Aller au contenu

Guide Betclic Élite 2021-22 : Boulogne-Levallois donne la main à Collet

La mayonnaise slovène n’ayant pas pris, Jurij Zdovc a été prié de faire ses bagages, remplacé rien moins que par Vincent Collet, le sélectionneur de l’équipe de France médaillée d’argent des Jeux olympiques ! Et le rutilant recrutement étranger effectué par les « Mets » doit permettre au club de vis

La mayonnaise slovène n’ayant pas pris, Jurij Zdovc a été prié de faire ses bagages, remplacé rien moins que par Vincent Collet, le sélectionneur de l’équipe de France médaillée d’argent des Jeux olympiques ! Et le rutilant recrutement étranger effectué par les « Mets » doit permettre au club de viser haut.

Comme chaque saison, Basket Europe offre à ses abonnés la présentation de chaque équipe de Betclic Élite. Pour profiter de l’intégralité de ce contenu et bien d’autres, vous pouvez vous abonner ici.

[arm_restrict_content plan= »registered, » type= »show »]

Malgré un bilan comptable qui n’a rien d’infâmant (quart-de-finale en Jeep Élite comme en Eurocup), les Metropolitans 92 de Boulogne-Levallois version 2020-21 n’ont pas satisfait les dirigeants du club. D’où un gros ménage au niveau des joueurs (8 départs) et du staff technique, Jurij Zdovc étant prié de ne pas effectuer la deuxième saison de son contrat. Plus encore que les résultats en légère baisse de l’équipe (6e de la saison régulière avec 20 victoires pour 14 défaites contre une 4e place la saison précédente au moment de son arrêt), ce sont, semble-t-il, certains mauvais choix (notamment vis-à-vis de Rob Gray, vite poussé vers la sortie) et une mauvaise ambiance que la direction du club reprocherait au technicien slovène.

Pour autant, celui-ci avait des circonstances atténuantes à faire valoir. Déjà, si l’on se penche sur les chiffres, la patte défensive de l’ancien champion d’Europe avec Limoges était évidente, avec 77,2 points encaissés (3e défense du championnat) et, surtout, seulement 45,8 % de réussite au tir pour les adversaires des Metropolitans 92, la plus basse moyenne autorisée par un club à ses opposants. En revanche, en attaque, il a fallu oublier les plus de 90 points par match de la saison précédente et s’en contenter de 80,3 (13e meilleure moyenne). Certes, Boulogne-Levallois n’a pas gâché, shootant à 49,8 % dont 39,8 % à trois-points, 2e meilleure moyenne du championnat dans les deux cas. Mais en ne prenant que 59,5 tirs par match, les joueurs de Jurij Zdovc étaient devancés par 12 équipes sur ce critère !

Une infirmerie bien remplie

Autre circonstance atténuante, l’effectif n’a pas été épargné par les blessures, surtout dans le secteur intérieur : le meneur Brandon Brown a manqué 9 matchs, le pivot Vitalis Chikoko 4, l’intérieur Tomer Ginat 12. Quant à Miralem Halilovic, on n’a pu le voir qu’à 5 reprises sur les parquets : après avoir raté les 6 premiers matchs de la saison, il a été mis hors de combat pour le reste de l’année sur un coup de folie du pivot de Roanne Boubacar Touré.

À tout cela, il faut ajouter une gestion plutôt médiocre des remplacements : Archie Goodwin, appelé à la place de Rob Gray, n’a pas montré grand-chose ; pour sa part, l’Égyptien Assem Marei, embauché comme remplaçant médical d’Halilovic en début de saison, a séduit mais n’a pas été prolongé lorsque ce fut au tour de Ginat de partir à l’infirmerie ; enfin, le club a fait appel pour remplacer Halilovic, victime d’une fracture à la mâchoire, à un Josh Owens qui ne laissera pas un souvenir impérissable de son passage (3,0 points et 1,8 rebonds en 11 minutes sur 22 matchs).

