Dominant durant près de trois-quarts temps, Le Mans Sarthe Basket a rendu les armes dans les dernières minutes. La logique de la saison régulière a été respectée même si le MSB du mois de mai n’a plus rien à voir avec celui de l’hiver et il ne faudra pas oublier Will Yeguete à l’heure d’établir son bulletin de vote pour le MVP de la saison.
Elu MVP de cette finale, Théo Maledon (13 points) a prouvé une fois de plus qu’il possède la classe mondiale. « Le trophée de MVP c’est un truc mais ce qui fait plaisir c’est la victoire collective » a déclaré le lauréat désarmant de naturel.
Décevante à la Leaders Cup et en Eurocup, l’ASVEL récolte ainsi son premier trophée de la saison mais pour légitimer sportivement sa qualification à l’Euroleague, il lui fait maintenant conquérir le titre de champion de France.
Pas de doute: l’AccorHôtel Arena qui a fait presque le plein -14 204 spectateurs- avait droit d’emblée à un engagement de playoffs entre ces deux rivaux ancestraux. D’un côté Adreian Payne faisait apprécier son tir à trois-points et son jump et de l’autre Will Yeguete son énergie contagieuse et Valentin Bigote son instinct de scoreur (11 points sur ses 9 premières minutes). La marque évoluait par à-coups et le MSB se retrouvait à mener 21-14 (8e) en protégeant l’accès à son panier comme Harpagon sa cassette.
Une bataille d’hommes dans laquelle Théo Maledon, qui ne sera majeur que le 12 juin, tirait son épingle du jeu. Conjointement avec l’autre meneur, le Lituanien Mantas Kalnietis, le jeune prodige scorait 13 points en cette première mi-temps soit… la moitié des points de l’ASVEL. La nouveauté au Mans, c’est l’association dans la peinture de Will Yeguete avec Richard Hendrix et l’Américano-Macédonien aux larges épaules, si décevant jusque là s’en retrouve transformé. Le Mans prenait le dessus, 29-21 puis 35-26 à la mi-temps. 20 points à l’intérieur pour le MSB, 6 pour l’ASVEL. 2 points pour Miro Bilan, rien pour le quatuor DeMarcus Nelson, David Lighy, Charles Kahudi et Amine Noua. 26,7% de réussite générale pour Villeurbanne et surtout un improbable 3/19 à deux-points.
Le président Tony Parker est venu parler aux joueurs à la mi-temps au vestiaire. L’effet ne se ressentait pas d’emblée puisque le MSB pointait à 41-28 (22e) mais juste un peu après. L’ASVEL était offensivement plus agressive et mettait très vite le MSB dans la pénalité. Un 7-0 permettait aux Villeurbannais de revenir à 41-35. Les Manceaux se redonnaient une bouffée d’air (46-36). L’ASVEL avait enfin pris la mesure de l’évènement contestant davantage les ballons et chaque faute mancelle l’envoyait sur la ligne (10 lancers sur 14 dans le quart-temps). A la baïonnette, les Noirs revenaient à égalité à 49 (30e).
Tout restait donc à faire et le score évoluait au compte-gouttes avec quelques décisions arbitrales suspectes qui faisaient hurler aux deux milliers de supporters manceaux des « Villeurbanne protégé! ». Deux trois-points -qui ne devaient rien à personne- de Maledon et Lighty permettaient à l’ASVEL de se dégager pour la première fois (58-52, 35e). C’est à ce moment-là en fait que le sort du match s’est joué.
Le momentum était villeurbannais même si Miro Bilan, pas à l’aise dans ce jeu physique -inquiétant dans la perspective de l’Euroleague-, loupait un dunk tout cuit. Probablement usés par leur débauche d’énergie et perturbés par les modifications en défense de l’adversaire -changements sur les écrans, un peu de zone-, les Manceaux étaient en manque de réussite offensive -y compris aux lancers-francs- et même s’ils défendaient toujours comme des chiens, ils ne parvenaient pas à opérer la jonction.
La boxscore est ici.
Photo: Théo Maledon (FFBB)