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Fabrice Canet, l’homme qui fait le lien entre les internationaux et les médias

Si les chats ont neuf vies, Fabrice Canet en a au moins trois. Il est le responsable de la communication à la fédération, en charge des médias, arbitre de Pro A et président de la Saint-Charles de Charenton, un grand club du Val-de-Marne, qui a formaté plusieurs joueurs de haut niveau dont Evan Four

Si les chats ont neuf vies, Fabrice Canet en a au moins trois. Il est le responsable de la communication à la fédération, en charge des médias, arbitre de Pro A et président de la Saint-Charles de Charenton, un grand club du Val-de-Marne, qui a formaté plusieurs joueurs de haut niveau dont Evan Fournier qu’il côtoye donc actuellement avec les Bleus.

Voici la deuxième partie de l’interview.

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Comment devient-on responsable de la communication à la FFBB ?

Je suis un garçon assez obstiné. Lorsque j’ai fait mes trois années d’études de communication à Sportcom, une formation diligentée aussi bien à l’INSEP qu’au CFJ, j’ai demandé à faire des stages à la fédération. Quand on est tombé dans la marmite, on a envie de prendre de la soupe régulièrement ! J’ai eu la chance de pouvoir y goûter régulièrement puisque par exemple sur la première année, j’avais deux mois de stage à faire et j’ai demandé à en faire six. Pareil les deux années suivantes. Et j’ai systématiquement fait ces stages à la fédération. J’ai travaillé avec celui qui était à la fédération le responsable des événements, Bruno Gasperin, lui-même arbitre mais cela n’avait rien à voir avec ma carrière d’arbitre. J’ai travaillé sur le France Basket Tour, qui s’appelait alors le Sprite Basket Tour, qui était le bébé de l’Open de France et de la Super League 3×3 organisés aujourd’hui par la fédération. J’ai fait mes gammes en tant qu’attaché de presse junior dans un rôle de relation avec les journalistes, de rédaction de communiqués. Au bout de trois ans, j’ai obtenu mon diplôme de communication et j’ai postulé à la fédération. Yvan Mainini (NDLR : le président) et Bruno Gasperin m’ont donné la chance de faire mes preuves auprès de Jean-Pierre Dusseaulx qui était à l’époque l’homme-orchestre de tout le basket institutionnel français puisqu’il était à la fois attaché de presse de la LNB, de la fédération et rédacteur en chef de son magazine, Basket-ball. J’ai pris des responsabilités sur les relations presse de la fédération. Jean-Pierre Dusseaulx m’a un peu appris les ficelles du métier et j’avais bien sûr quelques idées novatrices à apporter. On a réussi à faire évoluer un peu les choses et, année après année, je suis passé d’attaché de presse junior à attaché de presse senior et ensuite attaché de presse des équipes de France. Et aujourd’hui je suis le responsable du service communication avec cinq personnes sous ma responsabilité au sein du Pôle Marques. On est une fédération qui est passée d’une trentaine de salariés lorsque je suis rentré à aujourd’hui une centaine.

La face immergée de l’iceberg, c’est l’équipe de France A masculine. Depuis quand êtes-vous attaché à elle ?

La suite de l’article est réservée à nos abonnés [arm_restrict_content plan= »registered, » type= »show »]J’ai donc commencé avec l’équipe de France féminine en 1999 au championnat d’Europe en Pologne avec Alain Jardel et une médaille d’argent. On m’avait dit que si j’arrivais à passer le cap Alain Jardel, j’aurai déjà réussi un premier test (sourire). Ça s’est très bien passé avec Alain. Je ne suis pas allé aux Jeux de Sydney mais en 2001, j’ai commencé à suivre les deux équipes. La masculine en Turquie et la féminine en France notamment avec le sacre de championne d’Europe au Mans. Pour moi ce furent des moments extraordinaires. Depuis 2001 je suis tous les matches de l’équipe de France masculine. Je suis totalement inclus dans le staff de l’équipe nationale, ce qui n’était pas le cas auparavant. C’est aussi une grande fierté d’avoir réussi à faire bouger les lignes. Avant, on n’était pas dans le même hôtel, il n’y avait pas de dotations, on n’était pas habillé pareil, il fallait se débrouiller tout seul pour être accrédité. Cela a évolué avec le temps et aussi par obligation, le sport s’est beaucoup professionnalisé. Il y a beaucoup d’images, de modèles, qui sont venus des Etats-Unis dans le mode de fonctionnement.

« On a regardé aussi beaucoup de choses qui se faisaient aux Etats-Unis et pas uniquement dans le basket mais lors du SuperBowl ou de grandes compétitions américaines »

Il faut rappeler qu’avant 1985 et l’arrivée d’un premier attaché de presse professionnel, Frédéric Lesmayoux, il n’y avait personne pour s’occuper des relations avec la presse à la FFBB et que les journalistes devaient se débrouiller directement avec le coach pour avoir des interviews des joueurs. L’entourage de l’équipe nationale s’est considérablement professionnalisé. Il y a donc eu une inspiration américaine mais aussi d’autres pays européens comme l’Italie ?

