Aller au contenu

Guide Betclic Élite 2023-24 – Paris : une Bonn équipe et une nouvelle arena

Le Paris Basketball va disposer enfin d’un nouvel écrin en février prochain. Pour que les résultats soient à la hauteur, il a joué la carte de la sécurité en reconstruisant pierre par pierre dans la capitale une équipe allemande gagnante.


Le Paris Basketball a recruté six joueurs et le coach du Telekom Baskets Bonn de la saison précédente. C’est une transhumance rare sinon unique entre deux clubs de deux ligues européennes majeures. Six joueurs importants puisqu’ils faisaient tous partie du top 9 de l’équipe allemande à l’évaluation. De plus, cette équipe a remporté la Basketball Champions League et a dominé le championnat allemand même si elle est tombée en finale des playoffs. Une bonne façon de profiter d’un budget prévisionnel monté à 8,6 millions d’euros et d’une masse salariale brute de 2,4 millions, ce qui place le club de la capitale sur le podium financier. Le premier d'une longue série ?

Avec cette base, le Paris Basketball pourrait avoir un temps d’avance au démarrage sur des équipes qui ont presque tout reconstruit cet été. « Sur les réseaux sociaux, on nous a taquiné pour la soi-disant non-originalité du recrutement. Nous, on a voulu faire matcher la philosophie du club, les demandes du coach, la qualité des joueurs et les attentes du public. Maintenant, c’est le terrain qui va parler. En attendant, je suis content qu’on ait pris des joueurs présentant des garanties afin de maximiser nos chances de gagner », a commenté le directeur sportif Amara Sy.

Le duo Shorts-Hifi

Dans le lot des transferts venus d’Allemagne, il y a T.J. Shorts, MVP de la BCL, et l’un des meilleurs meneurs d’Europe, Euroleague comprise. Un solide candidat au trophée de MVP de la Betclic Elite pour cette saison, qui devenir très probablement devenir le chouchou du public parisien, au même titre que le combo guard Nadir Hifi, qui a éclaté au Portel et qui va découvrir un tout autre contexte à Paris et aussi l’Eurocup. A lui de s’adapter, de rendre son jeu plus rigoureux, sachant qu’il vient tout juste de fêter ses 21 ans.

T.J. Shorts © FIBA

« Cela a toujours été important pour moi et le staff d’affirmer une forte identité », a commenté le nouveau coach Tuomas lisalo qui prône un jeu flashy. « On veut jouer vite, pas seulement avec nos pieds, mais aussi avec nos têtes. Il faut que chacun sache ce qu’il a à faire, qu’il connaisse son rôle. On veut être l’équipe qui travaille le plus dur. Je pense que c’est ce qui apportera énormément d’excitation chez les fans. C’est cet état d’esprit qui va nous connecter à eux et les rendre fiers de nous supporter. On veut cette atmosphère autour de l’équipe. Le format de l’Eurocup est parfait pour les équipes qui veulent développer les jeunes talents, car il y a moins de pression. Pour nous, il serait bien de trouver le bon équilibre entre développer les jeunes et gagner assez de matches, pour se qualifier en playoffs, à une bonne position. Cela matche parfaitement avec notre situation actuelle. »

Deux Américains à sa tête (Eric Schwartz et David Kahn), un coach finlandais, le Paris Basketball est plus que jamais cosmopolite quand on sait que le staff est composé du Hongrois Adrian Kovacs, de l’Allemand Julius Thomas, d’un responsable de la performance physique espagnol Adrian Ariza Medina, plus l'assistant français Bienvenu Kindoki.

L’Adidas Arena en février

L’autre bouleversement, c’est la prise de possession, à partir du 11 février 2024, de l’Adidas Arena. L'enceinte disposera d’un parvis de 7 000m2, donnant sur le Boulevard Ney et de 4 espaces VIP ; le Skyba de 150m2 aura une vue plongeante dominant la salle alors que le Salon Courtside sera un salon vitré longeant le tunnel d’accès des joueurs. Les dix loges privées vitrées ou ouvertes auront vue sur la salle.

Pour le grand public, « le Bloc » sera un espace de 2 600m2 où street food et activités viendront animer ce lieu de vie. « Le Rooftop » sera un bar-restauration et un play-ground sera mis à disposition de chacun. Ce serait parfait si la capacité d’accueil de l’arena n’avait pas été limitée à 8 000 places... soit moitié moins que les enceintes pour le basket des capitales européennes.

