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Philippe Ausseur (président de la DNCCGCP) : « La ligue et les clubs ont fait au mieux avec le pire ! »

À la suite de son Assemblée Générale de ce lundi matin, la LNB a présenté, par le biais du président de la Direction du Contrôle de Gestion, Philippe Ausseur, les chiffres financiers de la saison passée et les projections pour celle en cours. Pour résumer, la situation n’est pas très positive mais e

À la suite de son Assemblée Générale de ce lundi matin, la LNB a présenté, par le biais du président de la Direction du Contrôle de Gestion, Philippe Ausseur, les chiffres financiers de la saison passée et les projections pour celle en cours. Pour résumer, la situation n’est pas très positive mais elle aurait pu être bien pire. Et, souligne la LNB, le meilleur moyen d’amortir le choc est de jouer.

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Jusque là, tout allait bien… Jusqu’à la crise déclenchée par le SARS-CoV-2 (le nom du coronavirus responsable de la maladie connue sous le nom de Covid-19), la Ligue nationale de basket et ses clubs étaient dans une très belle forme financière : au 30 juin 2019, la situation nette des 36 clubs de Jeep Élite et de Pro B cumulée était positive de 9,075 millions d’euros (M€), selon Philippe Ausseur, le président de la Direction Nationale du Conseil et du Contrôle de Gestion des Clubs Professionnels, DNCCGCP). « Une situation nette positive qui a aidé à absorber le choc de la pandémie et de la crise économique, » a-t-il pu rajouter.

À la sortie de l’Assemblée Générale de ce lundi, qui a entériné la suite des championnats (Jeep Élite et Pro B), les clubs professionnels se sont également vu remettre la synthèse des prévisions financières de la Ligue pour la saison en cours. Avant cela, Philippe Ausseur a dévoilé les chiffres de la saison 2019-20, déjà impactée par le coronavirus, et ses chiffres finalement satisfaisants, « un trompe-l’œil, » selon le dirigeant.

Avec un championnat arrêté avant son terme du fait de la pandémie, la Jeep Élite a forcément connu des difficultés économiques. Mais, globalement, plutôt bien contenues : ses produits d’exploitation (en gros, le chiffre d’affaires lié à la billetterie et au sponsoring) ont baissé de 2 % par rapport à la saison précédente, à 93,937 M€, une baisse qui aurait « pu être bien pire sans la bienveillance de partenaires des clubs, » souligne Philippe Ausseur. Quant aux charges d’exploitation (les dépenses, schématiquement), elles ont-elles aussi baissé, de 5 %, pour descendre à 96,888 M€. Soit un déficit d’exploitation de 2,950 M€, couvert par un résultat exceptionnel de 3,594 M€, pour un bénéfice final de 488 000 €. « Les charges d’exploitation ont baissé car les clubs ont géré au plus près, » précise Philippe Ausseur, alors que « le résultat exceptionnel est principalement généré par le modèle économique particulier de LDLC Asvel, avec notamment un apport de ses actionnaires. » Pour le président de la DNCCGCP, « ces bons résultats passés et les aides de l’État ont permis aux clubs d’aborder la saison actuelle de façon un peu plus sereine, même si ce n’est pas suffisant. »

L’impact des aides de l’État

Lorsqu’on entre dans le détail des conséquences de la crise sanitaire sur les comptes du basket professionnel français, on voit que ce sont principalement (et sans surprise) la billetterie et le sponsoring qui ont souffert. En mesurant la différence entre les chiffres projetés en début de saison 2019-20 (avant la pandémie, donc) et ceux réalisés au 30 juin 2020, on constate des baisses respectives de 11 M€ et 4,2 M€ sur ces postes. Est aussi apparu un poste chargé en négatif, les « dotations d’exploitation », de 1,435 M€, qui correspondent aux provisions réalisées par les clubs en prévision d’éventuelles défaillances de certains de leurs partenaires (en clair, compenser les pertes de revenus d’un sponsor faisant faillite et ne pouvant honorer ses échéances).

Sans système de compensation, ces pertes auraient donc été énormes – et de nombreux clubs en immense difficulté, pour le moins. Comment le choc a-t-il été amorti ? « La bienveillance de sponsors qui n’ont pas demandé de remboursement de prestations non effectuées et les aides de l’État ont largement contribué à réduire les pertes, » note Philippe Ausseur. Ainsi, le chômage partiel a permis de soulager la masse salariale à hauteur de 84 à 100 %, alors que les charges sociales ont été exonérées à hauteur de 4,664 M€. De quoi limiter grandement la casse, comme le souligne Philippe Ausseur, « ce résultat est satisfaisant, grâce à la prudence de tous. Celle-ci a conduit à ce que nous n’allions pas au désastre et à ce que tous les clubs soient en état de poursuivire leur activité. »

En Pro B, la situation est à peu près similaire : le résultat d’exploitation de la saison dernière était plombé par le déficit du Paris Basket, mais son résultat exceptionnel positif amène la division à connaître un bénéfice sur 2019-20 de 595 000 €. Pour le reste, la pandémie a eu globalement les mêmes effets sur la Pro B que sur la Jeep Élite, et les aides de l’État y ont été tout aussi importantes pour la survie des clubs.

