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Guide Betclic Elite 2023-24 – Boulogne-Levallois : assurer la pérennité

Les Mets de Boulogne-Levallois vont vivre une saison post Wembanyama. Est-ce un sursis ou au contraire vont-ils confirmer leur ancrage dans l’ouest parisien ? Leur sort dépend tout autant de l’équipe de Laurent Foirest et que de la volonté directionnelle.


Les Metropolitans 92 sont de constitution fragile. Cela fait deux étés de suite qu’ils ont failli passer de vie à trépas. Cela aurait fait désordre pour un club qui venait de participer à la finale de Betclic Elite, qui a hébergé le plus extraordinaire phénomène jamais vu en France, Victor Wembanyama, et qui a profité de son exposition mondiale pour remplir ses caisses. Boulogne-Levallois a engrangé 1,8 million d’euros via les drafts de Wemby et Bilal Coulibaly, des recettes supplémentaires avec les délocalisations à l’Accor Arena et à Roland-Garros, et encore la vente de 10 000 maillots avec le numéro 1 dans le dos.

Au terme d’un suspense qui a pu laisser croire un temps à la disparition du plus ancien club parisien dans l’élite et du repêchage de Pau, les Franciliens ont annoncé qu’ils étaient partants pour un nouveau tour de piste. Avec un visage totalement différent puisque l’axe fort constitué de Victor Wembanyama, Vincent Collet et Alain Weisz, qui était la pierre angulaire du projet sportif, n’est plus là.

Pas de coupe d’Europe et un rookie comme coach

En outre, les Mets rentrent dans le rang au niveau financier avec un budget de 5 millions d’euros qui pourrait toutefois s’épaissir un peu. Et pour la deuxième année successive, ils n’ont pas à se mettre sous la dent de coupe d’Europe alors qu’ils le méritaient sportivement. L’Eurocup, qui n’a de compte à rendre à personne, a préféré donner des invitations à Bourg et au rival parisien.

Laurent Foirest et son nouveau staff © Mets 92

Avec le seul capitaine Lahaou Konate, Boulogne qui continue de jouer à Levallois, s’est retrouvé après la finale contre Monaco comme une coquille vide et il lui a fallu reconstruire une équipe en un temps record. C’est Laurent Foirest, un rookie à 50 ans, au niveau de l’élite, qui s’est vu proposer le poste de coach.

« Entraîner un club de Betclic Élite est une opportunité qui ne se présente pas tous les jours, a-t-il commenté auprès du Parisien. J’avais conscience qu’il ne fallait pas la rater. Ce qui a fait basculer la décision, c’est quand Vincent (Collet) m’a assuré qu’il ne me remplacerait pas et qu’il comptait sur moi pour les Jeux Olympiques de Paris en 2024. C’est un rendez-vous important pour moi, je suis dans le staff des A depuis 2017 et depuis 2015 avec l’équipe de France A’. Les JO de Paris constituent une sorte d’accomplissement. Cela aurait été très dur de ne pas les faire. Vincent m’a dit d’accepter la proposition du club, que c’était une bonne chose pour moi et que je ne devais pas rater cette opportunité. Découvrir la Pro A allait me permettre de continuer à progresser. »

Un recrutement de dernière minute mais satisfaisant

Au bout du compte, étant donné les conditions, les Mets se sont plutôt pas mal débrouillés au niveau du recrutement. Il ne restait pas beaucoup d’opportunités sur le marché des JFL et c’est pourquoi l’embauche d’Axel Toupane est une bonne prise, même si l’ancien Strasbourgeois n’a plus tout à fait la même aura qu’il y a deux ou trois ans. Par ailleurs, s’il est plutôt en fin de carrière à bientôt 34 ans, Jordan Theodore demeure une pièce maîtraisse et le pivot Josh Carlton a prouvé au Mans qu’il a du potentiel. Bien malin qui peut affirmer si tout cela fera une belle équipe. Ou pas.

Il faut juste que chacun ait bien conscience que la saison 2022-23 fut extraordinaire dans le sens littéral du terme, qu’elle ne va pas se reproduire et qu’il n’est plus question de chahuter Monaco et l’ASVEL. Le Mets sont rentrés dans le rang. Ils doivent davantage assurer leur pérennité, pour leur cinq salariés administratifs qui ont eu une peur bleue de se retrouver au chômage, leur centre de formation, et prouver que cette entreprise n’est pas artificiel et le seul jouet de la mairie de Boulogne et de son maire, Pierre-Christophe Baguet.



