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Le All-Star Game LNB, comment ça marche ? Les explications de son producteur

Depuis que le All-Star Game s’est implanté à l’AccorHôtels Arena de Paris-Bercy, en 2002, Pascal Biojout, est le grand architecte de cet évènement unique en Europe et qui s’inspire avec réussite de son grand frère de la NBA. Directeur de Sport Plus Conseil, c’est lui qui avec son équipe qui produit

Depuis que le All-Star Game s’est implanté à l’AccorHôtels Arena de Paris-Bercy, en 2002, Pascal Biojout, est le grand architecte de cet évènement unique en Europe et qui s’inspire avec réussite de son grand frère de la NBA. Directeur de Sport Plus Conseil, c’est lui qui avec son équipe qui produit et organise ce All-Star Game et il nous en explique dans cette interview les ressorts sachant que cette édition du 29 décembre est marquée par plusieurs nouveautés.

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Vous avez revu le match de l’année dernière et vous n’étiez pas satisfait de l’engagement ?

A la sortie du All-Star Game, on a fait le constat et pas seulement moi que l’on avait assisté à un non-match dans le sens qu’il n’y avait aucune défense. C’était une caricature de basket. On avait senti une petite dérive depuis l’année d’avant et là c’était assez flagrant sans que les joueurs s’en rendent vraiment compte du spectacle produit. Ils étaient dans l’état d’esprit d’avoir du basket spectaculaire mais pour ça il faut qu’il y ait un minimum de défense et on ne l’avait pas. Le diagnostic était fait et on a souhaité réfléchir pour rectifier le tir dès cette année.

Vous avez donc pris la décision de désigner des capitaines, Antoine Eito et Zack Wright, pour qu’ils servent de relais auprès des joueurs ?

Ces mesures-là ne sont pas sorties d’un chapeau sans avoir échangé beaucoup avec des acteurs. On a eu des échanges avec des entraîneurs, des directeurs sportifs, des joueurs, etc, pour déjà repasser les premières minutes du match et tout le monde a fait le même constat, et après pour ce que l’on pouvait faire pour améliorer les choses sachant que mon opinion est que les joueurs veulent bien faire. Il n’y a pas du tout de mauvaise volonté. Lorsqu’ils sont présents au All-Star Game, c’est pour eux une reconnaissance de leur talent, de leurs performances exprimées depuis le début du championnat et ils sont fiers de ça. Tous. En revanche, il faut qu’on les mette en situation d’avoir un vrai match de basket. Et donc parmi les mesures, il y a la nomination d’un capitaine, qui soit le relais de l’entraîneur, un capitaine qui soit un peu emblématique en terme d’expérience et de présence dans la Jeep Elite.

Vous dites que la qualité du match se joue beaucoup dans les premières minutes ?

Les premiers échanges pour moi ce n’est pas le match mais ce qui se passe la veille. Lorsque l’on a démarré à Bercy en 2002, on avait institué que les joueurs arrivent non pas le Jour J mais la veille à midi avec un protocole qui est un entraînement l’après-midi et le lendemain matin un shooting. L’entraînement la veille a pour vocation de créer un liant entre les joueurs et le coach de manière à ce qu’il y ait un minimum de collectif et d’esprit d’équipe. Ça a bien fonctionné et puis on s’est rendu compte ces dernières années, progressivement, que les entraînements étaient un peu moins sérieux, etc. De manière assez inconsciente, sans mauvais esprit. Une sensibilisation au niveau des coaches va se faire afin que les choses se fassent un peu plus sérieusement et auprès des joueurs puisque l’on a prévu dans le planning de l’évènement un temps où l’on va leur parler et leur projeter les premières minutes du match de l’an dernier, les sensibiliser sur le fait qu’ils doivent montrer le meilleur de la ligue et pas ce qu’ils ont montré l’année dernière.

« Il a été décidé avec la Ligue Nationale de Basket que tous les joueurs et coaches de l’équipe all-stars vainqueur bénéficient d’une prime de 1 500 euros »

Toujours dans la même optique, vous allez décerner une prime aux joueurs. Ordinairement, ils jouent gratuitement ?

