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Vincent Collet: « T’as raté un tir, tu peux décider de sprinter ou de revenir comme si tu cueillais les champignons »

Dans son point presse du jour, Vincent Collet a mis en exergue la faiblesse des Bleus à améliorer pour voyager le plus loin possible: LA DEFENSE.

Dans son point presse du jour, Vincent Collet a mis en exergue la faiblesse des Bleus à améliorer pour voyager le plus loin possible: LA DEFENSE.

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Tout le monde a joué et a marqué hier soir contre l’Islande. En quoi est-ce appréciable?

Le fait de mobiliser tout le monde, c’est intéressant, on ne peut pas toujours se le permettre. Même s’il y a douze joueurs dans l’équipe, sur certains matches, on ne joue pas systématiquement à douze. Rare sont les matches où l’on peut partager le temps de jeu. C’est intéressant mentalement, moralement, même si certains de nos remplaçants savent qu’ils ne vont pas jouer beaucoup pendant l’Euro. On sait que même les petits temps de jeu peuvent être décisifs durant les matches couperet. Il y a parfois des joueurs qui jouent 3, 4, 5 minutes et qui changent la face d’un match. Ce n’est pas la même chose de faire des actions positives ou l’inverse. C’est fondamental et on l’a expérimenté dans le passé. Le quart de finale contre l’Espagne en 2012, il s’est perdu sur la rentrée de remplaçants qui n’avaient pas été performants.

L’équipe de France a réalisé offensivement une performance historique hier. Même si c’était l’Islande, comment évaluez-vous ça?

Il y a deux choses. Premièrement l’adversité mais malgré tout ils n’avaient pas pris autant de points contre les adversaires précédents. Et puis après, il y a nos capacités. On dit depuis le début que nous sommes une équipe d’attaque et pas de défense. Ca se vérifie, malheureusement j’allais dire mais ça se vérifie aussi positivement dans ce sens là. La veille on en a quand même mis 95 aux Grecs qui ne sont pas réputés pour être les plus permissifs et on ne peut pas dire qu’ils n’aient pas fait d’efforts. On a beaucoup d’attaquants racés. Les trois extérieurs du cinq majeurs sont vraiment de forts attaquants qui dans beaucoup de matches pourraient marquer 20, 25, 30 points. Même Thomas (Heurtel) peut faire des scores, c’est sûr. Et derrière, on en a encore d’autres. Edwin (Jackson) peut laisser des ardoises. Et à l’intérieur, je le dis tout le temps, Kevin (Seraphin) et Joffrey (Lauvergne) sont plus attaquants que défenseurs. Ca se sent depuis le début de cet Euro, on a une marge de progression en défense qui est conséquente. On avait montré des signes de progrès durant le tournoi de Toulouse, je trouve que l’on est retombé depuis le début de l’Euro.

Une équipe de grands attaquants comme celle-ci peut-elle gagner l’Euro?

Non! Pas s’il n’y a pas d’amélioration nette en défense. Totalement impossible.

Ca veut dire que certains de ces joueurs là doivent jouer contre nature?

Non, ça ne veut pas dire ça. Il faut qu’ils fassent des efforts en défense, ça ne veut pas dire jouer contre nature. Tant qu’on ne fera pas ensemble davantage d’efforts défensifs, on ne peut pas prétendre gagner l’Euro et même avant ça, aller en demi-finale, par exemple. Pour moi, c’est une affaire entendu. Et ça ne veut pas dire qu’on ne va pas les faire. Je compte bien qu’on les fasse ces efforts défensifs.

« Avec cette équipe là, on doit progresser défensivement. On en a fait sur le tournoi de Toulouse, simplement le naturel revient vite au galop »

Donc la première mi-temps hier ne nous a pas trop plu?

Je ne parle pas du match d’hier. J’ai trouvé les Islandais exceptionnels, remarquables depuis le début du tournoi mais ils jouent avec leurs moyens. On ne peut pas tirer d’enseignements vraiment instructifs sur ce match là. Je veux bien parler du match de samedi contre la Grèce. Ce matin, on n’a pas regardé France-Islande mais France-Grèce. Comme on a joué l’Islande vingt heures après la Grèce, dès samedi soir on s’est mis sur l’Islande, hier on a regardé Slovénie-Grèce puis Pologne-Finlande et donc ce matin on a travaillé sur France-Grèce, pas France-Islande. Et cet après-midi on travaille sur France-Pologne.