Pour patienter, le Paris Basketball va plusieurs fois abandonner la vétuste Halle Carpentier pour jouer des matches à l’Accor Arena de Bercy et au Palais des Congrès. David Kahn et son staff ne manquent pas d’idée pour faire prospérer leur club et le faire connaître à un public parisien exigeant mais qui peut se déplacer en nombre comme nulle part ailleurs. Il faut maintenant que ce club, qui est parti d’une feuille blanche et qui n’a que cinq ans d’âge, monte en gamme au niveau des résultats sportifs.



Les résultats des cinq dernières saisons

SaisonNiveauBilanRangPlayoffsTop scoreurBudget
2018-19Pro B16-1811e-Gary Florimont (10,4)2,36 M€
2019-20Pro B11-1210e-Nobel Boungou-Colo (16,5)3,23 M€
2020-21Pro B23-112e-Dustin Sleva (14,1)3,65 M€
2021-22Betclic Elite13-2115e-Kyle Allman (15,0)5,05 M€
2022-23Betclic Elite16-189e-Tyrone Wallace (16,0)6,48 M€

Les changements de l’intersaison

Sous contrat : Gauthier Denis (2024), Mohamed Diawara (2025)
Arrivées : Nadir Hifi (Le Portel, 2026), Tuomas lisalo (coach, Bonn/Allemagne, pluriannuel), Michael Kessens (Bonn/Allemagne, 2024), Leon Kratzer (Bonn/Allemagne, 2024), Enzo Shahrvin (Pau, 2026), Tyson Ward (Bonn/Allemagne, 2024), Collin Malcolm (Bonn/Allemagne, 2024), Mikael Jantunen (Trevise, 2024), Sebastian Herrera (Bonn/Allemagne, 2025), T.J. Shorts (Bonn/Allemagne, 2024), Bandja Sy (Boulogne-Levallois, 2025)
Départs : Will Weaver (NBA), Juhann Begarin (Nanterre), Jeremy Evans (Al-Manama/Bahrein), Maël Hamon-Crespin (Saint-Chamond/Pro B), Chris Goulding (Melbourne United/NBL), Ismaël Kamagate (Olimpia Milan/Italie), Killian Malwaya (Evreux/Pro B, en prêt), Kyle Allman Jr (Darussakafa/Turquie), Aamir Simms (Venise/Italie), Dustin Sleva (Murcie/Espagne), Axel Toupane (Boulogne-Levallois), Tyrone Wallace (Turk Telekom/Turquie), Amar Gegic

Effectif 2023-2024 : Nadir Hifi, T.J. Shorts, Sebastian Herrera, Tyson Ward, Gauthier Denis, Collin Malcolm, Mohamed Diawara, Mikael Jantunen, Bandja Sy, Enzo Shahrvin, Michael Kessens, Leon Kratzer

Staff sportif

Coach : Tuomas lisalo (40 ans)
Assistants : Adrian Kovacs (30 ans), Julius Thomas (25 ans), Bienvenu Kindoki (43 ans)
Préparateur physique : Adrian Ariza Medina (33 ans)

Front office

Président : David Kahn (62 ans)
Directeur général délégué : Mathias Priez (33 ans)
Directeur sportif : Amara Sy (41 ans)
Vice-président stratégique : Alejandro Requena

Salles : Halle George-Carpentier (4 746 places) et Adidas Arena (8 000 places)



Les joueurs

Le cinq majeur

T.J. Shorts

Le MVP de la Basketball Champions League - 19,5 points, 6,8 passes, 3,6 rebonds et 1,4 interception - de son Final Four et du championnat allemand (BBL) pour 2023. Il lui a fallu bosser dur pour arriver à ce niveau avec une petite taille. Rapide, tenace, doté d’un super sens de l’anticipation, et très gros scoreur. Son pourcentage de réussite à trois-points a fait un bond sur les deux dernières saisons. Le Californien avait déjà été le meilleur marqueur du championnat allemand et de la FIBA Europe Cup en 2022 avec Crailsheim. Il a signé deux ans de contrat avec Paris. Naturalisé macédonien, il a participé au tournoi de pré-qualification olympique, mais malgré ses 20 points et 16,3 d’évaluation de moyenne, la Macédoine du Nord ne s’est pas qualifiée. Son prénom est Timothy Neocartes.