Will Cummings – Photo : Metropolitans 92
Le grand ménage

Partant de là, Alain Weisz, le directeur des opérations sportives du club, a décidé d’effectuer un grand ménage à l’intersaison. En premier lieu, nous l’avons vu, Jurij Zdovc a été prié de prendre la porte malgré son contrat qui courait sur encore une saison. L’ont accompagné dans la charrette Neal Sako, Maxime Roos et Bastien Pinault ainsi que tous les Américains passés par le club (Brandon et Anthony Brown, Archie Goodwin, Josh Owens), sans oublier le totem Vitalis Chikoko.

De fait, ne sont restés au club que David Michineau, impeccable sur l’exercice, Lahaou Konaté, en rédemption, Tomer Ginat, qui doit confirmer son excellente première saison, et Miralem Halilovic, désormais en pleine forme.

Pour les accompagner, Boulogne-Levallois a recruté Steeve Ho You Fat, auteur d’une belle saison à Roanne, et a fait revenir Bandja Sy d’Andorre, où il était titulaire. Et le contingent venu des États-Unis a fière allure, avec un Keith Hornsby très adroit à trois-points en Allemagne la saison dernière (+ de 50 % avec Oldenburg), un Will Cumings qui menait le jeu à Kuban, grosse écurie d’Eurocup, Vince Hunter, intérieur coté à la Virtus Bologne et Jordan McRae, un extérieur ayant réussi une saison en NBA (2019-20) à 11,5 points de moyenne, quand même !

Des ambitions élevées

Avec un tel effectif, il est évident que Boulogne-Levallois ne peut qu’avoir des objectifs ambitieux. Certes, Villeurbanne et Monaco, les deux pensionnaires d’Euroleague, semblent encore mieux équipés, tant en quantité qu’en qualité. Mais, en profitant de la fatigue occasionnée par cette coupe d’Europe sur ses rivaux nationaux, l’équipe des Hauts-de-Seine peut espérer les surprendre.

Pour cela, il va déjà falloir que Vincent Collet, qui n’a pas participé à la construction de l’équipe, et légitimement arrivé après le début de la préparation au vu de son été chargé, prenne en main ses ouailles et leur inculque ses préceptes. L’une de ses principales tâches consistera à trouver le moyen de « masquer » le manque de taille de son secteur intérieur, où personne ne dépasse les 2,05 m. Il va également falloir que les recrues américaines s’adaptent à un nouveau championnat et un nouveau type de coaching. Ainsi, Jordan McRae n’a joué qu’aux États-Unis et en Chine à l’exception de quatre petits matchs à Vitoria en 2017-18.

À défaut d’être totalement significatifs, les premiers matchs préparatoires peuvent indiquer des tendances, à ce niveau. On y voit un Will Cummings régulier entre 11 et 15 d’évaluation par match, un David Michineau à l’aise (deux matchs à 15 d’éval), un Jordan McRae qui ne refuse aucun tir mais avec bonheur (20/41 aux tirs en trois matchs, dont 8/17 à trois-points), un Miralem Halilovic qui reprend doucement ses marques, un Bandja Sy et un Steeve Ho You Fat plutôt à l’aise (respectivement 14,7 et 10,7 d’éval). Seul bémol, Keith Hornsby semble avoir du mal à trouver ses marques, affichant un moche 9/32 aux tirs dont 5/17 à trois-points.

Cela étant, il ne s’agit que de présaison, et Vince Hunter ne rejoindra sur les parquets ses coéquipiers qu’à la fin du mois, une fois sa suspension pour usage de marijuana purgée. Lorsque tout l’effectif sera là et en pleine forme, en phase avec le coach, les Metropolitans 92 devraient présenter beau. Il serait même surprenant qu’ils ne figurent pas en haut de tableau de la Betclic Élite. Petit souci : Bandja Sy s’est fracturé la main fin septembre et sera absent six semaines au moins. Son remplaçant médical n’est pas un inconnu : Nobel Boungou-colo.

