La Bosnie était un cran au-dessus de la Belgique mais les Bleus ont fait un match sérieux, complet, chacun apportant son écot -à l’exception d’Elie Okobo tous ont participé au score- pour obtenir au final une large victoire (84-65). Les joueurs de Pro A ont fait le job. La France a pris la tête du groupe et il faudra confirmer en février avec deux matches à la maison contre la Russie et la Belgique.
C’est dans une Kindarena de Rouen gonflée à bloc de 6 000 spectateurs -une vraie réussite fédérale étant donné le peu de médiatisation nationale- qu’a lieu ce deuxième match de qualification de Coupe du monde. L’historique entre les deux équipes est très favorable à l’équipe de France (7 victoires sur 7 avec 27 points de marge au championnat d’Europe de 2015 à Montpellier) mais sa configuration très spéciale pour cette compétition incite à la prudence.
Après que capitaine Babac aient assuré les quatre premiers points, les Bleus font un premier break (11-4) en piquant des ballons et en lançant de rapides contre-attaques. La qualité du jeu de passe des Français n’a rien à voir avec les grumeaux peu appétissants vus face à la Belgique en première mi-temps. Un écart de 11 points (17-6) est obtenu après huit minutes alors que les Bosniens sont à 3/11 aux shoots. Un manque d’efficacité derrière l’arc (1/5) empêche les Bleus de faire un vrai break après dix minutes (19-12).
Les Français font preuve d’une agressivité défensive de bon aloi, notamment en neutralisant le jeune prodige Dzanan Musa, 18 ans (0/8 aux shoots et -2 d’évaluation au final), mais les Bosniens trouvent l’ouverture avec trois paniers à trois-points de suite, ce qui leur permet de revenir à un point. On le sait, le meneur de Buducnost Nemanja Gordic est un poison.
Boris Diaw est un peu partout (6 points, 5 passes 3 rebonds en 12 minutes), mais commet sa 3e faute sur une anti-sportive. Le repli des Bleus n’est pas top. L’intérieur monégasque Elmedin Kikanovic met le nez à la fenêtre et la Bosnie égalise à 31 (18e) avant que la France s’offre un petit matelas de cinq points à la mi-temps (39-34) notamment grâce à un panier primé du Dijonnais Axel Julien au buzzer. Rien n’est facile, les Bosniens ont du répondant dès que la pression française se relâche un peu.
Andrew Albicy retrouve son adresse
Edwin Jackson prend le jeu à son compte et pas seulement dans la finition, notamment en s’occupant personnellement de Dzanan Musa qui manque de muscles et de qualités athlétiques. Dans ce troisième quart, les dix joueurs français entrés en jeu ont déjà marqué avec une pointe à onze points pour Edwin Jackson. Les Bleus reprennent un temps leurs onze points d’avance (51-40) et même douze après trente minutes grâce notamment à un 3+1 de Paul Lacombe et un buzzer beater d’Edwin Jackson. Vincent Collet a joué au coach de hockey-sur-glace en alternant Louis Labeyrie (défense) et Boris Diaw (attaque) afin que celui-évite de faire une quatrième faute.
Malgré leur déficit, les Bosniens demeurent concentrés, toujours au même rythme. En panne d’adresse dans le championnat espagnol, Andrew Albicy, par ailleurs extrêmement énergique, réussit des paniers de derrière les fagots. Dans les dernières minutes, les Bleus font une vraie différence. 78-60 sur un trois-points de Paul Lacombe puis un autre de Axel Bouteille et même 80-60. Louis Labeyrie (20 d’évaluation) est comme d’habitude épatant. Le public entonne une Marseillaise. L’affaire est dans le sac.
Photo: FIBA Europe