cadeau d’anniversaire.

Photos: BCM Gravelines

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Pour revenir à vous, vous avez eu Tony Parker senior comme adjoint lors de la saison 1988-89 ?

Il avait joué à Bruges en première division belge et épousé Pamela qui était néerlandaise. Il est arrivé à Denain que l’on jouait quand on était en N2 qui était la Pro B actuelle. C’était un excellent joueur et TP junior a beaucoup du père dans la manière de gérer le ballon, de faire des effacements avant, arrière. Il était « easy » en basket.

Son fils avait six-sept ans. Il a été en CP et CE1 à Gravelines. Il n’a pas porté le maillot du BCM mais il a fait des shoots à Sportica et il est venu plus tard assisté à vos camps ?

Il a participé à des entraînements à Grand-Fort Philippe à l’école de basket. Avec son père et ses frères il est venu à des camps que j’organisais en juillet à Gravelines. C’était un garçon qui était au-dessus de la moyenne en basket, on voyait très bien qu’il avait des qualités énormes. On était en internat, à 7h30 le matin, ils étaient une dizaine sur le terrain et à 23h si je ne leur donnais pas un coup de pied au c…, ils étaient encore sur le terrain. Maintenant les règles ont changé, on ne peut plus faire ça mais lui c’était basket, basket, basket.

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