Depuis la création du All-Star Game et ça fait partie des accords entre la ligue et les clubs, chaque sélectionné à l’obligation de participation. Je crois que la ligue n’a jamais eu recours au règlement pour faire venir un joueur. Et la ligue assure le remboursement des frais de déplacement. Donc dans les différentes mesures et celle-ci a titre expérimental pour cette année, il a été décidé avec la Ligue Nationale de Basket que tous les joueurs et coaches de l’équipe all-stars vainqueur bénéficient d’une prime de 1 500 euros.

Et le double pour le MVP ?

Effectivement. Cela représente au global un effort important de la ligue par rapport à l’évènement. On peut toujours critiquer ces mesures mais simplement, on ne peut pas rester les bras croisés. Cet effort financier a été expliqué aux joueurs et le sera de nouveau la veille et le matin de l’évènement et parmi d’autres choses. On fera le bilan à la fin de cette édition. On sait bien que pour les entraîneurs et encore plus les présidents de club, le All-Star Game est synonyme de risque de blessure. Déjà, historiquement, depuis que le All-Star Game se joue à Bercy, je crois qu’il y a eu une blessure importante, un joueur de Chalon, et je revois sa glissade sous un panier. Ça ne veut pas dire qu’aucun joueur ne se blessera cette année, je touche du bois, mais ça veut dire que lorsque l’on joue sur un faux-rythme, on risque presque davantage la blessure qu’en jouant un rythme habituel de compétition. Ce qui peut être dangereux, c’est la mauvaise agressivité. La ligne n’est pas forcément évidente à trouver mais c’est vers quoi on veut tendre. Dans le cadre de la protection de l’intégrité physique des joueurs, on va doubler le nombre de kinés. On sait que lors des journées de Noël les joueurs enchaînent les matches et donc chaque équipe aura un kiné au lieu d’un pour masser, etc. Ce sont des mesures concrètes, financières, qui montrent que l’on essaye d’être à l’écoute des demandes. J’ai vu l’évolution en dix-huit ans. Les joueurs sont assez fiers d’être là, ils ont un très bon état d’esprit et ils ont envie de montrer une bonne image. Ils sont très professionnels et je dis ça sans démagogie. Par contre, il faut être pédagogique et leur expliquer ce que l’on attend d’eux. On a besoin de démontrer aux Américains que l’on est professionnels et à travers cette sensibilisation, on va tenter de renforcer ce ressenti de professionnalisme. Dans les échanges à bâtons rompus que l’on a eu avec les joueurs, est venue la question des invitations pour la famille et l’entourage. On a augmenté le nombre d’invitations pour les joueurs de manière à ce que ce soit encore plus une fête pour leur environnement proche. On va créer un espace qui va s’appeler le « All-Stars Family Loundge », un peu à l’image de ce qui se fait dans le tennis. Ce sera un espace de 150m2 qui leur sera réservé et qui donnera directement dans une brèche de Bercy avec des places pour la famille et les proches. Ce afin qu’ils se sentent, eux et leurs proches, dans les meilleures conditions pour cet évènement.

Vous prenez en charge l’hôtellerie, les repas, mais existe-t-il un repas d’honneur suite au All-Star Game ?

L’obligation est d’être présent J-1 à midi à l’hôtel afin d’avoir les entraînements de l’après-midi. Il n’y a pas de planning pour le soir. On l’avait fait au tout début et on s’était rendu compte qu’ils préféraient rester entre eux par affinités. Ils sont toute l’année dans les clubs avec des briefings, la collation, dans un hôtel, et le All-Star Game c’est aussi une occasion d’échanger d’une manière différente entre eux. On respecte complètement ça. Et puis le lendemain matin, il y a toujours le protocole avec le shooting puis le match. En fait ça passe très vite.

Vous avez choisi de changer l’appellation « all-stars étrangers » par « all-stars monde ». Pourquoi ?