Est-ce l’équipe au plus fort potentiel que vous n’avez jamais eu en équipe de France y compris quand vous étiez assistant?

Probablement, oui, avec l’ensemble des paramètres. On oublie le secteur intérieur mais il est aussi à vocation offensive, très clairement.

Cette équipe offensive qui plaît, quelque part vous la subissez. Si vous aviez la possibilité dans les années à venir de remettre le curseur plus du côté de la défense…

De toute façon, on y sera certainement contraint mais il y a plusieurs façons de remettre le curseur. En amenant des joueurs. Quand on a fait le choix de ramener (Axel) Toupane, ça allait dans ce sens là. Il y a cet aspect-là. Et puis ensuite, il y a l’aspect interne. Avec cette équipe là, on doit progresser défensivement. On en a fait sur le tournoi de Toulouse, simplement le naturel revient vite au galop. Il faut que l’on insiste encore car c’est ce qui, à mon avis, va déterminer notre réussite éventuelle dans cet Euro.

A propos du trio d’extérieurs, on avait vu Thomas Heurtel dans le dur contre la Finlande. As t-il bien avancé depuis?

Oui mais on n’est pas sur les mêmes critères que vous. C’est de l’individuel et vous ne me parlez que des aspects offensifs. On marque 98 points par match avec un pourcentage pas mauvais (56,3%). On peut peut-être en marquer 99 mais ce n’est pas ça qui va changer la donne. L’évaluation des joueurs ne se fait pas que d’un côté. Regardez quand on avait huit points d’avance contre la Finlande ce qui s’est passé et vous comprendrez peut-être un peu mieux où je veux en venir.

Justement, la marge de progression de Thomas Heurtel défensivement…

Oui mais ce n’est pas le seul. Ce n’est pas lui qui était fautif à ce moment-là à 70-62. Bien sûr qu’il doit faire des efforts dans ce domaine-là, ce n’est pas nouveau. Mais Evan (Fournier) aussi. Nando (De Colo) aussi. Tout le monde doit en faire. Ce n’est pas quelque chose qui est individuel, c’est collectif. C’est une prise de conscience pour que chacun élève son niveau à peut-être deux exceptions près.

C’est possible en quinze jours?

Oui. Depuis le début, je le dis. On ne leur demande pas, comme vous le dites, de jouer contre nature mais simplement de prendre conscience que c’est une faiblesse de notre équipe. Une équipe est aussi la somme des individualités, et autant en attaque la somme des individualités représente quelque chose de très bon car ce sont de forts attaquants, autant en défense, c’est l’inverse. Donc la compensation passe par l’exigence individuelle de faire plus. Contre la Grèce, quand on est en difficulté, on a plusieurs replis qui sont coupables. On a des comportements déviants sur des actions simplistes. Ce n’est pas une question de compétence, c’est comprendre l’importance que ça a. T’as raté un tir, tu peux décider de sprinter ou de revenir comme si tu cueillais les champignons. Il n’y a pas besoin d’avoir fait l’ENA, il faut juste y aller à fond. Et pour l’instant ce n’est pas le cas. On n’a pas besoin d’être tous Antetokoúnmpo. On sait bien que chacun est ce qu’il est avec ses qualités. Et comme on a peut-être des petits manques dans ce domaine là, il faut que l’on additionne l’envie, la détermination. Et c’est pour ça que j’ai de l’espoir et confiance dans la suite. Je me persuade qu’à force d’insister là-dessus, dans les matches décisifs, on va élever notre niveau. Mais si on ne l’élève pas, on ne passera pas, c’est réglé.

« Contre la Pologne, il faudra utiliser notre avantage de vitesse »

Après l’imbroglio de Rio qu’avez-vous dit à Evan Fournier?