David Michineau – Photo : Metropolitans 92

Les changements de l’intersaison

Arrivées : Vincent Collet (sans club, 2 ans), Keith Hornsby (USA, Oldenburg/Allemagne, 1 an), Steeve Ho You Fat (Roanne, 2 ans), Will Cummings (USA, Lokomotiv Kuban/Russie, 1 an), Bandja Sy (Andorre/Espagne, 2 ans), Vince Hunter (USA, Virtus Bologne/Italie, 1 an), Jordan McRae (USA, Beijing Ducks/Chine, 1 an), Nobel Boungou-colo (Paris/Pro B, pigiste médical).

Départs : Maxime Roos (Bourg-en-Bresse), Neal Sako (Champagne Basket), Brandon Brown (Cluj-Napoça/Roumanie), Vitalis Chikoko (Pau), Bastien Pinault (Nanterre), Archie Goodwin, Anthony Brown, Josh Owens, Jurij Zdovc (coach).

Restent au club : David Michineau, Miralem Halilovic (Bosnie-Herzégovine), Tomer Ginat (Israël), Lahaou Konaté.

Effectif 2021-22


Meneurs : David Michineau (1,84 m, 27 ans), Will Cummings (USA, 1,86 m, 28 ans)
Arrières : Lahaou Konaté (1,96 m, 29 ans), Keith Hornsby (USA, 1,92 m, 29 ans)
Ailiers : Jordan McRae (USA, 1,95 m, 30 ans), Bandja Sy (2,04 m, 31 ans), Nobel Boungou-colo (2,02 m, 33 ans)
Ailier-forts : Tomer Ginat (ISR, 2,02 m, 26 ans), Steeve Ho You Fat (2,01 m, 33 ans)
Pivots : Vince Hunter (USA, 2,03 m, 27 ans), Miralem Halilovic (BIH, 2,05 m, 30 ans)
Entraîneur : Vincent Collet

Salle : Palais des sports Marcel-Cerdan, Levallois (2 814 places)
Président : Alain Bouvard (67 ans)
Directeur des opérations sportives : Alain Weisz (68 ans)

Les joueurs

David Michineau
Né le 6 juin 1994 (27 ans) – 1,91 m – Poste 1-2 – Français

Stats Jeep Élite : 11,4 points à 46,2 % aux tirs (dont 37,4 % à trois-points), 2,3 rebonds, 4,1 passes, 0,8 interception et 1,7 balle perdue pour 11,9 d’évaluation en 25 minutes (33 matchs)
Stats Eurocup : 9,6 points à 53,0 % à deux-points et 25,9 % à trois-points, 1,8 rebond, 3,5 passes, 0,8 interception et 2,3 balles perdues pour 7,6 d’évaluation en 25 minutes (18 matchs)

L’ultra-rapide meneur a passé un cap la saison passée. Pas tant dans ses stats (il tourne comme les années précédentes autour des 11 points) que dans son leadership, qui s’est principalement mis en évidence lorsque Brandon Brown, l’autre meneur de l’effectif, était absent (il a loupé 9 matchs). En Jeep Élite, cela s’est traduit par une belle hausse du nombre de passes délivrées – il était à 2,9 la saison d’avant. Il a également travaillé sur l’un de ses points faibles, l’adresse à trois-points, ce qui est plus tangible pour le moment en championnat de France qu’en Eurocup. Mais, gagnant en maturité et en gestion de la balle tout en conservant ses grosses qualités athlétiques, le Guadeloupéen s’impose comme une pièce maîtresse des Metropolitans. Et il pourrait retrouver la sélection nationale lors des prochaines fenêtres internationales s’il poursuit sur cette lancée.