Les résultats des cinq dernières saisons

SaisonNiveauBilanClassementPlayoffsTop scoreurBudget
2018-19Jeep Élite14-2012eJulian Wright (13,5)5,13 M€
2019-20Jeep Élite18-74e(annulés)Vitalis Chikoko (15,4)6,76 M€
2020-21Jeep Élite20-146eQuart de finaleAnthony Brown (12,2)7,21 M€
2021-22Betclic Élite24-103eQuart de finaleWill Cummings (17,2)7,42 M€
2022-23Betclic Élite23-112eFinaleVictor Wembanyama (21,6)7,30 M€

Les changements de l’intersaison

Sous contrat : Lahaou Konaté (2024)
Arrivées : Laurent Foirest (coach, Quimper/Pro B, 2024), Tevin Brown (Canterbury Rams/Nouvelle-Zélande, 2024), Abdoulaye Loum (Dijon, 2024), Paulius Sorokas (Trévise/Italie, 2024), Axel Toupane (Paris, 2024), Jordan Theodore (Francfort/Allemagne, 2024), Josh Carlton (Le Mans, 2024), Fabian White Jr (South Bay Lakers/G-League, 2024), Grant Sherfield (Oklahoma/NCAA, 2024), Ylan Esso Essis (Espoirs)
Départs : Victor Wembanyama (San Antonio Spurs/NBA), Bilal Coulibaly (Washington Wizards/NBA), Vincent Collet (coach, FFBB), Armel Traoré (Blois), Devante' Jones (Le Mans), Idrissa Ba (Pau/Pro B), Ibrahima Fall Faye (Nanterre), Steeve Ho You Fat (Fos/Pro B), Barry Brown Jr (Venise/Italie), Bandja Sy (Paris), Aaron Henry (Nagoya/Japon), Hugo Besson

Effectif 2023-2024 : Grant Sherfield, Jordan Theodore, Tevin Brown, Lahaou Konaté, Axel Toupane, Fabian White Jr, Ylan Esso Essis, Abdoulaye Loum, Paulius Sorokas, Josh Carlton
Coach : Laurent Foirest

Staff sportif

Coach : Laurent Foirest (50 ans)
Assistants : Jean-Paul Besson (50 ans) et Nebojsa Bogavac (49 ans)
Préparateur physique : Alexandre Kossmann

Front office

Président : Alain Bouvard (70 ans)
Directrice Administratif et financier : Jean-Charles Brégeon

Salle : Palais des Sports Marcel-Cerdan de Levallois (2 814 places)

© Thomas Savoja


Les joueurs

Le cinq de départ

Jordan Theodore

Une figure du basket européen qui a compensé son manque de centimètres par sa rapidité et son explosivité. Après son passage à Bourg en 2015, il a connu l’Euroleague, l’Eurocup, la BCL et la FIBA Europe Cup. Il fut notamment le meilleur passeur dans la ligue turque comme en BCL et il a été MVP de la Champions League (2017) et de la Coupe intercontinentale (2019). La dernière saison l’a vu démarrer en VTB League (Samara) et joué 8 matches avec Francfort pour terminer à 18 points de moyenne, ce qui en a fait un officieux 5e marqueur de la ligue allemande. L’un des nombreux Américains à hériter d’un passeport de complaisance, celui de la Macédoine en l’occurrence, en 2017. Il a renvoyé l’ascenseur en disputant 4 obscurs matches de pré-qualifications européennes à la Coupe du monde 2019 à 19,5 points de moyenne.

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Tevin Brown

C’est sa première saison en Europe puisqu’il a enchaîné NCAA, G-League et Nouvelle-Zélande. Trois fois First-Team All-Ohio Valley Conference avec Murray State où il fut une saison l’équipier de la star des Memphis Grizzlies, Ja Morant. Il a toujours été un shooteur référencé principalement en catch and shoot. Cela ne lui a pas permis pour autant d’être drafté et c’est pourquoi il s’est retrouvé en G-League sans y faire d’étincelles. Visiblement les Canterbury Rams de la ligue de Nouvelle-Zélande lui ont davantage convenu (2e marqueur de l’équipe championne, MVP de la finale, NZNBL All-Star Five) mais on ne se prononcera pas sur la valeur de celle-ci. Jeune, il a également excellé dans le football US et le baseball.

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Axel Toupane

Son passage au Paris Basketball entravé par différentes blessures n’a pas été à la hauteur de son CV. Soit quatre finales consécutives de Pro A avec Strasbourg, de la G-League, 33 matches en NBA avec trois franchises agrémentés d’un titre de champion avec les Milwaukee Bucks, le Zalgiris Kaunas et une troisième place au Final Four de l’Euroleague, Olympiakos et Malaga, sans oublier sa médaille de bronze à la Coupe du monde 2019. Un 3&D player, soit un fort défenseur redoutable à trois-points. Il a développé son sens de l’entrepreneuriat qu’il met à profit au quotidien avec son programme « Les Prochains Leaders ». Fils du sélectionneur des Bleues, Jean-Aimé Toupane.

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Paulius Sorokas

Presque inévitablement pour un Lituanien, il a été formé au Zalgiris Kaunas mais en se contentant de l’équipe réserve. C’est au LSU Baltai et au Pieno Zvaigzdes qu’il a connu le plus haut niveau de son pays. Il est ensuite visiblement devenu amoureux de l’Italie puisque sinon une saison en Belgique, au Spirou Charleroi, il y était fidèle depuis 2014 et jusqu’à la saison dernière. Il y a fait cinq saisons en première division et trois en deuxième. On y a apprécié son énergie et ses qualités athlétiques. Dans ses statistiques de la saison dernière, on peut mettre en exergue son adresse aux lancers-francs (91,2 %) et ses progrès à trois-points (35,1 %).

