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Laurent Sciarra évoque l’évolution du poste de meneur

Huit fois meilleur passeur de la Pro A et meilleur joueur des Bleus sur la fin de tournoi olympique à Sydney en 2000, Laurent Sciarra est évidemment un joueur incontournable sur le poste de meneur en France. Le Niçois d’origine a bien roulé sa bosse sur le territoire hexagonal, avec pas moins de 7 c

Huit fois meilleur passeur de la Pro A et meilleur joueur des Bleus sur la fin de tournoi olympique à Sydney en 2000, Laurent Sciarra est évidemment un joueur incontournable sur le poste de meneur en France.

Le Niçois d’origine a bien roulé sa bosse sur le territoire hexagonal, avec pas moins de 7 clubs différents (et deux versions du club parisien : PSG Racing et PBR) et un titre de MVP français en 2005.

Connu pour sa gouaille mais encore plus pour ses passes et sa vision du jeu, Lolo Sciarra a pour le coup révélé comment sa fameuse passe au-dessus de la tête lui est si chère :

« J’ai été chanceux parce que dans mon apprentissage très jeune, j’ai été entraîné par un mec que j’idolâtrais, Francis Agati, qui a fait les belles heures de Nice », explique Sciarra pour le site de la LNB. « Il y avait chez cet homme, un Corse de l’Île Rousse, du positif et du négatif. C’était un mec qui sortait, qui faisait la bringue, qui n’avait pas peur de dire ce qu’il avait à dire. Il avait joué avec mon père en Nationale 1 de l’époque. J’avais toujours entendu parler de lui. Et quand je l’ai rencontré à 10-11 ans, il a commencé à m’entraîner et sur les premiers exercices de passes qu’il me montrait, il faisait des passes au-dessus de la tête. Alors qu’à l’époque, dans les écoles de basket, on te l’interdisait. Il fallait faire la passe poitrine. Moi, cette passe au-dessus de la tête, je me la suis appropriée. J’étais à l’aise, j’avais de la force, de la précision. J’ai fait mon cheminement comme ça. Les anciens m’ont énormément appris. Ensuite, j’ai énormément regardé ce que faisaient les autres, beaucoup de matches d’Euroleague, un peu de NBA, pour m’inspirer et absorber le maximum d’informations. »

Ayant, à son tour, décidé de partager le savoir acquis durant sa longue carrière (avec des passages en Espagne – Huelva, en Italie – Trévise, et en Grèce – Panionios), Sciarra a notamment conseillé Nando De Colo et Léo Westermann, les actuels coéquipiers du Fener.

« J’aimerais que ces garçons restent un peu plus dans les clubs français »

Ancien coach de Pro B, Sciarra avoue bien que ça le démange de retourner sur un banc. En attendant la prochaine opportunité, il observe d’un oeil attentif les premiers pas de la dernière génération de meneurs tricolores, soulevant le débat éternel de l’âge de départ.

Entre la réussite d’un Tony Parker et les résultats plus mitigés de Frank Ntilikina, difficile de trancher une fois pour toutes pour un garçon comme Théo Maledon. En l’occurrence, il s’agit plutôt de cas par cas…

« Oui, je regarde. Théo Maledon, je le connais très bien parce que je suis ami avec ses parents. Matthew Strazel, c’est une bonne surprise, maintenant il faut voir dans la durée. Après, Frank Ntilikina, c’est un garçon qui s’est un peu perdu, mais il a été très bon l’été dernier au championnat du monde. C’est dommage qu’il n’ait pas continué à faire son apprentissage en Europe, pour avoir des responsabilités, avant de faire le grand saut. J’aimerais que ces garçons restent un peu plus dans les clubs français qui jouent des coupes d’Europe, comme l’ASVEL, Monaco, Dijon ou Nanterre. Et qu’ensuite ils partent en Euroleague, pour prendre des gnons et apprendre. Mais quand on te propose 10 millions de dollars en NBA, c’est compliqué de faire comprendre à un jeune joueur qu’il faut rester en Europe. La NBA a fait exploser le marché. Tout s’achète à des prix extraordinaires. C’est un peu dommage. »

Ancien dijonnais, pendant trois saisons dont une Coupe de France en 2006, Sciarra apprécie le travail de fonds effectué par le club de la JDA, une équipe bien structurée avec une ossature de joueurs français et un effectif plutôt stable.

« C’est la seule équipe qui a eu la chance de garder la quasi-totalité de son effectif. Depuis deux-trois ans, c’est le même effectif. Et bizarrement ils sont là avec les deux intouchables que sont l’ASVEL et Monaco. C’est une chance et c’est un travail énorme de Jean-Louis Borg, de Laurent Legname, du président (Thierry Degorce), d’avoir fait les efforts financiers sur certains garçons. Et dans le jeu pratiqué, je pense que c’est ce qui se fait de mieux en France actuellement. Il y a une continuité de travail et une continuité dans les résultats. Ils n’ont pas à rougir face à l’ASVEL et Monaco. »

Dans une Jeep Elite qui a tendance à perdre ses fans à force de revirements et de clubs qui changent de joueurs comme de chemises, Laurent Sciarra voit la JDA comme un club qui maintient une identité forte. Un modèle à suivre pour la prochaine reprise…

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