Photo : Eurocup

Will Cummings
Né le 7 octobre 1992 (28 ans) – 1,83 m – Poste 1 – Américain

Stats VTB League : 12,8 points à 52,3 % à deux-points et 38,1 % à trois-points, 2,0 rebonds, 3,5 passes, 1,2 interception, 1,9 balle perdue pour 12,4 d’évaluation en 24 minutes (24 matchs)
Stats Eurocup : 12,0 points à 49,1 % à deux-points et 37,2 % à trois-points, 1,8 rebond, 2,5 passes, 0,9 interception et 1,8 balle perdue pour 12,9 d’évaluation en 22 minutes (19 matchs)

C’est peut-être l’une des meilleures pioches du recrutement altoséquanais de la saison, même si le floridien ne présente pas un CV aussi riche que, par exemple, celui de Jordan McRae. Cela étant, le petit meneur est un joueur reconnu en Europe. Après ses années universitaires à Temple (14,8 points et 4,2 passes en senior, en 2014-15) et une brillante campagne de G-League à Rio Grande (20,5 points, 4,8 passes), il est rapidement venu en Europe montrer ses talents. Après une première fugace expérience à Trente, il a fréquenté l’Aris Salonique, le Darusafaka, Oldenburg et, ces deux dernières saisons, la forte écurie d’Eurocup du Lokomotiv Kuban. Là, bien qu’ayant à partager son poste avec Mantas Kalnietis, il a montré une belle régularité dans le scoring et la gestion du jeu, proposant peu ou prou les mêmes stats en Eurocup (quart-de-finaliste) et en VTB League (demi-finaliste). Gestionnaire, sérieux des deux côtés du terrain, il sera un élément stabilisateur du collectif.

https://www.youtube.com/watch?v=baOsZ7irO-M

Lahaou Konaté
Né le 17 novembre 1991 (29 ans) – 1,96 m – Poste 2 – Français

Stats Jeep Élite : 5,0 points à 42,9 % aux tirs (dont 37,0 % à trois-points), 2,1 rebonds, 1,6 passe, 1,2 interception et 0,6 balle perdue pour 7,0 d’évaluation en 23 minutes (34 matchs)
Stats Eurocup : 3,2 points à 30,4 % à deux-points et 33,3 % à trois-points, 2,8 rebonds, 1,0 passe, 0,6 interception et 0,2 balle perdue pour 5,4 d’évaluation en 20 minutes (18 matchs)

Après avoir montré toute l’étendue de son potentiel avec Nanterre entre 2017 et 2019, au point de se voir sélectionné avec l’équipe de France pour les fenêtres internationales, le natif de Créteil a vécu une expérience plus que mitigée à Ténérife avant de revenir au pays, à Boulogne-Levallois. Mais le retour au bercail ne s’est pas vraiment bien passé, ses stats étant pratiquement aussi faibles qu’en Espagne (3,0 points en 16 matchs à 13,1 minutes de moyenne en ACB (39,5 % à deux-points, 33,3 % à trois-points) accompagnés de 0,9 rebond et 0,5 passe, 4,6 points en BCL (14 matchs, 17,0 mn de moyenne, 55,8 % à deux-points, 43,8 % à trois-points, 2,0 rbds et 0,7 pd). Ce qui ne l’a toutefois pas empêché de passer plus de 20 minutes par match sur le parquet, preuve que coach Zdovc lui faisait confiance pour les missions défensives malgré son faible rendement offensif. Cela étant, dans la deuxième année de son contrat de quatre ans, il va devoir hisser son niveau et montrer qu’il peut réitérer ses prestations nanterriennes (12,1 pts à 47,9 % aux tirs, 5,2 rbds, 2,2 pds, 15,1 d’éval en 2018-19).

Photo : Metropolitans 92

Keith Hornsby
Né le 30 janvier 1992 (29 ans) – 1,91 m – Poste 2 – Américain

Stats BBL (Allemagne) : 14,4 points à 55,6 % à deux-points et 50,9 % à trois-points, 2,4 rebonds, 1,1 passe, 0,4 interception et 0,8 balle perdue pour 13,1 d’évaluation en 21 minutes (37 matchs)