Cela est venu dans le cadre des échanges avec le groupe de travail qui était réuni. C’est aussi dans l’air du temps, le terme « all-stars étrangers » est peut-être un peu connoté. All-star France et all-star monde, pourquoi on n’y a pas pensé plus tôt ? L’appellation est jolie et elle a plus le sens de l’accueil.

Le Syndicat des Basketteurs, le SNB, a-t-il joué un rôle pour sensibiliser ses joueurs ?

Dans le groupe de travail, il y avait Antoine Eito qui avait accepté ma proposition de participer. C’est un joueur emblématique qui est aussi membre du SNB (NDLR: il en est devenu le vice-président). La mesure financière a été prise en comité directeur de la LNB auquel participe le SNB. Cette mesure a été expliquée à tout le monde.

« On essaye toujours d’apporter de l’inédit »

La présence de Benoit Mangin du Portel et de Justin Robinson de Chalon qui ont été choisis par le public a choqué pas mal d’observateurs. Quelle est votre stratégie à ce sujet ?

Ce vote par le public a été initié par la NBA, il y a longtemps. Nous, on essaye d’avoir quelque chose de fédérateur et de juste. Le All-Star Game est un évènement populaire qui chaque année remplit Bercy avec 16 000 spectateurs. Tout le monde dit que c’est plein chaque année mais ce n’est jamais gagné d’avance. J’espère que l’on sera pour la 17e année de suite à guichets fermés et je ne vois pas un autre évènement sportif de salle qui réussisse ça. Le fait d’avoir trois niveaux de désignation des joueurs fait que l’on est fédérateur. Le premier niveau c’est la récompense de la performance de la régularité sur les 10 ou 11 premières journées de championnat. C’est absolument légitime à travers la désignation d’un Cinq par les spécialistes de la Rédaction de RMC Sport. Ensuite, il y a 6 joueurs qui sont réunis par un jury d’experts et les discussions sont sérieuses, il faut que ce soit absolument juste. Et il y a une dose de choix du public pour concerner les clubs et les fans des clubs parce que c’est une dimension importante dans notre sport. Il y a de la passion autour des clubs. Ces dernières années, il y avait souvent un joueur de Limoges et c’est symptomatique d’un club qui est dans un territoire où il y a de la passion. Cette année, c’est Le Portel et Chalon est c’est la même chose. On peut dire que les joueurs ne sont pas légitimes. Je dirai simplement que Justin Robinson est un joueur extrêmement talentueux et que Benoît Mangin est aussi un très bon joueur. Je rappelle enfin que 2 joueurs sur 24 c’est 1/12e de la composition. Et que la composition ça aurait pu être 10 joueurs et là c’est 12. Il ne faut pas sur-interprêter le fait qu’il y ait un joueur de chaque équipe désigné par le public.

Après autant de réussites lors de ces 17 éditions à Bercy, est-ce évident de renouveler les attractions chaque année ? Voulez-vous systématiquement avoir des attractions originales ou vous dites-vous, par exemple, ça a fonctionné avec les danseuses des Chicago Bulls et on peut les faire revenir sachant que le public s’est considérablement renouvelé ?

C’est une bonne question… Quand on avait fait le premier contrat, il était de trois ans et quand on l’a reconduit, je me suis dit, « mais que va-t-on pouvoir faire en terme d’animations pour apporter de l’inédit ? » Ca fait 18 ans et notre réflexion est toujours la même, d’apporter de l’inédit mais c’est de plus en plus difficile pour deux raisons. Premièrement, la communication a été complètement bouleversé par les réseaux sociaux et chacun a accès en direct à ce qui se fait de mieux, de spectaculaire, en terme d’entertainment ou de sportainment partout dans le monde. Donc surprendre, innover, c’est très compliqué. Et puis, en France, si on a été précurseur, aujourd’hui la plupart des sports se mettent à ça, accompagnent leurs évènements d’une dimension entertainment. Pour répondre à la question, non on ne prend pas le catalogue de ce qui a été fait en se disant « il y a huit ans, on a fait ça, les gens ne s’en souviennent pas, ce ne sont pas les mêmes, on va les ressortir. » On essaye toujours d’apporter de l’inédit. Et surtout c’est toujours la même recette : durant les 3h30 de show il faut que chacun, quelque soit son profil, à un moment donné ait un souvenir de quelque chose qui lui a donné un plaisir qu’il va raconter deux jours après au Réveillon à ses amis. C’est un cocktail avec de nombreux ingrédients.