Des projections un peu moins pessimistes

Partant de tous ces chiffres, la DNCCGCP a établi des projections pour l’exercice en cours. En prenant en compte les informations actuelles au niveau de la situation sanitaire et des aides gouvernementales tout en travaillant sur « les hypothèses les plus sombres, avec des matchs à huis-clos jusqu’à la fin de la saison, », les équipes de Philippe Ausseur arrivent à un résultat peu souriant : un résultat d’exploitation en déficit de 11 M€ en Jeep Élite, de 4 M€ en Pro B. Mais, rappelle Philippe Ausseur, « fin octobre-début novembre, nos simulations aboutissaient à un déficit pour la LNB de 23 M€, dont 17 M€ pour la Jeep Élite, contre 15 M€ aujourd’hui. Si nous n’avions rien fait, vous imaginez le désastre que cela aurait été sur les comptes. C’est pour cela qu’il était urgent d’attendre un peu pour connaître les conditions sanitaire et les aides gouvernementales qui nous aident aujourd’hui à être un tout petit peu plus sereins. »

Si ces projections se vérifient en fin de saison, la situation se présenterait ainsi :

– en Jeep Élite, 9 clubs seraient en situation nette positive, 1 enregistrerait des pertes inférieures à 100 000 € et 8 supérieures à 100 000 € (dont 5 à plus de 500 000 €) ;

– en Pro B, 10 clubs seraient en positif, 2 avec une situation nette prévisionnelle entre 0 et – 25 000 € et 6 avec un résultat déficitaire d’au moins 25 000 €.

Alors, comme le souligne Alain Béral, président de la LNB, « il y a effectivement des clubs en danger de faillite, notamment parmi ceux qui présentent une situation nette prévisionnelle déficitaire de plus de 500 000 €. Il faut donc rester vigilants. » Mais, rappelle Philippe Ausseur, il faut « signaler la gestion de la Ligue et des clubs, qui a été prudente, s’est faite au plus près de la réalité. La ligue et les clubs ont fait au mieux avec le pire, cette crise sanitaire et économique. »

Il faut jouer, « il n’y a pas photo ! »

En tout cas, ce qui semble certain, c’est qu’il fallait jouer. Certes, Alain Béral l’a rappelé, « un match à huis-clos peut coûter jusqu’à 150 000 € à un club de Jeep Élite et 75 000 € à un club de Pro B. » Mais, calcule Philippe Ausseur, « jouer un match à huis-clos coûte moins cher que de ne pas jouer. Si nous avions arrêté les championnats, la situation serait bien pire, les pertes seraient environ du double. En jouant il reste pour les partenaires la visibilité à la télévision ou sur LNBTV alors que l’arrêt aurait entraîné la perte de ces sponsors. Il n’y a donc pas photo entre ces deux scénarios. »

En définitive, la bonne gestion des clubs et de la Ligue associée aux aides gouvernementales ont permis de limiter les dégats. Cela étant, Alain Béral le reconnaît, il n’est pas impossible qu’il y ait « de la casse, que deux ou trois clubs soient en faillite en fin de saison. »

La situation reste donc tendue, il n’y a plus qu’à espérer que la pandémie ne s’aggrave pas et en remette pas en question ces projections…

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Jusque là, tout allait bien… Jusqu’à la crise déclenchée par le SARS-CoV-2 (le nom du coronavirus responsable de la maladie connue sous le nom de Covid-19), la Ligue nationale de basket et ses clubs étaient dans une très belle forme financière : au 30 juin 2019, la situation nette des 36 clubs de Jeep Élite et de Pro B cumulée était positive de 9,075 millions d’euros (M€), selon Philippe Ausseur, le président de la Direction Nationale du Conseil et du Contrôle de Gestion des Clubs Professionnels, DNCCGCP). « Une situation nette positive qui a aidé à absorber le choc de la pandémie et de la crise économique, » a-t-il pu rajouter.

À la sortie de l’Assemblée Générale de ce lundi, qui a entériné la suite des championnats (Jeep Élite et Pro B), les clubs professionnels se sont également vu remettre la synthèse des prévisions financières de la Ligue pour la saison en cours. Avant cela, Philippe Ausseur a dévoilé les chiffres de la saison 2019-20, déjà impactée par le coronavirus, et ses chiffres finalement satisfaisants, « un trompe-l’œil, » selon le dirigeant.

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