Un sniper : lors de ses deux dernières années universitaires, à LSU (2014 à 2016), il a tourné à 39,3 % puis 41,5 % à trois-points avant d’enchaîner sur trois saisons de G-League à 43,3 % de loin (48,5 % en 2018-19) et de confirmer les deux exercices suivants en Europe, d’abord à Torun, en Pologne (42,9 % « from downtown ») puis en Allemagne à Oldenburg (50,0 % en coupe d’Allemagne pour aller avec ses 50,9 % en championnat !). Un shooteur, donc, prenant près de 9 tirs par match la saison passée (et 11,3 en Pologne !). Et un joueur quelque peu unidimensionnel. Il faut donc que ses shoots rentrent pour qu’il soit utile. Pour le moment, en préparation, on est loin du compte : en trois matchs, il tourne à 9/32 aux tirs dont 5/17 à trois-points. Démarrage laborieux ? Adaptation difficile ? État de forme encore à parfaire ? Toujours est-il qu’il va devoir rapidement retrouver la mire pour confirmer le bien que l’on pensait de lui outre-Rhin.

Photo : Metropolitans 92

Jordan McRae
Né le 28 mars 1991 (30 ans) – 1,95 m – Poste 3 – Américain

Stats CBA (Chine) : 11,3 points à 51,3 % aux tirs (dont 41,2 % à trois-points), 1,7 rebond, 1,3 passe, 0,6 interception et 1,1 balle perdue pour 7,3 d’évaluation en 12 minutes (7 matchs)

Il ne faut pas se fier à la dernière saison, tronquée, du natif de Savannah : il s’agit d’un vrai joueur de NBA, qui y a joué 123 parties en quatre saisons pour cinq franchises (Cleveland, Phoenix, Washington, Denver, Detroit) et 6,9 points. On retiendra notamment ses 29 matchs en 2019-20 avec les Wizards, où il a cumulé 12,8 points par match et 3,6 rebonds. Parallèlement, celui qui a participé en tant que lycéen au McDonald’s All-American Boys Game 2010 a connu trois saisons en G-League (25,4 points et 4,6 rebonds de moyenne). Il a également évolué, en 2014-15, en Australie aux Melbourne United. En 27 matchs, il y a tourné à 19,9 pts. Il a également connu une brève expérience européenne à Vitoria en 2017-18, n’y jouant que 4 matchs pour 5,0 pts et 1,5 rbd de moyenne. Autant dire que Vincent Collet espère voir sur le parquet le McRae de Washington plutôt que celui de Chine… Ses premières sorties, en préparation, laissent à penser que c’est le « bon » McRae qui est venu dans les Hauts-de-Seine, tournant à 18,3 points à 48,8 % aux tirs dont 47,1 % à trois-points pour 18,7 d’évaluation.

Bandja Sy
Né le 30 juillet 1990 (31 ans) – 2,04 m – Poste 3/4 – Français

Stats ACB (Espagne) : 5,8 points à 62,9 % à deux-points et 27,4 % à trois-points, 3,9 rebonds, 0,6 passe, 0,8 interception et 0,8 balle perdue pour 6,4 d’évaluation en 19 minutes (25 matchs)
Stats Eurocup : 4,9 points à 48,0 % à deux-points et 15,8 % à trois-points, 2,4 rebonds, 0,8 passe, 0,9 interception et 1,0 balle perdue pour 3,9 d’évaluation en 18 minutes (9 matchs)

Encore un retour en France pour le petit frère d’Amara, qui a connu un cursus des plus animés. Après avoir passé 4 saisons en NCAA à New Mexico State (11,9 points en 2012-13, son année senior), il a démarré sa carrière professionnelle en France, passant par Pau-Orthez, Nancy et Villeurbanne avant de poursuivre en Grèce (AEK Athènes) et en Serbie (Partizan Belgrade) puis de passer ces deux dernières saisons en Andorre, dans le difficile championnat espagnol. Athlétique, rugueux, il a toujours œuvré en tant que joueur de l’ombre, apportant ses 6-7 points et ses 3-4 rebonds en plus de sa défense et de son sens du collectif. Il ne devrait pas avoir de problème à se fondre dans le jeu prôné par Vincent Collet, en particulier s’il règle un peu mieux la mire à trois-points – il est à 5/11 dans l’exercice en préparation, l’espoir lui est permis. Mais il s’est fracturé la main fin septembre et son absence est estimée à 6 semaines. Il sera remplacé pendant ce temps par le bien connu Nobel Boungou-colo.