Voir les stats sur Proballers


Nadir Hifi

La révélation française de la saison 2022-23 avec Le Portel. Deuxième marqueur français derrière Victor Wembanyama, 6e au scratch. Ses records de points (39) et d’évaluation (44) ont été accomplis la saison dernière contre Paris. Meilleur marqueur du championnat espoir en 2021. Talentueux et culotté, il a trouvé au Portel le lieu idéal pour s’exprimer avec beaucoup de responsabilités. Originaire de Strasbourg, il a joué en jeune pour l’équipe d’Algérie, le pays de ses parents, mais il a fait le choix de la France auprès de la FIBA pour les A et il est à même de rejoindre les Bleus. Il a déjà fait partie de la Select Team cet été pour deux matches contre l’Arménie. Il a signé pour trois saisons.

Voir les stats sur Proballers


Tyson Ward

Le Floridien, dont le père est coach de basketball dans un lycée, est sorti de North Dakota State en 2020 après avoir été le premier joueur de l’université à passer la barre en cumul des 1 500 points, 700 rebonds et 250 passes. Il a été pendant trois ans fidèle à la Bundesliga. Une envergure de 2,06 m. On le dit altruiste et polyvalent des deux côtés du terrain, et capable de prendre des rebonds comme un intérieur. Selon Tuomas lisalo, sa spécialité est la défense du périmètre. Major en finance. Il se décrit comme un gars drôle mais qui sait se concentrer sur son travail le moment venu. Il a pour ambition de créer sa propre entreprise.

Voir les stats sur Proballers


Collin Malcolm

Le natif d’Ashland, dans l’Oregon, était lui aussi à Bonn la saison dernière (9,2 points, 4 rebonds, 1,6 passe en BCL). Polyvalent, il peut jouer sur les postes 2, 3 et 4. C’est un créateur, un défenseur et son coach dit de lui qu’il a le corps d’un ailier et les skills d’un meneur de jeu. A sa sortie de NAIA (Warner Pacific University), soit sans grandes références, il a débuté en Europe sur la pointe des baskets en collectionnant les top 5 au scoring dans des ligues mineures : Géorgie, Finlande, Chypre. Sa campagne avec Bonn a servi de tremplin. Point faible : sa réussite aux lancers-francs est tombée à 63,3 % la saison dernière.

Voir les stats sur Proballers


Leon Kratzer

International - il avait joué contre la France en février 2020 -, le Bavarois faisait partie du groupe des 14 pré-sectionnés allemands mais il n’a pas été retenu pour la Coupe du monde où ses coéquipiers ont brillé. Il avait auparavant participé aux championnats d’Europe en U16, U18 et U20. 110 kg. Il a de qui tenir puisque son père, Marc Suhr (2,15 m) a évolué à Connecticut puis en Allemagne, y compris Bonn, et à Trévise, en Italie. Leon a débuté sa carrière en 3e division et a gravi les échelons. MVP de la Pro A (2e division) en 2017. Un défenseur, contreur et rebondeur doté d’un bon QI basket.

Voir les stats sur Proballers


Les remplaçants

Sebastian Herrera

Rares sont les Chiliens à jouer en Europe, même si Sebastian Herrera a hérité également du passeport allemand via sa mère. Il est né à Vitacura, au Chili, s’est inspiré de son père lui-même basketteur de haut niveau. Il est aussi international chilien et il a disputé le pré-tournoi olympique en Argentine (14,0 points, 3,3 rebonds et 2,8 passes pour la 2e évaluation de son équipe). Après ses débuts au CD Universidad Catolica de Chile, il a rejoint l’Allemagne et Trier à 17 ans en 2e division. Lui aussi a fait partie de l’épopée de Bonn. Un combo guard qui peut driver et (bien) shooter, à trois-points ou dans la peinture. Se déclare comme un gros bosseur. « Seba » a signé jusqu’en 2025.

Voir les stats sur Proballers


Gauthier Denis

Le fidèle puisqu’il séjourne au Paris Basketball depuis sa création en 2018. Originaire d’Évreux, il a été formé au Centre Fédéral et au Havre et il est passé par toutes les équipes de France jeunes, des U16 aux U20. Il ne voulait pas demeurer en N1 et il a emprunté 30 000 euros pour payer sa clause de départ du Havre pour Paris et voyait cela comme un investissement. De très belles moyennes dans la réussite à trois-points sur ses cinq années à Paris. Un record à 19 points contre Gravelines la saison dernière. Son père et sa mère ont été joueurs et coaches. Il a commencé le basket dès qu’il a su marcher et son idole était son frère aîné de six ans.

