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La FFBB prend à bras le corps le développement du 3×3

Si l’on fait un bilan factuel à l’instant T, celui de la Fédération Française de Basket-Ball est globalement positif : un record de plus de 680 000 licenciés, 2,5 millions de pratiquants en France si l’on se fie à une étude réalisée en 2011, un budget fédéral en constante augmentation, des équipes n

Si l’on fait un bilan factuel à l’instant T, celui de la Fédération Française de Basket-Ball est globalement positif : un record de plus de 680 000 licenciés, 2,5 millions de pratiquants en France si l’on se fie à une étude réalisée en 2011, un budget fédéral en constante augmentation, des équipes nationales qui se sont qualifiées pour les deux derniers Jeux Olympiques, une troisième place au ranking mondial derrière les Etats-Unis et l’Espagne, une relève assurée avec les doublés européens, garçons et filles, réalisés par les U18 en 2016 et les U16 en 2017, une douzaine de NBAers. Si ses clubs étaient compétitifs au niveau européen et la balle orange présente sur les chaînes en clair, tout serait de couleur rose.

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Et pourtant, à la base, le danger existe d’un surplace ou même d’une régression. L’Etat se montre moins généreux et donc les dotations publiques sont en baisse tout comme le nombre d’emplois aidés. Et puis les mœurs évoluent vers davantage de « à la carte ».

« On parle de l’ubérisation du sport. C’est-à-dire chercher à consommer une pratique sportive sans contrainte. On s’aperçoit dans les clubs que certains prennent des licences sans s’entraîner et refusent les compétitions du week-end. Nous comme d’autres devons être présents sur cette évolution, » analyse le président de la FFBB, Jean-Pierre Siutat. « On pourrait gérer cette décroissante en se disant que ce qui se passe n’est plus tellement de notre ressort. Je pense que la mission d’une fédération comme la nôtre surtout avec une deuxième discipline olympique, est de prendre les devants et de tenter quelque chose. »

La FFBB a un plan sur lequel elle travaille depuis septembre 2017 sachant qu’il y a eu deux facteurs déclenchants : l’attribution à Paris des Jeux Olympiques de 2024 et l’apparition du 3×3 à ceux de Tokyo en 2020.

« On est persuadé que le 3×3 va avoir une progression fulgurante. C’est un jeu simple qui nécessite peu de place et peu de moyens. Cela fonctionne très bien en milieu urbain mais aussi en milieu rural quand on a très peu de jeunes et où c’est plus facile de mettre sur pieds des équipes de 3×3, » estime Jean-Pierre Siutat.

Le vivier paraît très important mais encore insuffisamment exploité. Une enquête menée conjointement par MKTG et la FFBB démontre que près de la moitié des licenciés ne sait pas que le 3×3 est devenu discipline olympique et 42% ignorent jusqu’à l’existence de tournois spécifiques. Il faut dire que seulement 6% des clubs proposent la pratique du 3×3, notamment en raison du manque de créneaux horaires nécessaires et d’encadrants.

Un Roland-Garros du 3×3 à Paris ?

Donc, la FFBB a un plan, qui s’articule autour du 3×3 et du « Vivre Ensemble » et de ses quelques 4 500 clubs appelés à devenir 3.0 afin de moderniser les offres.

Le Vivre Ensemble, c’est donc le basket à la carte, protéiforme.

« L’objectif est de trouver des solutions pour que les gens qui ne font pas de compétition puisse vivre la vie du club à travers leur propre famille. On a souhaité créer ces offres sous un chapeau Vivre Ensemble : le basket santé, le basket entreprise, le basketonik, le basket inclusif. Il existe la possibilité de mettre sur le même terrains des gens valides et des handicapés pour partager ensemble une forme de compétition. Avec notre partenaire GRDF, nous accueillons dans des Centres Génération Basket des jeunes non licenciés pour leur proposer des offres de pratique de basket, et aussi le basket pénitentiaire. L’idée c’est que l’on puisse au sein d’un club avoir une grand-mère de 80 ans qui vienne pratiquer un peu de bien-être, de basket santé, qui amènera peut-être sa petite fille qui est handicapée et qui ne peut pas aujourd’hui pratiquer du basket traditionnel. Et son petit-fils qui a 14 ans, qui fait deux mètres, et qui sera peut-être demain le futur pivot de l’équipe de France et qui aura lui une trajectoire traditionnel au sein du 5×5. »

Le 3×3 va lui se développer autour de deux axes :

-Un championnat de clubs à partir de novembre prochain pour ce qui est du niveau départemental. Le niveau interdépartemental sera intégré en 2019-20, le Régional la saison suivante et le National en 2021-22. A terme, il fonctionnera sous le même format que le championnat 5×5 traditionnel selon un système de montées et de descentes.

-Les Tournois de la SuperLeague avec trois niveaux : Open Start, Open Plus au nombre de 20 à 30, hommes et femmes, réservé à des joueurs expérimentés et en haut de la pyramide Open de France, qui cette année va se tenir fin juillet à Toulouse.