Photo : Metropolitans 92

Nobel Boungou-colo
Né le 26 avril 1988 (33 ans) – 2,02 m – Poste 3 – Français

Stats Pro B : 11,6 points à 42,0 % aux tirs (dont 32,2 % à trois-points), 3,6 rebonds, 2,8 passes, 1,2 interception et 2,0 balles perdues pour 11,9 d’évaluation en 26 minutes (34matchs)

Pour pallier à la blessure de Bandja Sy, les Metropolitans 92 ne se sont pas beaucoup creusé la cervelle, appelant à la rescousse un joueur déjà brièvement passé au club en 2018-19, Nobel Boungou-colo. Figure du championnat de France, il s’est surtout révélé avec Limoges, étant artisan des deux titres du CSP en 2014 et 2015. Ensuite, il est passé avec plus ou moins de succès par le Khimki, Séville, Turin et la Joventud Badalone avant de revenir en France encadrer les jeunes pousses du Paris Basket ces deux dernières saisons tout en restant un joueur majeur de l’effectif. Il en a encore sous la pédale.


Photo : Metropolitans 92

Tomer Ginat
Né le 7 novembre 1994 (26 ans) – 2,02 m – Poste 4 – Israélien (Cotonou)

Stats Jeep Élite : 11,3 points à 48,1 % aux tirs (dont 34,0 % à trois-points), 5,1 rebonds, 2,6 passes, 1,0 interception et 1,4 balle perdue pour 13,7 d’évaluation en 26 minutes (22 matchs)
Stats Eurocup : 9,0 points à 54,7 % à deux-points et 34,2 % à trois-points, 3,9 rebonds, 1,9 passe, 1,1 interception et 1,8 balle perdue pour 9,2 d’évaluation en 14 minutes (14 matchs)

Sa venue en France lors de la dernière intersaison avait suscité de la curiosité : comment un international israélien, deux fois dans le cinq majeur de son championnat national allait-il s’adapter à un environnement très différent, sur et en dehors des parquets ? La réponse est vite venue : bien, très bien même. S’il n’avait été freiné par les blessures (2 matchs ratés fin janvier avant une fin prématurée de la saison, début mai, par la faute d’une luxation de l’épaule), il aurait sans doute encore plus produit que ce qu’il a montré sur ses 22 matchs de saison régulière. Bon passeur, intelligent, souvent bien placé, il compense ses moindres qualités athlétiques (pour le championnat de France) par un jeu près du sol plein de roublardise et de maîtrise. Il devrait s’épanouir dans le jeu proposé par Vincent Collet.

Photo : Metropolitans 92

Steeve Ho You Fat
Né le 12 juin 1988 (33 ans) – 2,01 m – Poste 4 – Français

Stats Jeep Élite : 8,9 points à 52,5 % aux tirs (dont 40,5 % à trois-points), 5,1 rebonds, 1,4 passe, 0,7 interception et 1,8 balle perdue pour 11,3 d’évaluation en 25 minutes (34 matchs)

263 matchs de Pro B, 94 de première division sous ses diverses appelations, le Guyanais connaît la LNB, qu’il fréquente depuis 2008. Longtemps considéré comme un très bon joueur de Pro B (à Antibes, Évreux, Orchies ou Rouen), il a démontré ces deux dernières saisons à Roanne qu’il pouvait très bien se montrer performant à l’étage supérieur, voyant même son rendement augmenter d’une saison sur l’autre (7,8 pts et 4,1 rbds en 2019-20). Solide, combatif, un peu moins aérien que lors des ses jeunes années, qui plus est de plus en plus adroit de loin.