Voir les stats sur Proballers


Mikael Jantunen

Troisièe marqueur (8,0 points), deuxième rebondeur (5,2), troisième passeur (3,2) et deuxième à l’évaluation (12,6) de la Finlande à la Coupe du monde. Grand, scoreur, shooteur, passeur et encore très jeune (23 ans). À Helsinki, il a joué au football avant d’opter pour le basket à 11 ans. Après l’Helsinki Basketball Academy (HBA-Märsky), il a traversé l'atlantique et joué deux ans pour l’Université d’Utah. Après les USA, c’est un retour en Europe, un titre de champion de Belgique et un trophée de meilleur sixième homme avec Ostende. C’est un ailier-fort mais il peut défendre sur plusieurs postes. Son coach juge qu’il combine un grand QI basket avec de bons instincts naturels. Il a signé un contrat jusqu’en 2025.

Voir les stats sur Proballers


Bandja Sy

Bandja retrouve son frère aîné Amara devenu directeur sportif du club avec un déménagement réduit à quelques hectomètres. On connaît ses qualités athlétiques, sa polyvalence, et désormais son expérience. C’est un baroudeur qui a été formé en France, en Espagne dans une académie de Gran Canaria - ce qui était novateur à l’époque -, dans une école préparatoire californienne et à l’université de New Mexico State. Son parcours en France l’a amené dans des clubs de haut standing ainsi qu’à l’AEK Athènes, au Partizan Belgrade et en Espagne. De parents maliens mais né à Paris et originaire comme Amara de Cergy.

Voir les stats sur Proballers


Enzo Sharhvin

Puissant. C’est le qualificatif qui vient à l’esprit en le voyant jouer. Ses spécialités sont le dunk et le contre, sans oublier la défense et le rebond. Enzo Sharhvin doit améliorer son registre offensif. Il s’est engagé jusqu’en 2026 et son coach estime qu’il peut devenir un intérieur de très haut niveau. Lui rêve de NBA. Il a commencé le basket à Gif-sur-Yvette puis Bures-sur-Yvette dans l’Essonne. C’est au Centre de formation de Pau qu’il a fait connaissance d l’antichambre du basket professionnel, et pour sa première saison avec l’équipe d’Eric Bartecheky, il a participé à 32 matches et montré un beau potentiel. Blessé, il n’a pas pu faire la campagne estivale de l’équipe de France U20.

Voir les stats sur Proballers


Michael Kessens

Si l’Allemand Michael Kessens est JFL, c’est qu’il a été espoirs à Cholet entre 2008 et 2012, et il sera deux fois champion de France avec Kevin Seraphin et Rodrigue Beaubois comme têtes d’affiche. Né d’une mère allemande et d’un père somalien, il a grandi à Nyon en Suisse, et évidemment il parle français, comme l’allemand et l’anglais. Il poursuivra ensuite un cursus américain dans les universités de Longwood (NCAA 2), d’Alabama et de Florida, davantage réputées. Direction ensuite l’Allemagne. Il se retrouvera lui aussi au bout du compte à Bonn. Pour son coach, il est technique, complet, intelligent, c’est un role player, et il est à même de chaperonner les jeunes joueurs. Il affirme avoir eu envie de revenir en France et adore découvrir de nouvelles cultures.

Voir les stats sur Proballers



Le coach

Tuomas lisalo

Tout le recrutement part de lui puisqu’il était le coach du Telekom Baskets Bonn depuis deux ans. La saison dernière, le club allemand a signé 54 victoires pour seulement 7 défaites avec un trophée en Basketball Champions League et une place de finaliste des playoffs allemands avec une défaite face à Ulm. 1,95 m. Ancien international finlandais au poste d’arrière. Il a tout d’abord entraîné dans son pays notamment l’équipe nationale U20 avant de rejoindre Crailsheim en Allemagne en 2016 et y rester cinq ans. Son jeu est porté sur les tirs à trois-points en prenant soin des rebonds offensifs. Ses joueurs soulignent qu’il est minutieux. Deux fois élu Coach de l’Année en Bundesliga avec Bonn. Son patronyme s’écrit sans majuscule. Sa femme parle très bien français.

Tuomas Iisalo © FIBA

Vous souhaitez partager des informations ou des anecdotes concernant les joueurs de Betclic Elite de votre équipe préférée ? Contactez-nous par mail à redaction@basketeurope.com.

Par ailleurs, nous vous rappelons que le guide Betclic Elite 2023-2024 est cette année en accès libre. Pour découvrir l'intégralité de nos contenus premiums, abonnez-vous !

Photo d'ouverture : Nadir Hifi (Paris Basketball)

Commentaires

Fil d'actualité