Je peux me tromper mais je n’ai pas le sentiment que l’Italie ait pu être un modèle par rapport à cette prise de conscience et à cette évolution. Ils nous ont par contre donné des modèles par rapport à la réalisation de leur media guide, des photos qu’ils faisaient de leur équipe nationale. Ce qui est sûr, c’est qu’on s’est inspiré de ce que faisaient les joueurs NBA tout au long de l’année. On a regardé aussi beaucoup de choses qui se faisaient aux Etats-Unis et pas uniquement dans le basket mais lors du SuperBowl ou de grandes compétitions américaines. Voir ce que l’on pouvait adapter à notre niveau. Par exemple, la mise en place de points presse avec un certain nombre de joueurs et non pas la totalité autour d’une table. Mais on conserve notre ADN : en France, on ne rentre pas dans le sacro-saint vestiaire comme en NBA. Le modèle américain nous a inspirés sur la rigueur et la présence d’internationaux qui ont connu cette expérience-là a facilité le travail. Ce type de relation avec les médias, le responsable de la communication, seul, n’aurait pas pu l’avoir. Il a fallu que les coaches y adhérent et surtout que les joueurs soient moteurs. L’arrivée de Tony et Boris au sein de l’équipe de France a bonifié le comportement des joueurs.

Vous qui vivez avec eux, quel est votre jugement sur l’ambiance qui règne au sein du groupe. Les différentes vidéos inside qui ont été réalisées démontre l’omniprésence de Boris Diaw ?

Complètement. Il joue son rôle de capitaine à 100%. C’est dû à son caractère, c’est quelqu’un de tellement humain, tellement dans l’échange, le dialogue. Il tient ce rôle à cœur et sans se mettre une mission, c’est dans son ADN. Je ne trahis pas de secret : j’échange avant et pendant les rassemblements avec lui en tant que capitaine, sur le timing et le contenu des points presse, les groupes que j’ai choisis, que l’on peut modifier. Il faut que la communication, le travail et le repos des joueurs se fassent de façon harmonieuse.

Depuis vos débuts, avez-vous senti une augmentation de la pression médiatique avec les résultats de l’équipe et aussi la présence de Tony Parker ?

Clairement, le premier titre NBA de Tony en 2001 est un élément déclencheur d’une multiplication du nombre d’accrédités pour le suivi de l’équipe de France. On est passé à 80, 90 accrédités alors qu’on était à une vingtaine avant l’ère Tony Parker. Pareil sur les voyages de presse et je dirai la résonance médiatique de chaque média. On a dû s’adapter. Au départ on faisait des points presse avec les douze joueurs et il y avait trop de monde. On a diminué le nombre, ça permettait de faire connaître tout le monde et que Tony ne soit pas le seul mis en avant.

« J’ai vécu pour la première fois de ma carrière d’attaché de presse une bagarre entre JT pour avoir Tony Parker »

Cette année, alors que Tony Parker a pris sa retraite internationale, y a-t-il une baisse de la fréquentation médiatique ?

La retraite de Tony a fait lever le pied en matière de communication. Un autre élément, deux joueurs phare en matière de media, Rudy Gobert et Nicolas Batum, ne sont pas là et cela explique que les médias sont un peu moins présents sur les matches de préparation. A Orléans, on était à vingt-cinq accrédités. Au regard de la proximité avec Paris, si Tony, Nicolas et Rudy avaient été là, il y aurait eu davantage de monde. D’autres sports le disent, le rugby notamment, quand il n’y a pas de locomotives en termes d’images, l’intérêt médiatique est moindre.

Le record de buzz médiatique a été battu avec la victoire en finale de l’Euro 2013 contre la Lituanie ?

Je n’avais jamais vécu ça. C’était une vraie expérience personnelle et professionnelle incroyable. J’ai vécu pour la première fois de ma carrière d’attaché de presse une bagarre entre JT pour avoir Tony Parker. Mon objectif en permanence est d’optimiser le temps média mis à disposition par le staff technique et aussi le staff médical pour les temps de soins. Il faut un maximum de fenêtres pour que l’on puisse communiquer un maximum sur le basket.

Il faut rappeler à ce sujet que c’est vous le lien entre les joueurs et le coach et les journalistes ? C’est à vous de partager le temps, organiser les points presse et les interviewes en dehors ?

C’est d’avoir la maîtrise complète du planning avec la problématique liée aux temps de récupération et à la santé des joueurs. Faire en sorte que lorsqu’il y a une sollicitation particulière, je puisse y répondre dans le meilleur timing pour le joueur, et aussi, en concertation avec le staff médical et le staff technique, faire des points presse dans les moments qui dérangent le moins. Il ne faut pas oublier que la priorité des priorités, c’est le résultat sportif. Il ne faut pas que l’on puisse éventuellement mettre sur le dos de la com un échec.

Avez-vous été contraint de dire non à des médias pour certains joueurs, notamment pour Tony Parker ?