Photo : Metropolitans 92

Vince Hunter
Né le 5 août 1994 (27 ans) – 2,03 m – Poste 4 – Américain

Stats Lega A (Italie) : 8,6 points à 59,7 % à deux-points et 23,1 % à trois-points, 4,2 rebonds, 1,1 passe, 0,7 interception et 1,3 balle perdue pour 9,6 d’évaluation en 17 minutes (38 matchs)
Stats Eurocup : 9,8 points à 62,9 % à deux-points et 60,0 % à trois-points, 4,6 rebonds, 1,4 passe, 1,1 interception, 0,6 contre et 0,9 balle perdue pour 13,5 d’évaluation en 17 minutes (21 matchs)

Comme Jordan McRae, le bondissant intérieur n’aurait pas dû être dans les moyens d’un club français, au vu de son CV, qui propose des pointes à 14,9 points en NCAA (UTEP), à 21,8 pts en G-League, à 12,6 pts en Italie avec la Virtus Bologne ou des passages rapides par la NBA (4 matchs avec les Memphis Grizzlies en 2017-18) et l’Euroleague (8 matchs à 4,0 pts de moyenne avec le Pana en 2015-16. Mais, alors qu’il avait été prolongé par le légendaire club de Bologne, le natif de Detroit a été contrôlé positif à la marijuana après un match de la finale du championnat d’Italie. Sanction : trois mois de suspension et la porte indiquée au fautif. Lui qui avait contribué à aider l’AEK Athènes à décrocher la BCL en 2018 aura sans doute à cœur de se racheter en mettant sa mobilité et ses grosses qualités athlétiques au service de l’équipe.

https://www.youtube.com/watch?v=PpZTlFVomOQ

Miralem Halilovic
Né le 22 juillet 1991 (30 ans) – 2,05 m – Poste 4/5 – Bosnien (Bosman)

Stats Jeep Élite : 9,4 points à 70,0 % aux tirs, 3,8 rebonds, 3,0 passes, 0,6 interception et 1,2 balle perdue pour 14,4 d’évaluation en 20 minutes (5 matchs)
Stats Eurocup : 5,8 points à 40,5 % à deux-points, 4,7 rebonds, 1,8 passe, 0,3 interception, 0,8 contre et 1,3 balle perdue pour 6,3 d’évaluation en 17 minutes (6 matchs)

Le Bosnien remporte sans forcer la palme de la saison la plus pourrie de Jeep Élite. Après avoir dû patienter jusqu’au 22 novembre (7e match officiel de l’équipe) pour faire ses débuts avec Boulogne-Levallois suite à une blessure, l’intérieur révélé à Orléans n’a pu faire que 5 apparitions en Jeep Élite avant qu’un coup de folie de Boubacar Touré (Roanne) l’éloigne des parquets jusqu’à la fin de la saison, mâchoire fracturée ! Pendant le court laps de temps où il a pu fréquenter le terrain, le natif de Tulza n’a pu que commencer à se mettre en jambes, montrant quand même de belles choses sur un court laps de temps (23 d’éval en 16 minutes contre Boulazac, notamment). Il lui reste maintenant à les confirmer sur la durée.

Photo : Metropolitans 92

Le coach

Vincent Collet
Né le 6 juin 1963 (58 ans) – Français

Coupé en janvier 2020 par la SIG au cours de sa neuvième saison au club, Vincent Collet en avait profité pour souffler tout en se focalisant sur l’équipe de France. Avec à la clé, on le sait, une formidable médaille d’argent aux dernier Jeux olympiques, à Tokyo. Champion d’Europe en 2013, médaillé de bronze à Pékin en 2019 avec la France, deux fois champion de France avec Le Mans (2006) et l’Asvel (2009), l’ancien joueur du Mans (champion de France 1982) et de Villeurbanne a tout gagné ou presque. Il reprend du service sur le banc d’une équipe de Betclic Élite avec, sans doute, l’ambition de faire aussi bien qu’avec l’équipe de France.

Assistants : Sacha Giffa (44 ans), Jean-Paul Besson (48 ans)

Photo : Metropolitans 92

.

.

.

.

.

