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Rudy Gobert, le diesel monté à température

En difficulté en tout début d’EuroBasket, Rudy Gobert est monté en puissance au fil de la compétition. Décisif contre la Turquie et l’Italie puis dominant contre la Pologne, le pivot des Bleus (2,15 m, 30 ans) doit maintenir le cap contre l’Espagne en finale ce dimanche (20h30) s’il veut décrocher l

En difficulté en tout début d’EuroBasket, Rudy Gobert est monté en puissance au fil de la compétition. Décisif contre la Turquie et l’Italie puis dominant contre la Pologne, le pivot des Bleus (2,15 m, 30 ans) doit maintenir le cap contre l’Espagne en finale ce dimanche (20h30) s’il veut décrocher la médaille d’or qu’il convoite tant depuis ses débuts en sélection, au lendemain du seul titre continental des Bleus en 2013.

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« Rudy, c’est un diesel. Il lui faut toujours du temps de rentrer dans ses compétitions. » Coéquipier de Rudy Gobert depuis les équipes de France jeunes, Evan Fournier connait son ami mieux que quiconque chez les Bleus. Lors du premier tour de l’Euro, où le pivot tricolore s’est montré très irrégulier, loin de ses standards, le capitaine ne pouvait que constater son entrée en matière en demi-teinte. « Mais je sais qu’il va finir par s’élever et dominer les raquettes adverses », avait présagé le natif de Charenton.

(c) FIBA

La prédiction d’Evan Fournier s’est révélée très juste. Au fil des matches, le diesel est monté en régime. Dans la défaite contre la Slovénie en poule, le futur pivot des Timberwolves avait d’abord retrouvé son efficacité près du cercle (19 points à 9/10 aux tirs et 8 rebonds). Puis en huitièmes de finale contre la Turquie, le natif de Saint-Quentin a non seulement inscrit le panier salutaire, envoyant miraculeusement le match en prolongation sur une claquette dunk déjà légendaire, mais il a aussi battu le record de rebonds dans l’histoire de l’équipe de France (17 prises) et éteint le secteur intérieur adverse (22 points dans la raquette pour le duo Sengun-Sanli).

Que dire par ailleurs de son importance, tant offensive que défensive, dans le moneytime au tour suivant contre les Italiens (19 points, 14 rebonds), quand les Bleus étaient à -7 à 140 secondes de la fin du temps réglementaire ? Ajoutons à la liste la démonstration collective et défensive contre la Pologne en demi-finale, avec seulement 18 points encaissés en première mi-temps, incarnée par les 3 contres du triple All-Star NBA et triple meilleur défenseur de l’année en NBA. « Je n’avais jamais vu Rudy monter si haut sur les écrans », avait souligné le sélectionneur Vincent Collet à cette occasion.

Timothé Luwawu-Cabarrot sur Rudy Gobert : « C’est en se recentrant sur ses qualités premières qu’il est redevenu plus fort »

Comment expliquer une telle métamorphose, qui plus est récurrente ? « Au début de l’Euro, il a essayé de faire des choses qu’il ne maîtrisait pas, expliquait Timothé Luwawu après le quart de finale. C’est en se recentrant sur ses qualités premières qu’il est redevenu plus fort, c’est comme ça qu’il a dominé du début à la fin contre la Turquie ». Il faut comprendre sa science du placement, son activité au rebond, et sa dureté près du cercle.

(c) FIBA

Et s’il ne comptabilise « que » 1,1 contre de moyenne depuis le début de la compétition, il ne faut pas voir en cela un relâchement défensif par rapport aux années précédentes. Vincent Collet note surtout que bon nombre d’adversaires pénétrant balle en main « se ravisent » à l’idée de se frotter à la tour de contrôle française, au risque de manquer de lucidité et, parfois, de perdre la balle. « En fin de match, les défenseurs ont peur de lâcher leur joueur et de prendre le panier qui pourrait tuer leur équipe. Rudy se retrouve donc avec son vis-à-vis et vu qu’il est dominant… »

Dans les mouvements collectifs, il se rassure davantage en touchant plus de ballons qu’en début de compétition. L’intéressé invoque à ce sujet les différences entre le basket NBA et FIBA. « Le jeu FIBA est différent de la façon dont j’étais utilisé à Utah : j’ai plus le ballon dans les mains et je suis mis dans des positions avec peu d’espaces, des défenses dures et peu de fautes sifflées. Pouvoir lire ça et réussir à trouver mes coéquipiers quand la défense se referme, c’est quelque chose sur lequel j’évolue match après match. »

L’Espagne, une occasion en or

À « quarante minutes » – son expression favorite depuis le début de la quinzaine – de la fin de l’Euro à Berlin, son nom revient, au même titre que Guerschon Yabusele, dans les discussions pour le titre de MVP. Il faudra d’abord l’emporter contre l’Espagne des frères Hernangomez, qu’il connait bien pour avoir notamment côtoyé Juancho à Utah. Une Roja que Rudy Gobert ne considérait pas, en présence du Slovène Luka Doncic, du Serbe Nikola Jokic et du Grec Giannis Antetokounmpo, comme faisant partie des « gros favoris » avant l’Euro, au même titre que la France. Au final, ce sont bien les deux écoles les plus prestigieuses des quinze dernières années en Europe qui s’affrontent pour le titre.