« Le fait de penser que les gens viennent pour le concours de dunks est une idée reçue »

La présence de DJ Stephens et Kevin Harley, les deux derniers vainqueurs, est la garantie d’un concours de dunk de haut niveau ?

Le concours de dunks n’a jamais été un long fleuve tranquille sur aucune des 18 années. Le dunkeur est une matière fragile, pas seulement physiquement mais aussi mentalement. Entrer dans l’arène devant 16 000 personnes pour faire des dunks ce n’est pas simple. C’est sûr que sur le papier on a un concours très relevé mais d’ici l’évènement on n’est jamais à l’abri d’une blessure. Si c’était le cas, on réagira pour présenter un plateau du même niveau.

C’est le moment le plus attendu par le public ?

C’est un moment très attendu mais tous les 4-5 ans on fait des enquêtes et en fait le public est intéressé par plein de choses. Quand on les interroge en leur demandant ce qu’ils ont aimé au All-Star Game, il y a le concours à trois-points, les attractions, c’est très divers. Le fait de penser que les gens viennent pour le concours de dunks est une idée reçue. En revanche, jamais on ne pourra enlever le concours de dunks de l’évènement.

Les gens viennent deux fois en moyenne au All-Star Game ?

C’est ça. Ce n’est pas forcément deux fois de suite. Ça veut dire qu’ils trouvent ça sympa et par ailleurs, ça veut dire qu’ils se renouvellent. Ça fait 275 000 personnes depuis la première édition à Bercy. On peut dire comme pour un site web qu’il y a eu au moins 150 000 visiteurs uniques.

Ce qui est beaucoup pour du basket en France ?

C’est plus que beaucoup ! Sur cet évènement, je suis le contraire de blasé et chaque année, je suis fasciné par le guichets fermés. C’est presque anachronique.

Photo: Pascal Biojout

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Vous avez revu le match de l’année dernière et vous n’étiez pas satisfait de l’engagement ?

A la sortie du All-Star Game, on a fait le constat et pas seulement moi que l’on avait assisté à un non-match dans le sens qu’il n’y avait aucune défense. C’était une caricature de basket. On avait senti une petite dérive depuis l’année d’avant et là c’était assez flagrant sans que les joueurs s’en rendent vraiment compte du spectacle produit. Ils étaient dans l’état d’esprit d’avoir du basket spectaculaire mais pour ça il faut qu’il y ait un minimum de défense et on ne l’avait pas. Le diagnostic était fait et on a souhaité réfléchir pour rectifier le tir dès cette année.

Vous avez donc pris la décision de désigner des capitaines, Antoine Eito et Zack Wright, pour qu’ils servent de relais auprès des joueurs ?

Ces mesures-là ne sont pas sorties d’un chapeau sans avoir échangé beaucoup avec des acteurs. On a eu des échanges avec des entraîneurs, des directeurs sportifs, des joueurs, etc, pour déjà repasser les premières minutes du match et tout le monde a fait le même constat, et après pour ce que l’on pouvait faire pour améliorer les choses sachant que mon opinion est que les joueurs veulent bien faire. Il n’y a pas du tout de mauvaise volonté. Lorsqu’ils sont présents au All-Star Game, c’est pour eux une reconnaissance de leur talent, de leurs performances exprimées depuis le début du championnat et ils sont fiers de ça. Tous. En revanche, il faut qu’on les mette en situation d’avoir un vrai match de basket. Et donc parmi les mesures, il y a la nomination d’un capitaine, qui soit le relais de l’entraîneur, un capitaine qui soit un peu emblématique en terme d’expérience et de présence dans la Jeep Elite.

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