« Aujourd’hui on organise 800 tournois par an de 3×3. C’est à comparer aux 700 000 matches de 5×5 organisés tous les ans par la FFBB. L’objectif est de passer à 10 000 tournois, d’occuper le monde rural, les écoles et surtout le monde urbain. On peut imaginer à terme une offre quasi quotidienne de tournois Open Start sur les grandes villes. »

Autre idée de Jean-Pierre Siutat qui l’a évoquée avec Tony Estanguet, le président du Comité d’Organisation des JO de 2024:

« On imagine à Paris un événement récurrent à partir de 2020-21, une sorte de Roland-Garros du basket 3×3 sur un lieu emblématique, ce qui nous permettrait de monter en puissance jusqu’aux Jeux Olympiques. »

Point important : Souhaitant être en phase avec une pratique qui se veut moderne, libre et sans contrainte, la FFBB prévoit la mise en service d’une application spécialement dédiée au 3×3 pour l’ensemble des pratiquants, licenciés et non licenciés. Elle permettra la géolocalisation des pratiquants, d’aider les utilisateurs à trouver un playground à proximité de chez eux, de trouver des informations sur le 3X3 : l’actualité de la Superleague, le ranking et le classement des championnats.

Une douzaine de sociétés a répondu à l’appel d’offre et la FFBB est persuadé que c’est un moyen de fédérer des gens qui ne sont pas licenciés.

Objectif : se qualifier pour les JO de Tokyo

Comment faire sur le plan logistique puisque les 6 à 7 000 gymnases occupés par le basket tout au long de l’année sont saturés ? L’idée est de réutiliser la dizaine de milliers de terrains en plein air avec pour certains la possibilité de les couvrir par des techniques simples et esthétiques.

« Un gymnase traditionnel coute environ 3M€. Un gymnase construit par notre partenaire SMC2, c’est fait en trois mois et ça coûte 700 000 euros. On imagine pour ça de créer un fond de dotation fédérale qui permettra entre la FFBB, les pouvoirs publics et certains mécènes de pouvoir financer la rénovation de ces terrains. On imagine aussi être présents sur les métropoles à travers des plates-formes commerciales comme la hoop factory. On imagine le développement du 3×3 comme le tennis où les joueurs/joueuses de club peuvent s’engager dans les tournois. »

Un pôle 3×3 a été créé à la FFBB avec l’ancienne internationale Nathalie Lesdema, vice présidente de la FFBB, en charge de ce dossier. Six personnes, trois garçons et trois filles, vont être embauchés cet été pour travailler sur le développement de ces pratiques. La Fédération souhaite d’ici 3-4 ans avoir une escouade d’une vingtaine de développeurs qui vont permettre de bouger les lignes. Une marque de ballon différente de celle du 5×5 a déjà signé un partenariat avec elle.

Il y a aussi les structures territoriales, ligues et comités, les clubs.

« Certains clubs sont évidemment réticents mais beaucoup sont très motivés pour développer les offres de 3×3. On pense à travers ça créer une employabilité de 500 à 1000 personnes. A partir d’octobre, la fédération va pouvoir affilier directement des clubs de 3×3. Un club de 3×3 pourra être un simple organisateur de tournois 3×3. »

En bout de chaîne, il y a évidemment l’ambition de rendre les deux équipes de France compétitives pour les Jeux de Tokyo et davantage encore ceux de Paris.

« Le ranking de chaque nation est calculé par le total des 100 meilleurs joueurs et joueuses. L’intérêt est donc qu’il y ait un maximum de joueurs d’un certain niveau qui participent à des tournois d’un certain niveau. Plus on organisera de tournois en France et plus on aura de chance de gravir des échelons. On a l’objectif d’organiser un circuit pro. Des équipes à Bordeaux, Lyon, par exemple, avec des joueurs qui seraient rémunérés en ayant fait le choix du 3×3, et qui s’engagerait en plus dans des tournois à l’étranger. Notre objectif est de nous qualifier pour les JO de 2020, filles et garçons. Toutes les nations se posent des questions sur la façon d’organiser leur préparation. Ce n’est pas simple de récupérer des joueurs qui sont pour l’instant sur du 5×5 et les faire basculer sur du 3×3. Mais même si on est qualifiés d’office en 2024, on sera prêt pour les prochaines échéances. »

Ce sont des nouvelles compétitions, de nouvelles règles, de nouveaux codes, que le pratiquant comme le fan vont devoir assimiler.

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Et pourtant, à la base, le danger existe d’un surplace ou même d’une régression. L’Etat se montre moins généreux et donc les dotations publiques sont en baisse tout comme le nombre d’emplois aidés. Et puis les mœurs évoluent vers davantage de « à la carte ».

« On parle de l’ubérisation du sport. C’est-à-dire chercher à consommer une pratique sportive sans contrainte. On s’aperçoit dans les clubs que certains prennent des licences sans s’entraîner et refusent les compétitions du week-end. Nous comme d’autres devons être présents sur cette évolution, » analyse le président de la FFBB, Jean-Pierre Siutat. « On pourrait gérer cette décroissante en se disant que ce qui se passe n’est plus tellement de notre ressort. Je pense que la mission d’une fédération comme la nôtre surtout avec une deuxième discipline olympique, est de prendre les devants et de tenter quelque chose. »

La FFBB a un plan sur lequel elle travaille depuis septembre 2017 sachant qu’il y a eu deux facteurs déclenchants : l’attribution à Paris des Jeux Olympiques de 2024 et l’apparition du 3×3 à ceux de Tokyo en 2020.

« On est persuadé que le 3×3 va avoir une progression fulgurante. C’est un jeu simple qui nécessite peu de place et peu de moyens. Cela fonctionne très bien en milieu urbain mais aussi en milieu rural quand on a très peu de jeunes et où c’est plus facile de mettre sur pieds des équipes de 3×3, » estime Jean-Pierre Siutat.

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Photos: FIBA et FFBB

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