(c) FIBA

« L’Espagne reste une équipe très bien coachée, qui exploite tout son potentiel, avec du talent et une mentalité de gagnants. Ils ont mérité leur place en faisant des gros matches quand il fallait les faire. Dans toute compétition, il ne faut jamais sous-estimer l’Espagne », estime l’ancien pivot du Jazz. Un peu à l’image des Bleus, qu’il faut cette année surnommer les « Braqueurs » de l’aveu du capitaine Evan Fournier.

S’il n’y a plus à proprement parler de rivalité franco-espagnole dans la nouvelle génération – il faut entendre que les Bleus et la Roja ne se sont pas affrontés en phase finale de compétition internationale depuis 2016 -, Rudy Gobert se rappelle tout de même de sa première défaite, douloureuse, face aux Espagnols, en demi-finale de l’Euro 2015. Un match où Pau Gasol avait passé 40 points à l’équipe de France, qui était pourtant à la maison. « L’une des défaites les plus dures de ma carrière », de l’aveu de l’ancien Choletais. Il n’empêche que c’est une équipe différente de celle la génération des frères Gasol. « Il ne reste plus que Rudy Fernandez dans les anciens, ce ne sont plus les mêmes », reprend le Picard. « Mais même quand on pense qu’on ne va pas se croiser, on finit par se croiser quand même (rires). »

« Notre plus gros adversaire, c’est nous-mêmes »

Si l’Espagne, championne du monde en 2019, est évidemment une habituée des grandes compétitions, « la meilleure nation du basket européen depuis 15 ans » selon le sélectionneur, l’expérience très récente penche légèrement en la faveur des Bleus, vice-champions olympiques en 2021, mêmes amputés de joueurs comme Nando De Colo et Nicolas Batum. « Notre plus gros adversaire, c’est nous-mêmes », rappelle Rudy Gobert, dont l’expérience rappelle qu’il ne faudra pas oublier de prendre du plaisir en finale. Un élément clé de la réussite.

Toujours est-il que, peu importe l’adversaire, le joueur le plus adroit de NBA (71,3 % en 2022) n’a jamais cessé de répéter ses ambitions de titre depuis la finale des JO de Tokyo l’été dernier. Celui qui a débuté sa carrière internationale en 2014, un an après le premier et seul triomphe européen de la France, veut marquer l’histoire. « À titre personnel, je n’ai pas encore de médaille d’or. J’en ai assez des médailles de bronze et d’argent, donc il n’y a que l’or qu’on vise. Je veux continuer à écrire l’histoire. On a travaillé très dur pour être dans cette position. » L’or, un métal que le diesel, chaud en température, n’a jamais connu en équipe de France, y compris chez les jeunes, et qu’il espère faire fondre dimanche soir sur le mur de Berlin.

À Berlin (Allemagne).

Evan Fournier et Rudy Gobert ne veulent que l’or
Contre la Pologne, Vincent Collet tient son match référence
Guerschon Yabusele, le Charles Barkley européen
> Pour Aaron Cel, ce n’est pas un hasard de retrouver la France en finale

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« Rudy, c’est un diesel. Il lui faut toujours du temps de rentrer dans ses compétitions. » Coéquipier de Rudy Gobert depuis les équipes de France jeunes, Evan Fournier connait son ami mieux que quiconque chez les Bleus. Lors du premier tour de l’Euro, où le pivot tricolore s’est montré très irrégulier, loin de ses standards, le capitaine ne pouvait que constater son entrée en matière en demi-teinte. « Mais je sais qu’il va finir par s’élever et dominer les raquettes adverses », avait présagé le natif de Charenton.

(c) FIBA

La prédiction d’Evan Fournier s’est révélée très juste. Au fil des matches, le diesel est monté en régime. Dans la défaite contre la Slovénie en poule, le futur pivot des Timberwolves avait d’abord retrouvé son efficacité près du cercle (19 points à 9/10 aux tirs et 8 rebonds). Puis en huitièmes de finale contre la Turquie, le natif de Saint-Quentin a non seulement inscrit le panier salutaire, envoyant miraculeusement le match en prolongation sur une claquette dunk déjà légendaire, mais il a aussi battu le record de rebonds dans l’histoire de l’équipe de France (17 prises).

Que dire par ailleurs de son importance, tant offensive que défensive, dans le moneytime au tour suivant contre les Italiens (19 points, 14 rebonds), quand les Bleus étaient à -7 à 140 secondes de la fin du temps réglementaire ? Ajoutons à la liste la démonstration collective et défensive contre la Pologne en demi-finale, avec seulement 18 points encaissés en première mi-temps, incarnée par les 3 contres du triple All-Star NBA et triple meilleur défenseur de l’année en NBA. « Je n’avais jamais vu Rudy monter si haut sur les écrans », avait souligné…

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Photo : Rudy Gobert (FIBA)

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