Après 36 ans et 63 matches d’invincibilité, les Américains sont vaincus en finale des JO par les Soviétiques. Les trois dernières secondes restent gravées pour l’éternité.
Ceci est le 4e chapitre d’une rétrospective sur les évènements, équipes et joueurs qui ont marqué l’Histoire des JO. A lire aussi :
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Une finale de série B. Les chiffres expriment tout le gâchis offensif, 36 % de réussite aux shoots pour l’URSS, 33 % pour les Etats-Unis. Est-ce l’heure tardive qui paralyse les membres ? L’affrontement débute à minuit, heure de Munich, pour le bon vouloir de la chaîne américaine ABC, qui s’est offert la friandise pour 5 millions de dollars – un joli magot à l’époque – et a exigé de pouvoir diffuser cette finale en prime time.
Les Américains sont sur une série de 63 victoires consécutives, mais les Soviets n’ont que faire de cette invincibilité. « Nous formions un groupe de joueurs un peu fous. On n’avait peur de personne, on regardait simplement nos adversaires droit dans les yeux, » dira Sergueï Belov. Belov est le tsar du CSKA Moscou, et considéré comme le meilleur basketteur européen de sa génération. Il est chaud, Belov. Avec son jump shoot esthétiquement parfait, il marque quatorze des dix-neuf premiers points soviétiques. Son coach Vladimir Kondrashine l’utilise avec doigté pour éviter qu’il fasse cinq fautes et il le rappelle sept fois sur le banc durant la partie. Kondrashine a recours à un stratagème. Il a placé dans son cinq de départ deux extérieurs de petite taille, vifs et dynamiques, les Georgiens Michail Korkia et Zurab Sakandelidze, aux côtés de Sergueï et Alexander Belov (aucun lien de parenté) et du pivot Aljan Sharmukhamedov.
Les 7 000 spectateurs de la Siegenburgerstrasse voient l’URSS prendre délibérément possession du poste de pilotage. A la mi-temps, les hommes en maillot rouge comptent 5 points d’avance, capital qu’ils font fructifier – si l’on peut dire pour des communistes – au point de mener de 10 points (38-28) et encore de 8 (44-36) alors qu’il ne reste que 4’34 » à jouer.


« Huit de ces boys ont tout juste vingt ans et aucune expérience internationale »
Ces Américains sont-ils des peintres ? Pour juger de la valeur de cette équipe, il faut oublier ses préjugés comme quoi tous les athlètes sont des « amateurs ». Un label qui fait sourire sachant que ceux des pays de l’Est sont des sportifs d’Etat qui peuvent consacrer 100 % de leurs temps à la pratique du basket. Mais donc, les Américains ne peuvent puiser dans le vivier des 17 équipes de NBA et des 15 équipes de ABA. Pas question non plus d’intéresser les universitaires qui ont
Paru dans Maxi-Basket en mai 2004
Photo d’ouverture: L’URSS, championne olympique