Evan avait envie de revenir. Il n’a pas refusé une sélection. En l’occurence, c’est nous qui ne l’avons pas fait revenir après les Pré-Olympiques de Manille. On s’est effectivement parlé durant la saison et très clairement il m’a dit qu’il voulait avancer et revenir. Et moi j’avais envie de le prendre. Je l’ai toujours dit, mais ça n’a pas toujours été entendu, l’année dernière, on était dans une situation très particulière. S’il n’avait pas eu son histoire de re-signature, je l’aurais sélectionné pour le Pré-Olympique. Après, il fallait enlever des joueurs qui s’étaient qualifiés pour les Jeux Olympiques, quinze jours après, pour en prendre d’autres. Ce n’était pas si simple (NDLR: Vincent Collet a envisagé un moment de se séparer de Mickaël Gelabale). Quand on s’est parlé dans l’année, il m’a dit « je suis très motivé » et moi je lui ai dis que j’étais motivé pour le prendre et surtout on est tous les deux motivés pour réussir.  C’est ça qui est important. Et aujourd’hui, ça se passe très bien. Avec Nando ce sont clairement les fers de lance de notre équipe et c’est très bien comme ça.

Que pensez-vous de votre adversaire de demain, la Pologne, qui a perdu aussi contre la Finlande en prolongation?

Ils ont fait un peu plus que nous. Là où nous on l’a fait en trois minutes, ils l’ont fait en une. Ils avaient huit points d’avance et ils l’ont quasiment donné à la Finlande. C’est une équipe de shooteurs à nouveau. Ils jouent du post up mais ce qui les caractérise, c’est qu’ils tirent beaucoup à trois-points. Ils en mettent presque dix par match. (A.J.) Slaughter, effectivement, que je connais et qui a la caractéristique de les mettre davantage quand il est en opposition que tout seul. Il y a (Adam) Waczynski, (Mateusz) Ponitka, qui sont aussi de forts shooteurs. Même les postes 4 peuvent mettre. C’est une équipe qu’il faudra vraiment surveiller un peu à l’image de la Finlande. Et puis aussi utiliser notre avantage de vitesse.

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Tout le monde a joué et a marqué hier soir contre l’Islande. En quoi est-ce appréciable?

Le fait de mobiliser tout le monde, c’est intéressant, on ne peut pas toujours se le permettre. Même s’il y a douze joueurs dans l’équipe, sur certains matches, on ne joue pas systématiquement à douze. Rare sont les matches où l’on peut partager le temps de jeu. C’est intéressant mentalement, moralement, même si certains de nos remplaçants savent qu’ils ne vont pas jouer beaucoup pendant l’Euro. On sait que même les petits temps de jeu peuvent être décisifs durant les matches couperet. Il y a parfois des joueurs qui jouent 3, 4, 5 minutes et qui changent la face d’un match. Ce n’est pas la même chose de faire des actions positives ou l’inverse. C’est fondamental et on l’a expérimenté dans le passé. Le quart de finale contre l’Espagne en 2012, il s’est perdu sur la rentrée de remplaçants qui n’avaient pas été performantes.

L’équipe de France a réalisé une performance historique hier. Même si c’était l’Islande, comment évaluez-vous ça?

Il y a deux choses. Premièrement l’adversité mais malgré tout ils n’avaient pas pris autant de points contre les adversaires précédents. Et puis après, il y a nos capacités. On dit depuis le début que nous sommes une équipe d’attaque et pas de défense. Ca se vérifie, malheureusement j’allais dire mais ça se vérifie aussi positivement dans ce sens là. La veille on en a quand même mis 95 aux Grecs qui ne sont pas réputés pour être les plus permissifs et on ne peut pas dire qu’ils n’aient pas fait d’efforts. On a beaucoup d’attaquants racés. Les trois extérieurs du cinq majeurs sont vraiment de forts attaquants qui dans beaucoup de matches pourraient marquer 20, 25, 30 points. Même Thomas (Heurtel) peut faire des scores, c’est sûr. Et derrière, on en a encore d’autres. Edwin (Jackson) peut laisser des ardoises. Et à l’intérieur, je le dis tout le temps, Kevin (Seraphin) et Joffrey (Lauvergne) sont plus attaquants que défenseurs. Ca se sent depuis le début de cet Euro, on a une marge de progression en défense qui est conséquente. On avait montré des signes de progrès durant le tournoi de Toulouse, je trouve que l’on est retombé depuis le début de l’Euro.

Une équipe de grands attaquants comme celle-ci peut-être gagner l’Euro?

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Photo : FIBA Europe

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