Oui. Je suis un garçon plutôt conciliant qui essaye de trouver des solutions mais j’ai appris à dire non. Tony et Boris m’ont aussi parfois aidé à cela en me faisant comprendre que l’on ne peut pas toujours dire oui. Et puis à force de faire des interviews, on envoie de l’eau tiède et ce n’est pas intéressant. Les derniers médias qui reçoivent Tony lessivé car il a fait, par exemple, cinq interviewes auparavant, vont trouver que c’est sans intérêt. Ça fait partie de l’expérience qui permet de donner une idée positive du basket et de ses acteurs.

Vous avez déclaré que votre meilleur souvenir, c’est le Japon à l’occasion du championnat du monde de 2006. Profitez-vous de chaque voyage pour visiter les lieux où vous allez ?

Ça dépend du contexte des compétitions. Le Japon a été l’une de mes premières destinations très lointaines avec la Chine en 2002. J’aurais très bien pu parler aussi de la Chine. J’ai un souvenir mémorable de ce déplacement pour le championnat du monde avec l’équipe de France féminine. On était une poignée de journalistes nettement moins important que pour l’équipe de France masculine. On était sur trois sites différents avec des villes de petite, moyenne et grande taille. J’ai découvert la campagne chinoise. Le Japon, c’est une culture et une population particulières et que je trouve extraordinaires, riches, étonnants et qui mériteraient qu’on y passe beaucoup de temps. J’y ai vécu aussi des moments cocasses comme le fait de se perdre avec Claude Bergeaud (NDLR : alors coach des Bleus), seuls, sans papiers, car on avait loupé l’arrêt où l’équipe de France est descendue. On est descendu à celui d’après. C’est comme si on était entre Marne-la-Vallée et Orly. On a dû retrouver notre hôtel par nos propres moyens dans un pays où tout est écrit bien sûr en japonais, avec des gens très timides. L’ambiance dans les salles était particulière et si des gens criaient trop fort pour supporter leur équipe, des policiers intervenaient pour leur demander de se taire. C’est plein d’anecdotes extraordinaires. Un karaoké avec les journalistes dans un immeuble incroyable sachant que la star française au Japon c’est Richard Clayderman. J’ai vécu en Asie un dépaysement total et j’ai des souvenirs incroyables. J’aimerais aller à Tokyo en 2020 pour revivre ça mais ce qui est sûr, c’est que c’est ma dernière campagne avec l’équipe de France masculine en tant qu’attaché de presse à temps-plein. Je passe la main à la jeune génération qui va accompagner l’équipe de France. Je serai toujours auprès d’elle mais je ne partirai plus en campagne tout le temps avec les Bleus. Kevin Bosi, qui était avec l’équipe de France féminine, sera désormais auprès des Bleus pour la partie médias.

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Comment devient-on responsable de la communication à la FFBB ?

Je suis un garçon assez obstiné. Lorsque j’ai fait mes trois années d’études de communication à Sportcom, une formation diligentée aussi bien à l’INSEP qu’au CFJ, j’ai demandé à faire des stages à la fédération. Quand on est tombé dans la marmite, on a envie de prendre de la soupe régulièrement ! J’ai eu la chance de pouvoir y goûter régulièrement puisque par exemple sur la première année, j’avais deux mois de stage à faire et j’ai demandé à en faire six. Pareil les deux années suivantes. Et j’ai systématiquement fait ces stages à la fédération. J’ai travaillé avec celui qui était à la fédération le responsable des événements, Bruno Gasperin, lui-même arbitre mais cela n’avait rien à voir avec ma carrière d’arbitre. J’ai travaillé sur le France Basket Tour, qui s’appelait alors le Sprite Basket Tour, qui était le bébé de l’Open de France et de la Super League 3×3 organisés aujourd’hui par la fédération. J’ai fait mes gammes en tant qu’attaché de presse junior dans un rôle de relation avec les journalistes, de rédaction de communiqués. Au bout de trois ans, j’ai obtenu mon diplôme de communication et j’ai postulé à la fédération. Yvan Mainini (NDLR : le président) et Bruno Gasperin m’ont donné la chance de faire mes preuves auprès de Jean-Pierre Dusseaulx qui était à l’époque l’homme-orchestre de tout le basket institutionnel français puisqu’il était à la fois attaché de presse de la LNB, de la fédération et rédacteur en chef de son magazine, Basket-ball. J’ai pris des responsabilités sur les relations presse de la fédération. Jean-Pierre Dusseaulx m’a un peu appris les ficelles du métier et j’avais bien sûr quelques idées novatrices à apporter. On a réussi à faire évoluer un peu les choses et, année après année, je suis passé d’attaché de presse junior à attaché de presse senior et ensuite attaché de presse des équipes de France. Et aujourd’hui je suis le responsable du service communication avec cinq personnes sous ma responsabilité au sein du Pôle Marques. On est une fédération qui est passée d’une trentaine de salariés lorsque je suis rentré à aujourd’hui une centaine.

La face immergée de l’iceberg, c’est l’équipe de France A masculine. Depuis quand êtes-vous attaché à elle ?

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Photos: FFBB

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