[armelse]

Malgré un bilan comptable qui n’a rien d’infâmant (quart-de-finale en Jeep Élite comme en Eurocup), les Metropolitans 92 de Boulogne-Levallois version 2020-21 n’ont pas satisfait les dirigeants du club. D’où un gros ménage au niveau des joueurs (8 départs) et du staff technique, Jurij Zdovc étant prié de ne pas effectuer la deuxième saison de son contrat. Plus encore que les résultats en légère baisse de l’équipe (6e de la saison régulière avec 20 victoires pour 14 défaites contre une 4e place la saison précédente au moment de son arrêt), ce sont, semble-t-il, certains mauvais choix (notamment vis-à-vis de Rob Gray, vite poussé vers la sortie) et une mauvaise ambiance que la direction du club reprocherait au technicien slovène.

Pour autant, celui-ci avait des circonstances atténuantes à faire valoir. Déjà, si l’on se penche sur les chiffres, la patte défensive de l’ancien champion d’Europe avec Limoges était évidente, avec 77,2 points encaissés (3e défense du championnat) et, surtout, seulement 45,8 % de réussite au tir pour les adversaires des Metropolitans 92, la plus basse moyenne autorisée par un club à ses opposants. En revanche, en attaque, il a fallu oublier les plus de 90 points par match de la saison précédente et s’en contenter de 80,3 (13e meilleure moyenne). Certes, Boulogne-Levallois n’a pas gâché, shootant à 49,8 % dont 39,8 % à trois-points, 2e meilleure moyenne du championnat dans les deux cas. Mais en ne prenant que 59,5 tirs par match, les joueurs de Jurij Zdovc étaient devancés par 12 équipes sur ce critère !

Une infirmerie bien remplie

Autre circonstance atténuante, l’effectif n’a pas été épargné par les blessures, surtout dans le secteur intérieur : le meneur Brandon Brown a manqué 9 matchs, le pivot Vitalis Chikoko 4, l’intérieur Tomer Ginat 12. Quant à Miralem Halilovic, on n’a pu le voir qu’à 5 reprises sur les parquets : après avoir raté les 6 premiers matchs de la saison, il a été mis hors de combat pour le reste de l’année sur un coup de folie du pivot de Roanne Boubacar Touré.

À tout cela, il faut ajouter une gestion plutôt médiocre des remplacements : Archie Goodwin, appelé à la place de Rob Gray, n’a pas montré grand-chose ; pour sa part, l’Égyptien Assem Marei, embauché comme remplaçant médical d’Halilovic en début de saison, a séduit mais n’a pas été prolongé lorsque ce fut au tour de Ginat de partir à l’infirmerie ; enfin, le club a fait appel pour remplacer Halilovic, victime d’une fracture à la mâchoire, à un Josh Owens qui ne laissera pas un souvenir impérissable de son passage (3,0 points et 1,8 rebonds en 11 minutes sur 22 matchs).

Will Cummings – Photo : Metropolitans 92
Le grand ménage

Partant de là, Alain Weisz, le directeur des opérations sportives du club, a décidé d’effectuer un grand ménage à l’intersaison. En premier lieu, nous l’avons vu, Jurij Zdovc a été prié de prendre la porte malgré son contrat qui courait sur encore une saison. L’ont accompagné dans la charrette Neal Sako, Maxime Roos et Bastien Pinault ainsi que tous les Américains passés par le club (Brandon et Anthony Brown, Archie Goodwin, Josh Owens), sans oublier le totem Vitalis Chikoko.

De fait, ne sont restés au club que David Michineau, impeccable sur l’exercice, Lahaou Konaté, en rédemption, Tomer Ginat, qui doit confirmer son excellente première saison, et Miralem Halilovic, désormais en pleine forme.

[/arm_restrict_content] [arm_restrict_content plan= »unregistered, » type= »show »][arm_setup id= »2″ hide_title= »true »][/arm_restrict_content]

Photo d’ouverture : les Metropolitans 92 de 2021-22 (photo : Metropolitans 92)

Commentaires

Fil d'actualité