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Josh Carlton

Le Mans avait fait un pari la saison dernière en enrôlant ce pivot tout juste sorti de la fac et ce fut une réussite au point qu’il avait été sollicité par un club de VTB League cet été mais il n’a pas donné suite en raison de la situation politique en Russie. Josh Carlton a fréquenté deux facs, Connecticut puis Houston (avec Fabian White), avec comme distinction une place dans la First-Team All-AAC en 2022. Il a été avec le MSB le deuxième rebondeur offensif de Betclic Elite (3,1) et le sixième contreur (1,2). 2,15 m d’envergure, costaud, mobile. Ne shoote jamais à plus de 6,75 m et globalement sa panoplie en attaque est un peu limitée.

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Les remplaçants

Grant Sherfield

Un débutant dans le milieu professionnel qui a la particularité d’avoir fréquenté trois universités : Wichita State, Nevada et Oklahoma. Ce shooteur a souvent eu un très bon ratio points/assists avec 19,1 points et 6,4 passes (9e passeur de NCAA) avec les Nevada Wolpacks lors de sa deuxième année. Il était à 15,9 points mais avec une moyenne de passes tombée à 3,3 pour son année senior avec les Oklahoma Sooners. Son geste de shooteur est propre, rapide et peut être déclenché de loin. Il est aussi fiable aux lancers-francs. Costaud. Il était également considéré comme un bon étudiant sur le plan scolaire.

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Lahaou Konate

Le rescapé de la saison dernière du fait qu’il avait un contrat qui courait sur quatre années à compter de 2020. Son abnégation, sa force défensive a été appréciée par Vincent Collet aussi bien aux Mets qu’en équipe de France des fenêtres internationales (20 sélections). Ce copain d’enfance d’Evan Fournier à Charenton a gravi les échelons un à un en commençant par la Nationale 1 avec Denek Bat Urcuit. Sa meilleure saison jusqu’ici a été la seconde à Nanterre avec un trophée de Meilleur défenseur du championnat et son escapade qui a suivi à Tenerife n’a pas été concluante nonobstant une coupe intercontinentale. Avec des associés, il est devenu propriétaire au Mans de deux restaurants O’Tacos.

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Fabian White

Comme Tevin Brown, Fabian White a enchaîné NCAA et G-League mais pour lui les Mets vont être sa première expérience à l’étranger. Cet ancien étudiant des Cougars de Houston a connu un coup dur lorsqu’il a été victime d’une rupture des ligaments croisés, ce qui lui a fait manquer une bonne partie de la saison 2020-21 avant de revenir en piste en douceur. Il a été élu dans la First Team All-AAC en 2022 et MVP du tournoi AAC. L’un de ses équipiers n’était autre que... Josh Carlton et ils sont heureux de se retrouver. Il n’était que le 12e joueur au temps de jeu des South Bay Lakers de G-League la saison dernière avec un record d’évaluation à 33 en mars.

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Ylan Esso Essis

Le dernier contrat professionnel de l’équipe lui a été offert. Pensionnaire du Centre de formation, il s’entraînait déjà régulièrement avec le groupe pro la saison dernière. Il doublera cette année avec le championnat espoir. Cet ailier-fort est passé par Le Mans (2021-22) et comme binational, il a été international en jeune en Côte d’Ivoire avec son frère jumeau Jess Esso Essis. Ils ont d’ailleurs connu tous les deux une mésaventure quand ils sont restés bloqués 13 jours au Caire dans des conditions épouvantables avant l’AfroBasket U16 en raison du Covid. Leur père a dû prendre un avion pour leur porter assistance.

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Abdoulaye Loum

À venir une 14e saison au plus haut niveau français dont six avec Dijon, mais la dernière année de contrat avec la JDA n’a pas été honorée. Il n’a été utilisé que 13 minutes par match la saison dernière. On connaît ses qualités de battant, de tâcheron, de contreur, de dunkeur. Formé au Havre et à Gravelines, MVP du Trophée du futur en 2012, il avait effectué deux saisons de Pro B à Boulogne - la ville du Nord - avec trois années à Orléans entre-temps. Son père Mamadou Loum a joué un temps à Mont-de-Marsan, ce qui explique qu’il soit né dans les Landes. Son idole en NBA était Kevin Garnett. Il a fait des études de comptabilité.

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Le coach

Laurent Foirest

Le Marseillais de 50 ans a dû abandonner provisoirement son poste d’assistant-coach en équipe de France alors en préparation pour la Coupe du monde afin d’accepter la proposition de prendre la succession de Vincent Collet aux Mets. Une aubaine pour celui qui venait de passer huit saisons à Quimper - sa première expérience comme coach pro - conclue par un faux-pas avec un retour en Nationale 1. Un challenge alors qu’il ne reste plus que Lahaou Konaté comme joueur de la saison dernière. Un gros CV de joueur avec notamment une médaille d’argent olympique à Sydney. Il a été un temps responsable des opérations basket à l’ASVEL et assistant-coach en équipe de France A’.

Laurent Foirest © LNB

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Photo d'ouverture : Lahaou Konate (Thomas Savoja)

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